Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La petite Mu qui plume
27 décembre 2011

Le rêveur

Pour une fois, en guise de morceau choisi, voici un extrait de l'interview de Ian McEwan, en fin d'ouvrage (ces pages que j'aimais tellement lire à la fin des Folio ou des Lecture Junior quand j'étais petite, moi qui me targuais de devenir écrivain...). Plus précisément, sa réponse à la question : "Quel conseil donneriez-vous à un écrivain débutant ?"

"Je conseillerais à un écrivain en herbe de tenir un carnet et d'y noter chaque jour quelque chose. Deux sortes de choses : ce qui lui est arrivé dans la réalité, et aussi ce qui s'est passé dans ses rêveries, dans son monde imaginaire."

Associez ces deux mondes, celui du rêve et celui de la réalité, et vous obtiendrez les sept histoires qui composent ce premier et unique (pour l'instant) récit jeunesse de l'un de mes auteurs fétiches du moment. Peter Fortune est un garçon très imaginatif à qui son esprit rêveur en fait voir de toutes les couleurs : Peter se retrouve tour à tour attaqué par la Vilaine Poupée et sa cohorte de consoeurs, transporté dans la peau d'un vieux chat en mal de réputation ou d'un bébé Cadum, contraint d'élaborer des stratégies pour capturer un mystérieux cambrioleur... 

Cette lecture est en fait une relecture. Et, comme par magie, certaines phrases, certains passages entiers se reformaient dans ma tête avant même que mes yeux se posent dessus : ces histoires sont en fait restées bien gravées dans ma mémoire, jusque dans les détails. Preuve du pouvoir captivant de ce petit livre sans prétention autre que de faire voyager un court moment (une centaine de pages) des jeunes lecteurs en quête de fantaisie et d'étrangeté. 

A la fin du livre, Gallimard Jeunesse propose deux autres titres en Folio Junior : Le chat qui parlait malgré lui, de Claude Roy (lu quand j'étais petite mais dont je ne garde qu'un souvenir très, très flou), et J'étais un rat ! de Philip Pullman, que j'aimerais découvrir. Deux futures (re)lectures, donc, qui pourront, en outre, m'être utiles dans le cadre d'un cours sur les métamorphoses... (foutue déformation professionnelle qui fait passer la prof avant la lectrice parfois...)

 

Publicité
Publicité
27 décembre 2011

La maison qui s'envole

"Il y a des maisons qui ont toujours l'air de vouloir s'envoler. On les a posées là, un peu de travers, au coin de la route, avec leurs fenêtres et leurs portes, et leur petite cheminée qui souffle de toutes ses forces une fumée de toutes les couleurs, grise, bleue, blanche."

Un petit livre plein de merveilles qui se croque en une bouchée. Je ne connaissais de Claude Roy que ses poèmes : sa plume est tout aussi bariolée dans ce récit. Beaucoup de fantaisie, quelques pointes d'humour, et voici une maison qui décolle et nous emmène en voyage avec elle. Les dessins de Georges Lemoine sont également très réussis, tout en simplicité.

En tant qu'enseignante de français, j'ai aussi trouvé ce récit extrêmement pédagogique, avec une foule d'extraits exploitables en classe, surtout en 6e : hop, une page pour illustrer un cours sur les épithètes, hop, une autre sur les récits enchâssés, youp là, quelques passages à donner en dictée par-ci par-là... 

J'ai découvert là un grand livre dont je ne soupçonnais même pas l'existence ! 

 

9 décembre 2011

Le tueur à la cravate

kikou tu devrè lir se bouk1 sa dechir é en + sa parl 1 pe 2 ns genr d ados ki von sur internet lol mdrrr biz jt<3

("Dis donc, elle nous ferait pas une petite overdose de collégiens, la rédac' du blog, là ?...")

