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La petite Mu qui plume
10 juillet 2012

Simple

      Bon, après cinq mois déjà passés dans ma nouvelle ville, je me suis enfin décidée à pousser la porte (ah non, c'est une porte automatique, raté) de la belle et grande médiathèque. En cinq minutes (bon... disons plutôt dix, mais ça reste correct !), ma carte de lectrice est prête. La gentille bibliothécaire m'explique le fonctionnement de la carte, me montre les différents rayons, "alors, là, ce sont les romans policiers, ici, les romans en gros caractères, au fond vous avez les documentaires, attention, deux seulement à chaque fois, ah, on a aussi des partitions si ça vous intéresse..." Heu, sinon, le rayon jeunesse, il est où ? Ah oui, parce que, vous ne savez peut-être pas, mais du haut de mes vingt-cinq printemps, je lis toujours des livres pour les petits... Me sentant obligée de me justifier, je précise que je suis prof. Ouf, l'honneur est sauf ^^. J'apprends donc que le rayon jeunesse est en haut (ils font du sport, les petits, chez nous). 

   Arrivée en haut, je prends immédiatement la direction des romans, lettre M. Pourquoi M ? Parce qu'à M, il y a Morpugo, Mourlevat, Morgenstern, Moka... Pêle-mêle, un résumé de mes amours enfantines, adolescentes, et adultes aussi, du coup. 
    Et puis, surtout, surtout, à M, il y a Murail. Marie-Aude de son prénom (car il y a aussi Lorris, son frère, mais je connais moins.) Mon auteur jeunesse préférée, et de loin. (Comme déjà dit dans un autre post, je suis loin d'être la seule, c'est une auteur très plébiscitée, pour ceux qui n'y connaîtraient rien en littérature jeunesse). 
    Le dernier roman que j'avais lu d'elle était Oh, boy ! qui restera l'un des livres les plus marquants de mon histoire de lectrice. J'ai commencé à combler mes lacunes cette année avec Le tueur à la cravate (voir la critique sur ce blog, mois de janvier). Mais Marie-Aude étant une machine à écrire, mes lacunes sont encore bien grandes. Après avoir hésité, je me décide à emprunter Simple, dont j'avais entendu parler, en bien. 

    Eh bien... wouahou. Non seulement c'est un livre excellent, mais je l'ai trouvé en outre parfaitement adapté à mes attentes de lectrice adulte. Si le sujet, les personnages, la construction, rappellent ceux de Oh, boy !, j'ai senti une sorte de maturité dans l'écriture, dans l'histoire, et je n'ai pas eu l'impression de lire un "roman pour ados", comme c'est tout de même le cas dans la majorité des ouvrages que j'ai découverts dernièrement. 
   Peut-être tout simplement parce que les personnages sont plus vieux : le narrateur a dix-sept ans (presque dix-huit), mais l'obligation qu'il a de s'occuper de son frère déficient mental (non, "i-di-ot" !) le fait paraître plus vieux que son âge. D'ailleurs, ses activités et préoccupations ne sont pas très différentes de ses colocataires, étudiants d'une vingtaine d'années. 
    Tout ce petit monde est extrêmement attachant, les personnalités sont pleines de nuance, comme toujours dans les romans de Murail. L'histoire est banale et pleine de gravité tout à la fois. Et l'humour ravageur fait toujours effet sur moi : j'ai vraiment éclaté de rire à certaines pages. Ce que Murail a surtout, par rapport à d'autres auteurs, c'est un art du dialogue, très percutant. Rien de spécialement réaliste dans ces paroles échangées du tac au tac (les personnages ne sont jamais à court de réparties), mais ça fonctionne très, très bien. 

     Ce fut donc une lecture jouissive, dont je suis sortie rayonnante, même si tout n'est pas rose dans l'histoire qui nous est racontée. Des romans comme ça, je voudrais en lire tous les jours. Assurément un grand livre dans l'oeuvre d'une grande écrivaine. 

 

 

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Commentaires
L
Oui ! Je le savais !
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A
Et dans la famille Murail je demande l'autre soeur ... Elivre Murail que tu connais sous le nom de Moka !
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Le royaume de Kensuké

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