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La petite Mu qui plume
31 juillet 2013

Hélène Bruller est une vraie salope

Challenge Petit Bac 2013 : 1ère grille! : un gros mot en catégorie bande dessinée


Alors, oui, comme je l'ai dit, j'ai d'innombrables chroniques en attente, mais je préfère plumer la BD que je viens de terminer plutôt que de m'atteler aux lectures antérieures. On appelle ça la logique féminine. 

Or, la logique féminine, il en est justement question dans cet album d'Hélène Bruller, qui s'inscrit dans ce qu'on appelle parfois la "BD girly", à la Pénélope Bagieu, Margaux Motin et consorts. Or, il se trouve que je ne goûte guère, en général, ce style de BD. Elles me font rarement rire et je ne m'y reconnais que vaguement. Rajoutons, ici, pour cette BD d'Hélène Bruller, un graphisme qui ne m'attire pas du tout (ni le dessin, ni les couleurs), et le fait que ce titre-là soit en plein milieu d'une série ("Je veux le prince charmant") que je n'ai jamais commencée, et vous aurez tous les ingrédients en main pour vous poser LA fameuse question : pourquoi suis-je allée lire ça ?

Ben, oui, encore une fois, c'était le challenge, avec cette catégorie du "gros mot" qui donne quand même du fil à retordre. MAIS - il y a un mais - il se trouve que j'ai trouvé un certain plaisir à ma lecture, finalement. 
Je n'ai pas ri aux éclats, mais, parfois, souri. C'est un humour archi-codé, sous forme d'apartés, d'exagérations, de stéréotypes, qu'on retrouve non seulement dans toute "BD girly", mais aussi dans les magazines féminins et les blogs. Mais s'il est tant répandu, c'est sans doute qu'il est efficace, et, en effet, souvent, il fait mouche. Des petits échanges, du style : "Essayer un maillot de bain. (La vendeuse :) La forme n'allait pas ? (Moi :) Celle du maillot, si.", ça m'arrache un sourire, quand même. 
Le sujet général est la survie post-rupture : n'allez donc pas chercher l'originalité de ce côté-là. Peut-être dans la manière de raconter : à chaque fois, une page de typologie en cinq touches, une par case (exemples : "les trucs à pas faire quand on est très fragile psychologiquement", les cinq méthodes des mecs pour larguer les filles, les cinq portraits-types de "gros con"...), suivi d'une planche qui déroule l'histoire de la narratrice. Très systématique comme fonctionnement, mais on s'y habitue vite, et ça marche plutôt bien. 
Le graphisme... il faut aimer. Tout est dans l'excès, que ce soit dans les couleurs ou les expressions données aux visages de la narratrice. Mais on ne peut nier que ce choix est assumé et colle bien à l'esprit du titre. 

Il me reste à préciser pourquoi "Zep" se retrouve dans les tags : ben, le dernier type de l'histoire (rentrant dans la catégorie du "Suisse"), c'est bien l'ami Zep, qui, comme je viens donc de l'apprendre, a été marié IRL avec Hélène Bruller (mais séparé d'elle à ce jour). Les dessinatrices d'aujourd'hui n'ont décidément aucun scrupule à dépeindre leurs chéris dans leurs albums (voir Aurélia Aurita dans Fraise et chocolat). Je terminerai donc sur ce conseil : amis lecteurs, faites très gaffe si vous sortez avec une auteure de BD ! 

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1 juin 2013

Couleur de peau : miel (tome 1)

Challenge Petit Bac 2013 : 1ère grille! : une couleur (mais ça aurait aussi pu être un aliment si je n'avais pas déjà rempli cette case) en catégorie BD


Alors, alors, continuons avec mes découvertes BD, et d'ailleurs, avec mes découvertes BD autobiographiques. Jung est un auteur coréen, né à Séoul, adopté par une famille belge, qui raconte son enfance : la vie à l'orphelinat américain de Séoul, puis son arrivée en Belgique, dans sa nouvelle famille. Ce premier tome (il y en a un deuxième, que je n'ai pas encore lu) est sorti en 2007, et une adaptation au cinéma en a été faite en 2012. Le film a d'ailleurs un très beau site. 

