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La petite Mu qui plume

11 mai 2020

Aujourd'hui, on déconfine la petite Mu !

Visuel nouveau blog

Depuis un certain temps, la petite Mu se sent un peu à l'étroit chez Canalblog. Alors, même si c'est là que le blog a vu le jour, il était temps de rompre avec la nostalgie, d'aller voir ailleurs, et de donner un petit coup de jeune aux plumeries de la petite Mu. 

Dorénavant, c'est ici que vous retrouverez ces plumeries : La petite Mu qui plume, nouvelle version ! 

La petite Mu et MiniMu continueront de vous parler de lecture, de pédagogie, mais aussi d'éveil, de découvertes, de jeux, d'images... 

Enregistrez donc vite cette nouvelle adresse sur votre navigateur : aujourd'hui, c'est déconfinement ! 

Les articles ne seront pas transférés sur le nouveau blog : une page permettra de retourner voir la version ancienne et d'y retrouver ses 8 ans de chroniques... 

Au menu, en ce moment, chez la petite Mu version 2.0 : Unorthodox, les puzzles Duo de chez Djeco, le top 10 de MiniMu quand elle avait 1 an, une séance sur l'égalité filles-garçons découverte sur Filles d'album, et encore Salman Rushdie, François Pompon, les soeurs Dionne... 

 

Partagez, plumez, lisez, vivez ! 

A très vite ! 

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12 avril 2020

Quintland : la maison des monstres

 

Quintland

Que visite-t-on au Canada à partir de l’année 1934 ? On accourt, on se presse, on s’agglutine autour de la ferme Dionne, dans la province de l’Ontario. Pas pour observer les tracteurs ou les vaches, non : pour guetter les moindres faits et gestes de cinq petites filles, qui ont eu la particularité de naître le même jour, du même ventre. Ce sont les premières quintuplées de l’Histoire à avoir survécu.

Ce roman, inspiré d’une histoire vraie, se lit d’une traite et accomplit son projet : nous faire découvrir des personnages méconnus malgré un destin hors du commun, et faire naître en nous une sensation de malaise qui ne nous quitte pas jusqu’à la fin.

D’un miracle à une monstruosité

J’ai souvent écrit à propos de la monstruosité : en quoi elle nous fascine, c’est-à-dire nous effraie autant qu’elle nous attire. Une multitude de définitions existent pour le mot « monstruosité » : ici, les cinq sœurs Dionne sont tout à fait mignonnes et agréables au regard, mais, si elles ne l’avaient pas été, on les aurait quand même dévisagées avec passion. C’est leur naissance qui est monstrueuse, ou miraculeuse, ou merveilleuse, mais je rappelle que ces trois mots ont une même origine. En 1934, il n’est pas normal de donner naissance à cinq enfants en même temps, et encore moins que ces cinq enfants vivent. Le docteur Dafoe, venu accompagner l’accouchement, et qui deviendra le médecin attitré des quintuplées, est très pessimiste à la naissance des fillettes, et ne parie aucunement sur une longévité au-delà de quelques jours, voire semaines. Or les fillettes vécurent et devinrent des femmes. Si l’une d’entre elles décède brutalement d’une crise d’épilepsie à 20 ans, la suivante mourra à 37 ans d’un AVC, et deux d’entre elles sont encore vivantes en 2019.

Mais ce n’est pas ces données chiffrées qui font de la vie d’Yvonne, Cécile, Emilie, Annette et Marie un destin hors du commun. C’est la surmédiatisation dont elles furent les victimes – le mot n’est pas choisi au hasard – dès les premières semaines de leur existence. Cette surmédiatisation, c’est bien elle la vraie monstruosité. Après avoir refusé de vendre ses filles à une foire internationale, Oliva Dionne, le père des quintuplées, perd le contrôle sur leur existence, se voit contraint d’accepter que ses filles soient placées sous tutelle juridique, élevées dans un bâtiment extérieur à la maison. Et il faudra aussi se faire à l’idée que les cinq enfants ne pourront jamais échapper totalement à la curiosité du monde qui les entoure. D’abord, ce ne sont que des visites de voisins, mais le cercle s’élargit de plus en plus, jusqu’à ce qu’elles deviennent une attraction nationale. On envoie des cars d’écoliers voir les sœurs Dionne.

Certes, le personnel médical et les membres de la tutelle déploient leurs efforts pour protéger les fillettes. Mais c’est toujours en « équilibre » avec la nécessité de les offrir tout de même au public. L’argument souvent avancé, c’est qu’il est de toute façon impossible de les soustraire au monde, alors autant les montrer, mais avec des conditions. Les spectateurs viennent voir jouer les fillettes à horaires réguliers, chaque jour, derrière une vitre sans tain ou un espace extérieur protégé par « des vitres et un treillage métallique » – une cage…

Entre roman et biographie

Toute la vie des quintuplées Dionne est romancée, de leur naissance au décès de certaines. La précision historique est respectée mais, pour bien montrer qu’il ne s’agit pas d’une biographie exacte, l’auteur a inventé deux personnages secondaires, Alice et Edith, qui évoluent au début bien loin des quintuplées mais qui vont, bien entendu, croiser leur existence à un certain moment.

J’ai beaucoup aimé ce livre qui fait réfléchir et voir le monde tel qu’il est. Pour des lecteurs adolescents, sans doute une découverte sur bien des aspects, et une lecture importante. En filigrane, une réflexion sur la place de la femme, car il est fort probable que le destin de cinq quintuplés masculins aurait été différent.

 

Une lecture pour tous !

10 avril 2020

Des projets, épisode 2 : un haïkécédaire du confinement

Haïku panda

@Ekwo, du blog Les histoires d'Ekwo

J'ai découvert assez récemment que j'aimais les haïkus. Lus de loin, je les trouvais pauvres, éloignés de notre culture, souvent obscurs et inaccessibles. Relus de plus près, je les ai découverts lumineux, riches et pleins de sincérité. Un haïku ne ment pas, et il se moque du temps qui passe. Cette capacité à saisir l'instant en peu de caractères, les Japonais l'ont inventée bien avant Twitter. 

Je sais depuis longtemps que j'aime les abécédaires. J'aime l'idée d'embrasser un ensemble, un tout, grâce à notre outil de communication, les vingt-six lettres de notre alphabet. J'aime le travail intellectuel que cela implique de placer vingt-six mots différents derrière ces lettres, sans quitter le thème choisi. 

