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La petite Mu qui plume
science-fiction
26 janvier 2012

Uglies

Mais comment en viens-je, en ce moment, à lire des romans dont la couverture me déplaît tellement ?... Petite explication pour cet ouvrage-là.

Depuis ma découverte de Jenna Fox, je suis à la recherche de bons romans d'anticipation pour ados, du genre que je pourrais placer dans une liste de lectures à donner à mes 4e au dernier trimestre. Mes critères sont assez simples, et pourtant exigeants : un roman d'anticipation (voire de SF, pas forcément dans le futur) qui critique un aspect de notre société actuelle, et qui soit bien écrit. Le roman de Mary E. Pearson m'avait particulièrement plu pour son style elliptique, incisif, avec un vocabulaire bien choisi. 

Je commence à connaître par coeur le rayon jeunesse de la Fnac de la gare Part-Dieu. Je tombe sur une tranche trop tapageuse à mon goût, mais le titre m'interpelle : Uglies. A côté, il y a aussi un Pretties, puis un Specials, et d'autres.  Je regarde la couverture, et cette phrase d'accroche semble me tirer par le bras : "Dans le monde de l'extrême beauté, les gens normaux sont en danger". 

Que dit la quatrième de couverture ? Nous sommes dans un monde où tous les adolescents atteignant leur seize ans subissent une opération qui les rend parfaitement beaux, selon des critères soigneusement étudiés par les gens hauts placés dans cette société futurise. Ils deviennent des Pretties. Les autres, les "moches", tel est le mot utilisé dans la traduction, sont les fameux Uglies. Ce thème n'est pas courant dans la littérature de science-fiction : je décide de tenter le coup. 

J'ai du mal à rentrer dans le récit, avec un long début, plutôt laborieux, sorte de prétexte pour nous présenter toutes les particularités du monde dans lequel vit Tally, l'héroïne. Mais c'est le principe de tout roman de SF, ou presque : il faut bien nous présenter l'univers du récit. Ce n'est que quand l'histoire commence vraiment, lorsque Tally rencontre des rebelles (c'est-à-dire des personnes qui ont refusé l'Opération, préférant rester des "moches"), que je me laisse emporter. 

J'ai aimé l'histoire à partir de ce moment-là, ainsi que la complexité des personnages, dont on ne se doute pas au début. Les forts apparaissent finalement assez superficiels et peu résistants, alors que Tally, qui paraît être une ado banale et sans grande personnalité, prend de l'épaisseur au fil des pages. J'ai aimé le dilemme qui règne du début à la fin de ce roman : accepter l'Opération ou refuser d'entrer dans le monde des Pretties ? Et quelles véritables raisons peuvent bien motiver cette décision ? Car la fin nous réserve une surprise : la décision prise ne sera pas vraiment celle que l'on croit. 

Ce roman m'a donné envie de lire la suite, ou plutôt devrais-je dire les suites. Il reste cependant quelques défauts : un style peu convaincant (avec des essais de métaphores poétiques qui tombent plus ou moins à plat, un manque de liaison entre certaines phrases qui rend parfois leur logique difficile à suivre), une volonté de trop en faire (la critique se fait un peu fourre-tout : critique de la pollution, du gaspillage, de l'anorexie...). Une bonne lecture, mais qui ne méritera pas de figurer dans ma liste "scolaire". 

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19 janvier 2012

Jenna Fox, pour toujours

 

Très bonne surprise en littérature jeunesse. J'ai fait la découverte à la fois d'un roman et d'une collection de chez Gallimard Jeunesse, "Pôle fiction", qui me paraît prometteuse (mis à part, peut-être, pour le graphisme des couvertures qui, pour moi, sont un peu tape-à-l'oeil)

Le titre m’a accroché : non qu’il soit particulièrement réussi (je le trouve même franchement banal et mièvre), mais, je ne sais pas pourquoi, je pensais connaître ce nom, « Jenna Fox ». J’étais persuadée qu’il s’agissait de l’un de ces romans à la mode racontant les déboires sentimentaux d’une adolescente d’aujourd’hui. Que nenni : la quatrième de couverture m’annonce un roman d’anticipation au suspense haletant. Hop, je prends, on verra bien ce que ça donne.

« Haletant », je crois que c’est le moins qu’on puisse dire : je n’ai pas pu lâcher le livre de toute la journée. C’est la première grande force de ce roman. Sans dévoiler trop de choses, il s’agit de l’histoire d’une adolescente de quatorze ans, Jenna, qui se réveille amnésique après un an de coma. Très vite, elle a la désagréable impression que ses parents lui cachent quelque chose à propos de son identité. Le roman distille à un rythme étudié les révélations nécessaires à Jenna – et au lecteur – pour reconstituer cette identité.

Le thème qui sous-tend ce roman d’anticipation est celui des dérives de la science et, plus précisément, de la génétique. Nous sommes dans un monde qui ressemble beaucoup au nôtre – pas de robots, pas de voitures qui volent ni quoi que ce soit de ce genre – mais dans lequel scientifiques comme médecins ont franchi quelques limites irrémédiables : la prolifération des OGM a entraîné la disparition de certaines espèces, des antibiotiques sont devenus inefficaces au point de provoquer de gigantesques épidémies mortelles, et la greffe d’organes a augmenté à une vitesse effrénée. Au point qu’un comité a dû se créer pour contrôler toutes ces inventions à la fois géniales et dangereuses. Ce thème est traité de deux manières : il est mis en abyme à travers plusieurs personnages qui défendent le retour à une préservation de l’humain et des êtres vivants « naturels », mais il est aussi diffus dans l’histoire de Jenna, ce que le lecteur découvre peu à peu. 

Je n’en dis pas plus, et je ne peux que recommander vivement ce livre à des lecteurs adolescents un peu mûrs (non que le livre soit difficile à lire, mais une certaine maturité est sans doute nécessaire pour en percevoir les enjeux jusqu'au bout) et à tout adulte qui veut lire un bon roman d'anticipation sans être rebuté par l'étiquette "littérature jeunesse". 

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Le royaume de Kensuké

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