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La petite Mu qui plume
10 juillet 2012

La nouvelle robe de Bill et Le jour où je me suis déguisé en fille

           

    Deux romans sur une même idée : et si on mettait une robe à un garçon ? La différence - et elle est tout de même de taille -, c'est que, dans le roman d'Anne Fine, Bill subit tout au long du roman cette horrible journée pendant laquelle tout le monde l'a pris pour une fille, alors que, dans le récit de Walliams, le déguisement est choisi, désiré, même, depuis longtemps. 

    Il y a aussi certainement une différence d'époque, de contexte. La "jolie robe rose avec des boutons compliqués en nacre", qu'il ne faut surtout pas tacher, de Bill, n'a pas grand-chose à voir avec "la robe aux mille et une petites paillettes rondes" de Dennis, le héros de David Walliams. Vingt ans se sont écoulés entre les deux romans, on le sent dans la peinture des relations fille-garçon. Anne Fine nous les montre bien comme deux clans séparés, et insiste sur les choses réservées aux garçons (allez, au hasard : le foot) et les choses réservées aux filles. Même si une certaine mixité s'instaure déjà, par exemple dans la lecture des illustrés : Barbie n'a plus la cote chez les filles, elles lui préfèrent Mickey Parade ou Spirou. Chez Walliams, la frontière fille-garçon est un peu moins nette ; l'amitié entre le héros et Lisa, la plus belle fille de l'école, semble d'ailleurs presque naturelle. 

    Dans les deux cas, l'auteur s'est bien amusé - et le lecteur avec. Le ton adopté par Anne Fine a plus d'ironie, plus de mordant, mais le roman de Walliams est plus fantaisiste, avec des personnages décalés et irréalistes - comme le directeur de l'école - dans un univers à la Dahl, sans l'aspect merveilleux. (Ou peut-être ai-je été influencée par la présence des dessins de Quentin Blake, célèbre illustrateur de Dahl ?) 

     Enfin, si Walliams nous livre un happy end typique des récits pour enfants :
      "Dennis sourit.
       Le monde avait changé." ,
Fine, elle, ne conclut pas autrement que par le soulagement très marqué de Bill à qui sa mère a dit que c'était "la dernière fois qu'[il] allai[t] à l'école en robe !". Là où Walliams prône la tolérance, le droit à la différence, Fine éveille seulement les esprits aux difficultés inhérentes à la condition de fille dans les années 90. 

    PS : A noter, Anne Fine est également l'auteur de Quand papa était femme de ménage, qui a inspiré un célèbre film avec Robin Williams... Je vous laisse le soin de trouver le titre de ce film ! Le premier qui répond a droit à... mon respect ^^ (pas de lot cette fois-ci, c'est trop facile !)

 

     

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9 juillet 2012

La vie à reculons

Bon, alors, là, il s'agit d'une confirmation sans appel de ce que je pressentais déjà depuis plusieurs années : je n'aime pas Gudule. Je l'avais un peu ressenti avec L'amour en chaussettes (dans le même genre, histoire d'adolescents confrontés à des problèmes graves et banals en même temps), mais j'étais jeune, ça pouvait passer. Idem pour J'ai 14 ans et je suis détestable (j'avais déjà un peu plus tiqué : qu'est-ce que c'est que cette histoire de fantôme à la sauce adolescente ?). Je croyais avoir attrapé le pompom avec La bibliothécaire, pourtant encensé par de nombreux enseignants comme étant LE bouquin qui va réconcilier les ados avec la lecture : non, mais, ils croient vraiment que c'est en faisant parler les personnages comme des ados demeurés d'il y a quinze ans, en les bourrant de tics caricaturaux, en parsemant un peu d'action, un peu d'amour, un peu de sexe (mais attention, soft quand même, hein, c'est pour les petits !), et une pluie de bons sentiments, que ça va donner envie de lire ? Misère...

