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La petite Mu qui plume

6 mai 2013

La fille seule dans le vestiaire des garçons

Une belle... déception ! 

Pourtant le libraire de chez Lucioles m'a assuré que ce serait génial. En fait, c'est surtout la quatrième de couverture qui m'a trompée. La voici :

"Tout commence par un baiser, comme une chance, une promesse pour Marion. Une aubaine pour une jeune fille toujours si maladroite avec les garçons. Mais ce baiser va faire de sa vie un enfer. Peu à peu, la honte laisse toute la place à la rage, et Marion prépare sa vengeance. Sans réfléchir aux conséquences de ses actes..."

Peut-être encore imprégnée de Tarja, ou des romans d'Antoine Dole, je m'attendais à une histoire plus "choc". D'après le titre également : je m'attendais à une histoire de harcèlement, de viol, à une réflexion sur la difficulté à se protéger quand on se fait agresser sans témoin. 

En fait, c'est une histoire comme il y en a tant, d'une adolescente à qui les relations avec les garçons posent problème, avec la panoplie habituelle (intello sans véritables amis, parents séparés, mère sympa-mais-paumée, petit frère pénible-mais-adorable...), qui veut se venger d'un garçon allé trop loin dans la provocation. La scène de la vengeance (c'est elle qui se passe "dans le vestiaire des garçons", en fait) est plutôt savoureuse, c'est vrai. Mais la fin, dégoulinante de bonheur et de retournements de situation, gâche le tout.

Le seul intérêt de ce roman est d'être encore l'un des seuls (du moins, dans ceux que j'ai lus) à introduire les réseaux sociaux dans l'histoire de manière intelligente, pour en montrer les dangers et les répercussions sur les personnes. Mais rien de bien profond là-dedans au final. 

Paraît-il que c'est un auteur qui a fait plein de choses super : j'essaierai de ne pas rester sur un échec, et de persévérer... (mais ma liste à lire est déjà teeeeeeeeeeellement longue que, ben... ça attendra !)

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5 mai 2013

Challenge Petit Bac 2013

Juste un petit mot pour vous dire que je viens de m'inscrire à un challenge de blogueuse. Si vous fréquentez assidûment les différents lieux de la blogosphère littéraire, vous aurez peut-être constaté qu'y fleurissent toutes sortes de challenges, consistant à lire et commenter des livres répondant à des critères précis (genre, thème, mots du titre...). Les challenges sont collectifs, c'est-à-dire que, de blog en blog, on partage les critiques des livres que l'on commente. 

J'en ai trouvé un que je trouve assez sympathique, et qui me rappelle mon propre challenge personnel du mois de décembre, Noël en orange. Voici donc le challenge "Petit Bac" : 

 pett bac 2013

En cliquant sur ce logo, vous tomberez sur le blog de l'initiatrice, Enna, et sur les explications détaillées du comment et du pourquoi. En version résumée, il s'agit de lire des livres dont le titre contient un mot d'une des catégories suivantes : 

PRENOM - LIEU - ANIMAL - OBJET - COULEUR - PARTIE DU CORPS - PHENOMENE METEOROLOGIQUE - ALIMENT/BOISSON - CHIFFRE/NOMBRE - SENTIMENT - et la catégorie bonus : GROS MOT...

L'objectif est de compléter une "ligne" (j'aurais plutôt dit une colonne, mais bon, respectons les termes du réglement !), c'est-à-dire d'avoir au moins un livre dans chaque catégorie. 

C'est moins facile que ça en a l'air ! Mais ça aura le mérite de me faire participer un peu à l'activité fourmillante des blogs littéraires, et surtout de m'aider à trouver des idées de lecture lorsque je serai en panne d'inspiration (si, si, ça m'arrive !)

Certains blogueurs, pour corser les choses, s'obligent à remplir une ligne dans certains genres littéraires précis. Par exemple, dix romans jeunesse, ou dix premiers romans, ou dix Agatha Christie... Je suis d'humeur joueuse, je me propose donc les sous-catégories suivantes : 

- littérature jeunesse ;

- auteurs scandinaves ;

- bande dessinée (histoire de me faire découvrir des choses dans ce genre que je connais peu) ;

- et puis une catégorie "autres" qui incluera d'autres romans adultes, des documentaires, des albums... 