Petit tour au rayon jeunesse de la librairie Lucioles, hier. J'y ai ramassé quelques trouvailles : La maison qui s'envole, de Claude Roy (numéro 1 de la collection Folio Junior, pas n'importe quoi !), en clin d'oeil à mes élèves qui lisent Le Magicien d'Oz (j'explique : il y a aussi une maison qui s'envole au début du Magicien), Robin des bois de ce Micheal Morpugo dont j'ai tellement aimé Le roi Arthur quand j'étais petite, et enfin, notre sujet d'aujourd'hui : un tout récent de Marie-Aude Murail, l'auteur-phare de mon adolescence (et de beaucoup d'autres... je ne suis pas très originale sur ce coup-là). 

J'ai commencé non pas par le roman, mais par le "journal de bord" inséré à la fin, intitulé Comment naît un roman (ou pas). Réellement passionnant. Plus stimulant pour l'esprit que n'importe quelle lecture universitaire que j'ai pu faire pour mes études. Et qui rend légèrement jalouse aussi : moi aussi, je veux avoir la vie d'une écrivain ! Passer mes journées à lire et à écrire, quelques conférences de presse de temps en temps... le pied ! 

J'ai dû interrompre ma lecture de ce journal quand j'ai commencé à y lire trop d'informations sur l'histoire du roman. J'ai donc attaqué cette histoire pour la finir très très rapidement. Un vrai thriller pour jeunesse. C'est-à-dire que les ficelles les plus techniques du polar (entrelacement des points de vue, fausses pistes, etc...) sont utilisées sur une histoire à la fois moderne et éternelle. Un assassinat sordide, étranglement au bord d'une rivière : on en trouve à toutes les époques. Meurtrier démasqué grâce à des SMS, impressions d'e-mails, visites sur des sites de retrouvailles, etc... Ok, là, on est dans notre bon vieux XXIe siècle. 
Et il n'y a rien de cliché, aucun de ces défauts qu'on trouve parfois quand un écrivain (adulte) entre maladroitement, avec ses gros sabots, dans l'univers ultra-codé des adolescents. Marie-Aude Murail réussit ce tour de force de paraître à la fois très à l'aise dans cet univers, tout en maintenant la distance nécessaire pour que tout lecteur (y compris un adulte ou un ado en rupture avec l'ère de l'électronique, pourquoi pas, tout peut arriver!) s'y retrouve.
En prime, une vraie bonne histoire, du suspense, de quoi passer un très bon moment, comme toujours avec cette écrivain. 

A lire ! 

 

28 octobre 2011

Les contes de Beedle le Barde

 

Je triche un peu, ce n'est pas le dernier livre que j'ai lu (pour information, je suis au milieu du premier tome des Chroniques de San Francisco et je stagne parce que je suis un peu déçue pour le moment, par rapport à ce qu'on m'avait dit...) Mais j'avais omis  de plumer cette lecture, je ne fais donc que réparer un oubli. Et puis, maintenant que le nombre de lecteurs augmente, il faut que ce blog montre une certaine activité. 

Je suis une bonne cliente pour tout ce qui est "histoires dérivées" : quand j'accroche à un univers, je suis ravie de pouvoir y prolonger mon séjour, même si la série à proprement parler est terminée. Je suis d'ailleurs loin d'être la seule dans ce cas, je pense. Toujours est-il que je savais depuis un moment que J.K.Rowling avait sorti de nouvelles publications depuis le tome 7 (peut-être même avant ce tome-là, je ne sais plus), mais je ne les avais jamais vraiment croisées. C'est en passant par le rayon Folio Junior pour y chercher L'Odyssée (rien à voir) que je suis tombée sur ces trois petits volumes : L'histoire du Quidditch à travers les âges, Les animaux fantastiques et, donc, Les contes de Beedle le Barde

