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La petite Mu qui plume

21 janvier 2013

And the winner is...

                                                                                                                  valisette mystère pour blog

... Nadine !

Félicitations à elle, j'attends de ses nouvelles, et surtout son adresse postale pour lui envoyer la toute première "Mallette du plumeur" ! 

Quant aux autres participants, ils ne seront pas oubliés et recevront prochainement leur marque-page. 

Merci à tous pour votre participation, et à bientôt pour de nouveaux rendez-vous. 

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17 janvier 2013

Maybe the moon

Et voici ma toute dernière lecture de Maupin, qui restera la dernière tant que le nouveau tome des Chroniques ne sera pas sorti. Le moment où j'ai refermé ce livre a donc été teinté d'une émotion toute particulière. Pour diverses raisons, d'ailleurs. 

J'ai attaqué le récit sur les chapeaux de roues, étonnamment surprise de découvrir une histoire originale et assez différente, cette fois-ci, des Chroniques (ce qui n'était pas le cas avec Une voix dans la nuit, enfin, de mon point de vue). Nous ne sommes plus à San Francisco, mais à Hollywood, où Cady, une naine actrice et chanteuse cherche à se faire une place - ou plutôt, devrait-on dire, à occuper une place, une vraie. 
Alors, bien sûr, on retrouve des personnages désormais typiques sous la plume de cet auteur, assumant - quoique, pas tous - leur différence, toujours hauts en couleurs. Mais le simple fait de les avoir placés dans cet univers du star-system vu de l'autre côté du rideau donne vraiment un air de nouveauté à l'ensemble. 

Passé le début, j'ai un peu traîné la patte. J'ai trouvé des longueurs dans le récit, le point de vue interne (également choisi dans Micheal Tolliver est vivant et Une voix dans la nuit) mis en place à travers le journal intime de Cady a entraîné chez moi une certain ennui par moments. Peut-être voulu, d'ailleurs : Cady voit sa vie piétiner, son journal n'est pas le trépidant récit plein de paillettes qu'elle aurait rêvé. Elle n'a pas les choses en main, hormis son stylo - et, de temps en temps, son amant, mais la relation n'est pas toujours au beau fixe. 

Puis le rebond final a largement compensé ces faiblesses. J'ai trouvé cette fin magistrale, la seule qui pouvait vraiment terminer cette histoire. Les toutes dernières pages (la lettre d'une réalisatrice donnant son avis sur une possible adaptation filmée du journal de Cady) sont parfaites : dans ces lignes d'une réalisatrice absolument enchantée par cette histoire, mais de laquelle elle cherche à supprimer tous les éléments "dérangeants" (bah oui, une naine, un Noir, un gay... tout ça, ça fait beaucoup pour le grand public), tout est dit. L'hypocrisie, la non-visibilité de ces stars potentielles qui n'en deviendront jamais, l'aveuglement forcené, nourri par la peur, de ceux qui tirent les ficelles du système... MAis lorsqu'on connaît le succès qu'a pu avoir la saga des Chroniques, y compris dans le grand public, on se dit que revanche a été prise. Et qu'à défaut de la guerre, une bataille a été gagnée. 

17 janvier 2013

Mary Ann en automne

Et voilà : the last, but not the least. 

