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La petite Mu qui plume

25 avril 2016

Perrine Joe, Anne-Soline Sintès : Ma nounou est une girafe

Ma nounou est une girafe rognée

On aurait envie de rajouter au titre : "Et alors ?" Ce qui résumerait parfaitement l'idée de cet album qui parle de différence. L'histoire pourrait ne jamais avoir lieu, parce que, quand on annonce à un petit garçon, Arsène, que sa nouvelle nounou est une girafe, il commence par faire une sale tête. Mais ça ne dure qu'une double page : dès qu'on la tourne, on découvre plein d'aventures partagées entre les deux personnages. Un long cou, c'est quand même utile de temps en temps.

Mais, après ces premières pages, un nouvel événement se produit dans l'histoire : des panneaux "Interdit aux longs cous" apparaissent à différents lieux stratégiques de la ville. Evidemment, le cerveau du lecteur adulte se met en route. On s'imagine (enfin, je m'imagine) tout de suite des wagons pleins à craquer menant vers un lointain zoo désaffecté, ou même une étoile en peau tachetée. En fait, ça ne va pas si loin. L'histoire se concentre plutôt sur les "manounoufestations" organisées à l'initiative d'Arsène, d'une part, et sur l'enquête visant à trouver qui est à l'origine de ces panneaux, d'autre part. La solution à cette enquête est toute simple et toute la gravité qui aurait pu peser sur la situation s'envole d'un seul coup à la fin.

Peut-être avez-vous senti que j'ai été un peu déçue par la fin et la teneur générale de l'album. Après une première fausse piste, due à la couverture et à la première page, qui me faisait croire à une histoire d'apprivoisement entre un enfant grognon et un adulte atypique, puis une seconde qui semblait nous emmener sur une réécriture de l'antisémitisme nazi, j'étais un peu décontenancée. Mais je pense avoir lu cet album avec des yeux trop adultes. En fait, c'est surtout une histoire pleine de fantaisie et d'optimisme, qui montre que tout problème peut avoir sa solution. Sans vous en dévoiler trop sur la fin, il y  est question de communication et de confrontation des différences. A la relecture, je reconnais avoir apprécié les nombreuses trouvailles rigolotes, tant dans le texte que dans les illustrations.

En lisant d'autres critiques sur le net, j'ai vu que le chemin de lecture avait été dans le sens inverse, c'est-à-dire que les lecteurs ont d'abord vu la fantaisie, puis ont su déceler le sérieux et la gravité entre les lignes. Le blog Littéraventures le conseille à ceux "qui ont déjà tout lu de [sa] sélection "Vivre ensemble". "

Et vous, adopterez-vous cette nounou d'enfer ?

Auteure : Perrine Joe
Illustratrice : Anne-Soline Sintès
Editions Le Père Fouettard

J'ai piqué cette photo sur Café Powell, webzine culturel

 

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25 avril 2016

La découverte de la semaine #4

la ficelle

Beaucoup de choses se sont passées ces derniers temps à L'Ecole des Loisirs. Forcément, elle a fêté ses cinquante ans. L'occasion de souffler dignement ses bougies dans plein d'événements un peu partout en France. A Lyon, il y a eu L'incroyabilicieux anniversaire, une exposition qui retraçait la genèse d'un livre, avec une rimbambelle d'illustrations ou autres pages manuscrites originales. Puis il y a eu Une histoire, encore ! au musée des arts décoratifs à Paris, dans laquelle jouets, livres et oeuvres d'art s'entremêlaient dans un parcours ludique. Deux autres expositions sont prévues en région parisienne.

Mais une autre actualité est venue interférer avec ce joyeux anniversaire. En effet, la politique éditoriale est en train de changer. Geneviève Brisac, directrice éditoriale des collections Neuf, Mouche, Medium (les récits de L'Ecole des Loisirs), est contrainte de passer la main à Arthur Hubschmid pour les choix éditoriaux. Et cela fait beaucoup de bruit, du moins entre les auteurs concernés, dont certains se sont vus écartés des futures publications alors que Geneviève Brisac avait validé leur projet.

Deux personnalités sont en jeu. C'est Arthur Hubschmid qui a découvert nombre d'auteurs jeunesse à succès, notamment du côté des albums (ne citons que Tomi Ungerer ou Stephanie Blake). C'est sur lui que reposent les débuts de la maison d'éditions. On ne peut pas dire qu'il se soit raté. Mais Geneviève Brisac n'a rien à lui envier : Prix Femina en 1996 pour Week-end de chasse avec ma mère, co-scénariste de Non ma fille tu n'iras pas danser avec Christophe Honoré (ce que je viens d'apprendre), auteure d'un roman jeunesse sur l'anorexie, Petite, livre choc que l'on retrouve régulièrement dans les listes des enseignants (je n'y fais pas exception). Et, depuis 1989, elle a découvert les écrivains phare des collections "sans images" de L'Ecole.