Couleur de peau : miel est en même temps un joli récit d'enfance, reprenant les motifs traditionnels (la relation aux autres, les premiers émois, les bêtises...), et un texte riche et fort sur l'adoption, loin des clichés, loin du tout rose (mais du tout noir aussi). La question de l'identité est donc doublement posée, sous l'angle de l'adolescence mais aussi du déracinement. C'est bien sûr l'adulte qui tient le crayon, ainsi que les discours, mais on se doute que, déjà enfant, le personnage possède une grande maturité, qui lui permet de résister à bien des tempêtes. L'adoption n'est pas un long fleuve tranquille ; mais avoir une nouvelle famille, cela s'apprend, d'un côté comme de l'autre. 

 

Les dessins sont en noir et blanc : manière de conférer un aspect universel, intemporel à cette histoire pourtant inscrite dans une Histoire (ce problème des orphelins disséminés dans le monde à la fin de la guerre de Corée), mais aussi une douceur qui accompagne le lecteur même dans les moments durs. J'aime également beaucoup la couverture, avec ce jaune très lumineux, extrêmement bien mis en valeur à la fois par les choix graphiques mais aussi, bien sûr, par le titre. "Miel", c'est la couleur par laquelle  la peau du petit Jung est décrite, dans son dossier de l'orphelinat. 

(désolée, je n'ai pas plus grand...)

J'ai bien envie d'ouvrir le tome 2, et aussi de voir le film qui aurait choisi, d'après ce que j'ai lu, d'alterner entre scènes animées et scènes filmées de manière classique. En voici la bande annonce, qui montre déjà un beau travail sur l'image et, surtout, sur la couleur : 

 

31 mai 2013

Fraise et chocolat

Challenge Petit Bac 2013 : 1ère grille! : un aliment (et même deux) en catégorie BD


Et à présent, de la bande dessinée. Ca faisait longtemps. 

C'est d'abord pour les besoins du challenge que j'ai décidé de retrouver cette BD lue pour la première fois il y a six ans, dans une bibliothèque bruxelloise, lors d'un voyage avec une amie. Avant cela, je n'y connaissais pas grand-chose à la bande dessinée d'aujourd'hui, j'en étais restée aux grands classiques. Comme bédéistes contemporains, je ne connaissais que Joann Sfar (pas si connu à l'époque, je l'ai découvert avec les Grand Vampire, puis Le chat du rabbin), guère d'autres. Lors de ce voyage à Bruxelles, j'ai commencé à mettre les pieds dans l'immense paysage  de la BD contemporaine. Et il y en a, des choses, là-dedans ! Tellement qu'il est parfois difficile de s'y retrouver, d'autant plus que les formats changent, et brouillent les pistes. Roman graphique ? Bande dessinée pour adultes ? Album illustré ? La frontière est parfois mince, et je ne suis pas spécialiste.

La BD d'Aurélia Aurita joue justement sur cette frontière (ce qui est la moindre des choses pour une artiste à cheval entre deux pays, la France et le Japon). Le format assez petit, la souplesse de la couverture font davantage penser à un roman qu'à une BD traditionnelle. Et, selon la page à laquelle on ouvre le livre, on tombe soit sur une planche assez classique, composée de différentes cases, contenant des dessins et des bulles, soit sur un schéma beaucoup plus libre : une image qui prend toute la page, du texte écrit en dehors de tout phylactère... Le récit, lui aussi, est hybride : l'idée est d'abord celle d'un carnet de voyage. L'histoire est largement inspirée de la vie de l'auteure-illustratrice : invitée à un "gros projet BD franco-japonais, rassemblant en tout dix-sept auteurs", Chenda doit écrire une histoire sur la ville de Tokushima, dans l'île de Shikoku. Et c'est ce qu'elle fait : quelques paysages sont d'ailleurs représentés, et l'amour de cette Française d'origine sino-khmère pour le Japon est bien présent au fil des pages. Mais à ce récit de voyage se superpose très vite une histoire d'amour, entre la jeune femme et Frédéric. Il s'agit de Frédéric Boilet, auteur-dessinateur de BD, l'amant d'Aurélia Aurita. 

Mais là encore, les choses ne sont pas si simples : ce n'est pas une histoire à l'eau de rose que veut nous raconter l'auteure, mais bel et bien un récit hautement érotique, variations sur le thème du sexe, qui renverse tous les clichés, et avant tout celui de la jeune fille effarouchée face à l'homme mûr entreprenant. Aurélia Aurita a choisi de raconter sa vie sexuelle sans pudeur, sans complexe, mais également avec beaucoup d'humour.