Ce dernier volume (en date) est un festival. Une lecture extrêmement réjouissante. Ils sont presque tous là : Micheal, bien sûr, Ben et Jake, qui l'entourent désormais, l'un comme mari, l'autre comme associé, Shawna, la fille adoptive de Brian (seul absent du volume, mais il a largement droit à des vacances), Mme Madrigal (qu'il faut appeler Anna maintenant, allons, on est intimes à présent), et Mary Ann. Oui : de même que Micheal Tolliver, dans le tome 7, était vivant, Mary Ann, dans le tome 8, est revenue ! Pas pour des raisons très joyeuses, il est vrai : elle vient de découvrir quasiment en même temps que son mari la trompait et qu'elle avait un cancer de l'utérus. Heureusement, à San Francisco, sa patrie mère, il y a tout pour la guérir : une clinique, un très bon médecin, et des amis. Parmi ces derniers, je demande d'abord les fidèles : Micheal, toujours là, toujours prêt, à un tel point que c'en est invraisemblable, mais franchement, on l'en adore encore plus ; Dede, qui, elle non plus, n'a pas bougé, et qui réveille en nous une nostalgie des premiers tomes. Puis je demande les méfiants : ceux qui ont des raisons d'en vouloir à Mary Ann, ou qui ne la portent pas dans leur coeur, qu'il faudra convaincre, et même conquérir. Parmi eux, Shawna, Ben, Jake, et puis... nous, également. Cette Mary Ann que l'on n'a pas beaucoup vue ces derniers temps, à peine quelques pages lorsque Mme Madrigal a failli mourir dans le tome précédent, il va falloir qu'elle nous montre qu'on peut recommencer à s'attacher à elle, à s'identifier, comme dans le premier volume. Eh bien, c'est un pari gagné. Pas de manichéisme dans le traitement des personnages, chez Maupin, jamais. (Sauf pour les hypocrites bien-pensants irrécupérables : voir ma prochaine critique sur Maybe the moon). 
Enfin, il y a aussi les amis Facebook : car oui, le tome 8 des Chroniques est entré dans la modernité numérique. Et parmi ces amis Facebook, un certain ... ( et là, bien sûr, je ne remets plus la main sur le nom du type en question, et je n'ai plus le livre ! Si vous pouvez complétez ce détail, merci à vous !) qui fait ressurgir les fantômes du passé et d'une saison ancienne... Je n'en dis pas plus ; mis à part que, pour une fois, le suspense, que je qualifiais de faux dans les premiers volumes (le lecteur étant toujours munis d'indices suffisants pour anticiper les rebondissements), a parfaitement joué pour ma part. Lorsque les pièces du puzzle se sont brusquement assemblées sous mes yeux, à la fin, l'effet a été radical !

Je pense donc qu'au fil des tomes, Maupin n'a rien perdu de sa plume, et ses personnages non plus. Cette chronique peut encore avoir de beaux jours devant elle, et heureusement. Vivement la suite ! 

16 janvier 2013

Le bleu est une couleur chaude

Je ne plume pas souvent de bande dessinée, car ce n'est pas un domaine dans lequel je m'y connais. C'est vrai, je ne vais pas spontanément vers ce rayon-là dans les librairies, sauf quand je cherche quelque chose de bien particulier. Souvent, c'est un cadeau que je cherche à offrir. Eh bien, ici, il s'agit d'un cadeau que l'on m'a offert. Et pas n'importe qui : il s'agit de ma swappeuse (pour savoir ce qu'est un swap, un swappé et un swappeur, voir ici ), Supersoso, que je remercie infiniment pour les beaux cadeaux qu'elle m'a faits sur le thème "Noël en bleu". Un joli pendant au swap orange que j'avais moi-même envoyé à quelqu'un d'autre ! 

Cette bande dessinée de Julie Maroh, je ne l'aurais peut-être jamais lue, donc, si on ne me l'avait pas offerte. Et ç'aurait été bien dommage. J'ai découvert une très belle oeuvre, un magnifique objet que l'on est fier de posséder. Le travail sur les couleurs est réfléchi, il sert à merveille cette histoire d'une lycéenne qui découvre qu'elle peut tomber amoureuse - folle amoureuse, même - d'une fille, mystérieuse créature aux cheveux bleus. Le monde grisâtre dans lequel vit Clémentine, cette lycéenne en lutte avec ses désirs, se teinte peu à peu de cette "couleur chaude", au fur et à mesure qu'elle autorise cet amour à entrer dans sa vie. Les dessins et le découpage des planches, même si je ne suis pas très connaisseuse, ont aussi contribué à me plonger dans le récit. Le sujet est traité avec finesse, les personnages ne sont pas caricaturés, sauf ceux qui, de toute évidence, resteront à jamais caricaturaux de méchanceté et de fermeture d'esprit - malheureusement, c'est vrai, il y en a. 
Seul bémol que j'apporterai à ma critique : face à cette absolue maîtrise de l'image, les textes m'ont paru en-dessous. Les dialogues, à mes yeux, ne sonnent pas vrai, voire tombent parfois dans une quasi mièvrerie qui pourrait desservir le récit. Heureusement, la force des dessins permet à elle seule de transporter le lecteur d'un bout à l'autre du récit, en lui permettant presque de se passer des textes. 