Mais s'affrontent aussi, et surtout, deux visions de la littérature jeunesse : la puissance du rêve, de l'imagination, mais sans négation de la douleur, du côté de Geneviève Brisac ; la "non fiction", les livres documentaires, résolument positifs, du côté d'Arthur Hubschmid, qui en parle dans un entretien du mois de décembre.

Du côté des auteurs, la colère gronde. Mais aussi la déception. Un blog a été créé, "La ficelle", parce que "Si ton cerf-volant est cassé, garde la ficelle". Les témoignages variés d'une quinzaine d'auteurs (la liste s'allonge régulièrement), dont Olivier Adam, Agnès Desarthe, Christophe Donner, permettent de mesurer leur amertume mais aussi leur volonté de garder la ficelle, pour d'autres aventures.

 

24 avril 2016

Shyam/Durgabai/Urveti : La vie nocturne des arbres

P1030024 (3)

C'était cet article de la librairie des Croquelinottes, à Saint-Etienne, qui m'avait donné envie de me procurer ce livre particulier. Particulier, d'abord, parce que rare : il a été édité en tirage limité. Et en effet, sur mon site habituel de commandes en lignes : définitivement indisponible. C'est à Paris, à L'Arbre à lettres, que j'ai pu faire l'acquisition de l'exemplaire n°1550 sur 3000.

Particulier, ensuite, car cet album mêle un thème universel et maintes fois traité en littérature, l'arbre, et des auteurs-illustrateurs beaucoup moins connus, issus d'une civilisation indienne, la tribu Gond.

Qui sont les Gond ? Ce peuple du centre de l'Inde est issu d'un ancien royaume se nomment eux-mêmes "montagnards". Leur attachement à la nature et à leur environnement est ancestral et toujours ancré dans leurs traditions. Sur le site d'une galerie, on lit ceci : "Sous l’empire Britannique et après l’indépendance de l’Inde, la spoliation de leurs terres et la déforestation sont telles que les Gond ne trouvent plus leur arbre bien aimé, le Mahua : « On nous a pris la forêt, nous ne savons plus d’où nous venons », disent les Gond. L’arbre sacré très souvent représenté, est le symbole de cet attachement à leur mémoire et de cette perte." Ca ne vous rappellerait pas quelque chose ? Un film avec des gens tout bleus qui se battent, eux aussi pour un arbre sacré ? Ce n'est pas donc pas pour rien que notre époque actuelle, qui commence à s'inquiéter des rapports de l'homme à la nature, découvre et met à l'honneur des artistes qui parlent de la nature originelle. D'accord, l'art gond reste assez confidentiel encore, mais depuis les années 1980, ils se font une place dans les galeries et les musées. Et pour les livres, depuis la première édition de La vie nocturne..., c'est Actes Sud Junior qui s'en charge.

Voilà pour le contexte. Mais le livre, le livre !

C'est un bel objet pour tous les sens. 
Il se touche : les pages sont épaisses, striées, presque rugueuses ; les dessins sérigraphiés, avec leurs lignes croisées et entrelacées, se lisent du bout des doigts autant qu'avec les yeux.
Il se respire... enfin, il le faisait peut-être au tout début (les Croquelinottes parlent d'"une odeur d’Inde, mélange de papier et de bois de santal"), mais c'est devenu très subtil... Cela dit, la magie de la synesthésie, ce mélange des sens dans notre cerveau, fait effet ; synesthésie d'ailleurs très importante chez les Gond, pour qui la musique se transforme en couleur.
Bien sûr, il se regarde. On a pu reprocher à l'art gond sa naïveté. De fait, chaque image a une apparence de simplicité, couleurs franches sur fond noir, pas de décor. Mais la précision et la richesse du trait interpelle, tout comme certains détails qui ne se révèlent pas au premier regard : on découvre des personnages comme cachés dans les branches, le feuillage ou les racines. On est dans le camouflage, ou bien la métamorphose, en tout cas une union intime des éléments de la nature.
Enfin, il s'écoute. Les textes sont des miniatures de contes, de fables, de mythes, qui disent l'animisme du peuple Gond : "Le Khirsali nous entoure et nous protège où que nous soyons. Il est dans les barrières de nos champs, dans les bordures de nos maisons, dans les lattes des toits au-dessus de nos têtes et dans les portes qui gardent nos entrées." Je parlais de métamorphoses et de camouflage : goûtez donc l'histoire de "l'arbre à douze cors". C'est facile, elle tient en une phrase : "Il arrive qu'un arbre soit en réalité un cerf à douze cors se tenant sur une butte et abritant un nid d'oiseau".