Alors pourquoi pas un haïkécédaire

J'en ai commencé un autour des personnages de la mythologie. Choc des cultures : la toute-puissance des dieux gréco-romains se heurtant au caractère implacable de l'instantané asiatique. A feuilleter ici : Le haïkécédaire de la mythologie

Des haïkus confinés : pourquoi ? 

Un article de L'obs en parle très bien : les haïkus se glissent parfaitement bien dans la peau du témoignage de la vie qui passe. Et d'autant plus si elle passe au milieu d'obstacles. Je découvre l'existence d'une étude intitulée Haïkus et changement climatique. Le regard des poètes japonais, qui montre que "le poète japonais, auteur de haïkus, peut aujourd'hui devenir un véritable lanceur d'alertes". 

Sur Facebook, depuis 2011, existe un groupe appelé "Un haïku par jour". Les écrivains en herbe ne se sont pas arrêtés d'écrire avec l'irruption du Covid et l'annonce du confinement, bien au contraire. 

Alors j'ai envie de vous proposer aussi d'écrire. Parce qu'être confiné incite peut-être, encore plus que d'habitude, de porter un regard sur ce qui nous entoure. Nous n'avons pas tous la nature à portée de main, là où nous sommes obligés de résider ? Mais la nature, dans son sens le plus large, notre "environnement", c'est partout. Alors que vous ayez envie de capter la noirceur d'un morceau de trottoir, la voix d'un passant sous votre fenêtre, une sirène de pompiers, ou le chant des oiseaux miraculeusement retrouvé une fois le tumulte des hommes assourdi, prenez la plume, et envoyez vos haïkus.

On peut oublier les règles strictes (5-7-5 syllabes), d'autant que ces règles, héritées de la version originale japonaise, sont de toute façon impossibles à transposer parfaitement dans notre langue. Tenons-nous en à trois vers, et faisons vibrer ce qui résonne en nous. Tout ce à quoi le confinement vous fait penser, tout ce qu'il vous a permis de voir autour de vous. Tout ce qu'il vous fait aussi regretter. Conservons surtout la définition essentielle de ce type de poème : saisir un instant, capter de l'éphémère. 

J'ajoute une contrainte : je voudrais qu'à nous tous, nous fassions le tour de notre alphabet. Un clin d'oeil à notre langue française, un pont entre notre francophonie et la langue japonaise. 

Encore une fois, j'ouvre la danse, et je vous propose de continuer ici : 

Un haïkécédaire du confinement. 

Il vous reste une question, oui, je sais. 

Pourquoi un haïku sur un panda pour présenter cet article ? 

Parce que, moi, je suis confinée avec ça : 

Pandas en folie

Alors, oui, P comme Panda : j'aurais pu l'écrire, ce poème. 

 

8 avril 2020

Miss Islande : sois belle et écris

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Dans mon carnet de lecture du mois de mars, je demande le dernier opus de l'Islandaise reconnue, Auður Ava Ólafsdóttir, auteure de Rosa candida et du Rouge vif de la rhubarbe, entre autres (pas tant d'autres que cela, d'ailleurs : sa bibliographie ne compte pour l'instant que six titres).

Une amie m'en a fait le cadeau, et elle a vu juste : j'aime l'auteure, j'aime la collection et ses couvertures graphiques et attirantes, j'aime l'univers islandais, et en plus, ici, le combat d'une femme est à l'honneur ! Et je décide aussi que ce titre comptera dans le Néo-défi lecture 2016 (oui, 2016, vous avez bien lu), que je finirai coûte que coûte, même dix ans plus tard ! 

J’avais déjà lu (et aimé) Rosa Candida, même si je n’en garde qu’un souvenir assez lointain. J’avais voulu lire Le Rouge vif de la rhubarbe, à l’époque du Néo-défi lecture 2016, pour la catégorie « un livre écrit dans une langue parlée par moins de … locuteurs ». Et puis le temps avait passé, et j’avais oublié cette auteure islandaise, jusqu’à ce qu’une amie m’offre le dernier titre paru en automne 2019.

Une histoire de femmes… mais pas seulement

L’héroïne ordinaire de ce roman, c’est Hekla, une écrivaine de vingt-et-un ans, qui décide de vivre sa vie, tout bêtement. Elle quitte donc la campagne islandaise pour la capitale Reykjavík. Elle se fait embaucher dans un hôtel comme serveuse, et organise son temps entre son travail et l’écriture. Le titre du roman fait référence à une proposition reçue par Hekla de la part d’un inconnu dans un car : candidater pour le titre de Miss Islande. Car aux yeux de beaucoup d’hommes qu’elle croise, Hekla est belle. Trop belle pour postuler dans une boulangerie sans que le patron ne lui propose de partager une chambre avec lui. Trop belle pour travailler en cuisine à l’hôtel Borg, on ne cache pas « une reine de beauté dans les cuisines ». Ce sera donc la salle, et toutes les formes de harcèlement et de discrimination qui y règnent au quotidien chez les clients, pour qui tout est permis. Trop belle aux yeux de certains pour écrire.

A l’histoire d’Hekla s’ajoutent celles de de ses deux meilleurs amis : Ísey, jeune mère au foyer délaissée par son époux, aux prises avec une vie intérieure débordante qu’elle cherche à dissimuler, et Jón John, homosexuel en lutte pour affirmer son identité, ses droits, et sa passion du stylisme.

Un roman sur l’écriture

Ce roman n’est pas qu’un manifeste contre le féminisme et l’homophobie. Certes Jón John revient beaucoup sur le sujet, et presque tous ses dialogues avec Hekla tournent autour de la défense de la cause des homosexuels, de l’injustice qu’il ressent et de son rêve d’un monde meilleur et sans jugement. Mais Hekla, elle, ne se formalise que peu du sexisme ambiant dont elle est la victime. Elle avance, étape par étape, remet à sa place ceux qui ont besoin de l’être, refuse un emploi quand il s’accompagne de propositions malhonnêtes, et reprend tous les soirs sa machine à écrire. L’écriture d’Ólafsdóttir, qui ne se perd pas en digressions inutiles, tout en chargeant le texte de poésie et de réflexion, imite parfaitement la démarche d’Hekla : ne pas s’appesantir sur les problèmes, avancer, et consacrer sa vie à l’art.

