Je n'ai pas posté depuis longtemps, la faute à plusieurs causes associées. Me revoici enfin. Je prévois des nouveautés pour l'année 2013, mais pour l'instant, je n'en dis pas plus. J'ai déjà fort à faire pour rattraper mon retard : ne croyez pas que je n'ai pas lu ces derniers temps, loin de là ! J'ai moultes chroniques en attente.
Je commence avec une chronique "groupée". Je ne souhaitais pas la faire auparavant, en voici l'explication : j'ai participé sur le forum Neoprofs à un swap, c'est-à-dire un échange de cadeaux de Noël par correspondance. Nous étions soumis à un thème, Noël autour du monde ou Noël en couleurs. J'avais choisi "Noël en orange" par clin d'oeil à mon nom de famille et à celui de ma swappée... Cela m'a amenée à faire plein de choses avec mes mimines ou, plus simplement, à en dégoter à droite et à gauche, des choses qui décorent, des choses qui se mangent, des choses qui marquent les pages, des choses qui sentent bon, et... des choses qui se lisent.
Trouver un livre, au moins, sur le thème "Noël en orange" n'a pas été simple. J'ai trouvé toutefois un premier titre totalement adapté :
Parfait, me direz-vous ! Oui, vous répondrai-je, pour le thème, mais moins pour le contenu. Il s'agit en fait de ce qu'on peut appeler un "roman du terroir". A savoir, l'histoire d'une institutrice arrivant en début d'année scolaire dans l'école laïque d'un village de Corrèze farouchement mené par le curé. Nous sommes en 1913, et la politique menée par Jaurès rencontre encore de solides opposants. Non contente de mener son combat contre l'emprise de l'Eglise sur l'école, l'institutrice en question se met également en tête de faire passer le certificat d'études à une adolescente illettrée que tout le monde, dans le village, prend pour une attardée.
Oui, ça fait beaucoup, je vous l'accorde. Beaucoup de bons sentiments, trempés dans une plume qui fait la part belle au patois de la région. L'histoire se lit bien, mais le style n'a rien de particulièrement recherché ou d'original. Pensant que ce genre littéraire pouvait ne pas plaire à tout le monde, j'ai donc éliminé ce premier résultat.
Autre découverte, mais non conforme à ce que je recherchais :
Un roman de Jostein Gaarder, l'auteur du Monde de Sophie, ce récit qu'on fait souvent lire aux ados pour les initier à la philosophie. Je n'en ai personnellement pas gardé un souvenir impérissable : l'histoire était trop invraisemblable à mes yeux, j'avais l'impression que tout n'était que prétexte aux commentaires érudico-philosophiques, sans véritable intérêt narratif. J'ai en revanche été agréablement surprise par La belle aux oranges : là, l'invraisemblance du récit est totalement assumé par le personnage, qui montre bien son incrédulité vis-à-vis des évènements qu'il croise au cours de son histoire. Toutes ces rencontres fortuites avec une belle inconnue aux bras chargés d'oranges, dont il tombe immédiatement amoureux au point de traverser le continent pour la retrouver, trouvent finalement une explication, que l'on accepte même si elle semble trop belle pour être vraie - car, finalement, parfois, la vie présente ce genre de situations. Mais cette belle histoire d'amour, dont le narrateur souligne régulièrement ses ressemblances avec les contes de fées les plus célèbres, est encadrée par un autre récit, celui du fils, beaucoup plus réaliste. Le mélange fonctionne très bien, et je suis restée sous le charme de cette belle histoire, joyeuse et triste à la fois.
Ce roman-là a été écarté parce qu'il est malgré tout marqué par un style qui s'adresse plutôt à un public jeune. Ne sachant pas si cela parlerait à ma swappée, j'ai laissé tomber.
Ma troisième lecture a failli être la bonne :
J'ai beaucoup aimé les deux premiers tiers de ce roman, grâce à leur style incisif, leur humour caustique mais très efficace, parfaitement adapté à ce récit d'une adolescente qui se libère peu à peu de l'emprise de sa mère, fervente croyante et pratiquante, aux idées bien arrêtées. C'est au moment où la narratrice découvre son homosexualité qu'elle commence à se poser des questions sur les limites des pratiques religieuses qu'elle acceptait, et même vénérait jusque là, par dévouement total à sa mère. Peu à peu, les questions se muent en revendications, puis en actes de révolte.
J'ai malheureusement décroché à la fin. Le style se faisait de plus en plus elliptique, faisant une telle place à l'implicite que j'ai fini par ne plus comprendre vraiment ce qui se passait dans l'histoire. Je pense qu'une relecture me permettrait d'apprécier pleinement ce livre, que je n'ai donc pas envoyé par peur que ma swappée ait les mêmes impressions que moi.
Finalement, the winner was :
Il se trouve que ma swappée avait déjà lu ce livre - grrrr, raté ! Pour ma part, c'était une découverte, et une bonne. J'ai été complètement happée par cette histoire de secrets de famille, très bien racontée, avec beaucoup de suspense, mais de finesse aussi. Le récit alterne deux époques : les années 40 et notre époque actuelle. Au début de l'Occupation, une veuve s'accuse du meurtre d'un Allemand, et, indirectement, de la fusillade d'une dizaine de villageois qui avaient été soupçonnés de ce meurtre. Evidemment, toute la famille - elle et ses trois enfants - deviennent indésirables au village et doivent s'exiler. Des années plus tard, la plus jeune des enfants revient au village avec un autre nom et reconstruit petit à petit tout ce que sa mère avait perdu. Parallèlement, elle tente d'en apprendre sur son passé à travers le journal de sa mère. Elle redécouvre cette femme que tous trouvaient acariâtre, cruelle et insensible. Quant au lecteur, c'est l'histoire de toute la famille qu'il découvre au fur et à mesure, et les secrets ne se trouvent pas forcément là où il le pense.
J'ai trouvé qu'il s'agissait d'une lecture idéale à offrir, à la fois prenante, et sans prétention, sans difficulté particulière. J'espère que ma swappée aura eu plaisir à relire ce roman !
J'ai aussi envoyé ceci, sans avoir eu le temps de le lire :
Je me suis fondée sur plusieurs bonnes critiques trouvées ici et là. J'attends les impressions de ma swappée pour en tenter ou non la lecture !