J'ai déjà quelques idées de lecture en tête ! Suivez le logo dans les prochains billets, et vous connaîtrez mes lectures en lien avec ce challenge. Et n'hésitez pas à me proposer des titres si je sèche ! (m'est avis que je risque d'avoir du mal avec "gros mot", par exemple...)

4 mai 2013

De grandes espérances

Comme nous l'annonce la jaquette intérieure du livre, c'est apparemment le projet de retraite de Marie-Aude Murail que de traduire Dickens en l'adaptant "pas seulement au jeune lecteur, mais aussi au lecteur contemporain qui n'a plus le temps de s'ennuyer" (je passe sur cette dernière remarque qui me fait plutôt bondir, mais on parle de Marie-Aude, alors, on n'a pas le droit de dire du mal). La retraite, elle n'y est pas encore, mais elle s'est déjà attelée à ce roman moins connu : Great Expectations (titre original).

Sur le site de l'Ecole des Loisirs, on trouve ces mots de l'adaptatrice : 

«De grandes espérances est tout à la fois une histoire d’amour et un thriller, une comédie sociale et un roman populaire. On y trouve tous les ingrédients qu’on associe au nom de Dickens : un petit orphelin martyrisé, une mystérieuse fortune ou un homme de loi tortueux, mais aussi, plus insolite, un narrateur, Philip Pirrip, dit Pip, antihéros à l’humour acidulé, et qui peine à grandir tout au long de cette éducation sentimentale à l’anglaise. Mon travail d’adaptatrice a été celui que je faisais quand je lisais Dickens à voix haute à mes enfants, et que Dickens pratiquait lui-même sur ses œuvres quand il devait les lire en public. J’ai ôté au récit ses longueurs et ses redondances, j’ai donné aux personnages et aux phrases même cette netteté qui fait que les choses vous sautent aux yeux, que ce soit la terrifiante rencontre du petit Pip avec le forçat évadé au milieu des tombes du marais ou l’apparition spectrale de Miss Havisham, la fiancée trahie qui n’a plus jamais quitté sa robe de mariée. J’ai souhaité que De grandes espérances soit illustré comme l’étaient tous les romans de Dickens à leur parution. Les aquarelles de Philippe Dumas seront pour le lecteur autant de fenêtres ouvertes sur ce monde contrasté qui envoûta mon imagination quand j’avais seize ans, la Merry England des tavernes, des braves gens et des cottages fleuris, et l’Angleterre crépusculaire des écluses noyées sous la pluie et des bas-fonds de Londres à l’ombre du gibet d’Old Bailey.» 

J'ai découvert avec plaisir cette histoire imprégnée de la fantaisie habituelle de l'auteur anglais, cette manière toute particulière de parler d'événements les plus tragiques ou effrayants, cette succession de rebondissements à n'en plus finir. La ribambelle de personnages présentée dans la première partie du livre est un peu déroutante, mais elle trouve tout son sens dans la dernière partie, où des liens de parenté insoupçonnés apparaissent, transformant ce récit d'aventure en une sorte de thriller, avec son lot de révélations. Cette dernière partie, je l'ai lue d'une traite, alors que je chipotais un peu au début.

Les aquarelles de Philippe (encore un Pip ?) Dumas sont effectivement très réussies, et, en fouinant sur le Net pour trouver des précisions sur cet illustrateur, j'ai appris qu'il était l'auteur de deux albums que j'ai lus et possédés, enfant, et qui m'ont laissé un très agréable souvenir : Victor Hugo s'est égaré, ainsi que Le convive comme il faut, sorte de manuel de bonnes manières assez savoureux. 

