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La petite Mu qui plume
16 juillet 2012

Je n'ai plus dix ans

Comme pour Je ne suis pas comme toi, d'Isabelle Rossignol (voir article précédemment), j'ai été surprise, en lisant le début du récit, du choix de le publier chez Neuf. Le narrateur dit avoir seize ans, je m'imagine une histoire "pour les grands", dans laquelle des lycéens se retrouveront davantage que les jeunes lecteurs de la collection Neuf. Mais ce début est un trompe-l'oeil : au bout de trois pages, l'histoire revient en arrière, à l'époque où Kaï avait bel et bien dix ans, et y reste jusqu'aux dernières pages. On peut, comme Lionel Labosse, s'interroger sur l'utilité du début : pourquoi le narrateur comemnce-t-il son récit en pleine année de première, si c'est pour ne jamais revenir sur cette période-là ? J'ai bien une idée, confortée par le titre, une idée triste mais tout à fait vraisemblable, mais je ne la livrerai pas ici. 

Pour revenir à cette histoire de lectorat, le style adopté par la suite est finalement tout à fait adapté à de jeunes lecteurs. On est bien dans la tête d'un enfant, avec une écriture un peu hachée, qui saute du coq à l'âne, parce que le jeune Kaï n'est pas encore capable de faire lui-même les transitions qui s'imposent entre ses idées et ses ressentis. 
Il s'agit d'un récit un peu touche-à-tout, qui aborde plusieurs sujets, graves ou légers. Peut-être un peu trop d'ailleurs, mais en fait, l'ensemble sonne juste, car il n'est pas rare que ces divers sujets se rencontrent au cours d'une vie. Et pas toujours à l'âge qu'on voudrait. 

Alors, oui, on aimerait savoir comment tout ce vécu a influencé les années suivantes du narrateur, ce qu'il en a retiré, et on ne le saura pas. Tout comme le livre d'Isabelle Rossignol, ce récit pose des questions sans y répondre. Mais avec un peu plus de chair, de consistance. J'ai plutôt aimé cette fin, la conversation avec Fred et Tom qui révèle des secrets de manière très simple. En allant plus loin, je me rends d'ailleurs compte que, dans ce roman, ce sont les choses les plus banales - l'historiette avec "l'autre Sidonie" - qui sont les plus dramatisées, alors que des sujets plus graves sont traités de manière très légère. Parce que c'est comme ça qu'un enfant de 10 ans verrait les choses. Et nous autres, "les grands", le ressentons autrement : la suite de l'histoire s'écrit dans notre tête. 

 

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16 juillet 2012

Zéro commentaire

Encore déçue par cette lecture. Décidément, peu de titres ressortiront victorieux, parmi la liste conséquente que je m'étais constituée sur le thème du genre. 

Je n'ai pas eu les mêmes réticences que Lionel Labosse d'Altersexualités.com qui, si je me souviens bien, avait été gêné par l'effet "placement de produit" du smartphone, effectivement souvent présent dans le récit. Bon. C'est vrai que l'auteur insiste beaucoup là-dessus. Mais cet objet semble important pour le personnage. Ca en fait un ado malheureusement très banal de nos jours. C'était peut-être un peu dommage d'insister autant, mais rien que de très réaliste là-dedans. 

Ce qui m'a gênée, pour ma part, c'est le manque de cohérence de l'ensemble. Comment expliquer que Mehdi, tellement pudique sur ses sentiments, finisse par donner l'adresse de son blog à la fille dont il parle pourtant dans ce blog, en disant qu'il ne sait pas s'il est amoureux, etc... ? Par ailleurs, la forme du blog aurait pu être véritablement exploitée, avec le style qui va avec : or, ici, on est dans une sorte d'entre-deux, avec un récit tout à fait standard, qui ressemble peu à ce qu'on écrit habituellement dans un blog, et, de temps en temps (mais très rarement), une adresse directe aux potentiels lecteurs, histoire de rappeler qu'il ne s'agit pas d'un récit sur papier. Mais le tout sonne faux. 

Du coup, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. J'ai bien ressenti la fascination de Mehdi pour son ami. Là-dessus, il y a de beaux moments, les sentiments qui transparaissent dans l'écriture sont forts et émouvants. Mais tout le reste, autour, est assez bancal. Ces ados, mis à part leur intérêt pour le foot, les boîtes de nuit et les smartphones, semblent sortis d'un décor de carton-pâte. 

