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La petite Mu qui plume
litterature jeunesse
9 octobre 2012

Swing à Berlin

Découverte littérature jeunesse 2012

Ah, là, c'est autre chose ! (voir le message précédent)

Quelle belle découverte que ce roman inattendu ! Le style, en lui-même, n'a rien d'exceptionnel, mais sa grande fluidité et l'équilibre respecté entre des passages de récit, des dialogues et des descriptions laisse le champ libre à l'histoire, originale, que Christophe Lambert a choisi de nous raconter. 

Figurez-vous (je l'ignorais, pour ma part) qu'en 1942, Goebbels, pour remotiver les troupes, au sens propre comme figuré, a demandé la création d'orchestres de "jazz aryen". Pourquoi du jazz ? Parce que c'est une musique entraînante, dansante, et que les Allemands du XXe siècle ont envie d'écouter autre chose que les valses de leurs grands-parents. Oui, mais le jazz, c'est de la musique de nègres, de tziganes, bref, de dégénérés. Donc, Goebbels souhaite montrer à tous que de grands Allemands beaux et blonds peuvent, eux aussi, jouer du bon jazz. 

A partir de ce fait réel, Lambert invente l'histoire d'un vieux musicien à la retraite, à qui Goebbels demande de recruter un orchestre - en fait d'orchestre, il s'agira d'un quatuor, car notre musicien est exigeant et ne veut pas sacrifier la musique à n'importe quel caprice du Ministre. 

Au final, ce récit, très agréable à lire, raconte la vie de ces individus, qui n'ont que peu de rapport les uns avec les autres, mais sont contraints d'apprendre à vivre - et à jouer - ensemble, tout en plongeant le lecteur dans cette période très particulière pour les Allemands. Bien sûr, on y parle de la guerre, du nazisme, et de la résistance. Sur cette dernière idée, le final des musiciens, qui est aussi celui du roman, est très bien trouvé, et très émouvant. 

Ce roman pourrait être proposé en diptyque avec Le combat d'hiver de Mourlevat : les thèmes y sont proches, et l'on peut souligner à quel point la société futuriste imaginée par Mourlevat rencontre des échos dans cette période historique bien réelle de la Seconde Guerre Mondiale. 

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9 octobre 2012

Les vingt-cinq vies de Sandra Bullot

Un peu de contexte tout d'abord : je participe depuis peu à un groupe de lecture, se tenant à la médiathèque de ma ville. Dans ce groupe se réunissent divers bibliothécaires, documentalistes et professeurs de français, qui échangent leurs impressions sur une sélection de parutions récentes en littérature jeunesse. Cela va être l'occasion pour moi d'ouvrir mes horizons, et de découvrir des titres nouveaux, sortis dans l'année. (Je les signalerai dorénavant par cette mention : Découverte littérature jeunesse 2012-2013)

(Ajout du 7 février : j'ai malheureusement dû abandonner ces réunions... ce qui ne m'empêche pas de découvrir parfois, par moi-même, des nouveautés 2012-2013 de littérature jeunesse. Je conserve donc la mention pour toute nouvelle parution plumée.)

Mais tout ne peut pas être coup de coeur : en l'occurrence, ma première lecture a été une déception. Enfin, déception si je puis dire, car je n'en attendais pas grand-chose au vu de la quatrième de couverture : une énième histoire d'adolescente, peuplée d'évènements farfelus et de personnages fantaisistes. Cela dit, à l'Ecole des Loisirs, on trouve des choses très réussies dans ce genre-là. Mais rien de bien croustillant ici. 

C'est en effet l'histoire de Sandra Bullot, lycéenne dont la vie oscille entre problèmes habituels de l'adolescence, et incidents quelque peu hors du commun. Mais la sauce ne prend pas. La composition du récit n'est pas claire, l'absence de réalisme psychologique de certaines scènes empêche de s'identifier réellement aux personnages et, par conséquent, je me suis un peu désintéressée de l'histoire. Aucun intérêt véritable, aucune originalité dans le style qui rendrait le roman digne de figurer dans le palmarès des meilleurs romans jeunesse. Au suivant, donc ! 

