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La petite Mu qui plume
amitie
8 juin 2013

Le banc

Découverte littérature jeunesse 2012-2013

Challenge Petit Bac 2013 : 1ère grille! : un objet dans la catégorie littérature jeunesse

Tout d'abord, il m'a fallu insérer cette image ici pour me rendre compte du jeu sur les baguettes et le nuage. Il faut dire que j'ai acheté le livre il y a deux jours seulement et que je l'ai déjà fini... je n'ai pas pris beaucoup de temps pour regarder la couverture. 

Je me suis dirigée vers ce livre en pensant (espérant, plutôt) trouver un "second A copier 100 fois",  c'est-à-dire un autre roman à la fois court et simple sur une thématique liée à la discrimination, pour mes élèves qui ont aimé le roman d'Antoine Dole et qui voudraient en découvrir un autre. Soyons francs, je n'ai pas retrouvé la même force que chez Antoine Dole. Mais soyons francs une deuxième fois, c'est peut-être tout simplement que je me sentais plus éloignée du thème. Ou que je mettais la barre trop haute. 

En fait, ce roman répond parfaitement aux critères que j'ai posés plus haut. Il est court (grande qualité pour mes élèves) et bien écrit (grande qualité pour moi), avec une écriture simple et fluide, celle d'un adolescent qui énonce clairement les faits et les émotions engendrées. Il dit les choses comme elles sont ; à moi, il me manque un peu plus de subtilité, d'écriture entre les lignes, mais ce n'est qu'une exigence personnelle. Sans doute que bien d'autres lecteurs ont besoin de clarté et d'une histoire qui se déroule sous leurs yeux. Enfin, en une centaine de pages, c'est de nombreux thèmes essentiels qui sont abordés. Tout d'abord la question du racisme et de l'exclusion, puisque tout part d'inscriptions griffonnées sur le banc où Alex, le narrateur d'origine taïwanaise mange tous les midis : "Alex tronche de nem", "Alex bol de riz". Des inscriptions ni très sympathiques, ni très malines - surtout que, comme le dit Alex, les nems, c'est plutôt le Vietnam. Le narrateur et, à travers lui, Sandrine Kao, l'auteure, qui partage les origines de son personnage, sait bien montrer à quel point le racisme peut être bête, tant il ignore des principes culturels qui paraîtraient pourtant évidents de l'autre côté du continent. Mais il n'est pas question que de xénophobie dans ce récit : on parle aussi d'amitié, d'intégration dans un groupe, et, du coup, d'exclusion. Des problèmes qui ne touchent pas seulement les ados d'origine étrangère. Enfin, c'est aussi un livre sur la relation d'un enfant à ses parents séparés, au père absent, à la mère présente, aimante, "cuisinante", à cette notion de famille qui évolue au fil du temps et qu'il faut accepter.

On retrouve donc bien les mêmes thèmes que dans A copier 100 fois, mais traités différemment. Chez Antoine Dole, l'histoire est plus resserrée, il y a moins de personnages, pas de rebondissements hormis la fin. Dans Le banc, Sandrine Kao a voulu saisir une période plus dense de cette vie d'adolescent déraciné, brasser plus d'interrogations. Et elle y est bien arrivée. 

NB : J'aime beaucoup la manière dont elle présente elle-même son roman sur son site

"Et ce que la quatrième de couverture ne dit pas, c'est que dans ce petit roman, vous apprendrez aussi :
- à réaliser de savoureux raviolis chinois,
- à décaper facilement la vieille peinture d'un banc,
- à moucher l'insupportable commère du quartier."

Je vous invite d'ailleurs à visiter son site sur lequel on trouve de très jolies choses, car Sandrine Kao est aussi illustratrice. Et ça me donne bien envie d'aller voir du côté de ses albums, tiens ! 

 

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Le royaume de Kensuké

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