Lionel Labosse, toujours là quand il faut, en parle ici .
Après lecture de sa critique, je me rappelle un autre défaut qui, déformation professionnelle oblige, m'a aussi gênée au cours de ma lecture : les fautes d'orthographe (non pas une, mais plusieurs), pour lesquelles je ne serais pas aussi indulgente que le rédacteur d'Altersexualités. Je trouve ça dommage que, pour une oeuvre d'une telle portée (la première bande dessinée qui traite de l'homosexualité, si j'ai bien compris ?), le travail de relecture ne soit pas irréprochable. 
En revanche, cette critique m'a ouvert les yeux sur un détail que je n'avais pas interprété :  "le choix du prénom Clémentine, évoquant l’incompatibilité des deux couleurs" (décidément, un lien existait bel et bien entre mon swap envoyé, en orange, et mon swap reçu, en bleu !). Je suis en revanche moins convaincue par le fait que les "prénoms des deux garçons avec qui elle a flirté, Thomas puis Antoine" soient "phonétiquement inclus dans son prénom"D'ailleurs, j'ai beau me creuser la tête, je ne vois pas ! 

13 janvier 2013

Des nouvelles, du nouveau

1°) Le concours : 

Certains, qui ont déjà joué, s'impatientent. D'autres, qui aimeraient jouer, attendent peut-être de savoir ce qu'on gagne. Ben oui. Les procastineurs ont sans doute besoin qu'on leur dise jusqu'à quand ils peuvent jouer. 

Voici donc quelques informations complémentaires : 

- le gagnant se verra offrir le tout premier exemplaire (sous-entendu : il y en aura d'autres !) de la mallette du plumeur, laquelle sera composée, ici, du très joli carnet de lecture des Editions de la plume insolite (voir l'un des tout premiers messages de ce blog), d'un exemplaire de l'un des romans plumés sur ce blog, que la gagnant aura le privilège de choisir soi-même parmi ceux qu'il a envie de découvrir, et de quelques accessoires indispensables à la lecture et à l'écriture. Cette mallette est un objet unique, dont la personnalisation est assurée par la petite Mu elle-même : soyez-en assurés, vous ne trouverez nulle part ailleurs un tel cadeau ! 

valisette mystère pour blog

- les lots de consolation consisteront en une série limitée de marque-pages "spécial 2013", également designés par la petite Mu. 

- le concours sera clos le dimanche 20 janvier. Un tirage au sort pour le premier prix sera effectué par une main neutre, parmi les bonnes réponses uniquement !

Il vous reste donc une semaine pour chercher - et trouver - les cinq bonnes réponses. 

 

2°) Le blog et sa bloggeuse :

Bien sûr, cette année 2013 sera riche en lectures de toutes sortes. Une refonte des catégories est inscrite à mon programme : de quoi circuler plus facilement à travers les pages, et trouver plus rapidement ce que vous cherchez. 