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Vous avez goûté, écouté, regardé, respiré et touché : vous pourrez poursuivre le voyage avec les récits et les images de Création, chez le même éditeur, ou d'autres albums, écrits ou illustrés par Bhajju Shyam ou Bai Durga.

22 avril 2016

Sur les branches de L'Arbre à lettres

L'Arbre à Lettres - Bastille

A l'occasion de la Journée de la Terre 2016, dédiée à l'arbre, laissez-moi vous présenter un lieu avec, lui aussi, plein de feuilles.

J'ai redécouvert cette librairie de la rue du faubourg Saint-Antoine lors de mon dernier passage dans la capitale. L'Arbre à lettres, c'est une boutique toute en longueur, avec deux accès : côté rue, on tombe sur les Pléiade derrière le comptoir ; côté cour, sur le secteur jeunesse dans une salle qui lui est consacrée. Le décor est posé !

Alors, même si dans mon souvenir, les lieux étaient plus grands (mais moi, j'étais plus petite... ceci expliquant certainement cela), j'y ai trouvé mon compte.

J'ai pu feuilleter le groooos livre de l'exposition "Carambolages", en ce moment au Grand Palais, dont les affiches m'intriguaient pas mal. D'ailleurs, on raconte la visite chez Bricabook. 

Afficher l'image d'origine

 

J'ai découvert deux maisons d'édition mini-prix (10€ maximum), mini-format, mais maxi-authenticité.

Au milieu de la boutique, les éditions Allia, "petite maison d'édition dynamique qui publie des textes érudits, rares ou originaux dans des présentations toujours soignées à des prix serrés", avec une ligne éditoriale "qui tourne autour de la critique du fonctionnement de la société [...] et conséquemment des tentatives politiques et artistiques de créer une autre société ou façon d'exister et enfin des révoltes individuelles [...] contre un certain ordre de la société." (lu sur le site de la librairie Mollat, de Bordeaux) Au hasard, on peut y trouver le Sarrasine de Balzac, un recueil de textes dadaïstes sous la plume d'Aragon, Man Ray et Benjamin Péret, ou encore le texte indispensable d'Yvonne Verdier sur Le petit chaperon rouge dans la tradition orale.

 Au fond, avec les livres d'art, les éditions Marguerite Waknine. Un format et une présentation originale, avec la couverture plastifiée qui retient des liasses de feuillets blanc cassé, sans agrafes, attirent l'attention. Là aussi, le catalogue est éclectique et permet la rencontre avec des auteurs ou des titres inattendus. J'ai longuement hésité entre les textes de Huysmans, Félicien Rops suivi de Le monstre, dans la collection "Livrets d'art", un livre présenté comme "rare" regroupant des dessins d'espèces aquatiques d'un certain Louis Renard (j'aimais beaucoup les couleurs, et le mélange entre réalité et imaginaire), et j'ai finalement choisi Les Songes drolatiques de Pantagruel : des gravures faussement attribuées à Rabelais, mais en fait créées par un certain (bis) François Desprez. Cent vingt monstres engendrés du sommeil de la raison, pour reprendre Goya, et publiés pour la première fois en 1565.

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Enfin, j'ai bavé devant moults albums pour enfants. J'ai fait la connaissance d'une amie de l'illustratrice Chiara Armellini (dont j'ignorais totalement l'existence, mais que cette rencontre fortuite m'a permis de découvrir, et c'est tant mieux !). Elle a publié des Devinettes, énigmatiques, graphiques et poétiques : ici, les Devinettes en herbe, en version originale.  

@Chiara Armellini

 

Mais c'est sur cet album que j'ai craqué : La vie nocturne des arbres, un livre "entièrement fabriqué à la main" (dixit Actes Sud Junior, son éditeur), qui nous fait découvrir l'art Gond, issu du centre de l'Inde. Produit en tirage limité, j'avais déjà constaté que je ne pouvais plus le commander chez Décitre. J'étais donc ravie de le trouver ici ! Je vous en reparlerai très vite.

