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La petite Mu qui plume

24 octobre 2012

Testament d'une race

Testament d'une race

Une chronique assez particulière aujourd'hui : un jeune auteur, blogueur par ailleurs (voir ici) m'a fait parvenir son tout premier roman, m'a demandé de le lire et d'en faire la critique ici même. 

Il s'agit d'un récit hors du temps, se déroulant dans une civilisation imaginaire, qui nous replonge instinctivement des siècles en arrière, même si aucune date ne nous est donnée. Il y est question d'une guerre entre deux peuples : à aucun moment le narrateur de cette histoire, Kuntara, ne nous explique les causes de cette guerre, pour la simple raison qu'il ne les connaît pas lui-même. D'ailleurs, personne ne comprend cette guerre. Chose qui m'a semblé déconcertante, mais qu'il faut bien accepter, en tant que lecteur, afin de pouvoir avancer. 

La première partie du roman est une sorte de long sommaire (pour employer des termes genettiens), en point de vue interne : les évènements se succèdent, combats, attaques, ripostes, stratégies, stratagèmes, le tout filtré par la conscience de Kuntara qui prend son rôle de chef militaire très au sérieux. Des mots mêmes de l'auteur, il vaut mieux aimer les récits de bataille, les précisions stratégiques, politiques et ethnographiques pour goûter cette partie-là du récit. 

Puis les évènements se font plus personnels. On sent enfin des liens se créer entre Kuntara et d'autres personnages : sa petite fille, une jeune femme nommée Parthéné, un nouvel ami, Synagore... Les récits de combat laissent une plus large place à l'expression des sentiments, à des faits plus anecdotiques mais qui nous en apprennent davantage sur le personnage principal que toutes les pages précédentes - de mon point de vue du moins. 

Je suis sortie de ma lecture assez sceptique. Certaines pages sont belles, quelque chose se passe entre l'auteur et le lecteur, sans nul doute. Mais je me suis plus souvent sentie perdue. Peut-être par méconnaissance de cet univers militaire largement mis en scène. Peut-être par manque d'informations claires et concrètes sur cette société imaginaire, son histoire, son avenir. Sans doute aussi du fait de cette longue première partie quasiment sans paroles rapportées - moi qui, au fil de mes lectures, ai fini par apprécier par-dessus tout ces écrivains qui ont le sens du dialogue, art quasi théâtral apportant, selon moi, beaucoup à l'intérêt d'un récit. 

Mais comme un avis n'a d'intérêt que s'il se confronte à d'autres, je ne peux que vous inciter à vous procurer cet ouvrage et à le lire. (Une autre critique, que je trouve très bien écrite, sur ce blog, Fattorius.)

Concrètement, pour acheter ce roman, ça se passe ici.

Et pour en lire gratuitement les trois premiers chapitres, c'est ici.

Bonne lecture ! 

 

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19 octobre 2012

La faute de Rose

Découverte littérature jeunesse 2012

Les éditions Thierry Magnier ont pour habitude de proposer de belles histoires à leurs jeunes - ou moins jeunes - lecteurs. Parmi ceux que j'ai lus : 

   

(Je suis sympa, j'ai même mis du Gudule... parce que je l'avais bien aimé étant ado) 

Cela dit, si l'histoire est souvent émouvante et intéressante, la qualité du style n'est pas toujours au rendez-vous. De fait, ce court roman, La faute de Rose, m'a laissée sur ma faim. L'alternance des chapitres, allers-retours du présent au passé, d'accord. Le black-out final qui réserve une "surprise" au lecteur, d'accord. Mais le tout est raconté dans un style tellement léger et naïf que l'on finit par ne plus accorder aux faits l'importance qu'ils mériteraient. La narratrice semble trop vive, ou trop vivante, en regard de la dureté des évènements qu'elle a subis. Le thème est intéressant : la condition féminine en Irlande dans les années 60 - époque que l'on devine mais qui n'est pas précisée dans le récit - , où le moindre faux pas est châtié à une hauteur qui semble inhumaine. Mais la tonalité générale du livre ne suit pas, et ôte de la force à un récit qui aurait pu être poignant. Le roman aurait gagné à être étoffé - en l'état, il fait à peine une petite centaine de pages. 

Le site des éditions Magnier précise : "Histoire inspirée de faits réels qui ont donné lieu au film The Magdalene sisters." Effectivement, film et livre reprennent la triste mais réelle histoire des "Couvents de la Madeleine", dans lesquels on envoyait des jeunes femmes violées, ou ayant donné naissance à un enfant hors mariage. Je me souviens que la bande-annonce du film, sorti il y a maintenant dix ans, m'avait plu. Affaire à suivre ! 

