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La petite Mu qui plume
litterature jeunesse
27 juin 2012

Quatre soeurs

Ca y est, voilà l'été... Le moment de reprendre enfin ma plume. 

Je connais Malika Ferdjoukh depuis longtemps : j'avais beaucoup aimé les atmosphères mystérieuses et teintées d'humour de Fais-moi peur et Sombres citrouilles

C'est donc avec une certaine confiance que je me suis lancée dans ces longues aventures de quatre soeurs qui ne sont pas quatre - d'autant plus que j'avais déjà entendu de bonnes critiques sur ce roman. 

Tant qu'à faire, j'ai acheté les quatre volumes d'un seul coup, réunis en un seul. 

J'ai aimé, pas forcément adoré.
Ce qui m'a plu, c'est cet univers un peu décalé : certains détails nous confirment que l'histoire (enfin, les histoires) se passe(nt) bel et bien de nos jours, mais bien d'autres sonnent "à l'ancienne", à commencer par les prénoms, délicieusement surannés - Enid, Bethsabée... On s'attache aux personnages, bien sûr, comme dans toute série de ce genre. 
Mais le tout manque un peu de cohérence à mon goût. La focalisation sur un personnage par volume n'est pas menée de manière très claire : pour moi, il y a un personnage qui est mis en avant à chaque tome, c'est Bettina. Les autres passent un peu derrière. 

Une lecture agréable mais pas inoubliable. 

 

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13 avril 2012

Genesis

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Enfin, une nouvelle lecture ! 

Je continue ma découverte de cette collection, "Pôle fiction", dans sa branche "romans d'anticipation". 

Voici une lecture assez déroutante. Le principe est intéressant : un huis clos, dans lequel une jeune fille, Anax, passe un examen extrêmement important devant le jury de "l'Académie", une sorte de soutenance de thèse. Les cinq heures de l'examen sont racontées minute par minute. Le point de vue interne fonctionne très bien : des membres de l'Académie, le lecteur ne saura que ce qu'Anax peut percevoir, des voix, des visages - mais impassibles. L'atmosphère inquiétante, la tension qui augmente heure par heure est plutôt bien rendue, et le dénouement à la fois prévisible et surprenant, comme dans toute grande tragédie. Voici pour les points positifs.

L'histoire se déroule dans un futur assez lointain ; une nouvelle république a été instaurée, la République de Platon. S'il n'est pas strictement nécessaire pour le lecteur d'avoir des connaissances pointues en histoire de la philosophie, il faut quand même s'accrocher car ce roman touche à l'abstraction d'une manière qui me semble peu adaptée pour des lecteurs adolescents - mais peut-être me trompè-je. Moi-même, j'ai eu du mal à suivre, sans vraiment comprendre sur quoi reposaient les principes de cette République, en quoi ce roman était ou n'était pas une contre-utopie... Tout ceci m'a un peu ennuyée à certains moments, j'ai parfois lu en diagonale. Ce roman aurait, de mon point de vue, mérité d'être plus simple, pour une plus grande efficacité. Mais peut-être certains sauront-ils lire mieux que moi entre les lignes, et apprécier le message que je n'ai pas trouvé moi-même. 

31 janvier 2012

La vie extraordinaire des gens ordinaires

Si je devais jouer au jeu de "une critique = un mot", ce mot serait ici : déboussolant. Le comble pour une histoire de voyage. Mais j'ai vraiment connu un problème d'orientation à la lecture de ce roman. 

D'abord, le classement en littérature jeunesse. Diable ! Si des ados lisent ce genre d'ouvrages aujourd'hui, il faudra me les présenter. Je ne veux pas me faire plus démago que je ne suis, mais je n'ai pas ressenti le sujet du récit, pas plus que le style d'écriture, comme étant particulièrement orienté vers un public adolescent. En ayant pioché ce livre au rayon jeunesse, je ne m'attendais pas à ça. 