Et puis, décidément, j'apprécie de moins en moins les fins ouvertes. J'aime qu'on me dise où va l'histoire. Du coup, je sens que je vais tomber dans le panneau et lire le tome 8 de cette série "Ligne 15", pour entrer un peu dans la tête de ce fameux Corentin, qui a l'air tellement parfait. 

16 juillet 2012

Terrienne

Encore mieux que Le combat d'hiver

En effet, cette deuxième lecture de Mourlevat a été, pour ma part, encore plus réussie que la première, pour plusieurs raisons. 

D'abord, le côté "ancrage local" m'a amusée. Il est tout de même assez rare d'entendre parler du tramway de Saint-Etienne dans un roman, ni des routes de campagne de St-Just-St-Rambert ou Sury-le-Comtal... Qui plus est, dans un roman de science-fiction. J'ai trouvé intéressante l'idée de faire se côtoyer deux mondes, l'un très réaliste, avec tous ces détails hyperlocalisés, l'autre totalement imaginaire. C'est une manière très efficace de faire sentir que "l'ailleurs" peut être à portée de nos mains. 
Ensuite, j'ai trouvé le récit plus construit que dans Le combat. L'introduction permet d'entrer lentement dans l'histoire, avec juste ce qu'il faut de menus indices pour comprendre ce qui s'est passé, sans entrer de plain pied dans la science-fiction. La mise en abyme avec le personnage de l'écrivain, qui va basculer dans l'irréel au moment où il se trouve en panne d'inspiration, est bien trouvée. L'alternance des points de vue dans les différents chapitres permet de maintenir l'attention du lecteur. Dès que ce dernier commence à s'installer dans une histoire, hop, on change de narrateur, ce qui relance le suspense et l'action. 
Enfin, l'histoire et le thème m'ont semblé plus originaux et m'ont davantage accrochée. L'idée que les Terriens soient considérés comme des êtres sales et souillés, tous dans leur ensemble - toutes couleurs de peau, toutes orientations religieuses, sexuelles, etc, confondues - est un moyen ingénieux d'envoyer au loin les préjugés, si besoin était. Quant aux personnages, ils sont à mes yeux plus travaillés, plus nuancés que dans Le combat. La relation qui se noue entre Anne et Bran est très belle. (A noter qu'en ce moment - est-ce le mariage qui s'approche ? - je suis une vraie midinette et que toute histoire d'amour m'émeut. Mais celle-ci est particulièrement forte, tout de même.) 

Un beau récit, donc, à conseiller vivement à mes élèves - et à d'autres, bien sûr ! 

10 juillet 2012

Simple

      Bon, après cinq mois déjà passés dans ma nouvelle ville, je me suis enfin décidée à pousser la porte (ah non, c'est une porte automatique, raté) de la belle et grande médiathèque. En cinq minutes (bon... disons plutôt dix, mais ça reste correct !), ma carte de lectrice est prête. La gentille bibliothécaire m'explique le fonctionnement de la carte, me montre les différents rayons, "alors, là, ce sont les romans policiers, ici, les romans en gros caractères, au fond vous avez les documentaires, attention, deux seulement à chaque fois, ah, on a aussi des partitions si ça vous intéresse..." Heu, sinon, le rayon jeunesse, il est où ? Ah oui, parce que, vous ne savez peut-être pas, mais du haut de mes vingt-cinq printemps, je lis toujours des livres pour les petits... Me sentant obligée de me justifier, je précise que je suis prof. Ouf, l'honneur est sauf ^^. J'apprends donc que le rayon jeunesse est en haut (ils font du sport, les petits, chez nous). 

   Arrivée en haut, je prends immédiatement la direction des romans, lettre M. Pourquoi M ? Parce qu'à M, il y a Morpugo, Mourlevat, Morgenstern, Moka... Pêle-mêle, un résumé de mes amours enfantines, adolescentes, et adultes aussi, du coup. 
    Et puis, surtout, surtout, à M, il y a Murail. Marie-Aude de son prénom (car il y a aussi Lorris, son frère, mais je connais moins.) Mon auteur jeunesse préférée, et de loin. (Comme déjà dit dans un autre post, je suis loin d'être la seule, c'est une auteur très plébiscitée, pour ceux qui n'y connaîtraient rien en littérature jeunesse). 
    Le dernier roman que j'avais lu d'elle était Oh, boy ! qui restera l'un des livres les plus marquants de mon histoire de lectrice. J'ai commencé à combler mes lacunes cette année avec Le tueur à la cravate (voir la critique sur ce blog, mois de janvier). Mais Marie-Aude étant une machine à écrire, mes lacunes sont encore bien grandes. Après avoir hésité, je me décide à emprunter Simple, dont j'avais entendu parler, en bien. 

