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La petite Mu qui plume
20 janvier 2014

Rikka Pulkkinen : L'armoire des robes oubliées

Challenge Petit Bac 2013 : 1ère grille! : un objet en littérature scandinave

Par coïncidence, ce livre s'ouvre sur la même thématique que ma précédente lecture, Maudit soit le fleuve du tempségalement faite dans le cadre de la dernière colonne de mon challenge. A savoir, une mère de famille, grand-mère à présent, apprend qu'elle est atteinte d'un cancer, et le roman nous offre son histoire ainsi que celle de ses proches. Mais, ici, dès les premières pages, j'ai tout de suite accroché - ce qui n'avait pas du tout été le cas avec le roman de Per Petterson. 

D'abord, le système narratif adopté est plus complexe, mais paradoxalement plus clair : le point de vue interne se promène de personnage en personnage - le grand-père, la fille, la petite-fille -, mais avec une certaine rigueur, dans la mesure où l'on change de chapitre dès qu'on change de point de vue (ou l'inverse). Il faut s'habituer au point de vue interne à la troisième personne (et non à la première), et au fait que les prénoms féminins se ressemblent assez fortement (Elsa, Ella - abréviation de Eleonoora -, Eeva...), mais une fois ces petits détails assimilés, on est très vite transporté ! 

C'est une histoire de secret. Mais un secret assez vite révélé au lecteur : dans cette famille, il y a eu un élément extérieur, une fille, qui a beaucoup compté pour plusieurs membres de la famille sans en faire officiellement partie. Lorsque l'une des petites-filles tombe sur une robe qu'elle ne connaissait pas dans l'armoire de sa grand-mère, le seul commentaire de celle-ci sera : "Ce n'est pas ma robe, c'est celle d'Eeva." Et c'est à partir de là que l'on commence à voyager entre le passé (années 60) et le présent, entre le récit - à la première personne cette fois-ci - d'Eeva et celui des autres, les "vrais" membres de la famille. On en oublie, au fur et à mesure qu'on tourne les pages, que les jours d'Elsa, la grand-mère, sont comptés : c'est ça, la magie des souvenirs. Le temps est comme suspendu. 

Le tout est écrit avec intelligence. Je n'ai pas trouvé d'autre mot pour décrire ce mélange d'humour discret, de poésie sans mièvrerie, de réflexion sans lourdeur. Il y a de belles phrases sur l'amour, sur le lien qu'on crée avec autrui. 

Bref, un vrai coup de coeur, de ces livres qu'on a du mal à quitter tellement on a l'impression d'avoir vécu, l'espace de plusieurs heures, avec ses personnages. 

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Le royaume de Kensuké

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