Ce dernier volume est composé de cinq contes plutôt courts, à la manière d'un Perrault, d'un Grimm ou d'un Andersen (je révise mes classiques, je suis en pleine séquence sur le conte avec mes 6e...). Après chaque conte, on trouve un commentaire de ce cher et regretté Albus Dumbledore, façon essayiste, qui propose un éclairage supplémentaire sur le conte, une mise en lumière de son aspect symbolique, une histoire de sa réception dans le monde des sorciers à travers les âges... 
Je dois dire que, en bonne ex-étudiante de lettres, habituée à ce genre de commentaires en fin d'ouvrage, ce sont presque les pages que j'ai préférées dans l'ouvrage... Les contes sont sympathiques, sans réelle originalité toutefois ; c'est avec les commentaires finaux qu'ils deviennent vraiment intéressants (comme beaucoup de contes, en fait).
J'ai aussi aimé cette remarque initiale de Dumbledore-Rowling (
oui, je suis accro, mais je sais quand même que ce n'est pas Dumbledore lui-même qui a écrit, hein. De toute façon, il n'aurait pas pu, il est mort. Hein. Faut pas me la faire, à moi.) dans l'introduction de l'ouvrage : ces contes ressemblent à "nos" contes de Moldus (ndlR : un Moldu est un non-sorcier, un être comme vous et moi... je suppose), à la différence près que les héros sont des sorciers. Et donc, la sorcellerie n'est plus seulement réduite au rôle d'adjuvante ou d'opposante (ndlR pour ceux qui ne seraient pas familiers de ce jargon : adjuvant = qui vient en aide au héros / opposant = qui s'oppose au héros, aha, vous ne vous en doutiez pas). Par conséquent, si le héros est un sorcier, mais qu'il a quand même un problème à résoudre, ce qui est le principe de tout conte merveilleux, cela veut donc dire que la sorcellerie ne fait pas tout. Il y a des formes de magie qui sont impuissantes à apporter une solution à celui qui les possède. Pour résoudre son problème, le héros a besoin d'autre chose : une rencontre, du courage, de l'intelligence... Bien sûr, ces qualités sont aussi présentes dans nos contes traditionnels. Mais l'intervention quasi rituelle de la méchante sorcière ou de la gentille fée qui trouve toujours une solution rend les choses assez différentes. L'idée présentée par J.K.Rowling, si elle n'a rien d'exceptionnel en soi, est quand même plutôt intéressante... J'ai ainsi beaucoup aimé "La Fontaine de la bonne fortune" : sans vous dévoiler la fin, je vous dirai juste que la magie n'y fait pas le bonheur... A méditer. 

Un commentaire suivra sur les deux autres ouvrages, que je n'ai fait que feuilleter pour le moment. 

 

25 octobre 2011

Tobie Lolness : La vie suspendue et Les yeux d'Elisha

        

Et voilà, comme je suis très obéissante, sitôt entendu ce conseil d'une élève de 4e ("Madame, vous connaissez Tobie Lolness ? C'est trop bien !"), je me suis achetée le premier tome. Et sitôt terminé ce tome 1, je me suis achetée le tome 2. Et sitôt terminé ce tome 2... ah non, zut, c'est fini, pas de tome 3.

L'objectif a été parfaitement atteint avec ce roman en diptyque (d'ailleurs, ce n'est qu'en copiant-collant les deux couvertures côte à côte que je me suis rendue compte de la symétrie entre les deux... les deux personnages qui accourrent l'un vers l'autre... les saisons les séparent mais ils se retrouveront quand même... que c'est beau !!) : plonger le lecteur dans un univers qu'il n'a pas envie de quitter si vite. 
Comme toute "saga" (je ne sais pas si l'on peut parler de saga quand il n'y a que deux volumes), il y a beaucoup de personnages, avec des noms qui se ressemblent (Maï, Maïa, Ilaïa...), j'ai parfois été tentée de prendre une feuille et un stylo et de refaire l'arbre généalogique pour m'y retrouver... Peut-être d'ailleurs une volonté de l'auteur, un clin d'oeil à ce personnage principal, si l'on peut dire : l'arbre, le grand chêne, l'équivalent, pour ces êtres minuscules, de notre planète Terre. Enfin, si les ados arrivent à s'y retrouver, il n'y a pas de raison que je m'y perde, hein ? Alors on s'accroche un peu et on continue. 
C'est beau, c'est plein de rebondissements, il y a des secrets à découvrir, des personnages à deux visages... Ca fait pleurer à la fin, mais sourire en même temps. C'est aussi rempli de belles trouvailles stylistiques, des images plutôt bien vues. Quelques traits d'humour aussi. Une vraie bonne lecture, que j'aurais bien continuée si j'avais pu.
Et, pour finir, cette question qui me turlupine, et pour laquelle j'en appelle à des avis extérieurs : référence à Aragon ou  non ? Le deuxième tome s'appelle Les yeux d'Elisha, et j'ai croisé, à un moment, l'expression "il était fou d'Elisha"... Peut-être pas suffisant, comme preuves, mais quand même. Qu'en dites-vous ?