Une lecture donc fort agréable, dans un registre bien différent de la précédente

3 mai 2013

K-Cendres

C'est un livre qui laisse des traces dont je vais vous parler là. L'histoire d'une adolescente qu'on découvre enfermée dans un HP (hôpital psychiatrique : il faut s'habituer à certaines abréviations et à certaines sigles dans ce livre) puis, dix ans plus tard, dans les coulisses du Zénith, s'apprêtant à donner un concert devant des milliers de personnes. Elle est devenue K-Cendres, star du rap, managée par une maison de disques sans états d'âme, le label 3fall. Toujours aussi ravagée de l'intérieur, ses textes n'ont pas la même résonance pour son public et pour elle : ses fans hystériques adulent le personnage torturé et n'écoutent que peu les paroles (c'est du moins ce dont on a l'impression), alors que, pour elle, ce sont des avertissements, des appels au secours et, en fait, des visions : les faits divers qu'elle décrit dans ses chansons ont la fâcheuse tendance à se produire très vite dans la réalité à peine la chanson terminée. Toute ressemblance avec le mythe antique de Cassandre est totalement assumée. Mais personne ne croit Alexandra, que son boss appelle "Kass" : lui veut surtout continuer de croire qu'elle est sa poule aux oeufs d'or, même si les autres (l'attachée de presse, le manager...) la trouvent plutôt "cassos'", voire bonne pour la casse. 

Il faut être préparé pour lire ce roman dont l'histoire était sacrément attirante : c'est dur, très dur. On se ramasse en pleine poire les crises de K-Cendres, mélange de rage, de douleur, de scarifications et d'overdose aux médicaments. Tout ce qui gravite autour d'elle semble baigner dans une noirceur incomparable : l'amour n'est que sexe et dépendances, les liens humains sont souvent faux, la drogue attend son heure, la mort rôde. Un seul personnage baigne dans la lumière, comme un roc insubmersible : Marcus, garde du corps de K-Cendres, le seul à l'écouter, à la protéger, et, presque, à la comprendre. Mais Marcus n'est pas Zeus et il ne peut décider de tout. 

Pour ma part, j'ai malheureusement été gênée par le niveau de langue adopté dans ce récit. J'avais trouvé celui d'A copier cent fois pur, oral, mais suffisamment neutre pour convenir à "tout public". Ici, le choix a été fait de se tourner vers une langue brute, souvent grossière, avec nombre d'expressions typées, verlan, abréviations... Je reconnais que cela colle à l'univers du rap tel qu'on se le représente, et que cette brutalité du style contribue à la dureté du récit. Mais je suis une puriste et je suis toujours gênée par ce genre d'écriture. Je continue de penser qu'on peut arriver aux mêmes fins en respectant un niveau de langue courant. Bon, c'est facile à dire quand on n'a pas soi-même écrit le bouquin, hein ! Je suis peut-être tout simplement déçue de ne pas pouvoir mettre ce livre entre les mains de mes élèves de cinquième, eux qui avaient aimé A copier cent fois

Mais, armés de ces mises en garde, je vous conseille tout de même cette lecture, chers visiteurs, car elle n'a pas son pareil en littérature jeunesse. 

29 avril 2013

Lettres de l'intérieur

Allez, sur ma lancée, je re-plume. Je vais tenter de mettre à jour ma liste de lectures cursives, ce qui n'est pas une mince affaire, puisqu'elle mêle des titres lus il y a fort longtemps, d'autres pas complètement lus mais figurant sur ma liste d'après des conseils d'autres collègues, et d'autres encore tellement marquants pour moi que je ne sais pas par où commencer pour plumer à leur sujet. 

Lettres de l'intérieur fait partie de cette dernière catégorie. Bref historique de ma rencontre avec ce livre : 

1998 (je crois) : je fais partie du jury décernant le Prix Lucioles des jeunes lecteurs. On se réunit une fois tous les deux mois, on échange nos impressions sur une série de livres parus dans l'année en littérature jeunesse, pré-sélectionnés par la libraire responsable du rayon jeunesse, et à la fin de l'année, on élit notre préféré. Cette année-là, Lettres de l'intérieur a été élu à une grande majorité. 

Par la suite, je l'ai souvent relu, souvent conseillé. Arrivée sur mon premier poste d'enseignante, quelle ne fut pas ma joie (et ma surprise) de découvrir que le CDI de mon collège possédait ce roman, en série qui plus est !! Les anciens programmes permettant à l'époque de travailler la littérature jeunesse en oeuvre intégrale (c'est-à-dire en l'étudiant en classe), je me suis jetée sur l'occasion avec ma classe de 4e, dans mon chapitre sur l'épistolaire. Pari gagnant : la majorité des élèves de la classe ont aimé ce livre. L'une d'entre elles a prononcé LA phrase magique : "Madame, je n'aime pas lire, et ben pourtant je l'ai dévoré, celui-là !" (NB : plus tard dans l'année, c'est elle qui m'a réclamé L'île des esclaves de Marivaux, pour le lire en entier après un extrait étudié en classe). 