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Ne manquez donc pas de pousser la porte si vous passez dans le quartier Mouffetard, ou allez faire un tour sur leur site : http://www.arbrealettres.com/

 

22 avril 2016

Dupuy-Berbérian : Le journal d'Henriette

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Oui, Henriette, ce n'est pas nouveau, et même que je l'ai connue à ses débuts, dans Je Bouquine, nanère. Enfin, ses débuts... c'est ce que je croyais, jusqu'à ce que j'emprunte hier ce que je pensais être le tome 3 des aventures que je connaissais, après Une envie de trop et Un temps de chien.

Dans ces deux premiers volumes, je retrouve avec plaisir les trois copines écervelées, le groupe Etalaaaaaaage qui danse en se grattant le dos, le chien Chirou, diminutif du Chiroubistan, pays en guerre, "parce qu'on ne peut pas sauver un pays mais on peut adopter un chien". Un peu trop de pages avec Fatman, le supergros héros et son entraînement à base de hamburgers, pages dont j'aime un peu moins le graphisme et dont les aventures tournent un peu en rond. Et puis, bien sûr, Henriette, ses lunettes, ses couettes, son pull bleu et son journal. Beaucoup de réflexions autour de la force de l'imagination, de l'espoir et du rêve, qui apporte un contrepoint optimiste aux nombreuses problématiques de l'adolescence vécues à travers Henriette : les complexes physiques, la peur de la solitude, les relations avec les parents (qui sont gratinés, il faut bien le dire)...

J'ouvre donc le troisième volume, et là, au secours ! Qu'est-ce que c'est que ce graphisme que je ne reconnais pas du tout ? Ces histoires dont je n'ai jamais entendu parler et qui ne s'enchaînent pas du tout avec les précédentes ? C'est en refermant l'album que j'ai la solution, en quatrième de couverture : en fait, il y a eu deux séries. Une première, dénommée Le journal d'Henriette, publiée d'abord dans Fluide Glacial entre 1985 et 1990, puis une nouvelle en 1996 qui reprend de zéro, dans Je bouquine, et qui est celle que je connaissais. Ouf, je retrouve mes marques !

Un petit mot, alors, sur la première Henriette, puisque je la découvre seulement. Dans l'album que j'ai lu, les planches sont en couleur, mais dans le magazine, elles étaient d'abord en noir et blanc. En outre, comme je le disais, les dessins sont différents. On retrouve bien sûr les visages des personnages, mais immédiatement, on voit que les traits sont plus durs. Le père, plutôt ridicule dans la deuxième série , est ici presque inquiétant ; Henriette, elle, est plus froide. Le ton général est plus violent, c'est du moins l'impression que j'ai eue.  En passant chez Je bouquine, les traits deviennent plus ronds, les couleurs plus franches, les personnages plus stéréotypés. Mais les dialogues ont gagné en efficacité. Dans la première série, je les trouve trop développés, trop explicites. Ceux de la deuxième permettent davantage au lecteur de lire entre les lignes, et l'humour en est plus percutant.

Petite étude d'une planche de la série initiale, sur CitéBD : clic.

Bref, on voit bien que le public visé n'est pas tout à fait le même. Je garde personnellement une nette préférence pour la série que j'ai découverte enfant, qui garde un pouvoir plus universel.

Neo-défi lecture 2016 : Un livre avec un personnage qui porte l'un de vos prénoms. (Là, la petite Mu vous dévoile une sacrée partie de son intimité...)

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20 avril 2016

Neo-défi lecture 2016

Néo-défi lecture 2016

Sur Neoprofs, en ce moment, il y a un challenge relativement confortable, dans la mesure où il s'étend sur l'année, mais relativement complexe, dans la mesure où il s'agit de relever ces cinquante défis, tous plus variés les uns que les autres !

Devinerez-vous les titres lus par la petite Mu qui se cachent derrière les défis relevés ?

