Jens Christian Grøndahl : Quatre jours en mars
: un chiffre en littérature scandinave
Et voilà, toute dernière lecture pour le challenge 2013 ! J'ai tenu le pari !
Ce dernier titre s'incrit dans la lignée des autres titres lus récemment en littérature scandinave, à savoir les histoires de famille ; je dirais presque : les fresques familiales. En effet, ici, dans le roman de Grondahl, il y a de la matière : à la fois dans la longueur (plus de quatre cents pages) et dans le nombre de personnages. Le personnage principal, dans la tête duquel on se trouve la plupart du temps, est Ingrid, une femme de quarante-huit ans. Elle est divorcée, a un fils, et un amant, qui est marié. Quatre personnages de plus. Elle a une mère, elle-même divorcée, après avoir appris que son mari avait eu une autre femme et, surtout, un autre fils avant elle. Lequel fils a maintenant une femme et deux filles, et tous fréquentent et s'entendent très bien avec Ingrid et sa mère. Sept personnages supplémentaires. Quand on apprend que la grand-mère d'Ingrid a elle aussi eu deux maris, et bien sûr des parents, et que tout ce petit monde occupe au minimum un chapitre du livre, on a envie de dire "N'en jetez plus, la coupe est pleine !"
De par la construction narrative (quatre jours dans la vie d'Ingrid, dans lesquels on raconte aussi bien les faits présents que les souvenirs du passé), de par le type de personnages, ni admirables, ni complètement détestables, de par la fin, surtout, bien plus rocambolesque que le reste de l'ouvrage, ce récit m'a rappelé les histoires de Ian McEwan, en particulier Samedi, qui lui aussi se déroule dans une temporalité bien délimitée, avec une sorte d'unité de temps propre à la tragédie, et dont la fin aussi est inattendue.
Cependant, cette lecture fut un peu longue. Si j'ai aimé, globalement, l'écriture et le scénario, il y avait tout de même des longueurs. Des personnages un peu trop difficiles à cerner à mon goût (la grand-mère, notamment). Des moments de flottement où on ne sait plus trop où on est, ni avec qui.
La fin rattrape un peu cette impression mitigée ; je ne regrette tout de même pas cette lecture - qui, en plus, m'a rappelé quelques lieux visités cet été à Copenhague.