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La petite Mu qui plume
10 avril 2016

Paule Constant, Des chauve-souris, des singes et des hommes

 

Paule Constant

 

Nous sommes en Afrique, près du fleuve Ebola. Le nom du cours d'eau apparaît dès les premières pages ; le cadre est posé, l'histoire, on la devine. Paule Constant, plus précisément, revient sur les origines de l'épidémie. Elle s'appuie sur une étude réalisée par des chercheurs allemands : c'est une petite fille, âgée de deux ans, qui en aurait été le point de départ, après avoir joué avec une chauve-souris. Point de départ : cette expression signifie qu'elle fut la première responsable en même temps que la première contaminée. 

C'est cette donnée cruelle que Paule Constant explore dans son roman. Au début, bien loin du rapport médical, le récit nous plonge plutôt dans un univers où mythes et réalités voisinent intimement. Nous sommes dans un village dont la langue n'est pas comprise au-delà du village voisin, et encore ; un village où les enfants grincent des dents en entendant l'histoire d'une méchante soeur privée de la dernière goutte d'eau, tant ils savent que cette eau est précieuse ; un village où les garçons sont si valorisés que les femmes enceintes se détournent quand une fillette s'approche d'elles, de peur qu'elle ne contamine leur embryon.

Dans ce village, la petite Olympe est un peu mise à l'écart par ses grands frères. Alors, quand ils partent en expédition dans la forêt, sans elle, elle se prépare sa propre excursion, et recueille un bébé chauve-souris auquel elle s'attache immédiatement. Mais sa découverte ne suscite que peu d'intérêt au village car les garçons, eux, reviennent avec un cadavre de grand singe : de quoi organiser un gigantesque festin pour tout le village, et même les alentours ! Personne, alors, en ce temps où Ebola n'est encore que le nom d'un fleuve, ne se doute que l'épidémie a déjà débuté. Personne, hormis le lecteur,  bien entendu.

Cependant, même un lecteur non averti aurait la puce à l'oreille dès le chapitre 3, car entrent en scène des personnages issus de la sphère médicale : Agrippine le médecin et Virgile le docteur, l'une travaillant pour Médecins sans frontières, l'autre menant des travaux d'ethonologie et de sociologie. Deux conceptions de la santé, deux rapports au monde s'affrontent dans leur relation. Et, évidemment, leur destin croisera celui d'Olympe et des villageois.

Je ne connaissais pas l'écriture de Paule Constant ; si j'ai beaucoup aimé les chapitres centrés sur Olympe, les légendes africaines et cette montée oppressante d'un destin que l'on sait tragique sans que les personnages ne s'en doutent une seconde, j'ai en revanche totalement décroché dès que les personnages "européens" sont apparus. Trop de théorie médicale, trop d'intrigues secondaires aussi. Je ne me suis pas du tout attachée à Agrippine, peut-être trop absorbée par la petite Olympe. Je suis restée sur ma faim face à un roman qu'on m'avait peut-être trop vendu, notamment chez François Busnel, et certainement aussi sous l'influence de récits catastrophe beaucoup plus hollywoodiens.

 

Néo-défi lecture 2016 : Un livre paru en 2016. 

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Le royaume de Kensuké

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