1. Un livre avec une saison dans le titre.
2. Un livre de poèmes.
3. Un livre écrit à la première personne.
4. Un livre avec une robinsonnade.
5. Un livre avec plusieurs auteurs.
6. Un livre traduit d’une langue rare (moins de 10 millions de locuteurs).
7. Un livre avec un personnage qui porte l'un de vos prénoms.
8. Un livre choisi de façon aléatoire.
9. Un livre avec un titre gourmet.
10. Un récit de voyage.
11. Un livre traduit de l'ancien français ou du vieil anglais.
12. Un livre épistolaire.
13. Un livre ayant reçu le prix Goncourt avant 1939.
14. Un livre dont les héros sont des animaux.
15. Une pièce de théâtre du XVIIIe.
16. Un journal intime.
17. Un livre sans mots.
18. Un livre dont l'intrigue se passe dans un pays imaginaire.
19. Un livre acheté/possédé depuis plus d’un an et pas encore lu.
20. Un livre choisi par un proche.
21. Un livre qui a fait scandale à sa parution.
22. Un livre paru en 2016.
23. Un livre traduit de l’antiquité grecque ou latine.
24. Un livre culte d’une génération.
25. Une œuvre politique majeure.
26. Un livre dont l'un des personnages est handicapé.
27. Un livre tombé dans le domaine public en 2016.
28. Une uchronie.
29. Un livre érotique.
30. Un livre dont le sujet est une ville.
31. Un livre dont l'auteur est un académicien (Français, des Sciences ...), de l'Institut.
32. Un livre qui se passe sur une île.
33. Un chef-d'oeuvre de littérature jeunesse.
34. Un livre pris sur la liste d'un autre participant.
35. Un livre qui est la dernière oeuvre d'un auteur.
36. Un livre que vous avez détesté quand vous étiez jeune.
37. Un livre dont le personnage principal meurt à la fin.
38. Un livre avec une fleur ou un arbre dans le titre.
39. Un livre dont le héros est orphelin.
40. Un roman sans histoire d'amour.
41. Un livre "à part" dans l’œuvre d'un écrivain connu (sous un autre nom, dans un autre style...)
42. Un livre qui se passe ailleurs que sur Terre.
43. Un livre écrit par un auteur né la même année que vous.
44. Un livre avec des robots.
45. Un livre dont le nom de l'auteur commence par deux consonnes.
46. Un livre dont l'un des personnages est musicien, ou dont le thème est la musique.
47. Un livre avec une histoire de mer ou de marins.
48. Un livre avec pour thème la montagne.
49. Un livre dont le titre fait explicitement référence à un autre livre.
50. Un livre paru dans la Bibliothèque rose ou verte avant 1990.

18 avril 2016

La découverte de la semaine #3 : l'aventure de BiblioDebout

  

Parce que, pour réfléchir, il est utile de lire, le mouvement Nuit Debout a naturellement donné naissance à BiblioDebout, concept de bibliothèque éphémère où chacun peut échanger des livres sur la place publique. L'initiative vient du collectif SavoirsCom1 et se fait connaître par le bouche à oreille réel et virtuel. Ici, cet article de Nouvel Obs/Rue 89 qui donne un témoignage très intéressant des réticences comme des réussites.

A Paris, ça se passe bien sûr place de la République. Mais ça existe aussi ailleurs, par exemple à Lyon, place Guichard. Vous en retrouverez ici les actualités.

@aggaudion, NuitDebout-Lyon

Mais ces derniers temps, l'occupation de la place de la République étant devenue plus compliquée, le collectif Savoirs Com1 a décidé de changer un peu le fonctionnement de BiblioDebout. Plus de caisses, de palettes, de tentes, mais seulement des sacs, dans lesquels chacun ne met que "les livres qu’il peut porter dans un sac, et du matériel léger comme des cartons ou des bacs".

Pour ces mêmes raisons, les organisateurs ont décidé de recentrer les titres proposés autour des problématiques qui intéressent le mouvement (finalement, la même idée que le Centre Pompidou et le festival Hors-Pistes). Vous pouvez parcourir l'inventaire proposé à Lyon pour vous faire une idée. 

A lire du côté de Savoirs Com1, ou d'Actualitté.  

Information de dernière minute : visiblement, à Lyon, les organisateurs ont mis à fin à l'initiative en raison de trop nombreux vols.

16 avril 2016

Stieg Larsson : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes

P1020991

Je suis totalement passée à côté lors de sa sortie, que ce soit le livre ou le film. Non par distraction, davantage par manque d'intérêt. Les couvertures, les affiches, rien ne me donnait tellement envie. Pourtant, quelques années plus tard, devenant une fervente lectrice de littérature scandinave, il fallait bien que j'essaye, quand même. J'ai failli le faire lors du challenge Petit Bac 2013, pour la catégorie "sentiments", mais le manque de temps m'avait fait préférer une autre oeuvre plus courte. Et là, je croise à nouveau sa route dans une petite bibliothèque, alors, allons-y.