La petite Mu partagera de plus en plus de choses avec vous : bien sûr, ce blog restera un espace principalement dédié à la lecture et à l'écriture, mais il pourra également se faire, à l'occasion, la vitrine d'autres produits de mon esprit ou de mes mains. Commentaires sur des adaptations cinématographiques (L'homme qui rit est sorti !), quelques bricoles pouvant dépanner mes collègues de français dans leurs activités pédagogiques (notamment des listes toutes prêtes de lectures cursives thématiques), mais également des créations manuelles autour du livre (carnets de lecture, marque-pages, coffrets-livres...) qui vous donneront peut-être envie de participer aux prochains concours qui ne manqueront pas d'être organisés sur ce blog ! 

 

3°) Le blog et ses bloggeurs :

Car, dès le début, cet endroit a été voulu comme un espace de rencontre entre plusieurs écritures : la mienne, mais aussi la vôtre. Alors n'hésitez pas à participer de toutes les manières qui vous tentent : laissez-moi des commentaires sur mes chroniques, envoyez-moi les vôtres, faites-nous lire des textes de votre plume, ou d'une autre, parlez-nous de votre librairie ou bibliothèque préférée... 

Plumez-moi et plumez-nous ! 

 

 

 

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1 janvier 2013

Une nouvelle année pour la petite Mu et ses lecteurs, ça se fête... en concours !

bonne année 2013 blog

Voici mes voeux de bonne année en images ! Je vous souhaite à tous de bien belles choses pour cette année 2013. Et peut-être même que la petite Mu pourrait ne pas y être étrangère...

Voici en effet le premier concours (mais non le dernier) de cette nouvelle année. Le principe ? Très simple : cinq des lettres de mon message proviennent de couvertures plumés sur ce blog. A vous de retrouver le titre et l'auteur de ces cinq livres ! Facile pour mes lecteurs assidus. Peut-être moins pour les autres... Un tirage au sort départagera ceux qui auront les cinq bonnes réponses, et permettra au vainqueur de gagner un lot que je garde secret pour l'instant. Mais je rajoute aussitôt que tous les participants seront récompensés ! Eh oui, la petite Mu est généreuse. 

Pour jouer, c'est très simple : il suffit de m'envoyer vos réponses en cliquant sur "Contacter l'auteur"  sur ce lien ou bien tout, tout, tout en bas du blog. 

C'est à vous ! Et bonne année encore une fois !

30 décembre 2012

L'enfant volé

Bon. Pour la première fois, j'ai dû définitivement abandonner un livre de McEwan. Pas dès les premières pages comme cela avait pu me le faire aux débuts de ma rencontre avec cet auteur, non ; j'ai tenu bon pendant une grosse moitié du livre, mais, vraiment, je n'ai pas pu, ça m'est tombé des mains. On sent que le style se cherche encore, et les trop nombreuses digressions sont nettement moins maîtrisées que dans les ouvrages suivants. On se perd sans arriver à se retrouver, ce qui est dommage car cet histoire d'un père cherchant désespérément son enfant disparue aurait pu être bouleversante. Une déception qui n'en est pas une, car je sentais bien que je ne serais pas convaincue par les oeuvres les plus anciennes. 

30 décembre 2012

Micheal Tolliver est vivant et Une voix dans la nuit

         

Je plume ces deux ouvrages en même temps car j'y ai constaté de nombreuses similitudes. On peut y voir un manque d'inspiration de la part de l'auteur, on peut être lassé de retrouver les mêmes thèmes même hors de la saga des Chroniques de SF. Personnellement, je pense qu'il s'agit d'un choix de Maupin : il savait que ses lecteurs les plus accros seraient ravis de trouver dans son premier roman hors saga des clins d'oeil - et même des personnages - des Chroniques