Ensuite, Fabrice Colin se plaît au jeu des poupées russes (je vulgarise ici le principe de la mise en abyme, bien connu des littéraires). La première page de l'ouvrage contient ses dédicaces. Puis il y a un avant-propos. Un écrivain (Colin ? Un avatar imaginaire ?) nous raconte sa rencontre avec un malade assez spécial, qui lui a confié son manuscrit en lui demandant de le publier sous un autre nom. Puis il y a un préambule. Le malade en question nous explique d'où lui est venu le contenu de son livre : ce sont des histoires qu'on lui a racontées - plus précisément, qu'il est allé recueillir lui-même tout autour du monde. Puis il y a les histoires : à chaque fois, le narrateur qui parle à la première personne (l'écrivain malade) alterne des passages de narration dans lesquelles il raconte les conditions de ses divers voyages, ses sensations et émotions, avec d'autres passages où il raconte la vie (extraordinaire) de ces gens (ordinaires) qu'il rencontre.
A ce stade-là, déjà, il faut s'accrocher.

J'ai fini par me laisser embarquer par ce qui s'apparente à une série de nouvelles, mais reliées entre elles par un narrateur récurrent. Mais une fois de plus, j'ai été assez déroutée par l'hétérogénéité de ces récits. Certains plongent vraiment dans l'invraisemblable : ils racontent des visions, des scènes incroyables, ils touchent au merveilleux ou à la spiritualité. D'autres, au contraire, sont finalement très terre-à-terre. Une histoire comme celle de Kirstin, qui perd son billet de Loto gagnant, voit son histoire médiatisée et finit par recevoir une quantité impressionnante de dons en tout genre, est presque banale. 

Je reste finalement assez partagée à la fin de ma lecture. Je n'ai pas été emballée par toutes les histoires. J'ai une petite préférence pour l'une d'entre elles, qui m'a charmée par son pittoresque et son humour discret : celle du clochard munichois se prenant pour un monarque, dont le royaume se borne aux limites du banc sur lequel il se tient jour et nuit. 

Pas un gros coup de coeur, donc. 

30 janvier 2012

Mon petit coeur imbécile

Un nouveau livre-que-c'est-un-élève-qui-me-l'a-conseillé (et même prêté, dans ce cas-ci). C'est tout de même la troisième fois que ça m'arrive cette année : d'abord, Tobie Lolness, ensuite, Les Chroniques de Spiderwick (que j'ai trouvé plutôt sans intérêt... au point que je n'ai pas pris la peine d'en rédiger une critique, honte à moi), et ce dernier, prêté vendredi par un garçon de 6e. Mes élèves sont exceptionnels (ou comment m'auto-encourager à aller en cours dans quelques heures...). 

 Je connaissais l'auteur de nom, mais sans avoir rien lu de lui : cette première rencontre avec son écriture est une réussite. J'ai beaucoup aimé le dépaysement (l'histoire se passe en Afrique) auquel je ne m'attendais pas du tout. C'est peut-être bête, mais, si les histoires d'enfants atteints d'une grave maladie sont assez nombreux, on n'a pas l'habitude que le récit se passe au pays des antilopes. Le texte en est tout de suite marqué par une coloration particulière, qui m'a portée au fil des pages. 

C'est une très jolie histoire, avec un style simple et juste. Moi qui lis surtout des romans pour ados, je ne me suis absolument pas ennuyée dans ce livre destiné à un public plus jeune. Et je remercie vivement mon élève de me l'avoir fait découvrir !

 

26 janvier 2012

Uglies

Mais comment en viens-je, en ce moment, à lire des romans dont la couverture me déplaît tellement ?... Petite explication pour cet ouvrage-là.

Depuis ma découverte de Jenna Fox, je suis à la recherche de bons romans d'anticipation pour ados, du genre que je pourrais placer dans une liste de lectures à donner à mes 4e au dernier trimestre. Mes critères sont assez simples, et pourtant exigeants : un roman d'anticipation (voire de SF, pas forcément dans le futur) qui critique un aspect de notre société actuelle, et qui soit bien écrit. Le roman de Mary E. Pearson m'avait particulièrement plu pour son style elliptique, incisif, avec un vocabulaire bien choisi. 