Les personnages sont vraiment attachants, peut-être davantage les personnages secondaires d’ailleurs. Je crois que celle en qui je me suis le plus retrouvée est Ísey. Il fallait en tout cas ce trio, à mon sens, pour donner toute la force au parcours d’une jeune femme islandaise qui ne sera pas – désolée du spoiler – une Miss Islande, car elle a préféré être elle-même.

Auđur Ava Ólafsdóttir, Miss Islande, 2019, éditions Zulma (celles avec les belles couvertures colorées et géométriques).

6 avril 2020

Des projets un peu fous ?... Episode 1

Photo casque

Le confinement fait bouillir le cerveau de la petite Mu. 

Des problèmes naissent les solutions. De l'enfermement naît l'ouverture. Alors je voudrais vous proposer deux projets collaboratifs, tournés vers les enseignants (ou les parents) et vers les écrivains en herbe, les poètes, les créatifs et les créateurs. Voici déjà le premier, le second suivra prochainement. 

Comment faire lire des élèves confinés ? 

Parce qu'on est plusieurs enseignants à vouloir faire lire nos élèves, mais que les moyens sont parfois limités pour les familles confinées, qui n'ont pas à leur disposition des rayonnages de livres, encore moins adaptés aux adolescents. 

J'ai pour ma part transmis un document aux familles de mes élèves, leur proposant quatre moyens d'accéder à la lecture pendant le confinement (en vue d'un travail scolaire, à savoir découvrir le roman d'aventures puisqu'on est censés en être à ce stade du programme avec mes sixième). J'ai pensé :
- aux classiques numérisés sur Gallica, Google Books et autres plateformes ;
- aux e-books que l'on peut acheter en ligne via des sites comme Chez mon libraire, permettant ainsi d'apporter un modeste soutien aux librairies indépendantes qui ne livrent actuellement pas de livres papier ;
- au rayon livres de certaines grandes surfaces ;
- enfin, évidemment, à des ouvrages que les élèves auraient déjà chez eux : livres de grands frères ou grandes soeurs ayant déjà fait le programme de 6e, autres livres susceptibles de correspondre à peu près au thème demandé, et manuel de français proposant de larges extraits ou des lectures suivies, par exemple. 

Je précise, si cela est nécessaire, que j'ai volontairement écarté d'emblée la solution de commander un livre par les géants de la vente en ligne et de se le faire livrer... Je reste sur cette ligne conductrice pendant tout le confinement, même si cela me coûte moi-même de ne pas pouvoir me procurer aisément des produits de seconde nécessité, livres et jeux !

J'ai créé un padlet répertoriant nombre liens et documents sur le thème du récit d'aventures (utile en sixième mais pourquoi pas aussi en cinquième, voire en CM2). Je ne souhaite pas mettre le lien du padlet sur le blog, mais je peux vous l'envoyer sur demande. 

Et si on écoutait des livres ? 

Il reste une cinquième option, qui peut d'ailleurs s'ajouter aux autres : écouter un livre.

J'ai trouvé, notamment, une série d'émissions de France Culture, qui propose des adaptations enregistrées de grands classiques, avec pas mal de romans d'aventures (Tom Sawyer, Moby Dick, Capitaine Fracasse, mais aussi des Tintin !) : vous pouvez retrouver cette liste ici. J'ai moi-même très envie d'écouter la version de Vendredi ou les Limbes du Pacifique. Il existe aussi des sites de livres audio gratuits, que le site Savoirs CDI répertorie ici. Mais, je ne sais pas, j'ai trouvé ces sites peu clairs, difficiles d'accès pour mes élèves. 

Alors j'ai eu envie d'enregistrer moi-même mes lectures. Mais... c'est long ! Je n'ai pas l'ambition d'enregistrer à moi toute seule l'édition intégrale des Aventures de Tom Sawyer, ou Robinson Crusoé. Ni même un roman un peu plus court de littérature jeunesse, comme Le Royaume de Kensuké (sachant qu'on se heurterait également à des problèmes de droits de diffusion pour tous les titres qui n'appartiennent pas au domaine public). 

Mais si on le faisait à plusieurs ? 

Voici l'idée : on se met d'accord sur un ou plusieurs livres qu'on souhaite faire découvrir à nos élèves (des oeuvres du patrimoine entrant dans nos programmes, comme des titres de littérature jeunesse qu'on aime leur faire lire habituellement), et qu'on possède en commun dans notre bibliothèque personnelle.  On se crée un outil de partage (mur collaboratif virtuel), et on y dépose nos enregistrements. 

J'ai par exemple commencé à le faire avec une édition abrégée d'Oliver Twist que j'ai retrouvée dans mes rayonnages. Je l'ai abrégée davantage encore par mes propres soins. Je suis en train de l'enregistrer, chapitre par chapitre, avec quelques résumés personnels pour les passages que j'ai supprimés, et quelques précisions de vocabulaire au fil de la lecture. 

L'idée est que ces enregistrements puissent servir, dans l'immédiat, à nos élèves confinés, mais aussi de s'en servir de nouveau dans les années à venir, pour accompagner les petits lecteurs. 

On se lance ? 

J'ouvre la danse, avec quelques exemples et propositions : Oliver Twist (mais je travaille avec une version assez obscure, de quand j'étais petite, alors je ne sais pas si la traduction correspond avec d'autres éditions, il faudrait que je compare par exemple avec la version disponible sur Gallica), le début du chapitre 1 de Tobie Lolness, de Timothée de Fombelle (sachant qu'il ne sera pas possible, de toute façon, de l'enregistrer en entier dans l'optique de diffuser ensuite cet enregistrement, pour des raisons de droits d'usage). Et bientôt, le début du roman Les clients du bon chien jaune, de Pierre Mac Orlan (même réflexion). 

Si vous voulez me suivre, à vous de jouer, en déposant directement vos participations (suite de mes lectures, ou nouvelles lectures) sur le mur suivant :

Des lectures à écouter. 

Si vous voulez simplement proposer une idée de lecture avant de commencer un enregistrement, écrivez-moi par le formulaire de contact. 

Pour l'instant le padlet est en accès semi-privé, disponible uniquement par le lien ci-dessus. Je me réserve de changer l'accès (le restreindre ou l'élargir) si besoin. Si nous venons à bout de plusieurs enregistrements, nous réfléchirons à la manière la plus simple et efficace de conserver ensuite ces enregistrements et de les proposer à nos élèves. 

