Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La petite Mu qui plume
30 décembre 2013

Michel Pastoureau : Bleu. Histoire d'une couleur

 Un an que j'avais ce petit ouvrage chez moi (depuis le dernier swap - voir ici, ici et ici -, swap dans lequel j'avais également reçu Le bleu est une couleur chaude, dévoré immédiatement). Mais, pour ce qui est des essais, ou, plus généralement, des ouvrages non narratifs, j'ai des périodes. Et là, c'en est une : je viens de recevoir de beaux livres sur le Moyen Âge et le voyage, et je suis tout à fait d'humeur à lire de l'Histoire. 

Ce Bleu est une lecture rapide et très plaisante. Personnellement, l'histoire des symboles me fascine, car elle est une porte d'entrée vers l'interprétation de nombreuses oeuvres, picturales, littéraires, musicales... Et l'histoire des couleurs est peut-être à la source de toute histoire des symboles. 

On apprend, dans ce petit ouvrage de Pastoureau, beaucoup de choses sur la perception des couleurs de l'Antiquité à nos jours : couleurs aimées, couleurs ignorées, couleurs prescrites et proscrites. Ainsi, il est étonnant, et très intéressant, de savoir qu'avant d'être la couleur préférée des Européens, comme il l'est actuellement, le bleu a d'abord été une couleur mal-aimée, délaissée, voire considérée comme infâmante. Et ce, jusqu'aux débuts du Moyen Âge. Pourtant, on a l'impression de l'avoir vu partout et tout le temps, ce bleu, y compris dans les tableaux médiévaux : moi qui ai dit à mes élèves de troisième, en commentant et comparant des Vierges à l'enfant, que c'était la couleur qui revenait le plus et qu'elle représentait le sacré ! Bon, je n'étais pas complètement dans le faux, puisque ce fut le cas à partir du XIIe siècle, mais j'ignorais qu'un basculement dans la hiérarchie des couleurs s'était produit peu de temps avant. 

Outre l'histoire de cette évolution générale, le livre fourmille aussi de petites anecdotes à glaner çà et là : j'y ai appris, notamment, l'existence d'une querelle entre prélats chromophiles et prélats chromophobes (donc partisans ou adversaires de la couleur, en tant qu'elle représentait soit le divin, soit, au contraire, la matière vile) ; j'ai découvert que le bleu de Prusse, tant aimé des peintres, n'était né que d'une manipulation ratée par la faute d'un pharmacien malhonnête ; j'ai (re?)lu les débuts cafouilleux de notre cocarde tricolore... 

Seul bémol : Michel Pastoureau se répète, souvent (j'ai parfois même eu l'impression de paragraphes entiers copiés-collés d'un chapitre à l'autre). Une amie me l'a confirmé à sa lecture du Petit livre des couleurs. En même temps, n'est-ce pas le propre de toute personne qui cherche à enseigner quelque chose que de se répéter jusqu'à ce que le message soit ancré dans l'esprit de son disciple ? Je suis bien placée pour le savoir... 

Je n'ai plus qu'une hâte : lire ses autres ouvrages actuellement parus (Noir, Vert), feuilleter la version illustrée du Bleu, et, peut-être, découvrir les autres essais de ce spécialiste des images et des symboles. 

Un an plus tard, merci Supersoso, ma swappeuse de l'époque ! 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Lecture en cours

 

Le royaume de Kensuké

Visiteurs
Depuis la création 97 530
Publicité