    Eh bien... wouahou. Non seulement c'est un livre excellent, mais je l'ai trouvé en outre parfaitement adapté à mes attentes de lectrice adulte. Si le sujet, les personnages, la construction, rappellent ceux de Oh, boy !, j'ai senti une sorte de maturité dans l'écriture, dans l'histoire, et je n'ai pas eu l'impression de lire un "roman pour ados", comme c'est tout de même le cas dans la majorité des ouvrages que j'ai découverts dernièrement. 
   Peut-être tout simplement parce que les personnages sont plus vieux : le narrateur a dix-sept ans (presque dix-huit), mais l'obligation qu'il a de s'occuper de son frère déficient mental (non, "i-di-ot" !) le fait paraître plus vieux que son âge. D'ailleurs, ses activités et préoccupations ne sont pas très différentes de ses colocataires, étudiants d'une vingtaine d'années. 
    Tout ce petit monde est extrêmement attachant, les personnalités sont pleines de nuance, comme toujours dans les romans de Murail. L'histoire est banale et pleine de gravité tout à la fois. Et l'humour ravageur fait toujours effet sur moi : j'ai vraiment éclaté de rire à certaines pages. Ce que Murail a surtout, par rapport à d'autres auteurs, c'est un art du dialogue, très percutant. Rien de spécialement réaliste dans ces paroles échangées du tac au tac (les personnages ne sont jamais à court de réparties), mais ça fonctionne très, très bien. 

     Ce fut donc une lecture jouissive, dont je suis sortie rayonnante, même si tout n'est pas rose dans l'histoire qui nous est racontée. Des romans comme ça, je voudrais en lire tous les jours. Assurément un grand livre dans l'oeuvre d'une grande écrivaine. 

 

 

10 juillet 2012

La nouvelle robe de Bill et Le jour où je me suis déguisé en fille

           

    Deux romans sur une même idée : et si on mettait une robe à un garçon ? La différence - et elle est tout de même de taille -, c'est que, dans le roman d'Anne Fine, Bill subit tout au long du roman cette horrible journée pendant laquelle tout le monde l'a pris pour une fille, alors que, dans le récit de Walliams, le déguisement est choisi, désiré, même, depuis longtemps. 

    Il y a aussi certainement une différence d'époque, de contexte. La "jolie robe rose avec des boutons compliqués en nacre", qu'il ne faut surtout pas tacher, de Bill, n'a pas grand-chose à voir avec "la robe aux mille et une petites paillettes rondes" de Dennis, le héros de David Walliams. Vingt ans se sont écoulés entre les deux romans, on le sent dans la peinture des relations fille-garçon. Anne Fine nous les montre bien comme deux clans séparés, et insiste sur les choses réservées aux garçons (allez, au hasard : le foot) et les choses réservées aux filles. Même si une certaine mixité s'instaure déjà, par exemple dans la lecture des illustrés : Barbie n'a plus la cote chez les filles, elles lui préfèrent Mickey Parade ou Spirou. Chez Walliams, la frontière fille-garçon est un peu moins nette ; l'amitié entre le héros et Lisa, la plus belle fille de l'école, semble d'ailleurs presque naturelle. 

    Dans les deux cas, l'auteur s'est bien amusé - et le lecteur avec. Le ton adopté par Anne Fine a plus d'ironie, plus de mordant, mais le roman de Walliams est plus fantaisiste, avec des personnages décalés et irréalistes - comme le directeur de l'école - dans un univers à la Dahl, sans l'aspect merveilleux. (Ou peut-être ai-je été influencée par la présence des dessins de Quentin Blake, célèbre illustrateur de Dahl ?) 

     Enfin, si Walliams nous livre un happy end typique des récits pour enfants :
      "Dennis sourit.
       Le monde avait changé." ,
Fine, elle, ne conclut pas autrement que par le soulagement très marqué de Bill à qui sa mère a dit que c'était "la dernière fois qu'[il] allai[t] à l'école en robe !". Là où Walliams prône la tolérance, le droit à la différence, Fine éveille seulement les esprits aux difficultés inhérentes à la condition de fille dans les années 90. 