Commençons par l'avant-dernier tome (à ce jour) de la saga. Peut-être qu'en lisant tous les tomes les uns à la suite des autres, on pourrait être déroutés par le changement dans la narration, puisque, pour la première fois, c'est un personnage (en l'occurrence, Micheal) qui raconte l'histoire à la première personne. Mais comme j'ai laissé passer des semaines, voire des mois entre les différents volumes, je n'ai pas été spécialement gênée par ce choix. Il m'a même semblé très naturel, car on se rend bien compte au fur et à mesure de la saga que Micheal est le pilier de la bande, que beaucoup de choses, même racontées à la troisième personne, sont vues par ses yeux, et, bien sûr, que c'est sans doute le personnage le plus proche de l'auteur. J'ai beaucoup aimé ce tome 7 : j'y ai parfaitement trouvé mon compte, étant en demande d'histoires sentimentales, graves et légères en même temps. J'ai aussi trouvé intéressant l'idée de sortir Micheal de San Francisco : le fait de le voir agir hors de sa ville de coeur mais au sein de sa famille biologique donne plus d'épaisseur au personnage, et le rend finalement encore plus attachant. 

Dans Une voix dans la nuit, le narrateur présente beaucoup de similitudes avec Micheal. Des clins d'oeil, mais aussi de fortes lignes de caractère, traitées différemment à travers une histoire originale et pleine de suspense. Le narrateur est un écrivain qui a connu son heure de gloire grâce à un feuilleton radiophonique s'adressant essentiellement à un public gay, mais aujourd'hui en pleine dépression du fait d'une rupture latente avec son compagnon. Une drôle d'histoire le sort de son marasme : il noue une relation qui va au-delà de la simple amitié avec un jeune adolescent atteint du sida, ayant vécu une enfance sordide, maltraité et violé par ses parents. Pour le narrateur, cet adolescent devient comme le fils qu'il n'a jamais eu et n'aura sans doute jamais. Mais l'histoire se complique quand il se met à avoir des doutes sur l'existence réelle de cet ado qu'il n'a jamais connu autrement que par téléphone... 
La quatrième de couverture parle de référence aux films d'Hitchcock, notamment Vertigo. Les péripéties jouent en effet leur rôle à merveille, et créent un véritable suspense, de manière très différente des rebondissements des Chroniques qui ne sont que trompe-l'oeil faciles à deviner. Beaucoup de plaisir, donc, à découvrir cette autre facette de l'oeuvre de Maupin. 

30 décembre 2012

Prospecteur de crânes

Je suis en fait beaucoup plus en retard dans mes chroniques que je ne le pensais : cette lecture-là date des vacances de Toussaint... J'étais persuadée de l'avoir déjà plumé. Dépêchons-nous de rattraper cet oubli. 

Souvenez-vous, il y a plusieurs mois de cela, je l'avais noté dans ma Liste à Lire. Je l'ai enfin emprunté à la médiathèque, et je n'ai pas été déçue. 
Permettez-moi de vous expliquer un peu le contexte, et de vous préciser pourquoi ce livre m'intéressait autant : nous sommes en Angleterre au XIXe siècle, et la phrénologie est à la mode. De quoi s'agit-il ? D'une pratique qui se veut scientifique, et qui se propose d'étudier la forme des crânes pour en déduire des informations sur la personnalité de l'individu en question, et, partant, de sa prédisposition pour telle ou telle activité, tel ou tel avenir. C'est de là que vient notamment l'expression "avoir la bosse des maths". 
La phrénologie, pour ma part, je l'ai découverte en faisant mon mémoire de M1, sur la monstruosité dans les nouvelles de Maupassant. En m'intéressant à la criminalité au XIXe siècle, j'ai découvert que de nombreux enquêteurs faisaient à l'époque confiance à cette discipline pseudo-scientifique, et choisissaient leurs suspects en fonction... On trouvait même des ouvrages proposant des portraits-robots d'individus présentant, pour les phrénologues, un profil-type de criminel. En France, Alexandre Lacassagne a conduit de nombreuses expertises pour la médecine légale au début du XXe siècle. Une partie du musée Testut Latarjet (musée de l'anatomie) à Lyon lui est consacré. Si, comme moi, vous aimez les cabinets de curiosités, ce musée est une merveille ! (Mais déconseillé, en revanche, aux âmes sensibles !)