Je commence à connaître par coeur le rayon jeunesse de la Fnac de la gare Part-Dieu. Je tombe sur une tranche trop tapageuse à mon goût, mais le titre m'interpelle : Uglies. A côté, il y a aussi un Pretties, puis un Specials, et d'autres.  Je regarde la couverture, et cette phrase d'accroche semble me tirer par le bras : "Dans le monde de l'extrême beauté, les gens normaux sont en danger". 

Que dit la quatrième de couverture ? Nous sommes dans un monde où tous les adolescents atteignant leur seize ans subissent une opération qui les rend parfaitement beaux, selon des critères soigneusement étudiés par les gens hauts placés dans cette société futurise. Ils deviennent des Pretties. Les autres, les "moches", tel est le mot utilisé dans la traduction, sont les fameux Uglies. Ce thème n'est pas courant dans la littérature de science-fiction : je décide de tenter le coup. 

J'ai du mal à rentrer dans le récit, avec un long début, plutôt laborieux, sorte de prétexte pour nous présenter toutes les particularités du monde dans lequel vit Tally, l'héroïne. Mais c'est le principe de tout roman de SF, ou presque : il faut bien nous présenter l'univers du récit. Ce n'est que quand l'histoire commence vraiment, lorsque Tally rencontre des rebelles (c'est-à-dire des personnes qui ont refusé l'Opération, préférant rester des "moches"), que je me laisse emporter. 

J'ai aimé l'histoire à partir de ce moment-là, ainsi que la complexité des personnages, dont on ne se doute pas au début. Les forts apparaissent finalement assez superficiels et peu résistants, alors que Tally, qui paraît être une ado banale et sans grande personnalité, prend de l'épaisseur au fil des pages. J'ai aimé le dilemme qui règne du début à la fin de ce roman : accepter l'Opération ou refuser d'entrer dans le monde des Pretties ? Et quelles véritables raisons peuvent bien motiver cette décision ? Car la fin nous réserve une surprise : la décision prise ne sera pas vraiment celle que l'on croit. 

Ce roman m'a donné envie de lire la suite, ou plutôt devrais-je dire les suites. Il reste cependant quelques défauts : un style peu convaincant (avec des essais de métaphores poétiques qui tombent plus ou moins à plat, un manque de liaison entre certaines phrases qui rend parfois leur logique difficile à suivre), une volonté de trop en faire (la critique se fait un peu fourre-tout : critique de la pollution, du gaspillage, de l'anorexie...). Une bonne lecture, mais qui ne méritera pas de figurer dans ma liste "scolaire". 

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2 janvier 2012

Dear George Clooney, tu veux pas épouser ma mère ?

J'avais repéré ce titre dans plusieurs librairies différentes, je voulais me faire une opinion. 

Soyons clairs, cela n'a rien d'une lecture inoubliable. Le style est assez décevant. J'ai lu nombre de récits jeunesse plus piquants que cela. Le thème non plus n'a rien d'original : une adolescente essayant de gérer le divorce de ses parents, c'est une histoire qu'on a lue et archi-lue. Ce n'est donc pas une grande découverte, et cela ne fera pas partie du top 10 de mes lectures jeunesse préférées. 

Cela dit, on s'attache quand même aux personnages, on cherche à savoir comment va se finir l'histoire, qui est finalement assez bien menée, avec tous les ingrédients nécessaires. 

Il faudra que je teste ce livre sur mes cobayesélèves de 4e... C'est peut-être un livre à ne réserver qu'aux ados...

27 décembre 2011

Le rêveur

Pour une fois, en guise de morceau choisi, voici un extrait de l'interview de Ian McEwan, en fin d'ouvrage (ces pages que j'aimais tellement lire à la fin des Folio ou des Lecture Junior quand j'étais petite, moi qui me targuais de devenir écrivain...). Plus précisément, sa réponse à la question : "Quel conseil donneriez-vous à un écrivain débutant ?"