Et cette Vie à reculons enfonce le clou ! Qu'ai-je à lui reprocher ? Des personnages irréalistes au possible : des ados en carton-pâte, des adultes tellement ouverts d'esprit que c'en est louche, des descriptions inutiles, une histoire stéréotypée... Pour ma part, je n'y ai pas cru une seconde. Je demanderai donc à mon amie-qui-a-réussi-son-mémoire (elle se reconnaîtra ^^) de me conseiller d'autres titres sur la question du SIDA, car, là, j'ai un mauvais goût dans les yeux. Beurk ! 

 

9 juillet 2012

Le cahier rouge

Trop mélo à mon goût. L'idée d'un journal intime composé uniquement de citations, qui racontent à leur manière la vie de ce jeune homme, disparu trop tôt dans un accident de moto, était une idée intéressante. Mais l'ensemble est trop court, et trop de bons sentiments en dégoulinent (oui, j'ai quelque chose contre les bons sentiments ! J'aime quand les choses sont nuancées.). Le fait de voir à travers les yeux du grand frère, celui qui reste, qui s'en veut de n'avoir rien compris, rend même les choses encore plus frustrantes : on comprend avec lui, mais on voudrait en savoir plus... Sauf qu'il n'y a aucun moyen d'en savoir plus. Si c'est ça, la conclusion du livre, cela fait réfléchir, certes, mais c'est très déprimant...

9 juillet 2012

Je ne suis pas comme toi

Alors, ce qu'il faut d'abord savoir, c'est que je me suis mise en quête d'une autre série d'ouvrages : de la littérature jeunesse tournant autour de la question du genre (masculin/féminin). La raison pour laquelle je m'y intéresse plus particulièrement en ce moment, c'est que, comme je l'ai appris dernièrement, j'emmènerai l'an prochain mes 5e au cinéma, et que Tomboy sera au programme. Je vous renvoie au synopsis ici .

Il y est donc question d'une fille se faisant passer pour un garçon. Or, j'étais persuadée d'avoir lu un livre, étant petite, sur le même scénario. Mais je ne trouvais nulle part une quelconque allusion au fait que Tomboy serait inspirée d'un livre. J'ai élargi mes recherches Internet à la littérature jeunesse transgenre en général, espérant retrouver ce livre disparu. C'est en parcourant ce site extrêmement intéressant, et sa rubrique "Livres pour les jeunes", que j'ai compris mon erreur : je pense avoir fait un amalgame entre le synopsis de Tomboy et l'histoire racontée dans La nouvelle robe de Bill, d'Anne Fine (qui raconte en fait le processus inverse, un garçon passant pour une fille). C'est étrange, mais je ne vois pas d'autre explication, puisque, de toute évidence, il n'existe pas de livre racontant l'histoire de Tomboy. Bref.

C'est donc sur le site Altersexualité que je suis tombée sur une mine de titres potentiellement intéressants pour prolonger la réflexion de mes élèves après visionnage du film. Je m'en suis procuré une bonne quantité, et en avant la lecture !

Premier titre : Je ne suis pas comme toi. Je suis restée sur ma faim. Ce très court roman repose beaucoup sur l'implicite. Alors, certes, il propose de nombreuses pistes pour la réflexion. Mais est-ce vraiment ce qu'on attend d'un livre ? Je me rends compte que, ce que j'aime, c'est quand on me raconte une histoire. Or, là, l'histoire, elle se passe avant et après, mais pas pendant le livre. J'en suis donc ressortie un peu frustrée. Et pas certaine du tout que les jeunes lecteurs (la collection Neuf de L'Ecole des Loisirs s'adresse en général à des lecteurs de fin de primaire) sachent tirer tout seuls les ficelles de ce qui est écrit entre les lignes. 