 

PS : On en parle aussi sur BricabrookUne chronique plus détaillée que la mienne, un autre regard sur le livre. 

18 août 2012

La face cachée de Luna

J'attendais ce livre comme une délivrance après toutes les déceptions connues dernièrement en littérature jeunesse, sur ce fameux thème du genre. Deux remarques s'imposent avant de plus amples commentaires : c'est certain, ce fut une lecture bien plus agréable que Gudule, je n'ai pas lâché le livre avant la fin, que j'ai été très triste de voir arriver "si vite" (le livre fait tout de même ses 360 pages et quelques) ; en même temps, une fois encore, j'ai été frustrée dans mon désir de trouver LE livre qui parlerait sans nul doute à mes élèves de cinquième. Toujours ce même problème d'un style que je trouve adapté à de plus grands lecteurs. En même temps, sur certains sites, on le conseille dès neuf ans... 

Première qualité du livre, en regard de tous les autres que je vous ai déjà plumés sur le sujet, c'est que, justement, c'est le seul à l'aborder vraiment, le sujet. Luna est TG, transgenre pour les non-initiés, le terme est clairement assumé, du moins face à sa jeune soeur qui lui tient lieu de confidente. Une confidente qui trouve son rôle souvent bien lourd. Pas d'hypocrisie, de bien-pensance dans ce roman : tous les problèmes sont abordés de front, ceux de Liam qui ne peut plus supporter son identité masculine, mais aussi ceux de Regan, plus terre-à-terre peut-être, mais pas moins présents et parfois oppressants. Pour faire simple, pas facile d'être un TG, même au XXIe siècle, mais pas facile non plus d'être la petite soeur d'un TG. 
On peut sans doute avoir deux positions quant à ce choix de faire raconter l'histoire par la soeur, et non par Luna. Certains y verront peut-être une marque de conformisme, une sorte de prudence. Personnellement, j'y vois plutôt une grande intelligence : je trouve qu'il est beaucoup plus intéressant - et efficace - de comprendre et de connaître Luna à travers les questionnements, et ils sont nombreux, de Regan. Plus efficace que si l'histoire nous était directement racontée par Luna. Sans compter que l'on se serait alors privé de certaines pages assez drôles, car la vie de Regan va de catastrophe en catastrophe, et elle ne manque pas d'humour pour le raconter. 

Peu de défauts, donc, dans ce beau roman. Il m'a parlé, à moi, adulte. J'espère sincèrement qu'il pourra toucher tout autant des adolescents au début de leur vie affective et de leurs interrogations. 

 

16 juillet 2012

Je n'ai plus dix ans

Comme pour Je ne suis pas comme toi, d'Isabelle Rossignol (voir article précédemment), j'ai été surprise, en lisant le début du récit, du choix de le publier chez Neuf. Le narrateur dit avoir seize ans, je m'imagine une histoire "pour les grands", dans laquelle des lycéens se retrouveront davantage que les jeunes lecteurs de la collection Neuf. Mais ce début est un trompe-l'oeil : au bout de trois pages, l'histoire revient en arrière, à l'époque où Kaï avait bel et bien dix ans, et y reste jusqu'aux dernières pages. On peut, comme Lionel Labosse, s'interroger sur l'utilité du début : pourquoi le narrateur comemnce-t-il son récit en pleine année de première, si c'est pour ne jamais revenir sur cette période-là ? J'ai bien une idée, confortée par le titre, une idée triste mais tout à fait vraisemblable, mais je ne la livrerai pas ici. 

Pour revenir à cette histoire de lectorat, le style adopté par la suite est finalement tout à fait adapté à de jeunes lecteurs. On est bien dans la tête d'un enfant, avec une écriture un peu hachée, qui saute du coq à l'âne, parce que le jeune Kaï n'est pas encore capable de faire lui-même les transitions qui s'imposent entre ses idées et ses ressentis. 
Il s'agit d'un récit un peu touche-à-tout, qui aborde plusieurs sujets, graves ou légers. Peut-être un peu trop d'ailleurs, mais en fait, l'ensemble sonne juste, car il n'est pas rare que ces divers sujets se rencontrent au cours d'une vie. Et pas toujours à l'âge qu'on voudrait. 