    PS : A noter, Anne Fine est également l'auteur de Quand papa était femme de ménage, qui a inspiré un célèbre film avec Robin Williams... Je vous laisse le soin de trouver le titre de ce film ! Le premier qui répond a droit à... mon respect ^^ (pas de lot cette fois-ci, c'est trop facile !)

 

     

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9 juillet 2012

La vie à reculons

Bon, alors, là, il s'agit d'une confirmation sans appel de ce que je pressentais déjà depuis plusieurs années : je n'aime pas Gudule. Je l'avais un peu ressenti avec L'amour en chaussettes (dans le même genre, histoire d'adolescents confrontés à des problèmes graves et banals en même temps), mais j'étais jeune, ça pouvait passer. Idem pour J'ai 14 ans et je suis détestable (j'avais déjà un peu plus tiqué : qu'est-ce que c'est que cette histoire de fantôme à la sauce adolescente ?). Je croyais avoir attrapé le pompom avec La bibliothécaire, pourtant encensé par de nombreux enseignants comme étant LE bouquin qui va réconcilier les ados avec la lecture : non, mais, ils croient vraiment que c'est en faisant parler les personnages comme des ados demeurés d'il y a quinze ans, en les bourrant de tics caricaturaux, en parsemant un peu d'action, un peu d'amour, un peu de sexe (mais attention, soft quand même, hein, c'est pour les petits !), et une pluie de bons sentiments, que ça va donner envie de lire ? Misère...

Et cette Vie à reculons enfonce le clou ! Qu'ai-je à lui reprocher ? Des personnages irréalistes au possible : des ados en carton-pâte, des adultes tellement ouverts d'esprit que c'en est louche, des descriptions inutiles, une histoire stéréotypée... Pour ma part, je n'y ai pas cru une seconde. Je demanderai donc à mon amie-qui-a-réussi-son-mémoire (elle se reconnaîtra ^^) de me conseiller d'autres titres sur la question du SIDA, car, là, j'ai un mauvais goût dans les yeux. Beurk ! 

 

9 juillet 2012

Le cahier rouge

Trop mélo à mon goût. L'idée d'un journal intime composé uniquement de citations, qui racontent à leur manière la vie de ce jeune homme, disparu trop tôt dans un accident de moto, était une idée intéressante. Mais l'ensemble est trop court, et trop de bons sentiments en dégoulinent (oui, j'ai quelque chose contre les bons sentiments ! J'aime quand les choses sont nuancées.). Le fait de voir à travers les yeux du grand frère, celui qui reste, qui s'en veut de n'avoir rien compris, rend même les choses encore plus frustrantes : on comprend avec lui, mais on voudrait en savoir plus... Sauf qu'il n'y a aucun moyen d'en savoir plus. Si c'est ça, la conclusion du livre, cela fait réfléchir, certes, mais c'est très déprimant...

9 juillet 2012

Je ne suis pas comme toi

Alors, ce qu'il faut d'abord savoir, c'est que je me suis mise en quête d'une autre série d'ouvrages : de la littérature jeunesse tournant autour de la question du genre (masculin/féminin). La raison pour laquelle je m'y intéresse plus particulièrement en ce moment, c'est que, comme je l'ai appris dernièrement, j'emmènerai l'an prochain mes 5e au cinéma, et que Tomboy sera au programme. Je vous renvoie au synopsis ici .

Il y est donc question d'une fille se faisant passer pour un garçon. Or, j'étais persuadée d'avoir lu un livre, étant petite, sur le même scénario. Mais je ne trouvais nulle part une quelconque allusion au fait que Tomboy serait inspirée d'un livre. J'ai élargi mes recherches Internet à la littérature jeunesse transgenre en général, espérant retrouver ce livre disparu. C'est en parcourant ce site extrêmement intéressant, et sa rubrique "Livres pour les jeunes", que j'ai compris mon erreur : je pense avoir fait un amalgame entre le synopsis de Tomboy et l'histoire racontée dans La nouvelle robe de Bill, d'Anne Fine (qui raconte en fait le processus inverse, un garçon passant pour une fille). C'est étrange, mais je ne vois pas d'autre explication, puisque, de toute évidence, il n'existe pas de livre racontant l'histoire de Tomboy. Bref.

C'est donc sur le site Altersexualité que je suis tombée sur une mine de titres potentiellement intéressants pour prolonger la réflexion de mes élèves après visionnage du film. Je m'en suis procuré une bonne quantité, et en avant la lecture !