A vos voix ! 

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31 mars 2020

Lire et jouer en confinement : pour les petits... et les grands

Avant 3 ans : pas d'écran

Avec une imprimante, on va pouvoir s'amuser ! 

En cherchant par exemple des images de livre sur le pot et les couches que j'aurais pu imprimer pour en faire un mini-livre librement inspiré du vrai (en respect des droits d'auteur, pour un seul usage privé et par cas de force majeure !), j'ai trouvé même mieux : des activités à télécharger, imprimer et découper autour de l'album Vite ! de Gwendoline Raisson. Un album que je m'empresserai d'acheter si Minimu porte toujours des couches après le confinement, car il contient l'arme fatale pour amadouer ma fille : PANDAAAAAAAA !!!!!!

Vite activité 3   Vite activité 2

 Un puzzle de Doda

 

Vite activité

 Et les images à découper pour jouer à "est-ce que Panda peut faire pipi là ?" Minimu a beaucoup aimé ce jeu, elle a capturé la silhouette de Panda et lui a fait faire pipi dans toutes les pièces de la maison :-) 

 

Et des ressources comme cela, il y en une multitude sur le site de L'école des loisirs : avec Pop, avec les souris... Pas mal de choses pour les plus grands, mais quelques coloriages ou silhouettes à découper pour s'amuser avec les tout-petits, et pourquoi pas, fabriquer de petits livres "maison". 

Pour une synthèse des ressources disponibles, je laisse la parole à Maîtresseuh qui vous explique ici où trouver des livres pour les plus jeunes. Je m'inscris juste en faux par rapport à ses toutes dernières phrases : par solidarité avec les livreurs qui pourraient peut-être, eux aussi, vouloir rester chez eux pour se protéger, et par réaction aux grandes enseignes qui, déjà en temps normal, appliquent des méthodes de management discutables, la petite Mu vous demande d'oublier les livres papier pour l'instant. 

Je n'y ai pas trouvé beaucoup de choses pour Minimu de deux ans et demi, seulement quatre idées, téléchargées et que je compte imprimer : un livre (le plus "jeune" que j'ai trouvé) qui s'appelle Qui est ce bébé ?, deux histoires un peu longues pour Minimu mais avec des personnages et des images qui pourraient lui plaire, Les meilleurs amis et Du balai. Enfin, un imagier des fruits et légumes (en version bilingue, français-arabe). 

 

Après 3 ans : des images qui s'animent 

Toujours chez L'Ecole des loisirs, il existe les albums filmés à regarder sur Viméo : "Ce n'est pas un livre. Ce n'est pas un film.", dit la vidéo promotionnelle. En ce moment, on peut les acheter au tarif de 2€49 l'un, avec une belle liste de 80 titres, à découvrir ici. Mais il y en a aussi des gratuits : par exemple, C'est moi le plus beau, de Mario Ramos, Le train des souris de Yamashita et Iwamura (oh le beau souvenir de mon enfance !!! En plus j'avais oublié que cet album parlait de l'entrée à l'école... dès la fin du confinement je me rue chez ma mère pour récupérer l'album original !!), ou encore notre classique Pop mange de toutes les couleurs, de Bisinski et Sanders. Pas question ici de montrer ces vidéos à Minimu, mais la bande son avec Pop, par exemple, pourquoi pas ! 

J'en profite pour me mettre en pense-bête un autre album filmé : Calinours va à l'école, de Frédéric Stehr, et un autre à acheter dès que possible : De la musique (on a déjà beaucoup aimé Copains-câlins avec les mêmes personnages). 

Et pour plus tard, un petit jeu avec DE LA MUSIQUE !!!! 

 

Aux débuts de la lecture

Pourquoi ne pas aller faire un tour sur le site de la BnF (ce sera de la lecture sur écran, en revanche) et feuilleter des livres pour enfants d'un autre temps ? Sur cette page, vous trouverez une liste de livres d'enfants à feuilleter : abécédaires et imagiers magnifiquement illustrés à la mode naturaliste de l'époque... et de belles occasions de commenter les changements opérés dans la société depuis la parution de ces livres ! Il y a aussi des intemporels comme les Chantefables de Desnos qui permettent de découvrir ou redécouvrir toutes sortes d'animaux. 

Et, venant de la même exposition virtuelle, à savoir Babar, Harry Potter & cie, j'ai découvert aussi deux petits jeux sympathiques autour de l'alphabet : un abécédaire de Babar avec des objets à cliquer, et un abécédaire anglais. La bande son de ce dernier permet de pratiquer l'anglais oral également avec de tout jeunes enfants. 

 

Et pour les plus grands encore 

Vous pouvez lire un article de France Inter qui récapitulait, il y a une semaine, plusieurs ressources de lecture pour adolescents et jeunes adultes

Et pendant ce temps, Vincent Villeminot continue son roman-feuilleton sur Facebook : déjà plus de cent pages écrites (et lues par toute une communauté !). 

28 mars 2020

Challenge, défi n°2 : Boucle d'ours, Stéphane Servant et Laetitia Le Saux

Boucle d'ours

Après avoir rapidement parlé de cet album dans cet article, quelques mots supplémentaires. 

D'abord, oui, c'est le dernier livre à être entré dans ma bibliothèque, puisqu'il était le dernier colis fractionné d'une commande que j'avais passée juste avant le confinement. Il est donc arrivé lundi 16 mars, dernier jour d'ailleurs où j'ai vu ma factrice passer à ma boîte aux lettres. 

Ensuite, j'en ai déjà fait deux lectures avec Minimu ; je peux donc vous faire un retour d'expérience un peu plus concret. 

Petit rappel de la narration : plus directe que dans Purée de cochons ! qu'on possédait déjà ici, elle se résume à la préparation du carnaval dans la famille Ours, Petit Ours qui veut se déguiser en Boucle d'Ours, et Papa Ours qui refuse car "les jupes et les couettes, c’est pour les filles, les oursonnes, les femmelettes, les cacahouètes, les hommelettes !". A la fin, c'est le Loup qui intervient et convainc (mais sous la menace) Papa Ours, non seulement de laisser son fils se déguiser comme il lui semble, mais aussi d'accepter le costume que Maman Ours lui a secrètement préparé... 