16 octobre 2012

Bye-Bye Barbary Lane

Souvenez-vous, ma lecture des Chroniques de SF s'était arrêtée au tome 5. Envie de passer à autre chose. Et puis j'ai repris, avec ce tome 6, qui m'a procuré l'agréable sensation de retrouver des amis. Finalement, il est bon d'arrêter une série, quand on sait qu'on peut la retrouver par la suite. 

Qui reste-t-il à Barbary Lane ? Mme Madrigal, qui vit sa vie, un peu délaissée par ses anciens locataires. Il faut dire que ceux-ci ont fort à faire de leur côté : Micheal avec sa séropositivité, Mary Ann avec ses désirs de grandeur - son ancien amant, Burke, devenu producteur à la télévision, va revenir vers elle avec une proposition alléchante - et Brian avec ses doutes bien légitimes face au comportement de son épouse. 

L'histoire en elle-même est prévisible. Aucune idée révolutionnaire n'est véhiculée, on se contente de soupirer d'aise ou de déception au gré des évènements, de ce qui arrive ou n'arrive pas aux personnages. On sent que l'auteur veut nous faire réfléchir aux conséquences que peut avoir la décision d'un départ. Sur ce thème-là, l'histoire de Mary Ann est plus convaincante que celle de Mme Madrigal, qui part rendre visite à sa fille, Mona, en Grèce. Ce départ-là, d'ailleurs, n'est pas totalement exploité, et reste en suspens : sans doute en entendrons-nous de nouveau parler dans le volume suivant. 

Car, c'est ça l'intérêt de découvrir une série tardivement, nous, lecteurs de 2012, on sait que les tomes 7 et 8 existent ! (et Wikipédia nous apprend qu'un tome 9 paraîtra en 2013) Une chose est sûre : je les lirai. 

11 octobre 2012

Le Moyen Age expliqué aux enfants / La société médiévale

  

Et pour finir sur mes lectures de septembre, deux petits ouvrages documentaires fort utiles pour raviver - et compléter - des connaissances imprécises, ou trop lointaines, de l'époque médiévale. 

Le premier, de cet éminent historien qu'est Le Goff, n'est pas à proprement parler destiné aux "enfants" : il s'adresse surtout, à mon humble avis, à des collégiens. Et je l'ai lu avec intérêt. Ce texte procède par série de questions/réponses : une question (assez pointue, parfois) posée par de jeunes adolescents sur un aspect en particulier du Moyen Âge, et une réponse, de longueur variable, faite par l'historien. Le tout est bien sûr organisé par thèmes généraux. On en apprend sur la religion, sur la guerre, sur les occupations des Français...

Le second, en collection Points Seuil histoire, est presque aussi accessible. J'ai trouvé qu'il rabâchait beaucoup, ce qui n'est finalement pas un si gros défaut quand on a besoin d'apprendre et, surtout, de retenir ! Les points abordés sont assez semblables à ceux de l'ouvrage de Le Goff. L'idée est de comprendre ce qui faisait agir, réagir, les Français du Moyen Âge. Pour exemple, cet ouvrage m'a beaucoup servi pour expliquer, dans ma toute première séance avec les cinquième, l'omniprésence de la mort dans la société médiévale, et la peur qu'avaient les chrétiens, non pas de cette mort, mais de l'Enfer. 

En bref, des lectures qui font assez efficacement le tour de la question, mais gagnent évidemment à être complétées par d'autres plus consistantes - à condition d'avoir le temps...

11 octobre 2012

Graal, tome 1 : Le chevalier sans nom

Et me revoici le nez dans mes lectures "scolaires/professionnelles". Ici, le but était de constituer une liste de bons romans de littérature jeunesse sur la légende arthurienne et les chevaliers de la Table Ronde. En tête venait naturellement Le roi Arthur, de Morpurgo, roman qui avait fait mes délices dans mon enfance et que je relis toujours avec autant de plaisir. Mais j'ai dû écumer les sites pédagogiques et autres fora pour pouvoir proposer d'autres titres à mes élèves de cinquième pour leur première lecture cursive (ndlr : lecture cursive = lecture personnelle, souvent évaluée par une fiche de lecture). 

Plusieurs sources me conseillaient cette série, Graal, par un écrivain français, Christian de Montella. Allons-y donc pour le premier tome, "Le chevalier sans nom". 