"Je conseillerais à un écrivain en herbe de tenir un carnet et d'y noter chaque jour quelque chose. Deux sortes de choses : ce qui lui est arrivé dans la réalité, et aussi ce qui s'est passé dans ses rêveries, dans son monde imaginaire."

Associez ces deux mondes, celui du rêve et celui de la réalité, et vous obtiendrez les sept histoires qui composent ce premier et unique (pour l'instant) récit jeunesse de l'un de mes auteurs fétiches du moment. Peter Fortune est un garçon très imaginatif à qui son esprit rêveur en fait voir de toutes les couleurs : Peter se retrouve tour à tour attaqué par la Vilaine Poupée et sa cohorte de consoeurs, transporté dans la peau d'un vieux chat en mal de réputation ou d'un bébé Cadum, contraint d'élaborer des stratégies pour capturer un mystérieux cambrioleur... 

Cette lecture est en fait une relecture. Et, comme par magie, certaines phrases, certains passages entiers se reformaient dans ma tête avant même que mes yeux se posent dessus : ces histoires sont en fait restées bien gravées dans ma mémoire, jusque dans les détails. Preuve du pouvoir captivant de ce petit livre sans prétention autre que de faire voyager un court moment (une centaine de pages) des jeunes lecteurs en quête de fantaisie et d'étrangeté. 

A la fin du livre, Gallimard Jeunesse propose deux autres titres en Folio Junior : Le chat qui parlait malgré lui, de Claude Roy (lu quand j'étais petite mais dont je ne garde qu'un souvenir très, très flou), et J'étais un rat ! de Philip Pullman, que j'aimerais découvrir. Deux futures (re)lectures, donc, qui pourront, en outre, m'être utiles dans le cadre d'un cours sur les métamorphoses... (foutue déformation professionnelle qui fait passer la prof avant la lectrice parfois...)

 

9 décembre 2011

Le tueur à la cravate

kikou tu devrè lir se bouk1 sa dechir é en + sa parl 1 pe 2 ns genr d ados ki von sur internet lol mdrrr biz jt<3

("Dis donc, elle nous ferait pas une petite overdose de collégiens, la rédac' du blog, là ?...")

Petit tour au rayon jeunesse de la librairie Lucioles, hier. J'y ai ramassé quelques trouvailles : La maison qui s'envole, de Claude Roy (numéro 1 de la collection Folio Junior, pas n'importe quoi !), en clin d'oeil à mes élèves qui lisent Le Magicien d'Oz (j'explique : il y a aussi une maison qui s'envole au début du Magicien), Robin des bois de ce Micheal Morpugo dont j'ai tellement aimé Le roi Arthur quand j'étais petite, et enfin, notre sujet d'aujourd'hui : un tout récent de Marie-Aude Murail, l'auteur-phare de mon adolescence (et de beaucoup d'autres... je ne suis pas très originale sur ce coup-là). 

J'ai commencé non pas par le roman, mais par le "journal de bord" inséré à la fin, intitulé Comment naît un roman (ou pas). Réellement passionnant. Plus stimulant pour l'esprit que n'importe quelle lecture universitaire que j'ai pu faire pour mes études. Et qui rend légèrement jalouse aussi : moi aussi, je veux avoir la vie d'une écrivain ! Passer mes journées à lire et à écrire, quelques conférences de presse de temps en temps... le pied ! 

J'ai dû interrompre ma lecture de ce journal quand j'ai commencé à y lire trop d'informations sur l'histoire du roman. J'ai donc attaqué cette histoire pour la finir très très rapidement. Un vrai thriller pour jeunesse. C'est-à-dire que les ficelles les plus techniques du polar (entrelacement des points de vue, fausses pistes, etc...) sont utilisées sur une histoire à la fois moderne et éternelle. Un assassinat sordide, étranglement au bord d'une rivière : on en trouve à toutes les époques. Meurtrier démasqué grâce à des SMS, impressions d'e-mails, visites sur des sites de retrouvailles, etc... Ok, là, on est dans notre bon vieux XXIe siècle. 
Et il n'y a rien de cliché, aucun de ces défauts qu'on trouve parfois quand un écrivain (adulte) entre maladroitement, avec ses gros sabots, dans l'univers ultra-codé des adolescents. Marie-Aude Murail réussit ce tour de force de paraître à la fois très à l'aise dans cet univers, tout en maintenant la distance nécessaire pour que tout lecteur (y compris un adulte ou un ado en rupture avec l'ère de l'électronique, pourquoi pas, tout peut arriver!) s'y retrouve.
En prime, une vraie bonne histoire, du suspense, de quoi passer un très bon moment, comme toujours avec cette écrivain. 