Minimu a bien aimé "le grand livre rouge" : rouge, oui, ça se voit ; grand, c'est parce que, sans le vouloir, je l'ai commandé en grand format, 30 sur 30 cm. Je découvre ainsi l'existence de la collection Les tout-cartons géants de mon éditeur chouchou Didier Jeunesse. Elle a bien aimé voir les ours (elle a déjà un livre sur l'histoire de Boucle d'Or), mais surtout les décors : les bols, la table, les chaussures... Je lui ai lu l'histoire, mais à deux et demi, elle n'en a pas vraiment saisi les enjeux. 

Je reviens donc à ma réflexion initiale : comment et quand proposer vraiment ce genre d'histoires ? Très tôt, comme semble l'indiquer le format de cet album cartonné, qu'on peut facilement mettre dans les mains des tout-petits ? Plus tard, après l'entrée à l'école (l'éditeur le donne pour les 3-5 ans) ? Mais surtout : avant ou après avoir été confronté, voire marqué, par les stéréotypes pointés du doigt par l'histoire ? Je voulais sensibiliser ma fille le plus tôt possible à ces problématiques, mais finalement, trop tôt, c'est contre-productif : lui faire apprécier pleinement cet album reviendrait à devoir lui expliquer qu'il y a des personnes qui disent ce que doivent faire les filles, et ce que doivent faire les garçons. Ce que je me refuse à faire, de peur qu'elle intègre trop vite le fait qu'il y ait des différences, réelles ou fantasmées, entre les enfants, puis entre les individus. 

Il me faudra donc ressortir cet album d'ici un an ou deux, peut-être, et voir s'il provoque les réactions attendues chez Minimu, ou s'il répond à des questions qu'elle se pose. 

De Stéphane Servant, il me reste beaucoup d'albums à découvrir : un autre détournement de conte, La culotte du loup, et (je viens de les découvrir) deux partenariats avec ma dessinatrice préférée Ilya Green, Le masque et Nos beaux doudous. Que de lectures en perspective ! 

Boucle d'Ours
Ecrit par Stéphane Servant
Illustré par Laetitia Le Saux
Didier Jeunesse (deux formats : 12€90, et collection Tout-cartons géants : 19€90)

26 mars 2020

Challenge, défi n°5 : Veggie

Veggie

Je ne sais pas si c'est mon livre de cuisine favori, mais j'avais envie de vous en parler pour deux raisons

Le livre du changement ? 

La première, c'est qu'il semble être la suite logique de ma lecture de Comment j'ai arrêté de manger les animaux, par Hugo Clément. Le premier livre à avoir instillé en moi des doutes quant à mon carnivorisme. Alors, ce livre n'est pas vegan mais veggie, c'est-à-dire qu'il propose des recettes pouvant contenir des oeufs, du fromage et du lait. J'ai d'ailleurs l'impression que les recettes végétariennes - et non végétaliennes - utilisent beaucoup ces trois types d'ingrédients, qui restent pourtant des protéines animales. Mais il est considéré comme difficile de passer d'un régime carnivore (enfin, omnivore avec beaucoup de viande et de poisson) à un régime bannissant tout aliment de source animale. Les oeufs et les produits laitiers permettent de cuisiner des pâtes, des gratins, des omelettes, ou toutes sortes d'appareils pour cuisiner les légumes, féculents et légumineuses. De mon point de vue, je trouve qu'on tombe dans des recettes qui manquent de légèreté. Jusque là, dans mon équilibre alimentaire, j'avais tendance à préférer une assiette viande-légumes qu'une assiette légumes-féculents-produits laitiers. En tout cas, pour passer à un régime vegan, c'est-à-dire végétalien, ce livre ne peut convenir car il ne présente que très peu de recettes sans aucune protéine animale. 

Le livre du confinement ! 

La deuxième raison, c'est notre confinement, ben oui ! Si vous essayez d'être un minimum raisonnable et prudent, en ce moment, vous allez éviter d'aller faire vos courses tous les deux ou trois jours. Il faut donc parfois se priver des aliments frais à consommer rapidement, ou en tout cas les limiter ; et ces produits frais, ce sont justement, en première ligne, la viande et le poisson. Le reste (fruits, légumes, mais aussi oeufs et laitages) peuvent tenir plusieurs semaines dans nos placards ou nos frigos. Donc ce genre de livre de recettes sans viande ni poisson va peut-être devenir notre allié cuisine pendant les semaines à venir

Qu'est-ce que je pense vraiment de celui-là ? 

Son atout principal : une présentation très simple et attirante. Photos des ingrédients utilisés, photo pleine page du résultat, recette qui tient en quelques lignes : on va à l'essentiel, et les recettes semblent rassurantes. De fait, elles sont en effet, la plupart du temps, très simples. 

Pages Veggie

D'où le bémol que j'apporte : c'est typiquement le genre de livres que j'aime bien avoir dans ma cuisine car il est agréable à regarder, mais dont je ne vais que très peu me servir car je ne trouve pas qu'il s'agisse réellement de recettes pour lesquelles j'ai besoin d'un mode d'emploi. Le plus souvent, ces recettes consistent surtout à associer entre eux des ingrédients, comme dans le cas d'une salade, ou de pâtes aux légumes. Les titres seuls peuvent suffire à donner une idée de repas, et pour la suite, on sait faire sans avoir besoin de regarder le livre. 

A noter : Anna Helm Baxter (que je m'obstine à appeler Sophia Ellis Bextor, mais rien à voir), un modèle de jolie jeune maman avec ses deux beaux enfants, vient de sortir un nouveau titre du même genre chez Marabout, 100 recettes veggie : super débutants. Et, de fil en aiguille, je viens de tomber sur la vidéo de présentation d'un autre de ses titres : Décalquez, cuisinez : 10 papillotes dîners extra-simples. Le concept est rigolo, et Anna Helm Baxter semble prendre soin des cuisiniers débutants : https://www.youtube.com/watch?v=lSJ4D08zvhk

N'hésitez pas à m'envoyer des images du livre de cuisine que vous chérissez depuis longtemps ou que vous allez ressortir des placards maintenant que vous êtes tout le temps à la maison ! 

Retrouvez la petite Mu sur son nouveau blog ! Cliquez ici

22 mars 2020

Challenge, défi n°1 : Le Royaume de Kensuké, Micheal Morpurgo

Le royaume de Kensuké

J'ai enfin lu ce classique de la littérature jeunesse, souvent donné aux élèves par les professeurs de cycle 3. 