"Pas évident de parler de ces deux petites merveilles (car il y a un deuxième tome) sans en abîmer l'essence. De nombreux s'y sont essayé et n'ont réussit qu'à transformer ces albums en banales et rigolotes BD érotiques.", comme je l'ai lu sur un blog. Et, effectivement, il est difficile de rendre, en mots, les diverses sensations qui peuvent nous traverser au cours de cette lecture. C'est sûr, il ne faut pas avoir peur des images et des mots crus. Mais la BD ne se réduit pas à une série d'images pornographiques, loin de là. Aurélia Aurita joue en réalité avec les codes de la BD européenne comme asiatique, où elle pioche ce qui l'intéresse, elle, pour donner sa propre vision de la relation de couple, et pour aborder les questions qui se posent à une jeune femme amoureuse à la fois du sexe et du visage d'un homme plus âgé qu'elle. 

Joann Sfar (justement) a rédigé une sorte de préface (en dessins, évidemment), qui met extrêmement bien en valeur l'oeuvre de la jeune auteure. Il se dit ami avec Frédéric Boilet, et ne dissimule pas sa réticence initiale à lire une BD qui retrace la vie sexuelle de cet ami. Puis il commence sa lecture, et voici ce qu'il en dit :

"Oh, la, la ! C'est bien ! Les dessins, l'histoire. Oh et puis c'est éducatif. On devrait le distribuer en pharmacie pour les amoureux. Ah, et pour une fois, c'est une fille qui parle. [...] D'habitude, quand des filles parlent de cul en bande dessinée, c'est des punks pourrites qui parlent de leurs chaussettes sales. Je ne sais pas qui a pris l'initiative de prêter un crayon à une fille amoureuse mais il faut que ça dure toujours, je veux dire il faut qu'elle en fasse plein, des histoires..."

Alors, plein, pas encore. Mais, pour rebondir sur ce cliché des "filles qui parlent de cul en bande dessinée", on ne peut évidemment pas s'empêcher de penser à l'auréole qui entoure aujourd'hui Le bleu est une couleur chaude, que j'ai déjà plumé. (Enfin, quand je dis auréole... Julie Maroh, l'auteure de cette BD, n'est pas forcément connue de tous pour être l'inspiratrice du film de Kechiche, La vie d'Adèle, qui vient d'obtenir la Palme d'Or. Voir ici.)

Bref, Fraise et chocolat : à goûter ! (métaphore culinaire plus ou moins adaptée quand vous saurez ce que ces deux termes signifient pour Chenda et son amant...) Et, si vous en revoulez, il y a donc un deuxième tome. (Que je n'ai pas relu, car ma médiathèque ne le possède pas. J'essaierai de le trouver ailleurs.)

16 janvier 2013

Le bleu est une couleur chaude

Je ne plume pas souvent de bande dessinée, car ce n'est pas un domaine dans lequel je m'y connais. C'est vrai, je ne vais pas spontanément vers ce rayon-là dans les librairies, sauf quand je cherche quelque chose de bien particulier. Souvent, c'est un cadeau que je cherche à offrir. Eh bien, ici, il s'agit d'un cadeau que l'on m'a offert. Et pas n'importe qui : il s'agit de ma swappeuse (pour savoir ce qu'est un swap, un swappé et un swappeur, voir ici ), Supersoso, que je remercie infiniment pour les beaux cadeaux qu'elle m'a faits sur le thème "Noël en bleu". Un joli pendant au swap orange que j'avais moi-même envoyé à quelqu'un d'autre ! 

Cette bande dessinée de Julie Maroh, je ne l'aurais peut-être jamais lue, donc, si on ne me l'avait pas offerte. Et ç'aurait été bien dommage. J'ai découvert une très belle oeuvre, un magnifique objet que l'on est fier de posséder. Le travail sur les couleurs est réfléchi, il sert à merveille cette histoire d'une lycéenne qui découvre qu'elle peut tomber amoureuse - folle amoureuse, même - d'une fille, mystérieuse créature aux cheveux bleus. Le monde grisâtre dans lequel vit Clémentine, cette lycéenne en lutte avec ses désirs, se teinte peu à peu de cette "couleur chaude", au fur et à mesure qu'elle autorise cet amour à entrer dans sa vie. Les dessins et le découpage des planches, même si je ne suis pas très connaisseuse, ont aussi contribué à me plonger dans le récit. Le sujet est traité avec finesse, les personnages ne sont pas caricaturés, sauf ceux qui, de toute évidence, resteront à jamais caricaturaux de méchanceté et de fermeture d'esprit - malheureusement, c'est vrai, il y en a. 
Seul bémol que j'apporterai à ma critique : face à cette absolue maîtrise de l'image, les textes m'ont paru en-dessous. Les dialogues, à mes yeux, ne sonnent pas vrai, voire tombent parfois dans une quasi mièvrerie qui pourrait desservir le récit. Heureusement, la force des dessins permet à elle seule de transporter le lecteur d'un bout à l'autre du récit, en lui permettant presque de se passer des textes. 