Pour comparaison, la critique de Lionel Labosse sur son site

9 juillet 2012

Le combat d'hiver

Une lecture vivement conseillée par une collègue, que j'ai eu envie de faire pour différentes raisons : enrichir ma liste de bons romans d'anticipation pour ados, découvrir un auteur dont la réputation est faite dans le milieu de la littérature jeunesse, et qui plus est un auteur local (vivant actuellement à St-Just-St-Rambert, tout près de chez moi, dans la Loire !). 

Effectivement, ce fut une belle découverte. L'histoire est captivante : c'est une vraie bonne distopie, avec son lot d'aventures, de rebondissements, de réflexion sur le monde. On suit avec intérêt les péripéties vécues par ces adolescents échappés de leur internat pour fuir des règles de vie oppressantes et glaciales. Le thème souligné tout au long du récit (le combat de l'art, en l'occurrence du chant lyrique, contre la barbarie, la violence, la tyrannie) n'a bien sûr pas manqué de me plaire. 

Le livre n'est pas exempt de manichéisme et de bons sentiments. Les personnages manquent peut-être un peu de nuance. Mais il ne fait pas un pli que Mourlevat est un bon auteur, qu'il maîtrise sa narration d'un bout à l'autre, et que certains passages, comme celui qui nous fait vivre de l'intérieur des combats humains en arènes, feront certainement réfléchir les jeunes lecteurs amateurs de castagne gratuite. 

Je place donc ce titre sans hésiter parmi les romans à conseiller. Et j'entame de ce pas une découverte un peu plus poussée de Mourlevat et de son oeuvre. 

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27 juin 2012

Quatre soeurs

Ca y est, voilà l'été... Le moment de reprendre enfin ma plume. 

Je connais Malika Ferdjoukh depuis longtemps : j'avais beaucoup aimé les atmosphères mystérieuses et teintées d'humour de Fais-moi peur et Sombres citrouilles

C'est donc avec une certaine confiance que je me suis lancée dans ces longues aventures de quatre soeurs qui ne sont pas quatre - d'autant plus que j'avais déjà entendu de bonnes critiques sur ce roman. 

Tant qu'à faire, j'ai acheté les quatre volumes d'un seul coup, réunis en un seul. 

J'ai aimé, pas forcément adoré.
Ce qui m'a plu, c'est cet univers un peu décalé : certains détails nous confirment que l'histoire (enfin, les histoires) se passe(nt) bel et bien de nos jours, mais bien d'autres sonnent "à l'ancienne", à commencer par les prénoms, délicieusement surannés - Enid, Bethsabée... On s'attache aux personnages, bien sûr, comme dans toute série de ce genre. 
Mais le tout manque un peu de cohérence à mon goût. La focalisation sur un personnage par volume n'est pas menée de manière très claire : pour moi, il y a un personnage qui est mis en avant à chaque tome, c'est Bettina. Les autres passent un peu derrière. 

Une lecture agréable mais pas inoubliable. 

 

13 avril 2012

Genesis

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Enfin, une nouvelle lecture ! 

Je continue ma découverte de cette collection, "Pôle fiction", dans sa branche "romans d'anticipation". 

Voici une lecture assez déroutante. Le principe est intéressant : un huis clos, dans lequel une jeune fille, Anax, passe un examen extrêmement important devant le jury de "l'Académie", une sorte de soutenance de thèse. Les cinq heures de l'examen sont racontées minute par minute. Le point de vue interne fonctionne très bien : des membres de l'Académie, le lecteur ne saura que ce qu'Anax peut percevoir, des voix, des visages - mais impassibles. L'atmosphère inquiétante, la tension qui augmente heure par heure est plutôt bien rendue, et le dénouement à la fois prévisible et surprenant, comme dans toute grande tragédie. Voici pour les points positifs.