Micheal Morpurgo m'a conquise il y a fort longtemps déjà, quand je n'étais encore moi-même qu'une Minimu, avec son Roi Arthur qui reste à mes yeux l'un des meilleurs récits jeunesse sur les chevaliers de la Table Ronde. Mais en fait, je n'ai plus rien lu de lui ensuite pendant de très longues années. Il a fallu attendre en vérité l'année dernière pour que je découvre un deuxième titre de sa bibliographie, Robin des bois. Je crois avoir lu Monsieur Personne, et un album illustré, Gauvain et le chevalier vert, mais je n'en ai même aucune certitude. 

Je me suis certainement privée de bien des découvertes, et je compte y remédier. J'ai commencé par ce célèbre Royaume, donc, dans l'idée de le faire lire à mes élèves, maintenant ou à une autre occasion, selon ce qui sera possible. Rapide résumé pour ceux qui ne le connaissent pas : Micheal, un jeune Anglais, vit sur un bateau avec ses parents, avec qui il parcourt le monde. En plein océan Pacifique, il chute du bateau pour courir après sa chienne Stella Artois (décidément, même quand je cherche à ne plus penser au Coronavirus, les marques de bière me rattrapent tout de même). Il est recueilli miraculeusement sur une île par un personnage mystérieux, qu'il rencontre un peu plus tard. Il s'agit d'un vieil homme enfui du Japon après les bombardements de Nagasaki, et qui a refait sa vie sur l'île, entre solitude, compagnie des grands singes, et préservation de la nature. 

Je comprends pourquoi ce livre est un classique des cours de français. On peut le qualifier de réécriture moderne de Vendredi ou la vie sauvage, car il en a adopté les principales caractéristiques : la vie sur une île déserte, la rencontre d'un compagnon imprévu, les questionnements sur la vie sauvage et la vie civilisée. Le roman s'inscrit en outre dans une Histoire plus palpable pour les élèves que celle du colonialisme de Robinson : ici, on parle surtout de la deuxième moitié du XXe siècle, et notamment de la Seconde Guerre Mondiale et de ses conséquences. Les esclavagistes des romans de Daniel Defoe et Michel Tournier sont remplacés chez Micheal Morpurgo par des chasseurs de gibbons. 

Sur le plan narratif, on retrouve le principe utilisé par l'écrivain dans un grand nombre de ses romans : un début qui se déroule dans un monde proche du nôtre, avec un personnage adolescent, qui raconte sa vie quotidienne avant de la voir basculer un beau jour avec un événement hors du commun. Dans les romans historiques de Micheal Morpurgo, le personnage se retrouve alors transporté dans le passé, à l'époque, au choix, du roi Arthur, de Robin des bois, ou encore de Jeanne d'Arc. Souvent, le héros adolescent se découvre des points communs ou un lien particulier avec le héros historique. Ici, ce schéma est utilisé, mais c'est plus subtil : rien de surnaturel dans les aventures de Micheal, seulement de l'exceptionnel, et on ne voyage dans le passé qu'à travers les récits du vieux Kensuké. 

La langue est assez claire et simple pour être comprise par les lecteurs de fin de cycle 3, avec quelques complexités tout de même concernant le vocabulaire de la faune et de la flore. Mais le livre est superbement illustré dans cette réédition de 2018 : c'est François Place qui nous permet de contempler les merveilles de ce royaume insulaire, que l'on découvre par morceaux, comme Micheal et Stella observent Kensuké sur la couverture, cachés derrière les feuillages. Le choix de cet illustrateur est une évidence quand on sait sa passion pour les récits de voyage, et le talent qu'il déploie dans ses albums jeunesse autour du voyage et de l'exploration : Atlas des géographes d'Orbae, Les derniers géants...

Du coup, ce livre répond aussi aux défis 10 et 17 du "challenge du lecteur confiné", sur Lisez.com : "un best-seller encore jamais lu", et "un livre que vous avez acheté pour sa couverture". 

Le Royaume de Kensuké
Micheal Morpurgo
Gallimard Jeunesse
Disponible en trois formats : Folio Junior, 8€90 - Bibliothèque Gallimard Jeunesse, 14€90 (mais on perd la belle couverture) - Ecoutez lire, 16€50.
Malheureusement non disponibles actuellement, sauf sur Amazon... 

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21 mars 2020

Le challenge de la petite Mu

Challenge confinement

 Et voici le challenge promis ! 

Le plus faisable possible avec votre bibliothèque actuelle, et le plus positif aussi (on oublie les romans sur les pandémies ou les huis clos, hein). 

J'ai déjà mon idée pour mes propres lectures, ou relectures... J'attends les vôtres avec impatience ! 

 

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20 mars 2020

Lutter contre l'angoisse, profiter du temps qui passe

Challenge lecture confinement Lisez officiel

Les initiatives culturelles, littéraires ou autres, se multiplient autour de nous, de même que certains élans de solidarité. Des tatoueurs offrent du matériel aux soignants qui en manquent. Des couturiers.ières amateurs.trices font tourner les machines pour fabriquer des masques de fortune, sur une proposition du CHU de Grenoble. Alors que le constat est fait que le COvid19 affaiblit tout le monde, y compris le monde de la culture, cette même culture n'a pas dit son dernier mot et se réinvente, avec le web comme média principal. Alors que le gouvernement propose une offre officielle à travers le mouvement #Culturecheznous, ce qui compte aussi, ce sont toutes les idées qui fusent par dizaines chaque jour. On ne compte plus les publications de blogueurs ou d'Instagramers postant leurs activités du moment, leurs conseils de lecture, et les challenges qui en résultent. J'en ai mis un exemple plus haut, celui du site Lisez.com de la maison Editis (ce même site que j'épinglais, moins positivement, dans mon article sur les stéréotypes de genre dans la littérature jeunesse). 

Redécouvrir sa bibliothèque

Tous les lecteurs en sont là : fouiner dans ses rayonnages pour dénicher ce livre qu'on s'était promis de lire sans en trouver le temps, celui qu'on se gardait avec gourmandise pour plus tard car on savait qu'on allait l'adorer, celui-là encore qu'on a déjà lu mais il y a longtemps, ou pas assez (parce qu'avoir lu sept fois Harry Potter, ça ne suffit pas, il faut une huitième fois), celui-là enfin qu'on avait acheté sur un coup de tête, qui ne nous avait pas convaincu, mais qu'on va retenter puisque c'est l'occasion. 