A lire ! 

 

28 octobre 2011

Les contes de Beedle le Barde

 

Je triche un peu, ce n'est pas le dernier livre que j'ai lu (pour information, je suis au milieu du premier tome des Chroniques de San Francisco et je stagne parce que je suis un peu déçue pour le moment, par rapport à ce qu'on m'avait dit...) Mais j'avais omis  de plumer cette lecture, je ne fais donc que réparer un oubli. Et puis, maintenant que le nombre de lecteurs augmente, il faut que ce blog montre une certaine activité. 

Je suis une bonne cliente pour tout ce qui est "histoires dérivées" : quand j'accroche à un univers, je suis ravie de pouvoir y prolonger mon séjour, même si la série à proprement parler est terminée. Je suis d'ailleurs loin d'être la seule dans ce cas, je pense. Toujours est-il que je savais depuis un moment que J.K.Rowling avait sorti de nouvelles publications depuis le tome 7 (peut-être même avant ce tome-là, je ne sais plus), mais je ne les avais jamais vraiment croisées. C'est en passant par le rayon Folio Junior pour y chercher L'Odyssée (rien à voir) que je suis tombée sur ces trois petits volumes : L'histoire du Quidditch à travers les âges, Les animaux fantastiques et, donc, Les contes de Beedle le Barde

Ce dernier volume est composé de cinq contes plutôt courts, à la manière d'un Perrault, d'un Grimm ou d'un Andersen (je révise mes classiques, je suis en pleine séquence sur le conte avec mes 6e...). Après chaque conte, on trouve un commentaire de ce cher et regretté Albus Dumbledore, façon essayiste, qui propose un éclairage supplémentaire sur le conte, une mise en lumière de son aspect symbolique, une histoire de sa réception dans le monde des sorciers à travers les âges... 
Je dois dire que, en bonne ex-étudiante de lettres, habituée à ce genre de commentaires en fin d'ouvrage, ce sont presque les pages que j'ai préférées dans l'ouvrage... Les contes sont sympathiques, sans réelle originalité toutefois ; c'est avec les commentaires finaux qu'ils deviennent vraiment intéressants (comme beaucoup de contes, en fait).
J'ai aussi aimé cette remarque initiale de Dumbledore-Rowling (
oui, je suis accro, mais je sais quand même que ce n'est pas Dumbledore lui-même qui a écrit, hein. De toute façon, il n'aurait pas pu, il est mort. Hein. Faut pas me la faire, à moi.) dans l'introduction de l'ouvrage : ces contes ressemblent à "nos" contes de Moldus (ndlR : un Moldu est un non-sorcier, un être comme vous et moi... je suppose), à la différence près que les héros sont des sorciers. Et donc, la sorcellerie n'est plus seulement réduite au rôle d'adjuvante ou d'opposante (ndlR pour ceux qui ne seraient pas familiers de ce jargon : adjuvant = qui vient en aide au héros / opposant = qui s'oppose au héros, aha, vous ne vous en doutiez pas). Par conséquent, si le héros est un sorcier, mais qu'il a quand même un problème à résoudre, ce qui est le principe de tout conte merveilleux, cela veut donc dire que la sorcellerie ne fait pas tout. Il y a des formes de magie qui sont impuissantes à apporter une solution à celui qui les possède. Pour résoudre son problème, le héros a besoin d'autre chose : une rencontre, du courage, de l'intelligence... Bien sûr, ces qualités sont aussi présentes dans nos contes traditionnels. Mais l'intervention quasi rituelle de la méchante sorcière ou de la gentille fée qui trouve toujours une solution rend les choses assez différentes. L'idée présentée par J.K.Rowling, si elle n'a rien d'exceptionnel en soi, est quand même plutôt intéressante... J'ai ainsi beaucoup aimé "La Fontaine de la bonne fortune" : sans vous dévoiler la fin, je vous dirai juste que la magie n'y fait pas le bonheur... A méditer. 