L'an dernier, je l'ai proposé dans ma liste de lectures cursives sur l'épistolaire. Seule une élève l'a choisi (il faut dire qu'en Ecole des Loisirs, ce n'est pas le plus bas prix...) mais elle l'a aimé aussi. Je ne l'ai plus proposé en oeuvre intégrale pour me conformer aux nouveaux programmes (et parce que je suis d'accord avec l'idée de se concentrer, en classe, sur des lectures plus classiques et plus difficiles, en laissant la littérature jeunesse pour les lectures à la maison). 

Bref, tout ça pour dire que ce livre traverse les années et les générations et qu'il fonctionne toujours. 

Quand je l'ai découvert, ce fut vraiment une lecture coup de poing. J'ai tout adoré : la narration sous forme de lettres, les personnages, l'intrigue aux nombreux rebondissements, les thèmes. 

Impossible de résumer ce livre sans dévoiler la révélation qui a lieu au milieu du livre. Auparavant, l'histoire semble être celle, banale, de deux adolescentes qui ne se connaissent que par l'intermédiaire d'une annonce postée dans un magazine : Tracey cherche une correspondante et Mandy lui répond. Elles s'écrivent des lettres d'adolescentes, mais un certain déséquilibre se fait voir petit à petit : si Mandy connaît les déboires d'une vie sans originalité (des parents aimants mais des galères financières, une soeur ultra-complice mais des histoires de coeur compliquées...), Tracey, elle, semble avoir une vie parfaite : fille unique, gâtée par des parents richissimes, un petit ami sans défauts, des fêtes à tire-larigots... C'est à la moitié du roman que tout bascule. Des thématiques traditionnelles du roman d'ados, on passe à des thèmes beaucoup plus durs, qui nous sortent de notre quotidien. Les personnages s'étoffent alors. 
Âmes sensibles s'abstenir : le style est familier dans la première partie, celui de deux ados qui s'écrivent sans chichis, mais il se fait violent et cru dans la deuxième partie. Certains faits sont dévoilés tels quels, d'autres sont sous-entendus mais se comprennent assez aisément. Certains resteront toujours dans le secret, ce qui est presque pire, car on peut tout imaginer. La fin est complètement inattendue : il faut avoir les nerfs solides. 

L'intérêt pédagogique de ce roman n'est certes pas dans le style, qui reste très oral (qui plus est, traduit de l'australien - mais pas Valérie Dayre, qui n'est pas n'importe qui). En revanche, la structure est éminemment intéressante dans un chapitre sur l'épistolaire : l'échange parfois déséquilibré entre les deux amies, certaines lettres laissées sans réponse permettent de travailler sur les différents points de vue, et de montrer que, dans un roman épistolaire, l'intrigue se construit "en pointillés". Pour travailler sur l'implicite, c'est parfait. On peut proposer, à partir de la fin, divers travaux d'écriture permettant de vérifier ce que les élèves ont compris, et de tester leur imagination. Enfin, une réflexion annexe peut être menée sur les avantages et les limites (voire les dangers) d'une communication virtuelle : j'ai testé une sorte de "débat" avec ma classe de quatrième et il en est sorti des choses très intéressantes. 

Je le conseille et le re-conseille donc. Documentalistes, faites-le acheter pour votre CDI, et, si vous le pouvez, en série : on a besoin de ce genre de livres pour montrer aux élèves que la littérature n'est pas un truc ennuyeux et réservé aux adultes. 

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29 avril 2013

Chocolat

Et voilà, le retour en arrière est terminé : je connais le passé de Vianne Rocher, l' (une des) héroïne (s) du Rocher de Montmartre. J'ai découvert Lansquenet-sur-Tannes, j'ai connu Anouk plus jeune, Roux pour la première fois, et beaucoup d'autres personnages. 