Bonne surprise : c'est non seulement un roman bien écrit, à la langue fluide mais sans facilités, mais c'est aussi une très bonne adaptation du Chevalier à la charrette de Chrétien de Troyes (qui n'est autre que l'histoire de Lancelot, désolée de briser le suspense). La composition du récit de Montella est très fidèle à celle de l'original médiéval, si j'en crois mes souvenirs. Les épisodes s'y retrouvent : la fameuse charrette infâmante pour les chevaliers - en effet, seuls les brigands voyagent sur des charrettes, exposés aux quolibets ou à la haine des villageois devant lesquels ils circulent - que Lancelot choisit néanmoins pour approcher au plus vite de sa dame, Guenièvre, l'épisode du pont de l'Epée, les dalles mortuaires portant les noms des chevaliers d'Arthur... 

Cet ouvrage remplit donc tout à fait son rôle : initier les jeunes lecteurs à la légende arthurienne, dans un récit qui ne procède qu'aux aménagements strictement nécessaires pour rendre l'histoire accessible aux adolescents. 

Et l'avantage, c'est que si on en re-veut, y'en re-n'a ! (trois autres tomes, et, je crois, une autre série appelée Graal noir)

 

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11 octobre 2012

Testament à l'anglaise

Lu en réalité avant La pluie..., ce roman de Coe un peu plus ancien m'a, une fois de plus, procuré beaucoup de plaisir, et a sensiblement empiété sur mes heures de sommeil ! 

En effet, les éléments du policier sont là, dans une grande fresque familiale qui donne envie de connaître les moindres détails des destins de tous les personnages. Les effets de mise en abyme sont nombreux : il est question de cinéma, de roman, de Cluedo, autant de possibilités pour Coe, ce narrateur génial, d'entremêler les différentes strates du récit, et de les démêler dans un final réjouissant, une sorte de Seven (le film) bourré d'humour noir. 

Inclassable, ce Coe. Comme avec McEwan, j'appréhende le moment difficile où je n'aurai plus rien de lui à me mettre sous la dent...

9 octobre 2012

Swing à Berlin

Découverte littérature jeunesse 2012

Ah, là, c'est autre chose ! (voir le message précédent)

Quelle belle découverte que ce roman inattendu ! Le style, en lui-même, n'a rien d'exceptionnel, mais sa grande fluidité et l'équilibre respecté entre des passages de récit, des dialogues et des descriptions laisse le champ libre à l'histoire, originale, que Christophe Lambert a choisi de nous raconter. 

Figurez-vous (je l'ignorais, pour ma part) qu'en 1942, Goebbels, pour remotiver les troupes, au sens propre comme figuré, a demandé la création d'orchestres de "jazz aryen". Pourquoi du jazz ? Parce que c'est une musique entraînante, dansante, et que les Allemands du XXe siècle ont envie d'écouter autre chose que les valses de leurs grands-parents. Oui, mais le jazz, c'est de la musique de nègres, de tziganes, bref, de dégénérés. Donc, Goebbels souhaite montrer à tous que de grands Allemands beaux et blonds peuvent, eux aussi, jouer du bon jazz. 

A partir de ce fait réel, Lambert invente l'histoire d'un vieux musicien à la retraite, à qui Goebbels demande de recruter un orchestre - en fait d'orchestre, il s'agira d'un quatuor, car notre musicien est exigeant et ne veut pas sacrifier la musique à n'importe quel caprice du Ministre. 

Au final, ce récit, très agréable à lire, raconte la vie de ces individus, qui n'ont que peu de rapport les uns avec les autres, mais sont contraints d'apprendre à vivre - et à jouer - ensemble, tout en plongeant le lecteur dans cette période très particulière pour les Allemands. Bien sûr, on y parle de la guerre, du nazisme, et de la résistance. Sur cette dernière idée, le final des musiciens, qui est aussi celui du roman, est très bien trouvé, et très émouvant. 

Ce roman pourrait être proposé en diptyque avec Le combat d'hiver de Mourlevat : les thèmes y sont proches, et l'on peut souligner à quel point la société futuriste imaginée par Mourlevat rencontre des échos dans cette période historique bien réelle de la Seconde Guerre Mondiale. 