Un commentaire suivra sur les deux autres ouvrages, que je n'ai fait que feuilleter pour le moment. 

 

25 octobre 2011

Signé Romain

Je fais un petit retour en arrière pour ce roman jeunesse que j'ai lu au mois de septembre.
Contexte : j'étais en train de préparer ma liste de lecture cursive sur l'épistolaire (NdlR : pour les non-initiés, une "lecture cursive", dans le jargon de l'Education Nationale, c'est une lecture que les élèves font chez eux, généralement évaluée par une fiche de lecture ; "l'épistolaire"... non, quand même, je ne vous ferai pas l'affront de vous expliquer ce que c'est) pour ma classe de 4e.
Plus précisément, j'étais en train de fureter dans le rayon jeunesse de ma librairie préférée place Bellecour, à la recherche de quelques titres que je pourrais acheter et conserver dans ma salle, pour pouvoir, éventuellement les prêter à quelques élèves vraiment démunis... (et là, j'entends déjà mon homme râler : "Tu n'as pas à donner des sous pour tes élèves !!"). J'ai trouvé Kamo l'agence Babel, bien (au passage, plus de 5 euros je crois, ça fait mal au c*** pour un livre si court).
Et je suis tombée sur ce titre, Signé Romain. Hmm... ça sent l'épistolaire à plein nez, ça. Je ne connais pas du tout l'auteur, mais l'extrait proposé au dos a l'air sympa : je prends. En plus, c'est court. Je verrais bien si ça peut se rajouter à la liste que je donne aux élèves.

Après lecture, ce petit livre s'avère plus ardu que je ne le pensais. Il faut avoir une sacrée culture pour saisir les références qui parsèment l'histoire : en effet, Romain, grand adolescent (il est déjà à la fac), écrit à sa mère de qui il n'a jamais été séparé si longtemps, et ses lectures, souvent assez érudites (classiques italiens, notamment), s'entrecroisent avec ses mots à lui, parfois naïfs, parfois adultes. J'ai donc prévenu les élèves que, malgré sa courte longueur (si vous m'autorisez ce néologisme), ce roman était pour les bons, voire très bons lecteurs. Beaucoup d'implicite, qui plus est, dans les phrases elliptiques, dans les non-dits de l'histoire. Finalement, je ne saurais dire si j'ai aimé ou non : je suis quelque peu restée sur ma faim, jusqu'à la révélation finale que j'aurais préféré voir davantage exploitée.  

24 octobre 2011

Slam

"Donc, ce soir-là, j'évoluais dans la Cuvette, et il y avait Rabbit et.. Comme je l'ai dit, Rabbit est pas exactement un cerveau, mais n'empêche. Voilà ce qu'il a dit.
"Yo, Sam", il a dit.
Je vous ai informés que mon nom était Sam ? Bon, maintenant, vous savez.
"Ouais ?
- Comment ça va, mec ?
- Ca va.
- Bon. Eh, Sam. Je sais ce que je voulais te demander. Tu connais ta mère ?"
Vous voyez ce que je voulais dire, rapport au côté un peu con de Rabbit ? Oui, je lui ai répondu. Oui, je connaissais ma mère." 

[Je classe ce roman en littérature jeunesse, ce qui a été le choix de certains éditeurs ; pas pour 10/18, cependant, qui le publie au milieu de romans "adultes". Et c'est vrai que la limite est mince.]