Bref. Revenons à nos moutons. Ici, la phrénologie est vue à travers les yeux d'un jeune orphelin qui se fait embaucher par un phrénologue pour gagner sa croûte. Il devient l'homme à tout faire du professeur, y compris pour les activités les plus déroutantes et dangereuses, comme le déterrage de corps en plein cimetière... eh oui, le phrénologue a besoin de matière pour ses recherches ! A cause de - ou grâce à - l'obsession du professeur pour les personnalités excentriques, les deux personnages se retrouvent embarqués dans des aventures pleines de rebondissements. 

Ce fut une lecture très agréable, pleine de fantaisie mais prêtant également à réflexion, un subtil mélange de noirceur et d'humour. Le livre peut amener à se documenter sur cette pratique discréditée mais ayant bel et bien été à l'honneur il y a un siècle, mais il n'est pas du tout essentiel d'en connaître les détails pour apprécier l'histoire. 

24 décembre 2012

Noël en orange

Je n'ai pas posté depuis longtemps, la faute à plusieurs causes associées. Me revoici enfin. Je prévois des nouveautés pour l'année 2013, mais pour l'instant, je n'en dis pas plus. J'ai déjà fort à faire pour rattraper mon retard : ne croyez pas que je n'ai pas lu ces derniers temps, loin de là ! J'ai moultes chroniques en attente. 

Je commence avec une chronique "groupée". Je ne souhaitais pas la faire auparavant, en voici l'explication : j'ai participé sur le forum Neoprofs à un swap, c'est-à-dire un échange de cadeaux de Noël par correspondance. Nous étions soumis à un thème, Noël autour du monde ou Noël en couleurs. J'avais choisi "Noël en orange" par clin d'oeil à mon nom de famille et à celui de ma swappée... Cela m'a amenée à faire plein de choses avec mes mimines ou, plus simplement, à en dégoter à droite et à gauche, des choses qui décorent, des choses qui se mangent, des choses qui marquent les pages, des choses qui sentent bon, et... des choses qui se lisent. 

Trouver un livre, au moins, sur le thème "Noël en orange" n'a pas été simple. J'ai trouvé toutefois un premier titre totalement adapté : 

Parfait, me direz-vous ! Oui, vous répondrai-je, pour le thème, mais moins pour le contenu. Il s'agit en fait de ce qu'on peut appeler un "roman du terroir". A savoir, l'histoire d'une institutrice arrivant en début d'année scolaire dans l'école laïque d'un village de Corrèze farouchement mené par le curé. Nous sommes en 1913, et la politique menée par Jaurès rencontre encore de solides opposants. Non contente de mener son combat contre l'emprise de l'Eglise sur l'école, l'institutrice en question se met également en tête de faire passer le certificat d'études à une adolescente illettrée que tout le monde, dans le village, prend pour une attardée. 
Oui, ça fait beaucoup, je vous l'accorde. Beaucoup de bons sentiments, trempés dans une plume qui fait la part belle au patois de la région. L'histoire se lit bien, mais le style n'a rien de particulièrement recherché ou d'original. Pensant que ce genre littéraire pouvait ne pas plaire à tout le monde, j'ai donc éliminé ce premier résultat. 

Autre découverte, mais non conforme à ce que je recherchais : 

