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La petite Mu qui plume
28 décembre 2013

Tanguy Viel : La disparition de Jim Sullivan

Challenge Petit Bac 2013 : 1ère grille! : un prénom en catégorie "Divers"

Une déception pour ce livre présenté lors d'une édition spéciale de l'émission "La Grande Librairie" sur France 5, dans laquelle étaient invités non seulement des écrivains (j'y ai découvert le visage d'Eric-Emmanuel Schmidt, d'Agnès Desarthe, mais aussi Sylvain Tesson, dont je m'apprête à lire le journal Dans les forêts de Sibérie, reçu à Noël), mais aussi des libraires de la région Rhône-Alpes, puisqu'exceptionnellement, l'émission avait été tournée dans les locaux de la librairie Decitre, à Lyon. Et ce roman de Tanguy Viel, dont j'ignorais l'existence jusque là, avait été présenté de manière tout à fait alléchante par un libraire de chez Lucioles, mon fournisseur le plus ancien. Je m'étais empressée d'aller l'acheter (moi qui n'achète que très, très rarement des romans neufs). 

L'idée était bonne : c'est le récit d'un écrivain qui veut fair, pour une fois, un roman "international". Par international, il entend un roman qui ne se situera pas en France mais aux Etats-Unis. Plus précisément à Detroit, Michigan, ce qui fonctionne nettement mieux pour les lecteurs qu'au pied de la cathédrale de Chartres. A partir de là, tous les ingrédients classiques du roman américain ne seront pas de trop pour donner corps à ce projet. En quatrième de couverture, le narrateur (l'écrivain, donc) déclare : "il fut vite très clair que beaucoup de choses se passeraient à Detroit, Michigan, au volant d'une vieille Dodge, sur les rives des grands lacs. Il faut clair aussi que le personnage principal s'appellerait Dwayne Koster, qu'il enseignerait à l'université, qu'il aurait cinquante ans, qu'il serait divorcé et que Susan, son ex-femme, aurait pour amant un type qu'il détestait." Et vous aurez droit aussi au motel de la route 66, au hockey sur glace, au barbecue sur la pelouse. Bref, un roman américain, quoi.
Mais attention : le roman qu'on a entre les mains n'est pas ce roman international écrit par notre narrateur, mais l'histoire de ce roman racontée par son créateur. Une mise en abyme pour le dire plus clairement. Quelque chose que les éditions de Minuit connaissent bien, elles qui ont publié les Nouveaux Romanciers. Mais, voilà, justement, où est le problème du roman de Tanguy Viel : il sonne bien trop comme un exercice de style qui arriverait un siècle trop tard pour être un véritable chef-d'oeuvre. C'est-à-dire que, pour ma part, j'aurais salué cet exercice s'il ne m'avait pas paru lu et relu ; dans le cas présent, la trop grande attention à la performance m'a complètement désintéressée de l'histoire à proprement parler. Les phrases sont interminables, mais n'est pas Claude Simon qui veut - et d'ailleurs, on n'est pas obligés d'aimer Claude Simon. 

Je ne sais pas quel était le but de Tanguy Viel, exactement : sur quel chemin souhaitait-il engager son lecteur ? Certes, cette parodie de la littérature américaine arrache parfois des sourires, elle fait réfléchir à tous ces romans qu'on a lus et appréciés sans noter cette abondance de clichés. Mais, encore une fois, cela ne va pas au-delà. J'ai commencé à m'ennuyer au bout des trois premiers chapitres. C'est dommage car le livre me semblait plein de promesses. 

 

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