A préciser d'entrée : ce n'est pas un roman sur les gens qui font comme de la poésie à l'oral, sauf que ce n'est pas tout à fait de la poésie, et puis normalement y'a pas de musique même si Grand Corps Malade il en met souvent. Ce n'est pas non plus un roman sur les gens qui sautent sur d'autres gens en concert (même si là, il y a déjà plus de rapport).  Un "slam", ici, c'est une figure ratée en skate-board, une grosse gamelle. Et si Sam, le héros, assure pas mal en skate, dans la vie, les slams se suivent et se ressemblent parfois. Le pire slam de sa vie : avoir mis enceinte sa copine alors qu'ils sont encore tous deux lycéens. 
A priori, le style, très oral, relâché - celui d'un adolescent, mais d'un adolescent mis en mots par un écrivain, tout de même, ce qui fait toute la différence... je suis assez bien placée pour le savoir - n'aurait pas dû me plaire ; plus exactement, ce n'est pas de ce style-là que j'avais envie à ce moment-là. Mais, je dois l'avouer, j'ai été très vite happée par l'histoire, qui n'a pourtant rien d'exceptionnel, mais qui contient juste ce qu'il faut de rebondissements (notamment les sauts dans le futur) pour que le lecteur n'ait jamais le temps de s'ennuyer. Et puis j'ai franchement ri à certains passages. N'ayant pas lu d'autres romans de cet auteur, je ne pourrais pas dire si je trouve ce "roman pour ados" moins bon que les autres de Hornby (comme tendent à le dire les critiques que j'ai pu lire ici et là), mais il reste que je me suis vraiment attachée aux personnages, que j'ai lu leur histoire avec plaisir, et que je tendrais volontiers ce roman à mes (grands) élèves et à mes (éventuels) enfants. 

 

7 octobre 2011

La petite Mu

 

"Elle n'était jamais pressée, son temps était infini, indéfini, jalonné seulement par les rares lumières précaires qui s'allument à l'approche de la mer". 

Papa Moumine et la mer, Tove Jansson

 

Chez les Moumines, je demande la petite Mu : celle qui reste à part, qui a l'air plus rusée que les autres, celle dont le nom signifie "la plus petite des plus petites". Je demande aussi mon premier Tove Jansson : Papa Moumine et la mer. Voici ce que j'en ai pensé à l'époque (en 2007 ou 2008) : 

"Un achat qui devait n'être qu'un clin d'oeil à ce surnom, Moumine, dont je ne connaissais que vaguement l'origine. Et, finalement, une lecture plus qu'agréable ; réellement prenante. Une atmosphère qui nous trempe jusqu'aux os, des personnages aussi attachants que mystérieux, un semblant de suspense qui fait qu'on se prend au jeu, et pour finir une écriture pleine de charme.

Un conte de fées pour petits et grands rêveurs".

Voilà les quelques mots que la petite Mu (moi, quoi) a plumé à l'époque sur ce très beau récit. Je ne saurais vraiment dire à partir de quel âge il pourra être véritablement apprécié : les plus petits goûteront sans doute les personnages, les dialogues, et les plus grands goûteront les mots, les images, la magie. 

Rien que pour vous, et parce que ce blog, c'est aussi ça, je vous offre quelques autres morceaux, de ceux que j'ai aimés : 

"- Elle est vivante, pensa le papa. Mon île est aussi vivante que les arbres et la mer. Tout est vivant.

Il se releva lentement.

Un petit sapin arrivait en se traînant dans la bruyère comme un tapis ondulant et vert. Le papa s'écarta pour le laisser passer et resta un moment immobile en frissonnant. Il imaginait son île, folle de frayeur, recroquevillée au fond de la mer."

"Le papa effaça toute spéculation pour se laisser envahir par la vie depuis les pattes jusqu'au bout de ses oreilles."

"Quand, enfin, son coeur lui parut aussi gros que possible, il jeta un coup d'oeil furtif dans la boule pour se faire consoler."

 

Sur ces mots, je vous souhaite la bienvenue sur le fil des lectures de la petite Mu qui plume. 

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Lecture en cours

 

Le royaume de Kensuké

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