Mais ce fut une grande déception. Il n'y avait pas de raison que ça ne me plaise pas : j'aime les polars, j'aime la Suède, je n'ai pas peur du sordide (j'ai lu bien pire, avec Herbjorg Wassmo, par exemple), ni des gros pavés à suites. L'histoire a tout pour passionner : une enquête qui retourne dans le passé, même si on se doute bien dès le début que la page n'est pas tournée, des personnages eux-mêmes aux prises avec des passés ou des présents compliqués, des intrigues apparemment sans lien mais qui finissent par se croiser... Ce qui n'a absolument pas pris avec moi, c'est l'écriture. Je l'ai trouvée d'une platitude extrême, et parfois proche du verbiage. C'est-à-dire que j'ai souvent eu l'impression que l'auteur prenait ses lecteurs (donc, moi) pour des imbéciles, en explicitant chaque raisonnement, chaque sous-entendu des personnages, en enchaînant des paragraphes superflus, répétitifs. Trop de phrases, trop de mots, ce qui explique la taille conséquente du roman. Ma lecture fut souvent laborieuse, au point que, parfois, lisant en diagonale pour essayer de ne pas décrocher définitivement, je ratais une information, ce qui m'obligeait à revenir en arrière, et rendait la lecture encore plus longue. Pourtant, ce n'est pas le suspense qui manquait, ni les rebondissements (quoique, la première moitié du roman en manque significativement). Je n'avais pas envie d'arrêter définitivement de lire, mais j'ai dû me forcer pour aller jusqu'à la clé de l'énigme.

Autre problème : paradoxalement, malgré cette écriture maximaliste, j'ai eu beaucoup de mal à cerner les personnages. Peut-être un peu moins Lisbeth que Mickael, mais quand même. Prenez la scène où elle "punit" son nouveau tuteur, maître Nils Bjurman : le portrait donné par l'auteur de Lisbeth, si long soit-il, ne prépare pas au déchaînement de violence qu'elle laisse éclater face à sa victime. On a beau être plongé dans la tête des personnages, les phrases que l'auteur en sort manquent de profondeur psychologique. J'ai aussi été confrontée à ce problème étrange que j'avais déjà rencontré dans Les chaussures italiennes de Henning Mankell : on peut lire de longs dialogues sans aucune indication de l'émotion des personnages, de leur intonation. Et, seulement à la fin, on apprend que Mickael était "furieux", Erika "bouleversée"... Les dialogues apparaissent alors comme une sorte d'obligation d'écriture, mais on pourrait les faire disparaître sans nuire au portrait des personnages.

Bref, j'ai été la première surprise de me sentir si déçue. Peu de critiques sont négatives. J'en ai lu par-ci par-là, mais qui ne relèvent pas exactement les mêmes "défauts" que moi.

Pour de la vraie lecture scandinave addictive, lisez plutôt Mons Kallentoft ou Anne B. Ragde, plus drôles, mieux écrits, avec des personnages plus profonds.

 

Néo-défi lecture 2016 : Un livre qui se passe sur une île (bon, pas entièrement, mais c'était pour changer un peu de Robinson et autres Vendredi)

14 avril 2016

Daniel Pennac, épisode 2 : Journal d'un corps

Celui-ci, en revanche, ça faisait un moment qu'il me tentait. Pour être exacte, ce que je voulais lire, c'était ça

 

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Mais les beaux livres, ça coûte cher ; alors, comme d'habitude, je l'inscris mentalement dans ma liste à lire, et puis j'oublie. Quand je suis retombée dessus dernièrement, sans les images, je me suis dit, tant pis, j'y vais quand même ! 

Et ce fut encore, non pas une victoire du canard, mais une réussite de Daniel. J'ai beau essayer, je n'arrive pas à être déçue. Pour cet opus, j'ai aimé l'originalité du sujet : un journal qui ne se veut surtout pas "intime", surtout pas psychologique, mais physique, physiologique, clinique. Bien sûr, impossible de ne pas livrer de son âme quand on entreprend de parler de son corps : le personnage inventé par l'auteur pour servir de narrateur se défend de sortir de la ligne d'écriture qu'il s'est fixé, mais il parle souvent par prétérition. C'est trop tard, il a raconté sa vie, et pas seulement son corps. 

Et c'est là que Pennac met dans le mille : toute notre vie intérieure peut être lue à travers les manifestations de notre corps. Quand on essaie de démêler, avec des élèves, les limites entre sensations, sentiments, émotions, on arrive à une sorte de compromis où les émotions seraient l'expression physique et sensible de ce qui se passe dans notre tête. Un raccourci, peut-être, mais tellement vrai dans l'écriture. Il n'y a qu'à voir la richesse d'expressions qui existent pour mettre des mots sur les émotions : rouge de honte, trembler comme une feuille, avoir la chair de poule... Donc, en nous parlant de ses accidents, de ses maladies, de ses orgasmes, le narrateur nous parle évidemment de ses peurs, de ses joies, de ses hontes. 