Alors, oui, on aimerait savoir comment tout ce vécu a influencé les années suivantes du narrateur, ce qu'il en a retiré, et on ne le saura pas. Tout comme le livre d'Isabelle Rossignol, ce récit pose des questions sans y répondre. Mais avec un peu plus de chair, de consistance. J'ai plutôt aimé cette fin, la conversation avec Fred et Tom qui révèle des secrets de manière très simple. En allant plus loin, je me rends d'ailleurs compte que, dans ce roman, ce sont les choses les plus banales - l'historiette avec "l'autre Sidonie" - qui sont les plus dramatisées, alors que des sujets plus graves sont traités de manière très légère. Parce que c'est comme ça qu'un enfant de 10 ans verrait les choses. Et nous autres, "les grands", le ressentons autrement : la suite de l'histoire s'écrit dans notre tête. 

 

16 juillet 2012

Zéro commentaire

Encore déçue par cette lecture. Décidément, peu de titres ressortiront victorieux, parmi la liste conséquente que je m'étais constituée sur le thème du genre. 

Je n'ai pas eu les mêmes réticences que Lionel Labosse d'Altersexualités.com qui, si je me souviens bien, avait été gêné par l'effet "placement de produit" du smartphone, effectivement souvent présent dans le récit. Bon. C'est vrai que l'auteur insiste beaucoup là-dessus. Mais cet objet semble important pour le personnage. Ca en fait un ado malheureusement très banal de nos jours. C'était peut-être un peu dommage d'insister autant, mais rien que de très réaliste là-dedans. 

Ce qui m'a gênée, pour ma part, c'est le manque de cohérence de l'ensemble. Comment expliquer que Mehdi, tellement pudique sur ses sentiments, finisse par donner l'adresse de son blog à la fille dont il parle pourtant dans ce blog, en disant qu'il ne sait pas s'il est amoureux, etc... ? Par ailleurs, la forme du blog aurait pu être véritablement exploitée, avec le style qui va avec : or, ici, on est dans une sorte d'entre-deux, avec un récit tout à fait standard, qui ressemble peu à ce qu'on écrit habituellement dans un blog, et, de temps en temps (mais très rarement), une adresse directe aux potentiels lecteurs, histoire de rappeler qu'il ne s'agit pas d'un récit sur papier. Mais le tout sonne faux. 

Du coup, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. J'ai bien ressenti la fascination de Mehdi pour son ami. Là-dessus, il y a de beaux moments, les sentiments qui transparaissent dans l'écriture sont forts et émouvants. Mais tout le reste, autour, est assez bancal. Ces ados, mis à part leur intérêt pour le foot, les boîtes de nuit et les smartphones, semblent sortis d'un décor de carton-pâte. 

Et puis, décidément, j'apprécie de moins en moins les fins ouvertes. J'aime qu'on me dise où va l'histoire. Du coup, je sens que je vais tomber dans le panneau et lire le tome 8 de cette série "Ligne 15", pour entrer un peu dans la tête de ce fameux Corentin, qui a l'air tellement parfait. 

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16 juillet 2012

Terrienne

Encore mieux que Le combat d'hiver

En effet, cette deuxième lecture de Mourlevat a été, pour ma part, encore plus réussie que la première, pour plusieurs raisons. 

