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La petite Mu qui plume
25 avril 2014

L'écume des jours

 

Un film à couper en deux : une première moitié qui ne m'a absolument pas touchée, puis une deuxième qui m'a beaucoup accrochée. 

A noter qu'on entend beaucoup moins Audrey Tautou dans cette deuxième partie, nécessairement : cela a certainement joué sur mon appréciation... Désolée, mais, après l'avoir aimée dans Amélie Poulain et adorée dans A la folie, pas du tout, là, je ne peux plus. 

Mais je vais tout de même proposer une explication un peu plus cinématographique et nuancée de cette différence, pour moi, entre les deux parties. 
La première tente de porter à l'écran l'univers archi-fantaisiste de Boris Vian. Pour cela, le réalisateur a utilisé toutes les possibilités du septième art : couleurs, sons, effets spéciaux, montage, mélange des genres. Mais... pffff. Comment rendre en image mobile les mots et les phrases de Vian, dont la poésie n'a d'égale que l'absurdité ? Comment tenir le rythme trépidant de cet humour hors du commun ? Michel Gondry a voulu, pour l'imiter, accumuler les images et les effets. Mais on frise l'indigestion : c'est trop, l'écran est saturé. Seules trois choses m'ont fait sourire (quand même) : la souris (plutôt sympathique), la tête d'Alain Chabat dans le frigo, et la scène du pompon à la patinoire. Bon. Ca ne fait grand-chose pour un début (je dis début, mais on en a bien pour une bonne heure en fin de compte). 
Autre phénomène de saturation : les acteurs. Alors, oui, on a un casting "de rêve" : du Romain Duris, du Audrey Tautou, du Omar Sy, du Gad Elmaleh... Mais, là encore : pffff. Ces acteurs portent trop de choses avec eux pour se fondre dans un univers lui-même déjà très intense. Dans cette première partie qui se veut clinquante et drôle, cela tourne à la compétition de gueules, à qui crèvera le plus l'écran. 
Puis le nénuphar arrive, et là... Tout change. Bizarrement, tout ce qui me semblait too much au début me paraît désormais fin et juste. Les acteurs gagnent à baigner dans un univers terne et oppressant. Audrey Tautou gagne à parler moins. Romain Duris gagne à sourire moins, tout comme Omar Sy. Le rythme gagne à être plus lent. La sensibilité entre enfin en scène. 
Et c'est dans les scènes finales de carnage, à la fois terribles et jouissives, que le talent du réalisateur me parle enfin. L'arrière-plan satirique est clair, mais en équilibre avec l'émotion. Autant j'avais du mal à ressentir la beauté et la gaieté dans lesquelles sont censées vivre Colin et Chloé au début, autant j'ai vécu en osmose avec le rétrécissement et l'enlaidissement de leur vie marquée par la maladie. 

Finalement, ce film valait le coup d'être vu, mais en oubliant, pendant la première heure, qu'il s'agit d'une adaptation. En ne cherchant pas à retrouver dans le film ce qu'on a pu éprouver à la lecture. Et en espérant secrètement qu'aucune autre oeuvre de Vian ne sera adaptée à l'écran, car une seconde expérience pourrait être fatale... 

Bande-annonce finale pour L'Ecume des Jours de Michel Gondry :

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22 avril 2014

Chez Fleurus, Encyclopédie junior : Les mythologies

 Fleurus - Les mythologies - Avec un quiz de 50 questions offert.

Ce qui se cache derrière cette couverture pour le moins éclatante, c'est un foisonnement d'informations et d'illustrations, qui balaye le thème de la mythologie en parcourant tous les continents. L'Europe gréco-latine est présente évidemment, avec son panthéon bien connu, mais on rencontre aussi les dieux incas, hindous, africains, vikings, hittites ou encore celtes et aztèques. 

Chaque double page est savamment organisée, selon les principes qui régissent souvent les documentaires jeunesses : de courts paragraphes aux caractères typographiques plus ou moins grands selon l'importance de l'information traitée. Chaque double page peut ainsi nous offrir des définitions, des portraits de dieux ou de héros, de petits récits, voire des anecdotes moins connues. Les images sont une part essentielle de ce genre d'ouvrage, et je trouve celles de cet ouvrage particulièrement réussies : beaucoup de reproductions de sculptures, de toiles, de fresques pour permettre aux jeunes lecteurs d'appréhender l'histoire des arts, mais aussi de très belles illustrations en couleurs (pas moins de dix illustrateurs ont travaillé sur ce projet) qui aident à se plonger dans les récits fabuleux. 

Les auteurs sont tous des spécialistes, professeurs, chercheurs ou conservateurs, et l'équilibre est très juste entre nécessaire vulgarisation et exigence de qualité documentaire.

Au total, presque deux cents pages pour une somme très, très modique (dix euros seulement) : c'est pour moi un investissement extrêmement intéressant qu'on soit élève, professeur, ou simplement lecteur passionné. Pour ma part, je n'en ai pas encore fait le tour !  

22 avril 2014

Anne Jonas et Nancy Pena : Le bestiaire de l'Olympe

Et me voici enfin de retour, avec quelques lectures jeunesse pour tenter de cerner le vaste domaine de la mythologie. Domaine dans lequel les élèves sont souvent plus calés que moi... il fallait remédier à cela ! 

Je commence par ce recueil de courts récits (deux à trois pages chacun), très bien illustrés, dans un mélange de réalisme et de graphisme, avec une belle harmonie de couleurs dans les tons bruns et ocres. Ces récits retracent une grande partie des mythes grecs, de la création du monde à la guerre de Troie, par cet angle d'attaque original annoncé dans le titre : le bestiaire de la mythologie. 

C'est une façon vraiment surprenante de découvrir ou redécouvrir des histoires qu'on croyait pourtant connaître. On sait bien que le monde des dieux et des héros regorge d'animaux réels ou fabuleux. On connaît l'aigle qui dévore le foie de Prométhée, les compagnons d'Ulysse changés en porcs par Circé, le Minotaure ou encore le lion de Némée combattu par Hercule. Mais que nous évoquent les mots "belette", "coucou", "fourmi" ou encore "perdrix" que l'on trouve dans le sommaire ? C'est nettement moins évident. 

J'ai donc beaucoup aimé cette originalité, ainsi que la narration, fluide et simple, qui promène agréablement le lecteur de récit en récit. A recommander à petits et grands. 

 

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Lecture en cours

 

Le royaume de Kensuké

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