Tous les autres passionnés feront de même avec leur piano, leur machine à coudre, leurs pinceaux, leurs casseroles, leurs perceuses, leur abonnement Netflix... A condition évidemment de n'être pas occupés par la vie qui continue : les enfants, les personnes fragiles dont il faut prendre soin, ou le travail pour ceux qui y sont encore. La petite Mu n'exprimera jamais assez ses encouragements à tous ceux qui sont contraints de faire tourner la production des biens et des services nécessaires, et, sur le podium, tous les personnels de santé. 

Ici, on aimerait bien travailler - monsieur notre ministre nous a demandé de la continuité pédagogique - mais ce n'est pas toujours si simple ! Entre enfant à la maison, problèmes de connexion des deux côtés, professeur comme élèves, manque de matériel avec un seul ordinateur pour les deux membres du couple... On fait comme on peut, mais le résultat est que la petite Mu n'est pas vraiment noyée sous le travail, comme peuvent l'être en revanche beaucoup de mes collègues. Ca viendra en son temps, me dit-on dans l'oreillette. J'ai d'ailleurs des Charybde et Scylla à corriger (oui, mon travail est bizarre, parfois). 

Mais, comme beaucoup d'internautes et de passionnés de culture, j'ai envie de prendre ce temps exceptionnel au jour le jour, pour lutter contre l'angoisse, et ne pas voir le temps qui passe comme un ennemi. Il y a tant de choses à faire, même en restant à la maison ! 

Le confinement chez la petite Mu

Tant que le travail ne me dévorera pas, donc, je vais essayer de faire vivre le maximum de choses chez la petite Mu. 

Des idées de lecture pour maintenant, si vous avez le hasard de les avoir dans votre bibliothèque, ou pour plus tard (il a été proposé, et c'est une bonne idée, de préparer dès maintenant des paniers de commande chez vos libraires, pour après, afin de les soutenir économiquement). 

Une nouveauté, quelques mots sur les séries que j'ai aimées récemment et qui sont encore disponibles actuellement sur Netflix, voire sur d'autres plateformes. 

Des liens vers toutes les initiatives gratuites (de préférence) en ligne pour lire et faire lire. 

Particulièrement, des pistes pour les enseignants : notamment, ceux qui, comme moi, se sont fait piéger dans leur progression et ont laissé partir leurs élèves chez eux sans lecture, avec une difficulté à présent pour se faire livrer le moindre livre (sauf à passer par le géant Amazon, ce que je n'ai jamais demandé aux familles). Comment faire lire nos élèves, avec le moins d'investissement financier et technique possible ? 

Egalement, des articles que je suis en train de rédiger sur des sujets qui m'intéressent : en ce moment, les représentations du genre dans les albums jeunesse. 

Un challenge pour commencer ? 

Celui de Lisez.com ne me convient pas totalement (par exemple, je n'ai aucune parution de 2020 et cela va être très difficile de s'en procurer maintenant !). 

Alors je vous en proposerai un autre très vite, pour ceux qui en raffolent ! 

Bientôt les 50 000 visites ! 

Je ne m'y attendais pas, car ces deux dernières années, si elles ont été riches de découvertes maternelles pour moi, ont été pauvres de publications sur ce site. Et pourtant, vous avez continué à être au rendez-vous : merci ! On arrive donc bientôt aux 50 000 visites... Certainement avant la fin du confinement d'ailleurs ! La petite Mu saura bien vous trouver une petite surprise pour l'occasion...

 

Lisez, plumez, vivez, et prenez soin de vous, autant que vous le pourrez. A bientôt ! 

 

19 mars 2020

Ma livraison anti-stéréotypes

Colis Decitre Genre

Et voilà : pour faire suite à ce post, voici ce que j'ai pioché dans les différentes sélections d'albums anti-stérotypes pour les plus jeunes. S'agissant d'achats pour le moment, il m'a fallu faire des choix. J'ai éliminé ce qui me semblait être pour les plus grands que Minimu : il sera bien temps de les emprunter ou de les acheter plus tard. J'en ai choisi certains qui m'attiraient depuis un moment, comme Le zizi des mots ou l'album d'Ilya Green, ou d'autres que je ne connaissais pas du tout. 

L'avis de la petite Mu... et de mini-Mu ! 

Mon préféré : La dictature des petites couettes, d'Ilya Green.
Sans surprise, n'est-ce pas, vu que j'adore à peu près tout de cette auteure-illustratrice. 
Le pitch : trois petites filles qui aiment se déguiser organisent un concours de beauté, avec chacune des idées bien arrêtées sur ce qu'est la beauté. Par exemple, qu'il faut absolument des petites couettes pour être belle. Ou qu'un garçon, ça ne peut pas participer à un concours de beauté, ce n'est pas fait pour être beau, un garçon. Idée avec laquelle le garçon n'est pas d'accord ; ça le rend très triste. Oui, mais, en même temps, ce même garçon pense qu'un chat ne peut pas participer à un concours de beauté, ou qu'il devrait mieux se raser les poils. Bref, à la fin, tout le monde défile devant un jury de fourmis... et la conclusion est très rigolote. 
J'ai tout aimé, le texte, les personnages, les illustrations. Simple, mais efficace, pour parler à la fois des préjugés sur les filles ou les garçons, mais aussi du concept de beauté tout simplement. 

Les filles Rosenstiehl

Une trouvaille à découvrir : Les filles, d'Agnès Rosenstiehl. 
Celui-là, je vous en parlerai davantage plus tard, tant il y a à dire. En bref, un livre des années 70 qui montre une fille, en entier : ce qu'elle a entre les jambes, ce qu'elle aime, ce qu'elle est capable de faire. Cet album a été réédité en 2018 avec de légers ajustements. J'imagine assez bien le "pavé dans la mare" qu'il a dû être à l'époque (expression de l'éditeur, La ville brûle), quand je vois l'effet qu'il a produit sur moi dans les premières pages. Pas courant de voir un livre où une petite fille montre son sexe à un garçon, qui en fait de même, puis les voir se toucher l'un l'autre. Je pense que cela m'a fait bizarre car j'ai projeté sur cet album des enfants plus grands que ceux que l'auteure a imaginés. Mais là est l'enjeu : passé un certain âge, les enfants sont déjà touchés par les préjugés, les tabous, les réticences, voire les dégoûts. D'où l'importance de leur parler avant, quand cela leur semble encore tout naturel de regarder un sexe, féminin comme masculin, et de le toucher. 