L'histoire se déroule dans un futur assez lointain ; une nouvelle république a été instaurée, la République de Platon. S'il n'est pas strictement nécessaire pour le lecteur d'avoir des connaissances pointues en histoire de la philosophie, il faut quand même s'accrocher car ce roman touche à l'abstraction d'une manière qui me semble peu adaptée pour des lecteurs adolescents - mais peut-être me trompè-je. Moi-même, j'ai eu du mal à suivre, sans vraiment comprendre sur quoi reposaient les principes de cette République, en quoi ce roman était ou n'était pas une contre-utopie... Tout ceci m'a un peu ennuyée à certains moments, j'ai parfois lu en diagonale. Ce roman aurait, de mon point de vue, mérité d'être plus simple, pour une plus grande efficacité. Mais peut-être certains sauront-ils lire mieux que moi entre les lignes, et apprécier le message que je n'ai pas trouvé moi-même. 

31 janvier 2012

La vie extraordinaire des gens ordinaires

Si je devais jouer au jeu de "une critique = un mot", ce mot serait ici : déboussolant. Le comble pour une histoire de voyage. Mais j'ai vraiment connu un problème d'orientation à la lecture de ce roman. 

D'abord, le classement en littérature jeunesse. Diable ! Si des ados lisent ce genre d'ouvrages aujourd'hui, il faudra me les présenter. Je ne veux pas me faire plus démago que je ne suis, mais je n'ai pas ressenti le sujet du récit, pas plus que le style d'écriture, comme étant particulièrement orienté vers un public adolescent. En ayant pioché ce livre au rayon jeunesse, je ne m'attendais pas à ça. 

Ensuite, Fabrice Colin se plaît au jeu des poupées russes (je vulgarise ici le principe de la mise en abyme, bien connu des littéraires). La première page de l'ouvrage contient ses dédicaces. Puis il y a un avant-propos. Un écrivain (Colin ? Un avatar imaginaire ?) nous raconte sa rencontre avec un malade assez spécial, qui lui a confié son manuscrit en lui demandant de le publier sous un autre nom. Puis il y a un préambule. Le malade en question nous explique d'où lui est venu le contenu de son livre : ce sont des histoires qu'on lui a racontées - plus précisément, qu'il est allé recueillir lui-même tout autour du monde. Puis il y a les histoires : à chaque fois, le narrateur qui parle à la première personne (l'écrivain malade) alterne des passages de narration dans lesquelles il raconte les conditions de ses divers voyages, ses sensations et émotions, avec d'autres passages où il raconte la vie (extraordinaire) de ces gens (ordinaires) qu'il rencontre.
A ce stade-là, déjà, il faut s'accrocher.

J'ai fini par me laisser embarquer par ce qui s'apparente à une série de nouvelles, mais reliées entre elles par un narrateur récurrent. Mais une fois de plus, j'ai été assez déroutée par l'hétérogénéité de ces récits. Certains plongent vraiment dans l'invraisemblable : ils racontent des visions, des scènes incroyables, ils touchent au merveilleux ou à la spiritualité. D'autres, au contraire, sont finalement très terre-à-terre. Une histoire comme celle de Kirstin, qui perd son billet de Loto gagnant, voit son histoire médiatisée et finit par recevoir une quantité impressionnante de dons en tout genre, est presque banale. 

Je reste finalement assez partagée à la fin de ma lecture. Je n'ai pas été emballée par toutes les histoires. J'ai une petite préférence pour l'une d'entre elles, qui m'a charmée par son pittoresque et son humour discret : celle du clochard munichois se prenant pour un monarque, dont le royaume se borne aux limites du banc sur lequel il se tient jour et nuit. 

Pas un gros coup de coeur, donc. 

30 janvier 2012

Mon petit coeur imbécile

Un nouveau livre-que-c'est-un-élève-qui-me-l'a-conseillé (et même prêté, dans ce cas-ci). C'est tout de même la troisième fois que ça m'arrive cette année : d'abord, Tobie Lolness, ensuite, Les Chroniques de Spiderwick (que j'ai trouvé plutôt sans intérêt... au point que je n'ai pas pris la peine d'en rédiger une critique, honte à moi), et ce dernier, prêté vendredi par un garçon de 6e. Mes élèves sont exceptionnels (ou comment m'auto-encourager à aller en cours dans quelques heures...). 

