Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La petite Mu qui plume
30 octobre 2011

Chroniques de San Francisco

"- Je ne suis pas trop pénible ?
- Pas du tout.
- J'ai pensé à faire couler son écuelle dans du bronze, en souvenir.
- Comme c'est touchant !
- Tu sais à quel point je hais les femmes qui deviennent hystériques à propos de leur chien... Mais Faust était... mais Faust est...
Sa voix faiblit."

Ca y est, je m'y suis lancée, dans cette fameuse saga. Avec beaucoup d'années de décalage par rapport à ma mère et aux amies qui m'en avaient parlé, mais j'aime faire les choses avec décalage. 
Je disais il y a peu que je n'étais pas tout à fait convaincue. C'est vrai, j'ai mis un moment à entrer dans l'ambiance. Beaucoup de dialogues, un style très basique, il faut quand même le dire. Mais, en effet, comme on me l'a fait remarquer, on ne lit pas cette saga pour le style. Et j'avoue qu'avant la moitié du livre, j'ai été accrochée. Certes, les coïncidences et les rencontres entre les personnages sont parfois téléphonées : cela dit, j'ai eu quelques vraies surprises dans le dernier tiers du roman. Mais il reste qu'on s'attache effectivement aux personnages et qu'on finit par se prendre au jeu de "qui va rencontrer qui ?". Avec quelques émotions à la clé lorsqu'il s'agit d'en quitter certains.
Au final, je n'ai bien sûr plus qu'une envie : lire au plus vite le deuxième volume, car à la fin du premier, le suspense bat son plein. J'ai ma petite idée sur certaines énigmes, mais pour d'autres, je donne ma langue à Boris - le chat de la maison. 

Publicité
Publicité
28 octobre 2011

Les contes de Beedle le Barde

 

Je triche un peu, ce n'est pas le dernier livre que j'ai lu (pour information, je suis au milieu du premier tome des Chroniques de San Francisco et je stagne parce que je suis un peu déçue pour le moment, par rapport à ce qu'on m'avait dit...) Mais j'avais omis  de plumer cette lecture, je ne fais donc que réparer un oubli. Et puis, maintenant que le nombre de lecteurs augmente, il faut que ce blog montre une certaine activité. 

Je suis une bonne cliente pour tout ce qui est "histoires dérivées" : quand j'accroche à un univers, je suis ravie de pouvoir y prolonger mon séjour, même si la série à proprement parler est terminée. Je suis d'ailleurs loin d'être la seule dans ce cas, je pense. Toujours est-il que je savais depuis un moment que J.K.Rowling avait sorti de nouvelles publications depuis le tome 7 (peut-être même avant ce tome-là, je ne sais plus), mais je ne les avais jamais vraiment croisées. C'est en passant par le rayon Folio Junior pour y chercher L'Odyssée (rien à voir) que je suis tombée sur ces trois petits volumes : L'histoire du Quidditch à travers les âges, Les animaux fantastiques et, donc, Les contes de Beedle le Barde

Ce dernier volume est composé de cinq contes plutôt courts, à la manière d'un Perrault, d'un Grimm ou d'un Andersen (je révise mes classiques, je suis en pleine séquence sur le conte avec mes 6e...). Après chaque conte, on trouve un commentaire de ce cher et regretté Albus Dumbledore, façon essayiste, qui propose un éclairage supplémentaire sur le conte, une mise en lumière de son aspect symbolique, une histoire de sa réception dans le monde des sorciers à travers les âges... 
Je dois dire que, en bonne ex-étudiante de lettres, habituée à ce genre de commentaires en fin d'ouvrage, ce sont presque les pages que j'ai préférées dans l'ouvrage... Les contes sont sympathiques, sans réelle originalité toutefois ; c'est avec les commentaires finaux qu'ils deviennent vraiment intéressants (comme beaucoup de contes, en fait).
J'ai aussi aimé cette remarque initiale de Dumbledore-Rowling (
oui, je suis accro, mais je sais quand même que ce n'est pas Dumbledore lui-même qui a écrit, hein. De toute façon, il n'aurait pas pu, il est mort. Hein. Faut pas me la faire, à moi.) dans l'introduction de l'ouvrage : ces contes ressemblent à "nos" contes de Moldus (ndlR : un Moldu est un non-sorcier, un être comme vous et moi... je suppose), à la différence près que les héros sont des sorciers. Et donc, la sorcellerie n'est plus seulement réduite au rôle d'adjuvante ou d'opposante (ndlR pour ceux qui ne seraient pas familiers de ce jargon : adjuvant = qui vient en aide au héros / opposant = qui s'oppose au héros, aha, vous ne vous en doutiez pas). Par conséquent, si le héros est un sorcier, mais qu'il a quand même un problème à résoudre, ce qui est le principe de tout conte merveilleux, cela veut donc dire que la sorcellerie ne fait pas tout. Il y a des formes de magie qui sont impuissantes à apporter une solution à celui qui les possède. Pour résoudre son problème, le héros a besoin d'autre chose : une rencontre, du courage, de l'intelligence... Bien sûr, ces qualités sont aussi présentes dans nos contes traditionnels. Mais l'intervention quasi rituelle de la méchante sorcière ou de la gentille fée qui trouve toujours une solution rend les choses assez différentes. L'idée présentée par J.K.Rowling, si elle n'a rien d'exceptionnel en soi, est quand même plutôt intéressante... J'ai ainsi beaucoup aimé "La Fontaine de la bonne fortune" : sans vous dévoiler la fin, je vous dirai juste que la magie n'y fait pas le bonheur... A méditer. 