Sans grande surprise, Chocolat utilise les mêmes ingrédients que sa suite (du coup, c'est plutôt l'inverse) : un grand soin apporté à la création d'une atmosphère, à la description des sensations, et à l'élaboration d'un personnage fort et fragile à la fois. Autre point commun : le choix d'une narration à plusieurs voix. Mais la différence réside dans le choix de ces voix : celle de Vianne, bien entendu, qui prédomine, mais aussi celle d'un personnage "ennemi", le curé du village, forcément hostile à l'arrivée d'une étrangère dont le credo semble être la gourmandise et la volupté - en pleine période de carême, qui plus est ! J'ai trouvé astucieuse l'idée de donner la parole à ce personnage, mais finalement, je me suis demandé si cela n'ajoutait pas à une certaine lourdeur du roman : Joanne Harris a tenu à maintenir à distance tout manichéisme, à explorer la part faible de ce personnage pour bien montrer que rien n'est tout blanc ou tout noir (même pas le chocolat, qui peut être au lait). On obtient certes une ode aux plaisirs de la vie, un réquisitoire des doctrines trop rigides et des privations imposées par l'Eglise ou la société bien-pensante, mais cette ode pâtit peut-être d'un manque de subtilité. On a l'impression que tout est prévu dès le début pour une fin heureuse, que Vianne ne peut jamais rien rater. 

Oui, mais, me direz-vous, c'est une sorcière ! En effet, les références à la sorcellerie et autres formes de magie sont présentes dans cet opus ; de façon un peu plus discrète que dans le suivant. Là, pour le coup, la subtilité et l'équilibre sont de mise. 

Un roman, donc, malin et gourmand, dont les pages se tournent avec plaisir, mais qui, à mon goût, n'arrive pas à la profondeur des Cinq quartiers de l'orange, qui reste pour l'heure mon roman préféré de cette auteure. 

 

PS : Une tablette de chocolat offerte au premier qui trouvera, dans la critique ci-dessus, une référence à Top Chef (c'est la finale ce soir !!) ET une quasi-citation d'une chanson de Goldman !

Donnez-moi vos réponses dans les commentaires, mais attention : je n'accepterai que les réponses donnant les DEUX références : pas la peine, donc, de griller vos cartouches si vous n'en avez repéré qu'une seule ! 

18 avril 2013

La fille qui dort

Encore un livre de Florence Hinckel qui ne ressemble pas aux autres ! Et qui a déçu mes attentes, créées par une histoire que je trouvais originale et qui me parlait plutôt pas mal (celle d'une lycéenne atteinte de narcolepsie, qui tente d'oublier, voire de dépasser cette maladie en s'inscrivant à l'atelier théâtre de son lycée). Je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus consistant : l'histoire de Théa pour l'éternité était tout de même suffisamment développée pour capter l'attention du lecteur, jusque dans les dernières pages ; quant à Zéro commentaire, je n'avais pas été convaincue par l'intrigue et les choix narratifs mais le roman avait au moins le mérite de s'attarder sur l'intériorité d'un personnage un peu plus fouillé que cette "fille qui dort". 

J'ai eu l'impression de lire une romance adolescente comme il en existe tant, avec toute la panoplie : la mère relou, le frère pénible, le bel inaccessible, la prof trop-compréhensive-de-la-mort-qui-tue... La narcolepsie n'étant qu'un prétexte pour faire de l'héroïne une éternelle incomprise. Du divertissement pour ados, sans plus. Vite lu, vite oublié !

18 avril 2013

L'homme qui a séduit le soleil

Comme cela m'arrive de temps en temps avec mes élèves exceptionnels, c'est l'un d'entre eux qui m'a conseillé ce livre, et non l'inverse. Ou plutôt : j'avais placé ce livre dans ma sélection pour une lecture cursive (voir la sélection en question dans ce billet), mais je ne l'avais pas lu... Comme l'élève était revenu vers moi en me disant "C'est difficile et les personnages sont niais !", je me suis attelée à la lecture, pour savoir quoi lui répondre, quand même !

