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La petite Mu qui plume
21 août 2012

Le Cercle fermé

Et voilà, j'en ai fini avec ce diptyque. 

Deux impressions se partagent dans ma tête en ce qui concerne ce deuxième tome : 
- d'un point de vue narratif, c'est (presque) encore mieux que le premier, si c'est possible. Les boucles se referment, les coïncidences s'accumulent et sont toujours exploitées de manière intéressante, et le livre prend même des airs de roman policier avec l'histoire de Miriam - car, sans vouloir en dévoiler trop, il faut savoir que Claire n'en restera pas là où elle était arrivée à la fin du premier tome. Une critique lue sur le Net parlait d'un détail infime, sans doute oublié - ou peut-être même pas vu - par le lecteur dans Bienvenue au club, qui revient ici et offre un rebondissement digne des meilleurs polars.  On peut trouver que tout cela est trop facile, trop mécanique : je trouve, moi, que Coe est un excellent romancier et qu'il sait embarquer son lecteur jusqu'à la fin d'une histoire. 
- en revanche, en ce qui concerne les personnages et leur évolution psychologique, j'ai parfois souffert d'un manque de cohérence. Certes, les gens changent, mais ces changements manquent parfois de finesse et de nuances. Benjamin est un peu trop caricatural : je sais bien que ça fait partie du personnage, justement, mais cela déséquilibre parfois le récit, sans pour autant provoquer chez le lecteur la même hilarité que Sam et "Plume-dans-le-cul", par exemple, dans le tome précédent. Mais la palme de l'incohérence revient, pour moi, à Paul. Que la méchanceté et l'absence de compassion pour le genre humain persistent chez ce personnage à l'âge adulte, rien d'étonnant. Mais comment est-on passé de ce gamin surdoué, brillant, plein d'ironie et de sarcasme, à cet adulte justement dépourvu d'ironie, totalement naïf, qui ne comprend rien au monde qui l'entoure ? Il y a là pour moi une réelle faille, je m'étonne d'être la seule à en avoir été perturbée (aucune remarque là-dessus dans les critiques que j'ai pu lire ici et là). 

Je ne commenterai pas la réflexion politique qui s'amplifie dans cet opus, pour la simple raison que je ne suis pas assez connaisseuse de l'histoire de l'Angleterre pour mettre mon grain de sel. La seule chose que je peux dire, peut-être, c'est que les liens entre l'histoire personnelle des personnages et l'Histoire nationale, voire mondiale (les évènements du 11 septembre ont eu lieu, il est question d'aller faire la guerre à l'Irak) sont cette fois-ci un peu tirés par les cheveux. Cela fait sourire, mais n'apporte pas forcément beaucoup à la réflexion dans laquelle Coe s'engage assez profondément. 

Je reste donc davantage marquée par le premier volume, qui m'a séduit surtout par sa fraîcheur, son humour, et le mélange des générations (alors qu'ici, on reste surtout entre quadragénaires). Ce qui ne m'empêchera certes pas de continuer ma découverte de Coe, car j'ai surtout découvert un brillant narrateur, qui, j'en suis sûre, saura me passionner encore avec Testament à l'anglaise - à ajouter à ma liste de lectures. 

 

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Le royaume de Kensuké

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