Publicité
Publicité
25 octobre 2011

Signé Romain

Je fais un petit retour en arrière pour ce roman jeunesse que j'ai lu au mois de septembre.
Contexte : j'étais en train de préparer ma liste de lecture cursive sur l'épistolaire (NdlR : pour les non-initiés, une "lecture cursive", dans le jargon de l'Education Nationale, c'est une lecture que les élèves font chez eux, généralement évaluée par une fiche de lecture ; "l'épistolaire"... non, quand même, je ne vous ferai pas l'affront de vous expliquer ce que c'est) pour ma classe de 4e.
Plus précisément, j'étais en train de fureter dans le rayon jeunesse de ma librairie préférée place Bellecour, à la recherche de quelques titres que je pourrais acheter et conserver dans ma salle, pour pouvoir, éventuellement les prêter à quelques élèves vraiment démunis... (et là, j'entends déjà mon homme râler : "Tu n'as pas à donner des sous pour tes élèves !!"). J'ai trouvé Kamo l'agence Babel, bien (au passage, plus de 5 euros je crois, ça fait mal au c*** pour un livre si court).
Et je suis tombée sur ce titre, Signé Romain. Hmm... ça sent l'épistolaire à plein nez, ça. Je ne connais pas du tout l'auteur, mais l'extrait proposé au dos a l'air sympa : je prends. En plus, c'est court. Je verrais bien si ça peut se rajouter à la liste que je donne aux élèves.

Après lecture, ce petit livre s'avère plus ardu que je ne le pensais. Il faut avoir une sacrée culture pour saisir les références qui parsèment l'histoire : en effet, Romain, grand adolescent (il est déjà à la fac), écrit à sa mère de qui il n'a jamais été séparé si longtemps, et ses lectures, souvent assez érudites (classiques italiens, notamment), s'entrecroisent avec ses mots à lui, parfois naïfs, parfois adultes. J'ai donc prévenu les élèves que, malgré sa courte longueur (si vous m'autorisez ce néologisme), ce roman était pour les bons, voire très bons lecteurs. Beaucoup d'implicite, qui plus est, dans les phrases elliptiques, dans les non-dits de l'histoire. Finalement, je ne saurais dire si j'ai aimé ou non : je suis quelque peu restée sur ma faim, jusqu'à la révélation finale que j'aurais préféré voir davantage exploitée.  

24 octobre 2011

Slam

"Donc, ce soir-là, j'évoluais dans la Cuvette, et il y avait Rabbit et.. Comme je l'ai dit, Rabbit est pas exactement un cerveau, mais n'empêche. Voilà ce qu'il a dit.
"Yo, Sam", il a dit.
Je vous ai informés que mon nom était Sam ? Bon, maintenant, vous savez.
"Ouais ?
- Comment ça va, mec ?
- Ca va.
- Bon. Eh, Sam. Je sais ce que je voulais te demander. Tu connais ta mère ?"
Vous voyez ce que je voulais dire, rapport au côté un peu con de Rabbit ? Oui, je lui ai répondu. Oui, je connaissais ma mère." 

[Je classe ce roman en littérature jeunesse, ce qui a été le choix de certains éditeurs ; pas pour 10/18, cependant, qui le publie au milieu de romans "adultes". Et c'est vrai que la limite est mince.]