Alors : principale difficulté, le choix de suivre différents personnages selon les chapitres. On commence avec Gabriel, personnage fictif de jeune comédien de rue, qui va être embauché par Monsieur Poquelin, donc : Molière. Le livre s'intéresse autant aux déboires du jeune homme qu'aux problèmes du dramaturge vieillissant. Mais le roman s'intéresse également à Fouquet, au roi... Peut-être cela est-il effectivement difficile à suivre et peu habituel pour un lecteur de douze à treize ans. Mais je trouve, pour ma part, que c'est cela qui fait la richesse de ce roman jeunesse : une volonté de montrer que tout, dans l'Histoire, est lié, du destin d'un moucheur de chandelles (rôle que Molière va donner à Gabriel) à celui d'un surintendant du roi. On a une vraie plongée dans le siècle de Louis XIV, habilement romancée. 

Quant aux personnages niais... bon, c'est de la littérature jeunesse, il ne faut pas être trop difficile ! 

Je retiendrai donc, quand même, que le niveau est peut-être plus élevé que je ne le croyais (l'élève en question est quand même notre meilleur élève de 5e et, sans doute, bientôt, notre meilleur élève tout court, quand le "champion actuel", en 3e, sera parti du collège...)

 

18 avril 2013

Tarja

Pour présenter ce livre, on ne peut s'empêcher d'en donner les premiers mots : "Au collège, sans prétention, j'ai une sacrée réputation : ils disent tous que je suis une salope."

Voici donc le troisième Sciarini que je lis cette année. Les mécanismes d'accroche, sur moi, fonctionnent bien : j'apprécie la référence musicale de cette première phrase (j'ai compris que la musique était très importante pour cet auteur et, donc, pour ses personnages), j'aime la rupture de registre, le basculement vers la réalité brute et crue ; et la couverture me plaît également, dans ce mélange d'innocence et de noirceur. Pari d'éditeur et d'auteur réussi. Voyons maintenant l'histoire.

Je découvre un personnage presque encore plus torturé que les précédents, si c'est possible : une adolescente dont la réputation "tourne" sur les réseaux sociaux. Elle est devenue une star, elle a son groupe sur Facebook : "Si toi aussi tu penses que Tarja est une salope." Sa sexualité s'affiche donc au grand jour, et elle en porte aussi les conséquences en elle : elle est enceinte. De son professeur de lettres. Qui, bien entendu, ne veut plus d'elle, et encore moins de leur enfant. Elle va donc s'éloigner et tenter de se reconstruire, de se rapprocher d'elle-même et surtout de cet enfant à venir. 

Tout cela est très noir. D'autant plus que Tarja porte aussi en elle la mort de sa meilleure amie, un traumatisme lourd à porter. Tout le roman est donc une histoire de mort et de vie. Avec la balance qui penche du côté de la vie : Jean-Noël Sciarini ne laisse jamais ses lecteurs s'enfermer dans le marasme ou la morbidité. 

J'ai toujours un peu de mal avec ce style très tourmenté, avec ces nombreuses digressions, cette manière de raconter extrêmement labyrinthique. Je continue de penser qu'on pourrait arriver aux mêmes effets par d'autres voies littéraires. Mais je comprends ce que l'auteur cherche à nous dire, et je dois reconnaître qu'il n'a pas peur de s'attaquer à des sujets forts et pourtant terriblement actuels et vrais. 


 

18 avril 2013

Des affiches de livres (1)

Une idée que j'avais eue, comme ça, en guise de fiche de lecture (niveau 5e) : réaliser une "affiche de livre", c'est-à-dire imaginer que le livre a été adapté au cinéma et en créer l'affiche. 

Mes consignes, accompagnées de la liste de livres proposés (thème du théâtre ou de la question du genre à l'adolescence) : Lecture_cursive_n_2.

Tout ce que j'ai eu ne ressemblait pas nécessairement à une affiche de cinéma (il y en aura en revanche, dans la deuxième fournée, de très réussies sur ce plan-là), mais j'ai quand même eu des choses assez chouettes : 

     Justine  Le cahier rouge de Claire Mazard

    Khalil Zéro commentaire de Florence Hinckel

Pierre  L'homme qui a séduit le soleil, de Jean-Côme Noguès

 Suzanna  Coups de théâtre de Christian Grenier

 

J'ai gardé la plus belle pour la fin : 

P1020054                  P1020056

Avec un petit couteau Playmobil et du vrai tissu ! 