Un roman de Jostein Gaarder, l'auteur du Monde de Sophie, ce récit qu'on fait souvent lire aux ados pour les initier à la philosophie. Je n'en ai personnellement pas gardé un souvenir impérissable : l'histoire était trop invraisemblable à mes yeux, j'avais l'impression que tout n'était que prétexte aux commentaires érudico-philosophiques, sans véritable intérêt narratif. J'ai en revanche été agréablement surprise par La belle aux oranges : là, l'invraisemblance du récit est totalement assumé par le personnage, qui montre bien son incrédulité vis-à-vis des évènements qu'il croise au cours de son histoire. Toutes ces rencontres fortuites avec une belle inconnue aux bras chargés d'oranges, dont il tombe immédiatement amoureux au point de traverser le continent pour la retrouver, trouvent finalement une explication, que l'on accepte même si elle semble trop belle pour être vraie - car, finalement, parfois, la vie présente ce genre de situations. Mais cette belle histoire d'amour, dont le narrateur souligne régulièrement ses ressemblances avec les contes de fées les plus célèbres, est encadrée par un autre récit, celui du fils, beaucoup plus réaliste. Le mélange fonctionne très bien, et je suis restée sous le charme de cette belle histoire, joyeuse et triste à la fois. 
Ce roman-là a été écarté parce qu'il est malgré tout marqué par un style qui s'adresse plutôt à un public jeune. Ne sachant pas si cela parlerait à ma swappée, j'ai laissé tomber. 

Ma troisième lecture a failli être la bonne : 

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J'ai beaucoup aimé les deux premiers tiers de ce roman, grâce à leur style incisif, leur humour caustique mais très efficace, parfaitement adapté à ce récit d'une adolescente qui se libère peu à peu de l'emprise de sa mère, fervente croyante et pratiquante, aux idées bien arrêtées. C'est au moment où la narratrice découvre son homosexualité qu'elle commence à se poser des questions sur les limites des pratiques religieuses qu'elle acceptait, et même vénérait jusque là, par dévouement total à sa mère. Peu à peu, les questions se muent en revendications, puis en actes de révolte. 
J'ai malheureusement décroché à la fin. Le style se faisait de plus en plus elliptique, faisant une telle place à l'implicite que j'ai fini par ne plus comprendre vraiment ce qui se passait dans l'histoire. Je pense qu'une relecture me permettrait d'apprécier pleinement ce livre, que je n'ai donc pas envoyé par peur que ma swappée ait les mêmes impressions que moi. 

Finalement, the winner was : 

Il se trouve que ma swappée avait déjà lu ce livre - grrrr, raté ! Pour ma part, c'était une découverte, et une bonne. J'ai été complètement happée par cette histoire de secrets de famille, très bien racontée, avec beaucoup de suspense, mais de finesse aussi. Le récit alterne deux époques : les années 40 et notre époque actuelle. Au début de l'Occupation, une veuve s'accuse du meurtre d'un Allemand, et, indirectement, de la fusillade d'une dizaine de villageois qui avaient été soupçonnés de ce meurtre. Evidemment, toute la famille - elle et ses trois enfants - deviennent indésirables au village et doivent s'exiler. Des années plus tard, la plus jeune des enfants revient au village avec un autre nom et reconstruit petit à petit tout ce que sa mère avait perdu. Parallèlement, elle tente d'en apprendre sur son passé à travers le journal de sa mère. Elle redécouvre cette femme que tous trouvaient acariâtre, cruelle et insensible. Quant au lecteur, c'est l'histoire de toute la famille qu'il découvre au fur et à mesure, et les secrets ne se trouvent pas forcément là où il le pense. 
J'ai trouvé qu'il s'agissait d'une lecture idéale à offrir, à la fois prenante, et sans prétention, sans difficulté particulière. J'espère que ma swappée aura eu plaisir à relire ce roman ! 

J'ai aussi envoyé ceci, sans avoir eu le temps de le lire : 

Je me suis fondée sur plusieurs bonnes critiques trouvées ici et là. J'attends les impressions de ma swappée pour en tenter ou non la lecture ! 

24 octobre 2012

La maison du sommeil

Plus j'explore l'oeuvre de Coe, plus je découvre des trésors. 

Ici : un livre sur les rêves et le sommeil, moi qui en ai fait mes thèmes de prédilection depuis des années déjà ! Parmi mes oeuvres favorites à ce sujet : Traumnovelle, d'Arthur Schnitzler (traduit imparfaitement par "La nouvelle rêvée"). Réflexion onirique et oppressante sur les fantasmes et leurs répercussions dans la réalité, par ce grandissime auteur autrichien, proche de Freud (ceci expliquant cela). Transposé au cinéma avec fadeur (pour moi) par Kubrick, dans Eyes Wide Shut
(Bizarrement, je pensais pouvoir citer nombre d'autres romans sur ce thème, mais il ne m'en revient aucun.)