Un commentaire suivra sur les deux autres ouvrages, que je n'ai fait que feuilleter pour le moment. 

 

25 octobre 2011

Tobie Lolness : La vie suspendue et Les yeux d'Elisha

        

Et voilà, comme je suis très obéissante, sitôt entendu ce conseil d'une élève de 4e ("Madame, vous connaissez Tobie Lolness ? C'est trop bien !"), je me suis achetée le premier tome. Et sitôt terminé ce tome 1, je me suis achetée le tome 2. Et sitôt terminé ce tome 2... ah non, zut, c'est fini, pas de tome 3.

L'objectif a été parfaitement atteint avec ce roman en diptyque (d'ailleurs, ce n'est qu'en copiant-collant les deux couvertures côte à côte que je me suis rendue compte de la symétrie entre les deux... les deux personnages qui accourrent l'un vers l'autre... les saisons les séparent mais ils se retrouveront quand même... que c'est beau !!) : plonger le lecteur dans un univers qu'il n'a pas envie de quitter si vite. 
Comme toute "saga" (je ne sais pas si l'on peut parler de saga quand il n'y a que deux volumes), il y a beaucoup de personnages, avec des noms qui se ressemblent (Maï, Maïa, Ilaïa...), j'ai parfois été tentée de prendre une feuille et un stylo et de refaire l'arbre généalogique pour m'y retrouver... Peut-être d'ailleurs une volonté de l'auteur, un clin d'oeil à ce personnage principal, si l'on peut dire : l'arbre, le grand chêne, l'équivalent, pour ces êtres minuscules, de notre planète Terre. Enfin, si les ados arrivent à s'y retrouver, il n'y a pas de raison que je m'y perde, hein ? Alors on s'accroche un peu et on continue. 
C'est beau, c'est plein de rebondissements, il y a des secrets à découvrir, des personnages à deux visages... Ca fait pleurer à la fin, mais sourire en même temps. C'est aussi rempli de belles trouvailles stylistiques, des images plutôt bien vues. Quelques traits d'humour aussi. Une vraie bonne lecture, que j'aurais bien continuée si j'avais pu.
Et, pour finir, cette question qui me turlupine, et pour laquelle j'en appelle à des avis extérieurs : référence à Aragon ou  non ? Le deuxième tome s'appelle Les yeux d'Elisha, et j'ai croisé, à un moment, l'expression "il était fou d'Elisha"... Peut-être pas suffisant, comme preuves, mais quand même. Qu'en dites-vous ?