Premier titre : Je ne suis pas comme toi. Je suis restée sur ma faim. Ce très court roman repose beaucoup sur l'implicite. Alors, certes, il propose de nombreuses pistes pour la réflexion. Mais est-ce vraiment ce qu'on attend d'un livre ? Je me rends compte que, ce que j'aime, c'est quand on me raconte une histoire. Or, là, l'histoire, elle se passe avant et après, mais pas pendant le livre. J'en suis donc ressortie un peu frustrée. Et pas certaine du tout que les jeunes lecteurs (la collection Neuf de L'Ecole des Loisirs s'adresse en général à des lecteurs de fin de primaire) sachent tirer tout seuls les ficelles de ce qui est écrit entre les lignes. 

Pour comparaison, la critique de Lionel Labosse sur son site

9 juillet 2012

Vendredi ou la vie sauvage

(J'ai volontairement choisi de classer ce roman dans les "classiques de la littérature française" plutôt que dans la littérature jeunesse, pour respecter les intentions mêmes de Tournier, qui dit n'avoir pas écrit cette version spécialement pour les enfants, mais uniquement pour alléger, simplifier son Vendredi ou les limbes du Pacifique.)

Un classique que je découvre tardivement. Il faut savoir que je ne suis pas très - voire pas du tout - romans d'aventure, récits de voyage, pirateries et autres robinsonnades. Dans un livre, les passages qui m'ennuient le plus sont les passages où il y a "de l'action". En cela, je diffère beaucoup de mes élèves ! (Je me souviens par exemple de cet élève de 4e, cette année, qui, après la lecture de la fin de Dracula, passage où les héros affrontent le vampire dans un combat sanglant, me dit : "Eh, m'dame, pourquoi c'est seulement à la fin que y'a des passages bien dans ce livre ?!" Je n'ai pas osé lui répondre que j'avais failli ne pas leur faire étudier la fin tellement elle m'avait ennuyée...)

Mais l'aventure est au programme des 5e, et les 5e sont au programme de ma future année scolaire. Et Vendredi est disponible en série au CDI, ce qui m'évitera de le faire acheter aux élèves. Allons-y donc pour Vendredi

J'en retiens un livre plus didactique qu'aventurier. Peu d'action, finalement, mais des faits orientés clairement (pour moi, du moins... pour mes élèves, ce sera peut-être moins clair !) vers une réflexion sur la civilisation et la barbarie. Mais j'ai été frappée par le peu de paroles échangées, un sentiment de solitude qui s'étend jusqu'au lecteur. D'un autre côté, le temps s'écoule vite, bien trop vite pour que l'on ait le temps de s'imprégner des difficultés et des souffrances de Robinson. 

Je sors donc de cette lecture légèrement perplexe. Peut-être la version originale, "pour adultes", me laisserait-elle moins sur ma faim ? Ou peut-être ne suis-je définitivement pas faite pour ce genre de lectures. A creuser... mais plus tard ! J'ai d'autres livres sur le feu, à commenter ou à lire. 

9 juillet 2012

Le combat d'hiver

Une lecture vivement conseillée par une collègue, que j'ai eu envie de faire pour différentes raisons : enrichir ma liste de bons romans d'anticipation pour ados, découvrir un auteur dont la réputation est faite dans le milieu de la littérature jeunesse, et qui plus est un auteur local (vivant actuellement à St-Just-St-Rambert, tout près de chez moi, dans la Loire !). 

Effectivement, ce fut une belle découverte. L'histoire est captivante : c'est une vraie bonne distopie, avec son lot d'aventures, de rebondissements, de réflexion sur le monde. On suit avec intérêt les péripéties vécues par ces adolescents échappés de leur internat pour fuir des règles de vie oppressantes et glaciales. Le thème souligné tout au long du récit (le combat de l'art, en l'occurrence du chant lyrique, contre la barbarie, la violence, la tyrannie) n'a bien sûr pas manqué de me plaire. 

Le livre n'est pas exempt de manichéisme et de bons sentiments. Les personnages manquent peut-être un peu de nuance. Mais il ne fait pas un pli que Mourlevat est un bon auteur, qu'il maîtrise sa narration d'un bout à l'autre, et que certains passages, comme celui qui nous fait vivre de l'intérieur des combats humains en arènes, feront certainement réfléchir les jeunes lecteurs amateurs de castagne gratuite. 

Je place donc ce titre sans hésiter parmi les romans à conseiller. Et j'entame de ce pas une découverte un peu plus poussée de Mourlevat et de son oeuvre. 

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Lecture en cours

 

Le royaume de Kensuké

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