9 octobre 2012

Les vingt-cinq vies de Sandra Bullot

Un peu de contexte tout d'abord : je participe depuis peu à un groupe de lecture, se tenant à la médiathèque de ma ville. Dans ce groupe se réunissent divers bibliothécaires, documentalistes et professeurs de français, qui échangent leurs impressions sur une sélection de parutions récentes en littérature jeunesse. Cela va être l'occasion pour moi d'ouvrir mes horizons, et de découvrir des titres nouveaux, sortis dans l'année. (Je les signalerai dorénavant par cette mention : Découverte littérature jeunesse 2012-2013)

(Ajout du 7 février : j'ai malheureusement dû abandonner ces réunions... ce qui ne m'empêche pas de découvrir parfois, par moi-même, des nouveautés 2012-2013 de littérature jeunesse. Je conserve donc la mention pour toute nouvelle parution plumée.)

Mais tout ne peut pas être coup de coeur : en l'occurrence, ma première lecture a été une déception. Enfin, déception si je puis dire, car je n'en attendais pas grand-chose au vu de la quatrième de couverture : une énième histoire d'adolescente, peuplée d'évènements farfelus et de personnages fantaisistes. Cela dit, à l'Ecole des Loisirs, on trouve des choses très réussies dans ce genre-là. Mais rien de bien croustillant ici. 

C'est en effet l'histoire de Sandra Bullot, lycéenne dont la vie oscille entre problèmes habituels de l'adolescence, et incidents quelque peu hors du commun. Mais la sauce ne prend pas. La composition du récit n'est pas claire, l'absence de réalisme psychologique de certaines scènes empêche de s'identifier réellement aux personnages et, par conséquent, je me suis un peu désintéressée de l'histoire. Aucun intérêt véritable, aucune originalité dans le style qui rendrait le roman digne de figurer dans le palmarès des meilleurs romans jeunesse. Au suivant, donc ! 

 

PS : On en parle aussi sur BricabrookUne chronique plus détaillée que la mienne, un autre regard sur le livre. 

9 octobre 2012

Mytho

Celui-ci, je le plume rapidement, car je n'ai pas grand-chose à en dire. 

C'est la première fois que ça m'arrive avec du Murail, mais je pense que ça tient tout simplement au genre littéraire et au public choisis. Ce roman-là est assez éloigné des Emilien, Nils Hazard, Simple et autres Oh, boy ! Il s'agit tout simplement d'un roman d'aventures, situé dans un pays né de l'imagination de l'auteur, avec des rebondissements, des combats, du mystère... Beaucoup d'ingrédients qui peuvent captiver un jeune lecteur, mais qui m'ont laissée plutôt de marbre. Les personnages ne sont pas assez creusés, ni l'humour assez prononcé pour me laisser une impression durable. Mieux vaut, à mon avis, attendre d'être un peu plus vieux et de pouvoir dévorer les romans que j'ai cités plus haut, pour attraper le "virus Murail". 

9 octobre 2012

La pluie, avant qu'elle tombe

Je suis en retard sur mes chroniques : huit lectures se sont succédées depuis septembre (et encore, j'en oublie peut-être), mais la plume a du mal à suivre. 
Je m'occupe de celui-ci, qui est le dernier en date, et on verra les autres plus tard ! 

La quatrième de couverture m'annonce un roman plus poignant que les autres de Coe : il aurait ici laissé de côté son humour habituel pour se concentrer sur les émotions. 
Le résultat est du grand art. Coe est un conteur extraordinaire. L'idée de départ est ingénieuse : le récit que nous lisons est la retranscription écrite d'enregistrements sonores, ceux d'une vieille dame qui vient de mourir et qui commente, une par une, des photos prises tout au long de sa vie. Et, au fil des descriptions et des digressions, on comprend à quel point une photographie peut nous en dire long sur une vie, ou plutôt, des vies. 
Certes, l'humour n'est pas là, mais le charme, si. Ce n'est rien de dire que le roman se lit d'une traite, et qu'on en voudrait plus, encore plus. 

21 août 2012

Le Cercle fermé

Et voilà, j'en ai fini avec ce diptyque. 