25 octobre 2011

Les chaussures italiennes

Voici donc un petit compte-rendu de ce livre dont la lecture a été un peu plus longue que celle des précédents... 
En effet, j'y ai trouvé des longueurs, et j'ai eu du mal à rentrer dedans et à m'attacher aux personnages. L'histoire, je l'ai trouvée un peu trop extravagante, un peu décousue aussi ; et le tout faisait une certaine impression de froideur. Normal pour une histoire qui se passe sur une île suédoise prise dans les glaces à chaque hiver... mais quand même. Les dialogues, surtout, manquaient de chair, avec une particularité de style qui m'a gênée : il fallait toujours attendre d'avoir fini de lire les paroles des personnages pour savoir sur quel ton ces paroles étaient dites. Exemples (peut-être pas les plus parlants, mais c'est ceux qui me sont tombés sous la main) : 

"- Est-ce que tu écoutes toujours aux portes ? m'a demandé Harriet à brûle-pourpoint.
-  Sur mon île, je ne risque pas de surprendre des conversations.
- Quand j'étais au téléphone, tu m'espionnais toujours. Tout en faisant semblant de lire un livre ou de feuilleter un journal, comme pour cacher tes grandes oreilles. Tu t'en souviens ? 
Cela m'a mis en colère."

Je trouve que ce "Cela m'a mis en colère" tombe un peu tard, et qu'avant de le lire, on a du mal à se représenter vraiment les personnages en train de parler. Parfois, plusieurs répliques défilent, sans verbe de parole, sans aucun vocabulaire exprimant une émotion, un sentiment. Alors, c'est vrai, le personnage principal est justement accusé de froideur par ses proches. Mais il n'empêche que cette froideur, même si elle est cohérente par rapport au personnage, a nui à mon plaisir de lectrice. 

Il reste qu'il s'agit tout de même d'un beau récit de solitude. 

25 octobre 2011

Signé Romain

Je fais un petit retour en arrière pour ce roman jeunesse que j'ai lu au mois de septembre.
Contexte : j'étais en train de préparer ma liste de lecture cursive sur l'épistolaire (NdlR : pour les non-initiés, une "lecture cursive", dans le jargon de l'Education Nationale, c'est une lecture que les élèves font chez eux, généralement évaluée par une fiche de lecture ; "l'épistolaire"... non, quand même, je ne vous ferai pas l'affront de vous expliquer ce que c'est) pour ma classe de 4e.
Plus précisément, j'étais en train de fureter dans le rayon jeunesse de ma librairie préférée place Bellecour, à la recherche de quelques titres que je pourrais acheter et conserver dans ma salle, pour pouvoir, éventuellement les prêter à quelques élèves vraiment démunis... (et là, j'entends déjà mon homme râler : "Tu n'as pas à donner des sous pour tes élèves !!"). J'ai trouvé Kamo l'agence Babel, bien (au passage, plus de 5 euros je crois, ça fait mal au c*** pour un livre si court).
Et je suis tombée sur ce titre, Signé Romain. Hmm... ça sent l'épistolaire à plein nez, ça. Je ne connais pas du tout l'auteur, mais l'extrait proposé au dos a l'air sympa : je prends. En plus, c'est court. Je verrais bien si ça peut se rajouter à la liste que je donne aux élèves.

Après lecture, ce petit livre s'avère plus ardu que je ne le pensais. Il faut avoir une sacrée culture pour saisir les références qui parsèment l'histoire : en effet, Romain, grand adolescent (il est déjà à la fac), écrit à sa mère de qui il n'a jamais été séparé si longtemps, et ses lectures, souvent assez érudites (classiques italiens, notamment), s'entrecroisent avec ses mots à lui, parfois naïfs, parfois adultes. J'ai donc prévenu les élèves que, malgré sa courte longueur (si vous m'autorisez ce néologisme), ce roman était pour les bons, voire très bons lecteurs. Beaucoup d'implicite, qui plus est, dans les phrases elliptiques, dans les non-dits de l'histoire. Finalement, je ne saurais dire si j'ai aimé ou non : je suis quelque peu restée sur ma faim, jusqu'à la révélation finale que j'aurais préféré voir davantage exploitée.  

Publicité
Publicité
24 octobre 2011

Slam

"Donc, ce soir-là, j'évoluais dans la Cuvette, et il y avait Rabbit et.. Comme je l'ai dit, Rabbit est pas exactement un cerveau, mais n'empêche. Voilà ce qu'il a dit.
"Yo, Sam", il a dit.
Je vous ai informés que mon nom était Sam ? Bon, maintenant, vous savez.
"Ouais ?
- Comment ça va, mec ?
- Ca va.
- Bon. Eh, Sam. Je sais ce que je voulais te demander. Tu connais ta mère ?"
Vous voyez ce que je voulais dire, rapport au côté un peu con de Rabbit ? Oui, je lui ai répondu. Oui, je connaissais ma mère." 