D'abord, le côté "ancrage local" m'a amusée. Il est tout de même assez rare d'entendre parler du tramway de Saint-Etienne dans un roman, ni des routes de campagne de St-Just-St-Rambert ou Sury-le-Comtal... Qui plus est, dans un roman de science-fiction. J'ai trouvé intéressante l'idée de faire se côtoyer deux mondes, l'un très réaliste, avec tous ces détails hyperlocalisés, l'autre totalement imaginaire. C'est une manière très efficace de faire sentir que "l'ailleurs" peut être à portée de nos mains. 
Ensuite, j'ai trouvé le récit plus construit que dans Le combat. L'introduction permet d'entrer lentement dans l'histoire, avec juste ce qu'il faut de menus indices pour comprendre ce qui s'est passé, sans entrer de plain pied dans la science-fiction. La mise en abyme avec le personnage de l'écrivain, qui va basculer dans l'irréel au moment où il se trouve en panne d'inspiration, est bien trouvée. L'alternance des points de vue dans les différents chapitres permet de maintenir l'attention du lecteur. Dès que ce dernier commence à s'installer dans une histoire, hop, on change de narrateur, ce qui relance le suspense et l'action. 
Enfin, l'histoire et le thème m'ont semblé plus originaux et m'ont davantage accrochée. L'idée que les Terriens soient considérés comme des êtres sales et souillés, tous dans leur ensemble - toutes couleurs de peau, toutes orientations religieuses, sexuelles, etc, confondues - est un moyen ingénieux d'envoyer au loin les préjugés, si besoin était. Quant aux personnages, ils sont à mes yeux plus travaillés, plus nuancés que dans Le combat. La relation qui se noue entre Anne et Bran est très belle. (A noter qu'en ce moment - est-ce le mariage qui s'approche ? - je suis une vraie midinette et que toute histoire d'amour m'émeut. Mais celle-ci est particulièrement forte, tout de même.) 

Un beau récit, donc, à conseiller vivement à mes élèves - et à d'autres, bien sûr ! 

10 juillet 2012

La nouvelle robe de Bill et Le jour où je me suis déguisé en fille

           

    Deux romans sur une même idée : et si on mettait une robe à un garçon ? La différence - et elle est tout de même de taille -, c'est que, dans le roman d'Anne Fine, Bill subit tout au long du roman cette horrible journée pendant laquelle tout le monde l'a pris pour une fille, alors que, dans le récit de Walliams, le déguisement est choisi, désiré, même, depuis longtemps. 

    Il y a aussi certainement une différence d'époque, de contexte. La "jolie robe rose avec des boutons compliqués en nacre", qu'il ne faut surtout pas tacher, de Bill, n'a pas grand-chose à voir avec "la robe aux mille et une petites paillettes rondes" de Dennis, le héros de David Walliams. Vingt ans se sont écoulés entre les deux romans, on le sent dans la peinture des relations fille-garçon. Anne Fine nous les montre bien comme deux clans séparés, et insiste sur les choses réservées aux garçons (allez, au hasard : le foot) et les choses réservées aux filles. Même si une certaine mixité s'instaure déjà, par exemple dans la lecture des illustrés : Barbie n'a plus la cote chez les filles, elles lui préfèrent Mickey Parade ou Spirou. Chez Walliams, la frontière fille-garçon est un peu moins nette ; l'amitié entre le héros et Lisa, la plus belle fille de l'école, semble d'ailleurs presque naturelle. 

    Dans les deux cas, l'auteur s'est bien amusé - et le lecteur avec. Le ton adopté par Anne Fine a plus d'ironie, plus de mordant, mais le roman de Walliams est plus fantaisiste, avec des personnages décalés et irréalistes - comme le directeur de l'école - dans un univers à la Dahl, sans l'aspect merveilleux. (Ou peut-être ai-je été influencée par la présence des dessins de Quentin Blake, célèbre illustrateur de Dahl ?) 

     Enfin, si Walliams nous livre un happy end typique des récits pour enfants :
      "Dennis sourit.
       Le monde avait changé." ,
Fine, elle, ne conclut pas autrement que par le soulagement très marqué de Bill à qui sa mère a dit que c'était "la dernière fois qu'[il] allai[t] à l'école en robe !". Là où Walliams prône la tolérance, le droit à la différence, Fine éveille seulement les esprits aux difficultés inhérentes à la condition de fille dans les années 90. 

    PS : A noter, Anne Fine est également l'auteur de Quand papa était femme de ménage, qui a inspiré un célèbre film avec Robin Williams... Je vous laisse le soin de trouver le titre de ce film ! Le premier qui répond a droit à... mon respect ^^ (pas de lot cette fois-ci, c'est trop facile !)

