Retour au présent, avec ce roman terminé en septembre :
Un roman dans lequel j'ai sauté plus de pages que dans Samedi, mais qui m'a néanmoins marquée davantage, une fois la lecture achevée. J'aime cette manière de dépeindre un personnage, une vie, en un paragraphe ou deux et de nous donner envie de connaître sa destinée. L'entrelacement des points de vue est parfaitement maîtrisé et le résultat est très, très fort. Et j'ai retrouvé la même chose qui m'avait plu dans Samedi, à savoir ce basculement inattendu du banal à l'évènement, l'entrée subite d'une histoire dans l'Histoire.
Petit topo sur ma rencontre (spirituelle, bien sûr) avec cet auteur.
J'ai tout d'abord lu, petite, son unique - je crois - oeuvre pour la jeunesse, intitulé Le rêveur. Autant je me souvenais parfaitement de la couverture (un homme en chemise avec une tête de chat), autant l'histoire m'était sortie de la tête et, d'ailleurs, quand j'ai voulu le retrouver dans ma bibliothèque jeunesse, pas moyen de remettre la main dessus : je pense l'avoir donné, c'est-à-dire qu'il ne faisait pas partie des livres que je voulais à tout prix conserver. Il y a quelques semaines, j'ai fait une recherche pour savoir de quoi parlait ce livre, et j'ai pu me rappeler qu'il s'agissait en fait d'un recueil d'histoires dans lesquelles il arrivait au héros des choses farfelues (se retrouver dans le corps d'un chat, par exemple, d'où le titre). Du coup, cela m'a rappelé certaines images, et j'ai eu envie de le relire.
Au lycée, je crois, je me suis acheté un de ces Folio à 2 euros qui ne font, en fait, que reprendre des nouvelles déjà existantes dans d'autres recueils (mais à l'époque, j'étais jeune et naïve, et je pensais faire une super affaire) : Psychopolis et autres nouvelles. Trois récits très étranges, glauques, même, mais qu'en tout cas j'ai davantage retenus que Le rêveur. Récits relus il y a deux semaines, et je reste sur mon idée : c'est assez glauque, et ça me plaît moins que ses romans.
Enfin, j'avais acheté Samedi il y a plusieurs années déjà (quatre ou cinq, je pense), mais, je ne sais pas trop pourquoi, je n'avais jamais dépassé le stade des cinq premières pages. Je l'ai emmené en vacances cet été, et pas moyen de le lâcher : j'ai adoré ce Mrs Dalloway moderne, récit de 24 heures dans la vie d'un homme, bourré de réflexions, de tranches de vie, avec un récit qui, d'anodin, se fait petit à petit haletant.
Voilà donc ce qui m'a fait lire Expiation, puis Sur la plage de Chesil, que j'ai beaucoup aimé également, mais qui, étant plus court, m'a un peu laissé sur ma faim. En tout cas, une chose était réussie : on s'attache vraiment aux personnages, comme dans Expiation, à tel point qu'on éprouve une réelle déception à voir que le destin qui leur est réservé n'est pas celui qu'on aurait cru.
Là encore, pas de morceaux choisis (j'ai tendance à sauter de plus en plus cette étape, alors que c'est tellement agréable de les relire des années plus tard...). Mais l'écriture de McEwan s'apprécie sans doute davantage sur un voyage à long cours qur sur quelques phrases glanées ici et là.