Et c'est heureux pour le lecteur, qui ne lit pas du tout un essai médical aride et austère, mais un vrai récit de vie. Autre originalité, que je ne crois pas avoir encore vue ailleurs : la vie, on l'a presque du début (le journal commence à l'adolescence du narrateur), jusqu'à la fin, c'est-à-dire sa mort, à plus de quatre vingts ans. La perspective choisie interdit les trop longs épanchements, chaque nouvel ajout au journal est mesuré, parfois très court, une ou deux phrases. De temps en temps, le narrateur fait référence à une scène vécue dix ou vingt ans en arrière. J'ai alors souvent dû vérifier, ayant du mal à y croire ; mais, oui, on peut bel et bien raconter vingt ans d'une vie en une trentaine de pages ! Belle astreinte littéraire, respect absolu du projet d'écriture, mais léger malaise de se dire qu'on n'est finalement que peu de choses... 

Daniel Pennac est très fort. Il peut écrire sur le corps comme il écrit sur l'école. Il m'avait bluffée, plus jeune, par son fabuleux pouvoir d'imagination (il en fallait pour écrire les histoires déjantées des Malaussène) ; il m'a définitivement convaincue de ses brillantes facultés d'observation et d'analyse. 

Journal d'un corps

 Neo-défi lecture 2016 : Un livre écrit à la première personne (mais PAS un journal intime!)

13 avril 2016

Daniel Pennac, épisode 1 : Chagrin d'école

Dans ma jeunesse, j'ai beaucoup lu Pennac. D'abord, ses romans pour enfants : Cabot-Caboche, L'oeil du loup, et les Kamo avec leur univers parfois étrange, mais captivant. Pas trop longtemps après, j'ai découvert les Malaussène, et leur impressionnant pouvoir addictif. Et puis, comme souvent quand un auteur que j'aime devient trop à la mode, je l'ai snobé. Et en plus, après, il a sorti ça

Chagrin d'école 

Se voulant être le point de vue d'un ancien cancre sur l'école de la République, cette autobiographie aux allures d'essai didactico-sociologique m'effrayait un peu. Pas envie de lire les habituelles rengaines contre l'enseignement, les profs qui sont trop ceci ou trop cela, qui traumatisent les élèves parce qu'ils corrigent en rouge et n'accordent pas un regard aux mauvais élèves. J'ai sauté le pas il y a quelques semaines... et j'ai bien fait. L'ancien cancre est quand même devenu prof lui-même, puis écrivain à la plume sacrément douée, que je n'ai jamais considérée comme facile, ou au rabais. Du coup, il faut bien dire ce qui est, il a quelques bonnes idées sur la chose. Ce genre de phrases, notamment, m'a rassurée sur ses intentions :

 

"En aura-t-elle proféré, des sottises, ma génération, sur les rituels considérés comme marque de soumission aveugle, la notation estimée avilissante, la dictée réactionnaire, le calcul mental abrutissant, la mémorisation des textes infantilisante, ce genre de proclamations..."

J'ai aimé tout particulièrement sa façon de raconter la grammaire : à ses élèves, et puis, à nous, lecteurs. La troisième partie, intitulée "Y ou le présent d'incarnation", est riche de ces analyses grammaticales qu'il estime indispensables à l'enseignement, mais aussi à la compréhension profonde de ces blocages qui transforment des élèves en cancres. Comme il le dit lui-même, 

"Les maux de grammaire se soignent par la grammaire, les fautes d'orthographe par l'exercice de l'orthographe, la peur de lire par la lecture, celle de ne pas comprendre par l'immersion dans le texte, et l'habitude de ne pas réfléchir par le calme renfort d'une raison strictement limitée à l'objet qui nous occupe, ici, maintenant, dans cette classe, pendant cette heure de cours, tant que nous y sommes."

Certains chapitres, comme celui sur la dictée, peuvent se lire comme une séquence de cours prête à l'emploi. Bien sûr, c'est une démarche globale que nous présente M. Pennac professeur, qui ne s'est pas faite en un jour. En tout cas, son récit, agrémenté d'anecdotes qui en font toute la saveur, est convaincant, et donnerait presque envie d'être prof !... 

Le livre suit un fil chronologique : après avoir vu Pennac élève, puis enseignant, le voici écrivain. Se mêlent alors aux pensées sur l'enseignement des remarques sur l'écriture ou le langage . Dont celle-ci : 

"Le comble étant que, dans les classes de banlieue où les professeurs m'invitent, une des toutes premières questions que me posent les élèves regarde la crudité de mon langage. [...] Le mot, à leurs yeux, ne devient vraiment gros que lorsqu'il est écrit."