 Je connaissais l'auteur de nom, mais sans avoir rien lu de lui : cette première rencontre avec son écriture est une réussite. J'ai beaucoup aimé le dépaysement (l'histoire se passe en Afrique) auquel je ne m'attendais pas du tout. C'est peut-être bête, mais, si les histoires d'enfants atteints d'une grave maladie sont assez nombreux, on n'a pas l'habitude que le récit se passe au pays des antilopes. Le texte en est tout de suite marqué par une coloration particulière, qui m'a portée au fil des pages. 

C'est une très jolie histoire, avec un style simple et juste. Moi qui lis surtout des romans pour ados, je ne me suis absolument pas ennuyée dans ce livre destiné à un public plus jeune. Et je remercie vivement mon élève de me l'avoir fait découvrir !

 

26 janvier 2012

Uglies

Mais comment en viens-je, en ce moment, à lire des romans dont la couverture me déplaît tellement ?... Petite explication pour cet ouvrage-là.

Depuis ma découverte de Jenna Fox, je suis à la recherche de bons romans d'anticipation pour ados, du genre que je pourrais placer dans une liste de lectures à donner à mes 4e au dernier trimestre. Mes critères sont assez simples, et pourtant exigeants : un roman d'anticipation (voire de SF, pas forcément dans le futur) qui critique un aspect de notre société actuelle, et qui soit bien écrit. Le roman de Mary E. Pearson m'avait particulièrement plu pour son style elliptique, incisif, avec un vocabulaire bien choisi. 

Je commence à connaître par coeur le rayon jeunesse de la Fnac de la gare Part-Dieu. Je tombe sur une tranche trop tapageuse à mon goût, mais le titre m'interpelle : Uglies. A côté, il y a aussi un Pretties, puis un Specials, et d'autres.  Je regarde la couverture, et cette phrase d'accroche semble me tirer par le bras : "Dans le monde de l'extrême beauté, les gens normaux sont en danger". 

Que dit la quatrième de couverture ? Nous sommes dans un monde où tous les adolescents atteignant leur seize ans subissent une opération qui les rend parfaitement beaux, selon des critères soigneusement étudiés par les gens hauts placés dans cette société futurise. Ils deviennent des Pretties. Les autres, les "moches", tel est le mot utilisé dans la traduction, sont les fameux Uglies. Ce thème n'est pas courant dans la littérature de science-fiction : je décide de tenter le coup. 

J'ai du mal à rentrer dans le récit, avec un long début, plutôt laborieux, sorte de prétexte pour nous présenter toutes les particularités du monde dans lequel vit Tally, l'héroïne. Mais c'est le principe de tout roman de SF, ou presque : il faut bien nous présenter l'univers du récit. Ce n'est que quand l'histoire commence vraiment, lorsque Tally rencontre des rebelles (c'est-à-dire des personnes qui ont refusé l'Opération, préférant rester des "moches"), que je me laisse emporter. 

J'ai aimé l'histoire à partir de ce moment-là, ainsi que la complexité des personnages, dont on ne se doute pas au début. Les forts apparaissent finalement assez superficiels et peu résistants, alors que Tally, qui paraît être une ado banale et sans grande personnalité, prend de l'épaisseur au fil des pages. J'ai aimé le dilemme qui règne du début à la fin de ce roman : accepter l'Opération ou refuser d'entrer dans le monde des Pretties ? Et quelles véritables raisons peuvent bien motiver cette décision ? Car la fin nous réserve une surprise : la décision prise ne sera pas vraiment celle que l'on croit. 

Ce roman m'a donné envie de lire la suite, ou plutôt devrais-je dire les suites. Il reste cependant quelques défauts : un style peu convaincant (avec des essais de métaphores poétiques qui tombent plus ou moins à plat, un manque de liaison entre certaines phrases qui rend parfois leur logique difficile à suivre), une volonté de trop en faire (la critique se fait un peu fourre-tout : critique de la pollution, du gaspillage, de l'anorexie...). Une bonne lecture, mais qui ne méritera pas de figurer dans ma liste "scolaire". 