 

     

9 juillet 2012

La vie à reculons

Bon, alors, là, il s'agit d'une confirmation sans appel de ce que je pressentais déjà depuis plusieurs années : je n'aime pas Gudule. Je l'avais un peu ressenti avec L'amour en chaussettes (dans le même genre, histoire d'adolescents confrontés à des problèmes graves et banals en même temps), mais j'étais jeune, ça pouvait passer. Idem pour J'ai 14 ans et je suis détestable (j'avais déjà un peu plus tiqué : qu'est-ce que c'est que cette histoire de fantôme à la sauce adolescente ?). Je croyais avoir attrapé le pompom avec La bibliothécaire, pourtant encensé par de nombreux enseignants comme étant LE bouquin qui va réconcilier les ados avec la lecture : non, mais, ils croient vraiment que c'est en faisant parler les personnages comme des ados demeurés d'il y a quinze ans, en les bourrant de tics caricaturaux, en parsemant un peu d'action, un peu d'amour, un peu de sexe (mais attention, soft quand même, hein, c'est pour les petits !), et une pluie de bons sentiments, que ça va donner envie de lire ? Misère...

Et cette Vie à reculons enfonce le clou ! Qu'ai-je à lui reprocher ? Des personnages irréalistes au possible : des ados en carton-pâte, des adultes tellement ouverts d'esprit que c'en est louche, des descriptions inutiles, une histoire stéréotypée... Pour ma part, je n'y ai pas cru une seconde. Je demanderai donc à mon amie-qui-a-réussi-son-mémoire (elle se reconnaîtra ^^) de me conseiller d'autres titres sur la question du SIDA, car, là, j'ai un mauvais goût dans les yeux. Beurk ! 

 

9 juillet 2012

Le cahier rouge

Trop mélo à mon goût. L'idée d'un journal intime composé uniquement de citations, qui racontent à leur manière la vie de ce jeune homme, disparu trop tôt dans un accident de moto, était une idée intéressante. Mais l'ensemble est trop court, et trop de bons sentiments en dégoulinent (oui, j'ai quelque chose contre les bons sentiments ! J'aime quand les choses sont nuancées.). Le fait de voir à travers les yeux du grand frère, celui qui reste, qui s'en veut de n'avoir rien compris, rend même les choses encore plus frustrantes : on comprend avec lui, mais on voudrait en savoir plus... Sauf qu'il n'y a aucun moyen d'en savoir plus. Si c'est ça, la conclusion du livre, cela fait réfléchir, certes, mais c'est très déprimant...

9 juillet 2012

Je ne suis pas comme toi

Alors, ce qu'il faut d'abord savoir, c'est que je me suis mise en quête d'une autre série d'ouvrages : de la littérature jeunesse tournant autour de la question du genre (masculin/féminin). La raison pour laquelle je m'y intéresse plus particulièrement en ce moment, c'est que, comme je l'ai appris dernièrement, j'emmènerai l'an prochain mes 5e au cinéma, et que Tomboy sera au programme. Je vous renvoie au synopsis ici .

Il y est donc question d'une fille se faisant passer pour un garçon. Or, j'étais persuadée d'avoir lu un livre, étant petite, sur le même scénario. Mais je ne trouvais nulle part une quelconque allusion au fait que Tomboy serait inspirée d'un livre. J'ai élargi mes recherches Internet à la littérature jeunesse transgenre en général, espérant retrouver ce livre disparu. C'est en parcourant ce site extrêmement intéressant, et sa rubrique "Livres pour les jeunes", que j'ai compris mon erreur : je pense avoir fait un amalgame entre le synopsis de Tomboy et l'histoire racontée dans La nouvelle robe de Bill, d'Anne Fine (qui raconte en fait le processus inverse, un garçon passant pour une fille). C'est étrange, mais je ne vois pas d'autre explication, puisque, de toute évidence, il n'existe pas de livre racontant l'histoire de Tomboy. Bref.

C'est donc sur le site Altersexualité que je suis tombée sur une mine de titres potentiellement intéressants pour prolonger la réflexion de mes élèves après visionnage du film. Je m'en suis procuré une bonne quantité, et en avant la lecture !

Premier titre : Je ne suis pas comme toi. Je suis restée sur ma faim. Ce très court roman repose beaucoup sur l'implicite. Alors, certes, il propose de nombreuses pistes pour la réflexion. Mais est-ce vraiment ce qu'on attend d'un livre ? Je me rends compte que, ce que j'aime, c'est quand on me raconte une histoire. Or, là, l'histoire, elle se passe avant et après, mais pas pendant le livre. J'en suis donc ressortie un peu frustrée. Et pas certaine du tout que les jeunes lecteurs (la collection Neuf de L'Ecole des Loisirs s'adresse en général à des lecteurs de fin de primaire) sachent tirer tout seuls les ficelles de ce qui est écrit entre les lignes. 