Deux impressions se partagent dans ma tête en ce qui concerne ce deuxième tome : 
- d'un point de vue narratif, c'est (presque) encore mieux que le premier, si c'est possible. Les boucles se referment, les coïncidences s'accumulent et sont toujours exploitées de manière intéressante, et le livre prend même des airs de roman policier avec l'histoire de Miriam - car, sans vouloir en dévoiler trop, il faut savoir que Claire n'en restera pas là où elle était arrivée à la fin du premier tome. Une critique lue sur le Net parlait d'un détail infime, sans doute oublié - ou peut-être même pas vu - par le lecteur dans Bienvenue au club, qui revient ici et offre un rebondissement digne des meilleurs polars.  On peut trouver que tout cela est trop facile, trop mécanique : je trouve, moi, que Coe est un excellent romancier et qu'il sait embarquer son lecteur jusqu'à la fin d'une histoire. 
- en revanche, en ce qui concerne les personnages et leur évolution psychologique, j'ai parfois souffert d'un manque de cohérence. Certes, les gens changent, mais ces changements manquent parfois de finesse et de nuances. Benjamin est un peu trop caricatural : je sais bien que ça fait partie du personnage, justement, mais cela déséquilibre parfois le récit, sans pour autant provoquer chez le lecteur la même hilarité que Sam et "Plume-dans-le-cul", par exemple, dans le tome précédent. Mais la palme de l'incohérence revient, pour moi, à Paul. Que la méchanceté et l'absence de compassion pour le genre humain persistent chez ce personnage à l'âge adulte, rien d'étonnant. Mais comment est-on passé de ce gamin surdoué, brillant, plein d'ironie et de sarcasme, à cet adulte justement dépourvu d'ironie, totalement naïf, qui ne comprend rien au monde qui l'entoure ? Il y a là pour moi une réelle faille, je m'étonne d'être la seule à en avoir été perturbée (aucune remarque là-dessus dans les critiques que j'ai pu lire ici et là). 

Je ne commenterai pas la réflexion politique qui s'amplifie dans cet opus, pour la simple raison que je ne suis pas assez connaisseuse de l'histoire de l'Angleterre pour mettre mon grain de sel. La seule chose que je peux dire, peut-être, c'est que les liens entre l'histoire personnelle des personnages et l'Histoire nationale, voire mondiale (les évènements du 11 septembre ont eu lieu, il est question d'aller faire la guerre à l'Irak) sont cette fois-ci un peu tirés par les cheveux. Cela fait sourire, mais n'apporte pas forcément beaucoup à la réflexion dans laquelle Coe s'engage assez profondément. 

Je reste donc davantage marquée par le premier volume, qui m'a séduit surtout par sa fraîcheur, son humour, et le mélange des générations (alors qu'ici, on reste surtout entre quadragénaires). Ce qui ne m'empêchera certes pas de continuer ma découverte de Coe, car j'ai surtout découvert un brillant narrateur, qui, j'en suis sûre, saura me passionner encore avec Testament à l'anglaise - à ajouter à ma liste de lectures. 

 

18 août 2012

Bienvenue au club

Comme j’ai eu raison d’approfondir ma relation avec cet auteur britannique ! Je crois que j’ai découvert un nouveau filon qui devrait me tenir en haleine, autant que je l’ai été avec McEwan, ou même avec les Chroniques de San Francisco.

 

Les « seuils », chez Coe, ne sont pas ce que je préfère. Mais la force de ses romans en est d’autant plus forte, puisque, malgré ces débuts ou fins peu convaincants, ils parviennent à m’attirer en eux d’une manière quasi irrésistible – demandez à mon homme ou à ma mère, le mal qu’ils ont eu à me tirer de ma lecture...

 

Une ouverture un peu décevante, donc : les enfants qui se retrouvent pour raconter l'histoire de leurs parents, mouais. M'est avis qu'on aura pu se passer de cette entrée en matière. 

Mais la suite... un festival de sentiments mélangés.
Le rire, beaucoup. Certaines pages sur l'étrange trio amoureux constitué par Sam, sa femme Barbara, et l'amant de cette dernière, Mr Plumb, alias "Plume-dans-le-cul", sont tout simplement irrésistibles. 
La surprise, parfois. A trop s'attacher aux personnages, on finit par croire qu'ils sont invulnérables, et que rien ne peut leur arriver. Et on se trompe...
Mais les larmes, jamais. Car, comme dans Monsieur Sim, tout est fait pour tirer personnages et lecteur hors du marasme, de la déprime dans lesquels ils pourraient très facilement tomber, vu les faits évoqués. 

Sans être follement originale, la réflexion proposée sur le contexte politique et social de cette Angleterre des années 70 est intéressante, parlante. Je retrouve ainsi l'entremêlement histoire/Histoire que j'aime chez McEwan, notamment. En moins subtil, peut-être, mais plus didactique aussi. 

Là encore, je suis donc très impatiente de lire d'autres pages... et, ô joie ! Il y a une suite ! Il va sans dire qu'elle sera dévorée dans les jours qui viennent... 

 

 

 

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Le royaume de Kensuké

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