19 janvier 2012

Jenna Fox, pour toujours

 

Très bonne surprise en littérature jeunesse. J'ai fait la découverte à la fois d'un roman et d'une collection de chez Gallimard Jeunesse, "Pôle fiction", qui me paraît prometteuse (mis à part, peut-être, pour le graphisme des couvertures qui, pour moi, sont un peu tape-à-l'oeil)

Le titre m’a accroché : non qu’il soit particulièrement réussi (je le trouve même franchement banal et mièvre), mais, je ne sais pas pourquoi, je pensais connaître ce nom, « Jenna Fox ». J’étais persuadée qu’il s’agissait de l’un de ces romans à la mode racontant les déboires sentimentaux d’une adolescente d’aujourd’hui. Que nenni : la quatrième de couverture m’annonce un roman d’anticipation au suspense haletant. Hop, je prends, on verra bien ce que ça donne.

« Haletant », je crois que c’est le moins qu’on puisse dire : je n’ai pas pu lâcher le livre de toute la journée. C’est la première grande force de ce roman. Sans dévoiler trop de choses, il s’agit de l’histoire d’une adolescente de quatorze ans, Jenna, qui se réveille amnésique après un an de coma. Très vite, elle a la désagréable impression que ses parents lui cachent quelque chose à propos de son identité. Le roman distille à un rythme étudié les révélations nécessaires à Jenna – et au lecteur – pour reconstituer cette identité.

Le thème qui sous-tend ce roman d’anticipation est celui des dérives de la science et, plus précisément, de la génétique. Nous sommes dans un monde qui ressemble beaucoup au nôtre – pas de robots, pas de voitures qui volent ni quoi que ce soit de ce genre – mais dans lequel scientifiques comme médecins ont franchi quelques limites irrémédiables : la prolifération des OGM a entraîné la disparition de certaines espèces, des antibiotiques sont devenus inefficaces au point de provoquer de gigantesques épidémies mortelles, et la greffe d’organes a augmenté à une vitesse effrénée. Au point qu’un comité a dû se créer pour contrôler toutes ces inventions à la fois géniales et dangereuses. Ce thème est traité de deux manières : il est mis en abyme à travers plusieurs personnages qui défendent le retour à une préservation de l’humain et des êtres vivants « naturels », mais il est aussi diffus dans l’histoire de Jenna, ce que le lecteur découvre peu à peu. 

Je n’en dis pas plus, et je ne peux que recommander vivement ce livre à des lecteurs adolescents un peu mûrs (non que le livre soit difficile à lire, mais une certaine maturité est sans doute nécessaire pour en percevoir les enjeux jusqu'au bout) et à tout adulte qui veut lire un bon roman d'anticipation sans être rebuté par l'étiquette "littérature jeunesse". 

2 janvier 2012

Dear George Clooney, tu veux pas épouser ma mère ?

J'avais repéré ce titre dans plusieurs librairies différentes, je voulais me faire une opinion. 

Soyons clairs, cela n'a rien d'une lecture inoubliable. Le style est assez décevant. J'ai lu nombre de récits jeunesse plus piquants que cela. Le thème non plus n'a rien d'original : une adolescente essayant de gérer le divorce de ses parents, c'est une histoire qu'on a lue et archi-lue. Ce n'est donc pas une grande découverte, et cela ne fera pas partie du top 10 de mes lectures jeunesse préférées. 

Cela dit, on s'attache quand même aux personnages, on cherche à savoir comment va se finir l'histoire, qui est finalement assez bien menée, avec tous les ingrédients nécessaires. 

Il faudra que je teste ce livre sur mes cobayesélèves de 4e... C'est peut-être un livre à ne réserver qu'aux ados...

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Le royaume de Kensuké

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