La deuxième fournée arrivera prochainement. 

18 avril 2013

Vive la République !

Je ne le connaissais pas ; il m'avait tenté ; je l'ai dévoré !!!

Tous les ingrédients étaient réunis ici pour me plaire : 

- l'humour alerte et efficace de mon écrivaine préférée, un humour qui ne prend pas une ride au fil des ans et des ouvrages (Marie-Aude Murail a beau être une vraie machine à écrire, elle ne m'a pour l'instant jamais déçue, ce qui est un exploit, car rare sont les écrivains "à succès" qui ne me lassent pas au dixième roman...) ;

- le thème, bien entendu, et son personnage principal : une jeune maîtresse qui fait son année de stage dans une école de centre-ville pas pour autant de tout repos (ça me rappelle quelque chose, ça...) ; 

- et de nombreux clins d'oeil à d'autres personnages et d'autres histoires créés précédemment. J'en oublie sûrement, mais j'ai pu reconnaître Emilien baby-sitter, Emilien moniteur de colo (avec sa collègue égoïste-mangeuse de biscuits Lu), la petite dylexique à qui Emilien donnait des cours... Peut-être aussi Bart de Oh ! Boy, à travers Eloi, peut-être aussi le couple colocataire de Simple (ai oublié les noms...) à travers Eloi et sa coloc Nathalie... 

Bref, visiblement, Marie-Aude Murail s'est amusée à reprendre tous les ingrédients qu'elle connaît, à les mettre dans un grand sac, à bien secouer pour les retrouver bien redistribués dans une histoire de grands et de petits. 

Et moi, je ris toujours autant. Et, même, à la fin, j'ai quelques larmes au coin de l'oeil. 

Alors, certes, c'est très stéréotypé. Mais, quand on lit Marie-Aude Murail, il faut chercher la jouissance et le plaisir des mots, rien d'autre. Chez moi, en tout cas, ça fonctionne. Et chez vous ? 

 

 

18 avril 2013

Les résultats !

Vous ne seriez donc que... quatre à vouloir que ce blog continue ?

Je pourrais être un peu vexée si les quatre participations en question à mon dernier concours n'avaient pas été de qualité. Finalement, elles ne sont que quatre, mais elles méritent que je continue ! 
(Et, en vrai, je comptais bien continuer de toute façon, hein, c'était une blague pour vous forcer à participer au concours ! Qu'est-ce que je suis rusée !...)

Je vous joins donc les messages qui sont arrivés dans ma boîte. Plusieurs styles s'y côtoient (tout est à prendre avec humour, bien entendu !) : 

 

Compétence : savoir lire une consigne (cinq phrases, pas moins, pas plus) --> non acquise 

Je voulais te dire que ton blog transmet beaucoup d'enthousiasme, donne des idées, me permet de réviser mes préjugés (oui, Vipère au poing et Poil de Carotte m'ont toujours paru horribles, mais je vais essayer d'y aller voir de plus près...)
A mon avis si tu y trouves ton compte, si ça te fait plaisir d'écrire sur ces livres, il faut vraiment continuer.
Évidemment, si ça devient une corvée, il faudra voir, adapter la formule pour que ça reste une bulle d'air pour tous !

 

Compétence : faire des phrases complètes (on ne commence pas une phrase par "parce que" !!!) --> non acquise  

Parce que ce blog est un hapax dans la cyber-galaxie littéraire des gens qui plument – souvent beaucoup moins talentueusement que toi d’ailleurs.
Que de ton premier billet au dernier en date, le généreux partage des mots et des livres a généré une bibliothèque participative et, en un sens, une œuvre ouverte.
Parce que ce blog se conjugue aussi avec le verbe d’Arty, Hélo, Ilianah, de Guille, Laura, Romain, Nadine, Clupsie, DF, Presque poete, Violette, Leiloona, Val (oui, j’ai relu chaque commentaire pour dresser cette liste) et combien d’autres passants silencieux.
Que parmi nous, il y a des même des êtres un peu fanatiques, un peu barrés... fiers happy few toujours impatients d’attendre la suite, une nouveauté voire un concours, tels de véritables followers shootés à la coke de tes lignes. 
Et parce qu’il faut être obsessionnel sans être obsédé, Petite Mu, sois toujours bloggeuse, même en rêve !