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Un classique : Le zizi des mots, d'Elisabeth Brami, illustré par Fred L. 
Pas tout à fait ce que j'attendais. J'avais imaginé un livre plus long, une sorte d'encyclopédie, sur les métiers au féminin, les mots qui n'existent qu'au masculin, etc... En fait, il s'agit d'une sélection de mots qui désignent, au masculin, une personne, et, au féminin, un objet. C'est certes une piste simple et efficace pour faire comprendre aux enfants le concept de "femme-objet". Mais les mots utilisés, que ce soient les noms de personnes ou les noms d'objets, sont déjà de haut vol : un Charentais, une charentaise, un mandarin, un tribun, une tribune... Peut-être un peu tôt pour que Minimu en saisisse réellement l'enjeu, même si elle aime bien le regarder - les choses inconnues l'intriguent et l'intéressent, comme beaucoup d'enfants. J'aime beaucoup les illustrations pour ma part. 
Super initiative, les auteurs de l'album ont créé un tumblr sur lequel on peut envoyer des propositions de double page. Les lecteurs ont de très bonnes idées ! 

Boucle d'ours

Un auteur connu : Boucle d'ours, de Stéphane Servant, illustré par Laetitia Le Saux
On possède déjà à la maison Purée de cochons, offert en service presse par Didier Jeunesse il y a quelques années, sur lequel je n'avais pas eu un énorme coup de coeur mais qui est l'un des premiers albums "de grands" que ma fille a aimé. 
Pareil ici : pas de grande surprise en lisant l'histoire de Petit Ours, qui veut se déguiser en Boucle d'Ours, au grand dam de ses parents. Evidemment, il aura gain de cause, et Papa Ours va choisir également un déguisement inattendu. J'aurais aimé un peu plus d'originalité et de rebondissements dans l'histoire (dans Purée de cochons, il y en a davantage, par exemple), mais nul doute que cet album fera mouche auprès de son public : les enfants, surtout s'ils connaissent déjà l'histoire de Boucle d'or et les trois ours (Minimu la lit déjà dans la version "à toucher" de Xavier Deneux). Surtout que je l'ai choisi (sans le vouloir) dans sa version très très grande (31x31 cm), ce qui a tout de suite bien plu à ma poupette. 
Edit : OMG !!! Ne lisez pas (ou plutôt, lisez, mais soyez bien accrochés) les commentaires sur le site de Decitre... nous voici tout droit remontés au Moyen Âge. 

Une découverte : Dînette dans le tractopelle, de Christos, illustré par Mélanie Grandgirard
Une histoire fondée sur ce qui choque, j'espère, beaucoup de parents et de consommateurs au moment des fêtes : les pages genrées des catalogues de jouets pour enfants. Ici, une poupée venant des pages roses rêve de tractopelle quand un conducteur voudrait prendre le thé... Leurs souhaits se réalisent le jour où le catalogue se retrouve déchiré, et que leurs deux pages sont collées l'une à côté de l'autre. Bleu et rose se mélangent alors pour donner du violet, et tout le monde est content. 
C'est donc très simple, je ne suis pas très fan des illustrations, mais publié en 2009, cet album a le mérite de s'attaquer à cette question marketing qui persiste malgré les années. Encore dernièrement, en allant acheter un jouet d'éveil de la marque Lilliputiens, la vendeuse me confirme que cette marque fait beaucoup d'efforts pour "dé-genrer" ses peluches, mais qu'ils "doivent" (terme de la marque ? De la vendeuse ?) avoir dans leur catalogue des produits genrés. La vraie vie est donc bien en retard sur ce catalogue imaginaire raconté par Christos. 

 

Que retenir de cette mini-sélection ? Ce sont des livres plaisants, qui intéressent les enfants, et ouvrent le dialogue. Cependant, je regrette que l'on en soit encore à cette étape : partir des stéréotypes et inventer une histoire pour prouver qu'ils n'ont pas lieu d'être. Qu'en est-il des albums qui, dès le début, montrent des enfants qui ne se préoccupent pas une seconde de leur apparence, du genre qu'ils affichent, de ce qu'ils peuvent être ou ne pas être, faire ou ne pas faire, en tant que fille, en tant que garçon ? Je sais, la société est encore tellement loin de cela qu'on est bien obligés de partir de la réalité présente : les préjugés, l'opposition fille/garçon. Mais vraiment, la littérature jeunesse a besoin d'ouvrages montrant qu'à l'origine, chez l'enfant, ces préjugés n'existent pas. Ce sont nous, les adultes, qui les leur mettons en tête, souvent trop tôt, et malheureusement parfois sans le vouloir. Y compris avec les livres qu'on leur donne. Je me suis rendue compte récemment que, malgré tout ce que je pense de la lutte contre les stéréotypes de genre, la bibliothèque de Minimu est remplie d'albums avec des personnages malgré tout genrés, de couples forcément hétéronormés, avec le papa et la maman... Difficile d'en sortir. Quelques auteurs, quelques titres font un peu exception, dans ceux que je possède du moins : Ilya Green et ses personnages enfantins assez androgynes, la série des Cléo de Sibylle Delacroix, qui ne permet pas clairement de savoir si Cléo est une fille ou un garçon (car cela n'a aucune importance pour les thèmes abordés). 

Ce sera désormais ma quête : sus aux albums non genrés ! 

(Un article plus développé sur cette quête suivra dans les jours à venir.) 

 

La dictature des petites couettes, d'Ilya Green, Didier Jeunesse, 11€10.

Les filles, d'Agnès Rosenstiehl, La ville brûle, 14€. 

Le zizi des mots, d'Elisabeth Brami, illustré par Fred L., Talents hauts, 12€90.

Boucle d'ours, de Stéphane Servant, illustré par Laetitia Le Saux, Didier Jeunesse, 19€90.

Dînette dans le tractopelle, de Christos, illustré par Mélanie Grandgirard, Talents hauts, 12€50. 

 

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Le royaume de Kensuké

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