Laisse brûler
Ayant déjà présenté Antoine Dole, commenté son écriture percutante et marquante, bien que parfois dérangeante, je vais aller, ici, directement à l'essentiel.
Dans ce deuxième roman publié par l'auteur, j'ai aimé le travail très soigné sur la narration. Trois personnages, qui nous sont présentés sur la quatrième de couverture, sont tour à tour narrateurs de leur histoire, mais avec des choix stylistiques différents : Noah, "qui se gave de rancoeur et de médicaments depuis qu'un certain Julien l'a anéanti", parle à la première personne ; l'histoire de Maxime, "qui tombe amoureux de Noah juste au moment où celui-ci rompt avec lui", est narrée à la troisième personne ; quant à la mésaventure, si l'on peut dire, de Julien, "qui s'éveille nu, dans une cave, ligoté à une chaise", c'est à la deuxième personne qu'elle est racontée. Choix original qu'on voit rarement (l'exemple le plus connu est La modification de Butor).
Et surtout j'ai aimé l'histoire qui est une "vraie" histoire, avec une vraie construction : des liens entre personnages apparaissent petit à petit, des révélations sont faites par flashbacks, point trop tôt ni trop tard, et c'est à une véritable scène de thriller qu'on assiste avec le personnage de Maxime. J'ai été embarquée dans cette histoire, me doutant de certaines choses, pas d'autres. Et j'ai trouvé que l'ensemble sonnait très vrai. Je n'ai pas eu (à la différence de Je reviens de mourir) l'impression d'un roman "gratuit", qui exposerait des situations de souffrance sans les emmener vers quelque chose. (Je suis assez dure avec Je reviens de mourir, mais ce n'est que pour appuyer le fait que j'ai aimé Laisse brûler !)
Seul un détail m'a perturbé [edit : problème résolu !]. Pour ne pas en dire trop, je formulerai ma remarque dans les commentaires.
Promis, mon parcours dans l'oeuvre de cet auteur n'est pas terminé !