 

 

Compétence : produire un texte original (plagiat sur Internet interdit !) --> non acquise  

 Ce concours est bien difficile... N'ayant pas le talent pour rendre grâce à ton merveilleux blog, je me suis permise d'emprunter un sonnet anonyme (en cinq phrases !) faisant les louanges de la poétesse lyonnaise Louise Labé. Ainsi, par les mots de cet artiste sans nom, je t'exprime toute l'admiration que j'ai pour toi et pour ton travail, ainsi que le désespoir qui m'envahirait si tu choisissais d'y mettre fin :


" Je brûle d'un doux feu et je ne veux pas même
éteindre cette ardeur qui me réchauffe l'âme,
si bien qu'étant heureux au beau milieu des flammes,
je chante votre gloire et votre honneur extrême.

Pour récompense alors je demande au Seigneur
de m'épargner l'objet d'un éternel tourment
mais de vous procurer le feu le plus ardent
qui puisse, à chaque instant, vous brûler tout le coeur.

L'Amour n'apporte pas toujours le vrai bonheur
quand il est un égal désir entre deux coeurs ;
s'il lâche l'un des deux, c'est la mort la plus noire.

Soyez alors pour moi un guide secourable !
Rendez la vie à ma dépouille misérable,
et je consacrerai ma plume à votre gloire ! " 

Voici donc mon humble participation. 
Longue vie à La petite Mu qui plume !

 

 

Compétence : écrire en français correct (le niveau de langue familier est interdit en rédaction !) --> non acquise   (et je ne parle pas de la compétence "donner une excuse valable pour un retard...)

 Je sais que j'ai dépassé la date limite pour ton concours, mais tu comprends, mon petit frère a vomi sur mon poème, ensuite mon chien l'a mangé, et enfin on a volé mon chien, donc j'ai pas pu récupérer mon poème dans l'estomac de mon chien ... Bref, j'espère que tu seras une prof sympa et que tu ne m'enlèveras pas trop de points pour mon retard ! Voici donc mon poème :

« Pourquoi la Petite Mu doit continuer son blog »
Wesh meuf, t’as trop le swag, ton blog surfe sur la vague.
Tes articles sont ma nourriture, ils me remplissent de culture.
Je suis trop tchalé de ta prose, ta façon d’écrire est juste grandiose.
J’kiffe grave tes concours, même si je perds ils enrichissent mon parcours.
En plus tu me distraits de mon chômage, si t’arrêtait ça s’rait dommage.

 

Et la gagnante, dans tout ça ? Car, je le sais, vous brûlez tous et toutes d'en connaître le nom (du moins, le pseudo...).

Je n'ai pas souhaité les départager sur le contenu : trop subjectif tout ça !

Sachez donc que c'est la clé OTP qui a parlé. Keskecé ? C'est un petit outil que l'Education Nationale m'a gracieusement prêté lors de mon arrivée dans mon dernier collège : sur un petit écran s'affichent une série de chiffres qui se renouvellent automatiquement au bout de quelques secondes. Pour rentrer les notes des élèves, faire le cahier de textes en ligne, saisir les absences au début d'un cours, il nous faut rentrer notre identifiant, puis notre mot de passe composé d'un code de notre choix PUIS des fameux chiffres qui s'affichent sur ma clé OTP. Eh oui, les bulletins des élèves, c'est Fort Knox, chez nous. 

(Vous bouillez ? Hihi...)

Bref, j'ai attribué à mes quatre participantes un chiffre de 1 à 4 selon la date à laquelle elles m'ont envoyé leur message (1 pour le message le plus ancien, 4 pour le plus récent, jusque là, vous me suivez ?), et j'ai attendu que l'un de ces quatre chiffres apparaisse sur ma clé, et c'est donc le... 3 qui est sorti !!

(Non, mais elle se fiche de qui, là ? On sait pas qui c'est, le 3 !! Allez, elle le pond, le nom de cette gagnante, ou quoi ?!!)

Et c'est .... My la gagnante !! 

Toutes mes félicitations ! Le livre arrivera sous peu. 

A bientôt pour de nouvelles aventures ! 

 

 

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Le royaume de Kensuké

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