A préciser d'entrée : ce n'est pas un roman sur les gens qui font comme de la poésie à l'oral, sauf que ce n'est pas tout à fait de la poésie, et puis normalement y'a pas de musique même si Grand Corps Malade il en met souvent. Ce n'est pas non plus un roman sur les gens qui sautent sur d'autres gens en concert (même si là, il y a déjà plus de rapport).  Un "slam", ici, c'est une figure ratée en skate-board, une grosse gamelle. Et si Sam, le héros, assure pas mal en skate, dans la vie, les slams se suivent et se ressemblent parfois. Le pire slam de sa vie : avoir mis enceinte sa copine alors qu'ils sont encore tous deux lycéens. 
A priori, le style, très oral, relâché - celui d'un adolescent, mais d'un adolescent mis en mots par un écrivain, tout de même, ce qui fait toute la différence... je suis assez bien placée pour le savoir - n'aurait pas dû me plaire ; plus exactement, ce n'est pas de ce style-là que j'avais envie à ce moment-là. Mais, je dois l'avouer, j'ai été très vite happée par l'histoire, qui n'a pourtant rien d'exceptionnel, mais qui contient juste ce qu'il faut de rebondissements (notamment les sauts dans le futur) pour que le lecteur n'ait jamais le temps de s'ennuyer. Et puis j'ai franchement ri à certains passages. N'ayant pas lu d'autres romans de cet auteur, je ne pourrais pas dire si je trouve ce "roman pour ados" moins bon que les autres de Hornby (comme tendent à le dire les critiques que j'ai pu lire ici et là), mais il reste que je me suis vraiment attachée aux personnages, que j'ai lu leur histoire avec plaisir, et que je tendrais volontiers ce roman à mes (grands) élèves et à mes (éventuels) enfants. 

 

7 octobre 2011

La petite Mu

 

"Elle n'était jamais pressée, son temps était infini, indéfini, jalonné seulement par les rares lumières précaires qui s'allument à l'approche de la mer". 

Papa Moumine et la mer, Tove Jansson

 

Chez les Moumines, je demande la petite Mu : celle qui reste à part, qui a l'air plus rusée que les autres, celle dont le nom signifie "la plus petite des plus petites". Je demande aussi mon premier Tove Jansson : Papa Moumine et la mer. Voici ce que j'en ai pensé à l'époque (en 2007 ou 2008) : 

"Un achat qui devait n'être qu'un clin d'oeil à ce surnom, Moumine, dont je ne connaissais que vaguement l'origine. Et, finalement, une lecture plus qu'agréable ; réellement prenante. Une atmosphère qui nous trempe jusqu'aux os, des personnages aussi attachants que mystérieux, un semblant de suspense qui fait qu'on se prend au jeu, et pour finir une écriture pleine de charme.

Un conte de fées pour petits et grands rêveurs".

Voilà les quelques mots que la petite Mu (moi, quoi) a plumé à l'époque sur ce très beau récit. Je ne saurais vraiment dire à partir de quel âge il pourra être véritablement apprécié : les plus petits goûteront sans doute les personnages, les dialogues, et les plus grands goûteront les mots, les images, la magie. 

Rien que pour vous, et parce que ce blog, c'est aussi ça, je vous offre quelques autres morceaux, de ceux que j'ai aimés : 

"- Elle est vivante, pensa le papa. Mon île est aussi vivante que les arbres et la mer. Tout est vivant.

Il se releva lentement.

Un petit sapin arrivait en se traînant dans la bruyère comme un tapis ondulant et vert. Le papa s'écarta pour le laisser passer et resta un moment immobile en frissonnant. Il imaginait son île, folle de frayeur, recroquevillée au fond de la mer."

"Le papa effaça toute spéculation pour se laisser envahir par la vie depuis les pattes jusqu'au bout de ses oreilles."

"Quand, enfin, son coeur lui parut aussi gros que possible, il jeta un coup d'oeil furtif dans la boule pour se faire consoler."

 

Sur ces mots, je vous souhaite la bienvenue sur le fil des lectures de la petite Mu qui plume. 

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Publicité
Lecture en cours

 

Le royaume de Kensuké

Visiteurs
Depuis la création 97 540
Publicité