Dans La maison du sommeil, on retrouve la complexité narrative tant aimée par Coe - qu'il n'a abandonnée que dans La pluie, avant qu'elle tombe, comme il le dit dans une interview que je vous mettrais bien en lien si je la retrouvais. Beaucoup de personnages, beaucoup de liens imprévus entre ces personnages, deux époques différentes, des lieux qui se superposent, des objets qui reviennent. On retrouve aussi ce goût pour des personnages tordus et dangereux, ayant pourtant pignon sur rue. 

Et on trouve donc ce thème du sommeil et des rêves, décliné de diverses manières : narcoleptiques et insomniaques se côtoient, rêves éveillés et "rêves intenses de présommeil" également (ces derniers étant un symptôme de narcolepsie justement : des rêves qui semblent tellement vrais qu'on les prend pour des souvenirs réels). Il est question de psychiatrie, de psychologie, et, tout bêtement, de vies humaines, que le lecteur a grand plaisir à espionner et observer derrière son livre - comme le docteur Dudden a plaisir à observer ses patients. Heureusement, la lecture ne fait de mal à personne. Et ici, en l'occurrence, elle fait même le plus grand bien : encore un roman extrêmement réussi de la part du grand Coe. 

24 octobre 2012

Théa pour l'éternité

Découverte littérature jeunesse 2012

Vous lisez régulièrement ce blog, et vous avez l'impression que ce titre vous dit quelque chose ? C'est normal, à  cause de ça .

Alors, oui, les auteurs (ou traducteurs) de SF jeunesse ne se cassent pas trop la tête pour les titres, c'est vrai. Heureusement qu'on a parfois la bonne idée de dépasser nos a priori et d'ouvrir quand même le livre - ne serait-ce que pour ne plus voir ce titre bidon et cette image de mauvais goût.

Et quand on ouvre (et qu'on lit, bien sûr...), on trouve une très bonne histoire. Vraiment réussie. 
Il s'agit bien de science-fiction : on va proposer à Théa, jeune lycéenne qui voudrait que "le temps s'arrête" (comme le crie à sa rivale en amour en lui griffant le visage), non moins qu'un traitement pour arrêter de vieillir. Des petites pilules miracles qui la bloqueraient à l'âge de seize ans, "pour l'éternité". 
En soi, le sujet du roman n'a rien d'original, et j'avoue m'être demandé comment l'auteur allait s'en tirer pour raconter quelque chose qui n'ait pas déjà été écrit ou vu dans un film. Eh bien, je trouve qu'elle s'en est plutôt bien sortie. 

Il se passe beaucoup de choses dans cette histoire, parfois trop : l'attentat dans le métro, c'est exagéré, d'autant plus que cet épisode n'est pas réellement exploité en termes de psychologie du personnage. Mais, contrairement à certains livres moins réussis, ici, les invraisemblances ou les excès ne nuisent pas à la lecture. On aurait pu s'en passer, mais on est quand même captés par les aventures de cette adolescente qui n'a plus le droit de vieillir. Car c'est bien le drame qui se joue : il n'est pas du tout certain que le traitement puisse être arrêté sans dommages, et que le processus de vieillissement puisse recommencer normalement. 

La fin m'a étonnée : je m'attendais à quelque chose de plus banal, une happy end en bonne et due forme. Je me suis laissée surprendre et, je dois dire, émouvoir plus que je ne l'aurais pensé...

Pour moi, donc, un vrai bon roman sur la jeunesse éternelle et, par conséquent, sur la question de la mort. (Le parallèle avec Jenna Fox peut donc se prolonger au-delà des similitudes dans les titres.)

 

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Le royaume de Kensuké

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