Pour comparaison, la critique de Lionel Labosse sur son site

9 juillet 2012

Vendredi ou la vie sauvage

(J'ai volontairement choisi de classer ce roman dans les "classiques de la littérature française" plutôt que dans la littérature jeunesse, pour respecter les intentions mêmes de Tournier, qui dit n'avoir pas écrit cette version spécialement pour les enfants, mais uniquement pour alléger, simplifier son Vendredi ou les limbes du Pacifique.)

Un classique que je découvre tardivement. Il faut savoir que je ne suis pas très - voire pas du tout - romans d'aventure, récits de voyage, pirateries et autres robinsonnades. Dans un livre, les passages qui m'ennuient le plus sont les passages où il y a "de l'action". En cela, je diffère beaucoup de mes élèves ! (Je me souviens par exemple de cet élève de 4e, cette année, qui, après la lecture de la fin de Dracula, passage où les héros affrontent le vampire dans un combat sanglant, me dit : "Eh, m'dame, pourquoi c'est seulement à la fin que y'a des passages bien dans ce livre ?!" Je n'ai pas osé lui répondre que j'avais failli ne pas leur faire étudier la fin tellement elle m'avait ennuyée...)

Mais l'aventure est au programme des 5e, et les 5e sont au programme de ma future année scolaire. Et Vendredi est disponible en série au CDI, ce qui m'évitera de le faire acheter aux élèves. Allons-y donc pour Vendredi

J'en retiens un livre plus didactique qu'aventurier. Peu d'action, finalement, mais des faits orientés clairement (pour moi, du moins... pour mes élèves, ce sera peut-être moins clair !) vers une réflexion sur la civilisation et la barbarie. Mais j'ai été frappée par le peu de paroles échangées, un sentiment de solitude qui s'étend jusqu'au lecteur. D'un autre côté, le temps s'écoule vite, bien trop vite pour que l'on ait le temps de s'imprégner des difficultés et des souffrances de Robinson. 

Je sors donc de cette lecture légèrement perplexe. Peut-être la version originale, "pour adultes", me laisserait-elle moins sur ma faim ? Ou peut-être ne suis-je définitivement pas faite pour ce genre de lectures. A creuser... mais plus tard ! J'ai d'autres livres sur le feu, à commenter ou à lire. 

9 juillet 2012

Le combat d'hiver

Une lecture vivement conseillée par une collègue, que j'ai eu envie de faire pour différentes raisons : enrichir ma liste de bons romans d'anticipation pour ados, découvrir un auteur dont la réputation est faite dans le milieu de la littérature jeunesse, et qui plus est un auteur local (vivant actuellement à St-Just-St-Rambert, tout près de chez moi, dans la Loire !). 

Effectivement, ce fut une belle découverte. L'histoire est captivante : c'est une vraie bonne distopie, avec son lot d'aventures, de rebondissements, de réflexion sur le monde. On suit avec intérêt les péripéties vécues par ces adolescents échappés de leur internat pour fuir des règles de vie oppressantes et glaciales. Le thème souligné tout au long du récit (le combat de l'art, en l'occurrence du chant lyrique, contre la barbarie, la violence, la tyrannie) n'a bien sûr pas manqué de me plaire. 

Le livre n'est pas exempt de manichéisme et de bons sentiments. Les personnages manquent peut-être un peu de nuance. Mais il ne fait pas un pli que Mourlevat est un bon auteur, qu'il maîtrise sa narration d'un bout à l'autre, et que certains passages, comme celui qui nous fait vivre de l'intérieur des combats humains en arènes, feront certainement réfléchir les jeunes lecteurs amateurs de castagne gratuite. 

Je place donc ce titre sans hésiter parmi les romans à conseiller. Et j'entame de ce pas une découverte un peu plus poussée de Mourlevat et de son oeuvre. 

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Le royaume de Kensuké

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