[Je classe ce roman en littérature jeunesse, ce qui a été le choix de certains éditeurs ; pas pour 10/18, cependant, qui le publie au milieu de romans "adultes". Et c'est vrai que la limite est mince.]

A préciser d'entrée : ce n'est pas un roman sur les gens qui font comme de la poésie à l'oral, sauf que ce n'est pas tout à fait de la poésie, et puis normalement y'a pas de musique même si Grand Corps Malade il en met souvent. Ce n'est pas non plus un roman sur les gens qui sautent sur d'autres gens en concert (même si là, il y a déjà plus de rapport).  Un "slam", ici, c'est une figure ratée en skate-board, une grosse gamelle. Et si Sam, le héros, assure pas mal en skate, dans la vie, les slams se suivent et se ressemblent parfois. Le pire slam de sa vie : avoir mis enceinte sa copine alors qu'ils sont encore tous deux lycéens. 
A priori, le style, très oral, relâché - celui d'un adolescent, mais d'un adolescent mis en mots par un écrivain, tout de même, ce qui fait toute la différence... je suis assez bien placée pour le savoir - n'aurait pas dû me plaire ; plus exactement, ce n'est pas de ce style-là que j'avais envie à ce moment-là. Mais, je dois l'avouer, j'ai été très vite happée par l'histoire, qui n'a pourtant rien d'exceptionnel, mais qui contient juste ce qu'il faut de rebondissements (notamment les sauts dans le futur) pour que le lecteur n'ait jamais le temps de s'ennuyer. Et puis j'ai franchement ri à certains passages. N'ayant pas lu d'autres romans de cet auteur, je ne pourrais pas dire si je trouve ce "roman pour ados" moins bon que les autres de Hornby (comme tendent à le dire les critiques que j'ai pu lire ici et là), mais il reste que je me suis vraiment attachée aux personnages, que j'ai lu leur histoire avec plaisir, et que je tendrais volontiers ce roman à mes (grands) élèves et à mes (éventuels) enfants. 

 

24 octobre 2011

Le liseur

Acheté parce que c'était l'un des seuls titres, dans les rayonnages de la petite FNAC de la gare Part-Dieu, qui m'évoquait quelque chose : en l'occurrence, un souvenir des cours d'allemand de khâgne, et la prof qui insistait pour qu'on traduise Vorleser par "liseur" et non "lecteur" (car, petite précision linguistique, c'est le mot Leser seul qui signifie "lecteur" ; le préfixe vor introduit la notion de public, de "lire devant une personne", donc de lecture à haute voix).  A la fin de la première partie du roman, je me suis d'ailleurs demandé pourquoi cette insistance, car je n'avais pas eu l'impression que la lecture à voix haute ait eu une telle importance. C'est dans la deuxième et la troisième partie que le titre prend tout son sens, que des révélations nous sont faites, qu'on ne pourra pas oublier, et que, comme chez McEwan, le destin croise l'Histoire. Le style est pur, les phrases complètes sans être alambiquées. 
(J'entends par "complètes" que Schlink et son traducteur ont le souci des phrases bien faites, bien loin du style elliptique qui est plus à la mode aujourd'hui, que j'ai aimé d'ailleurs, il fut un temps, mais qui me lasse un peu maintenant. Aujourd'hui, j'aime lire des auteurs qui savent faire des phrases avec un sujet, un verbe, des compléments, des subordonnées.) 

24 octobre 2011

La chambre des vies oubliées

Ce roman a tout à fait répondu à mes attentes du moment : l'envie qu'on me présente des personnages et qu'on me raconte leur histoire. L'idée de départ est bien trouvée, le défilement des clients au pressing (ou autour du pressing) est un prétexte habile pour mettre en scène plusieurs vies qui s'entrecroisent. J'ai également beaucoup aimé l'effet de suspense qui est là sans qu'on s'en aperçoive, les secrets distillés un par un jusqu'à la révélation finale, totalement inattendue pour moi. Une lecture qui a trouvé sa place naturelle entre les précédentes et les suivantes. 

24 octobre 2011

Expiation

 

Retour au présent, avec ce roman terminé en septembre : 

Un roman dans lequel j'ai sauté plus de pages que dans Samedi, mais qui m'a néanmoins marquée davantage, une fois la lecture achevée. J'aime cette manière de dépeindre un personnage, une vie, en un paragraphe ou deux et de nous donner envie de connaître sa destinée. L'entrelacement des points de vue est parfaitement maîtrisé et le résultat est très, très fort. Et j'ai retrouvé la même chose qui m'avait plu dans Samedi, à savoir ce basculement inattendu du banal à l'évènement, l'entrée subite d'une histoire dans l'Histoire. 