Lionel Labosse, toujours là quand il faut, en parle ici .
Après lecture de sa critique, je me rappelle un autre défaut qui, déformation professionnelle oblige, m'a aussi gênée au cours de ma lecture : les fautes d'orthographe (non pas une, mais plusieurs), pour lesquelles je ne serais pas aussi indulgente que le rédacteur d'Altersexualités. Je trouve ça dommage que, pour une oeuvre d'une telle portée (la première bande dessinée qui traite de l'homosexualité, si j'ai bien compris ?), le travail de relecture ne soit pas irréprochable. 
En revanche, cette critique m'a ouvert les yeux sur un détail que je n'avais pas interprété :  "le choix du prénom Clémentine, évoquant l’incompatibilité des deux couleurs" (décidément, un lien existait bel et bien entre mon swap envoyé, en orange, et mon swap reçu, en bleu !). Je suis en revanche moins convaincue par le fait que les "prénoms des deux garçons avec qui elle a flirté, Thomas puis Antoine" soient "phonétiquement inclus dans son prénom"D'ailleurs, j'ai beau me creuser la tête, je ne vois pas ! 

2 janvier 2012

Quinquennat nerveux

Alors là, je triche un peu, car je n'ai pas encore pu lire cette bande dessinée de parution récente (novembre 2011) : je l'ai offerte, et, comme ça ne se fait pas de lire les cadeaux que l'on offre, eh bien je ne l'ai pas lue ! Bon, juste les premières pages, pour être sûre que ça plaise...

Mais je tiens quand même à écrire quelques mots à propos de ce livre, quitte à en rajouter dès que j'en saurai davantage. 

D'abord, pour frimer, je dirai que je connais l'auteur. Héhé. Même que j'ai joué à la Playstation chez lui. Il est donc normal que je lui fasse un peu de publicité, même si sa réputation est de moins en moins à faire.

Martin Vidberg, c'est le gars qui a fait des pubs pour Direct Assurances. Par exemple : 

 

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Martin Vidberg, c'est aussi le gars qui tient ce blog : http://vidberg.blog.lemonde.fr/    Si vous êtes un familier du Monde.fr, ça devrait vous parler. Martin Vidberg, c'est donc l'inventeur de ces patates tellement humaines qui nous racontent les histoires d'aujourd'hui. Et Quinquennat nerveux, c'est une habile compilation de tous les dessins concernant l'ère sarkozyste publiés sur ce blog. Pour ce que j'en ai lu, c'est drôle et toujours bien vu. 

Pour information, Martin Vidberg, c'est aussi l'auteur d'une bande dessinée semi-autobiographique qui ne peut que parler à de jeunes (ou moins jeunes) enseignants, mais aussi aux autres, j'espère :

Pour le coup, l'humour laisse vraiment la place à l'émotion ; enfin, moi, en tout cas, je me suis retrouvée dans certaines situations, j'ai apprécié l'authenticité de ce récit d'une année dans la vie d'un instit remplaçant, qui a atterri dans un établissement spécialisé pour élèves violents. Martin Vidberg n'en dit ni trop, ni trop peu. J'ai vraiment adoré cette lecture, que j'ai recommencée plusieurs fois. 

Sinon, il y a aussi le petit

 ,

plus rigolo, qui brosse en quelques pages le portrait de plusieurs instits/profs, tous croqués à partir de personnes appartenant réellement à l'entourage de l'auteur, ce qui donne, encore une fois, une authenticité appréciable à ces portraits, en évitant les stéréotypes. 

Voilà, j'ai fait une bonne oeuvre en diffusant l'oeuvre d'un jeune dessinateur, j'ai créé une nouvelle rubrique, "bande dessinée", je me suis rappelé quelques bonnes lectures... Que demander de plus en cette veille de rentrée ?

Et au fait, bonne année ! 

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Lecture en cours

 

Le royaume de Kensuké

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