Très vrai : j'en ai moi-même fait l'expérience en faisant lire Antoine Dole, A copier cent fois. Intéressant rapport au langage des adolescents, rapport au livre également. 

Bref, j'aurais eu tort de me priver de cette lecture. Bien loin de la démagogie que j'appréhendais, j'ai découvert une réflexion riche, nuancée, un propos très pédagogue, et beaucoup de grain à moudre pour mon propre cheminement intérieur. "Chagrin d'école", mais plaisir de lire ! 

 

Neo-défi lecture 2016 : Un livre possédé depuis plus d'un an et pas encore lu. 

12 avril 2016

Le petit barbare, Renato Moriconi

P1020987

 

Attention, coup de coeur !

Que se cache-t-il derrière cette couverture au format décalé d'un jaune éclatant ? Côté face, une illustration épurée. Côté  pile, cette unique phrase : "Fièrement juché sur son destrier, le petit barbare affronte de grands dangers..."

A l'intérieur, pas de texte. Des aquarelles sur fond blanc, qui donnent l'impression que le petit barbare de la couverture a été copié collé sur toutes les pages. Face aux épreuves qui se succèdent,  il reste imperturbable, sans qu'un seul trait de son visage ne bouge.

P1020988

C'est dans ces épreuves qu'il faut retrouver le registre épique de la phrase présente en quatrième de couverture. Vous le voyez bien dans l'illustration ci-dessus, Renato Moriconi a choisi d'ancrer son personnage dans un univers qui rappelle les héros et les monstres de l'Antiquité. Un peu d'Odyssée, un peu de Métamorphoses... et beaucoup de plaisir à partager entre les plus petits et les plus grands. A ce titre, malgré l'absence de texte, on peut vraiment parler d'un album littéraire.

Au petit lecteur - ou à ses grands conteurs - d'imaginer les aventures du héros muet, avec un invariant : évidemment, il gagne tout le temps.

Et puis, et puis, à la fin... Une surprise attend le personnage et ses lecteurs ! L'album prend toute sa saveur, et, comme tous les ouvrages "à chute", on n'a qu'une envie : recommencer la lecture depuis le début, tout content d'avoir la solution de l'énigme !

De l'art, de la littérature, du mystère... Une pépite à mettre d'urgence dans vos bibliothèques !

Auteur et illustrateur : Renato Moriconi
Editions Didier Jeunesse

Neo-défi lecture 2016 : Un livre sans mots 

11 avril 2016

Les découvertes de la semaine #2

Children at school   Afficher l'image d'origineAfficher l'image d'origine

 

Les initiatives des bibliothèques, le monde du numérique :

Eh bien, justement, cette fois-ci, c'est d'une bibliothèque sans numérique qu'on parle : à l'heure où le recours au numérique entend lutter contre l'ennui et favoriser les apprentissages, des bibliothécaires parisiens préconisent au contraire un accès à la culture sans technologie. ActuaLitté revient sur ces expériences sans écrans, de la pédagogie Steiner aux enfants des dirigeants de la Silicon Valley.

 

Les informations étonnantes :

Ne frustrez jamais un fan d'Harry Potter, quel que soit son âge : c'est ce qu'a appris la bibliothèque de Perth (en Australie) à ses dépens. Voulant présenter les lieux au public "jeune adulte", de 12 à 18 ans, en utilisant la saga du sorcier comme appât, les bibliothécaires ont récolté la colère des adultes qui se sont sentis mis à l'écart de l'événement et ont réclamé des animations ouvertes à tout public. L'occasion de faire fonctionner à plein le bouton "Triste" sur Facebook... Et de rappeler que quand on parle de culture pour tous... c'est vraiment pour tous !

 

Du livre au film :

En même temps qu'il sort son nouveau roman, Le mystère Harry Pick (Harry semble être devenu Le prénom best-seller de la littérature en ce moment, voir Harry Quebert chez Joël Dicker), David Foenkinos rédige actuellement le scénario de Charlotte qui sera adapté au cinéma par Olivier Dahan (Les seigneurs). Charlotte, c'était le portrait de cette jeune femme peintre, enceinte, morte à Auschwitz, dont je vous parlais ici. Certains critiques regrettaient que Foenkinos ne dise "rien", ou pas grand-chose, de l'oeuvre de Charlotte Salomon : le film saura-t-il davantage la mettre en valeur ?

 

Crédits photo : Lucélia Ribeiro / CC BY-SA 2.0 -  Wikimedia  - Perth Happening

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Le royaume de Kensuké

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