Petit topo sur ma rencontre (spirituelle, bien sûr) avec cet auteur.
J'ai tout d'abord lu, petite, son unique - je crois - oeuvre pour la jeunesse, intitulé Le rêveur.  Autant je me souvenais parfaitement de la couverture (un homme en chemise avec une tête de chat), autant l'histoire m'était sortie de la tête et, d'ailleurs, quand j'ai voulu le retrouver dans ma bibliothèque jeunesse, pas moyen de remettre la main dessus : je pense l'avoir donné, c'est-à-dire qu'il ne faisait pas partie des livres que je voulais à tout prix conserver. Il y a quelques semaines, j'ai fait une recherche pour savoir de quoi parlait ce livre, et j'ai pu me rappeler qu'il s'agissait en fait d'un recueil d'histoires dans lesquelles il arrivait au héros des choses farfelues (se retrouver dans le corps d'un chat, par exemple, d'où le titre). Du coup, cela m'a rappelé certaines images, et j'ai eu envie de le relire. 
Au lycée, je crois, je me suis acheté un de ces Folio à 2 euros qui ne font, en fait, que reprendre des nouvelles déjà existantes dans d'autres recueils (mais à l'époque, j'étais jeune et naïve, et je pensais faire une super affaire) : Psychopolis et autres nouvelles.  Trois récits très étranges, glauques, même, mais qu'en tout cas j'ai davantage retenus que Le rêveur. Récits relus il y a deux semaines, et je reste sur mon idée : c'est assez glauque, et ça me plaît moins que ses romans. 
Enfin, j'avais acheté Samedi il y a plusieurs années déjà (quatre ou cinq, je pense), mais, je ne sais pas trop pourquoi, je n'avais jamais dépassé le stade des cinq premières pages. Je l'ai emmené en vacances cet été, et pas moyen de le lâcher : j'ai adoré ce Mrs Dalloway moderne,  récit de 24 heures dans la vie d'un homme, bourré de réflexions, de tranches de vie, avec un récit qui, d'anodin, se fait petit à petit haletant. 
Voilà donc ce qui m'a fait lire Expiation, puis Sur la plage de Chesil, que j'ai beaucoup aimé également, mais qui, étant plus court, m'a un peu laissé sur ma faim. En tout cas, une chose était réussie : on s'attache vraiment aux personnages, comme dans Expiation, à tel point qu'on éprouve une réelle déception à voir que le destin qui leur est réservé n'est pas celui qu'on aurait cru.

Là encore, pas de morceaux choisis (j'ai tendance à sauter de plus en plus cette étape, alors que c'est tellement agréable de les relire des années plus tard...). Mais l'écriture de McEwan s'apprécie sans doute davantage sur un voyage à long cours qur sur quelques phrases glanées ici et là. 

24 octobre 2011

Les monstres de Templeton

 

Les mots de l'époque : 

Très belle surprise. Un roman pioché au hasard dans les rayonnages d'un grand magasin, avec, pour seul appât, son titre. Une quatrième de couverture alléchante, bien qu'elle m'ait mise sur une fausse piste : une histoire de monstre, je m'attendais à un récit fantastique. A la place, je découvre les aventures fabuleuses - à la fois captivantes pour le lecteur, et tissées de fables, de légendes, de récits pris dans l'ombre du secret et du mystère - d'une famille au destin turbulent. Des histoires qui sonnent vrai, avec juste ce qu'il faut de décalage pour leur donner de la profondeur. Un style simple, qui parvient à mettre en avant le rythme du récit sans absorber les émotions des personnages. Et une construction originale, collage de textes ou images divers, arbre généalogique qui s'enrichit. On sort de cette fresque avec l'envie d'en lire plus."

Les mots d'aujourd'hui : 

Effectivement, une trouvaille au hasard qui s'est transformée en une lecture plus que marquante. Qui plus est, cette lecture prenait tout naturellement place au cours d'une période où je baignais dans l'univers colonial, avec le roman de Marie N'Diaye, mais aussi le dernier Toni Morrison, Un don (pour lequel malheureusement je n'ai pas rédigé de critique sur le moment... Mais je réserverai peut-être dans ce blog un "moment Morrison", car il y aurait beaucoup à dire). 
Si Lauren Groff tombe sur cet article, pitié, qu'elle écrive une suite ou un roman similaire !  

24 octobre 2011

Trois femmes puissantes

Retour à un passé proche pour ce livre-là, lu entre l'été 2010 et l'été 2011, je ne sais plus exactement. 

Les mots de l'époque : 

Il m'est assez difficile de dire, peut-être pas si j'ai aimé ce roman, du moins jusqu'à quel point je l'ai aimé. L'histoire est prenante, on ne peut pas dire le contraire ; mais elle l'est tellement qu'au dénouement, on reste un peu sur notre faim. Le principe des trois récits distincts est intéressant, mais chaque récit s'interrompt assez brutalement, et laisse trop d'ombre à mon goût : on parle parfois de fin ouverte, et là, j'ai même envie de parler de fin estropiée, comme si le livre s'achevait sur une plaie béante - ce qui est plutôt vrai, au sens figuré, comme au sens propre pour la troisième histoire. Il reste le style, un peu trop méticuleux à force de chercher le mot juste, mais encore assez fluide pour guider la lecture. 

Pas de morceau choisi, hélas, car livre lu pendant une des périodes les plus remplies de ma vie.... pas le temps d'en écrire beaucoup. 

24 octobre 2011

Comme un frère

"Toute fripée, ridée, cette peau n'était plus la carte géographique bien lisse qu'elle avait été, mais une carte qui se creusait de vallées, se bosselait d'étranges montagnes caoutchouteuses, et sur laquelle il ne pouvait plsu déchiffrer sa vie."

Les mots de l'époque : 

Un roman froid et dur, miroir glacé du quotidien de ces Indiens d'Amérique exilés dans un milieu urbain où ils doivent survivre. Pour eux, la vie et la mort n'ont pas le même sens que pour nous. Ce que nous appellerions tragédies n'est que le cours des évènements difficiles mais incontournables auxquels ils doivent faire face. Leurs yeux restent secs - mais pas ceux du lecteur, qui voit peu à peu disparaître des êtres auxquels il s'est attaché, malgré la brutalité de leurs actes, qu'on ne comprend pas forcément mais qu'on doit bien accepter. La langue même semble forgée dans de la glace, ciselée et directe tout à la fois. 

Les mots d'aujourd'hui : 

Dans la période où j'ai lu plusieurs de ces américains (d'autres noms me reviennent, comme Brady Udall, ou Elwood Reid), deux oeuvres sortaient du lot : Parmi les disparus, donc, dont j'ai déjà parlé, et ce roman. D'abord, justement, parce que c'était un roman, et que la mode américaine de l'époque était aux nouvelles (les écrivains présents lors de la rencontre organisée par Lucioles nous avaient d'ailleurs bien expliqué le pourquoi du comment de ce phénomène, même si je ne m'en souviens que partiellement aujourd'hui ; une chose qui me revient, c'est l'apparition de multiples ateliers d'écriture, pendant lesquels il est plus facile de produire une nouvelle qu'un roman). Mais David Treuer avait réussi le tour de force de faire passer les émotions avec la même intensité que dans les nouvelles que j'avais déjà lues. 
D'autres romans, qui m'avaient attiré par leur titre, pourraient peut-être s'ajouter à mes P.A.L. : La chorale des maîtres bouchers de Louise Erdrich, par exemple, ou Le fabuleux destin d'Edgar Mint, de Brady Udall, dont j'avais aimé les nouvelles (un peu plus dans l'humour que Chaon ou que Treuer).  

D'autres morceaux choisis, à présent : 

"Le cerf est si proche qu'ils voient dans ses yeux la lumière grise qui suinte sur les charpentes pourries et vient recouvrir comme une flaque le parking de l'église Saint-Steven."

"Simon sursaute en entendant le cri raque qu'un héron bleu adresse à quelque autre créature nocturne, ou à son propre rêve emplumé, s'il s'est endormi debout sur un banc de sable un peu plus haut."

"Lincoln le savait. Il sentait les lignes de tension, de colère et de ressentiment grosses comme des câbles."

 

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Publicité
Lecture en cours

 

Le royaume de Kensuké

Visiteurs
Depuis la création 97 388
Publicité