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La petite Mu qui plume

9 janvier 2015

Sur mes cahiers d'écolier, sur mon pupitre et les arbres

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14 octobre 2014

David Foenkinos : Charlotte

 

Il est rare que je lise un roman issu de l'actualité littéraire, surtout que David Foenkinos, ça ne me disait ni plus ni moins, mais je ne pouvais pas passer à côté de ce titre ! Sur les conseils (très) encourageants de deux collègues, je me suis donc lancée. 

Je pensais que je serais vite lassée par la particularité stylistique choisie pour ce texte : un retour systématique à la ligne après chaque phrase, des phrases elles-mêmes très courtes, voire elliptique. Finalement, c'est un trait d'écriture qui épouse bien le propos de l'auteur : il cherche à reconstituer, étape par étape, la vie de l'artiste allemande Charlotte Salomon. Née en 1917 dans une famille où les suicides se suivent et se ressemblent, morte en 1943 à Auschwitz alors qu'elle porte un enfant, cette vie est nécessairement heurtée et chaotique. Le lecteur ressent très bien cette instabilité, cette impossibilité de s'attacher à un lieu, car il faudra bientôt partir, fuir, rebondir. 

Comme toute oeuvre biographique, celle-ci repose essentiellement sur une succession d'événements, des faits, des dates, mais l'originalité tient aussi aux commentaires de l'auteur, qui raconte de qui il tient telle ou telle anecdote, sur quels lieux il a dû passer pour mieux connaître l'artiste disparue. C'est donc un beau roman sur le souvenir et un bel hommage à cette peintre, dont je vous joins quelques oeuvres : 

29 septembre 2014

Mes aventures pédagogiques : épisode 4

Première séance du club jeux !! 

affiche club jeux

Ca y est, la séance d'essai vient de se terminer... Et c'était génial ! Sur les quinze élèves venus aujourd'hui, une bonne douzaine veut revenir. Les élèves ont pu essayer :

- le Dobble lecture (jeu d'observation et de rapidité dans lequel il faut trouver repérer des mots en commun sur des cartes)

- Opération Amon-Rê (un jeu de maths en plateau sur le thème de l'Egypte)

- le Jenga version calcul numérique (une tour constituée de pièces en bois à enlever une par une sans faire tomber toute la pile, avec des calculs à faire pour savoir quelle pièce enlever)

- et un petit bac grammatical (les catégories pour lesquelles il faut trouver des mots étant des classes grammaticales : nom commun, verbe, adjectif, adverbe). 

Tous les jeux ont rencontré du succès, et la séance s'est déroulée dans une très bonne ambiance. Beaucoup d'élèves de 6e, mais pas uniquement, et autant de filles que de garçons. 

Vivement la prochaine séance ! 

23 septembre 2014

Lire en cours de français

(Mise à jour de l'article avec ajouts et précisions de titres et d'éditions). 

Souvenez-vous, il y a déjà quelques temps, la petite Mu vous a parlé des lectures cursives et vous a donné quelques listes : c'était ici

Aujourd'hui, j'ai envie d'aborder la question des oeuvres intégrales

Un rappel, pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec le jargon Educ Nat ? Pas de problème ! Les textes que l'on propose à nos élèves se répartissent en trois catégories :
- les groupements de textes : ce sont les chapitres dans lesquels on utilise (en classe) plusieurs extraits issus d'oeuvres différentes, sur un thème donné, ou un courant littéraire, ou un genre... Ex : pour le chapitre sur le récit d'enfance en 3e, un extrait des Mots, un autre de Sido, un autre de Vipère au poing...
- les oeuvres intégrales : ce sont les oeuvres (romans, pièces de théâtre, recueils de contes ou de nouvelles, plus rarement - mais c'est possible - recueil de poèmes) que l'on étudie en classe pendant toute la durée d'un chapitre. Concrètement, on en sélection quatre ou cinq extraits que l'on analysera de manière approfondie pendant les heures de cours, et le reste est lu par les élèves de manière plus ou moins autonome (pour une oeuvre difficile ou une classe en difficulté, on peut faire pas mal de lecture suivie, c'est-à-dire lire avec les élèves des chapitres entiers, en les aidant surtout à comprendre le sens littéral, à suivre l'histoire). 
- les lectures cursives : ce sont les livres que l'on donne à lire aux élèves en devoir maison. Ces lectures peuvent être exploitées en classe, mais ne font pas l'objet d'un chapitre entier. Elles sont envisagées comme des lectures autonomes, et peuvent être choisies aussi bien dans le répertoire classique que dans la littérature jeunesse. 

Quels problèmes peut soulever le choix des oeuvres intégrales ?
D'abord, bien sûr, celui de la conformité aux programmes. Puisque ces oeuvres sont censées correspondre à des chapitres, elles doivent permettre d'aborder l'un des objets d'études (c'est-à-dire des thèmes) du programme. (Pour consulter ce dernier, dans sa mouture actuelle, voir ici). On doit faire, au minimum, trois oeuvres intégrales dans l'année : à nous de les choisir, en alternance avec des groupements de textes, de manière à couvrir, sur l'année, l'ensemble du programme. 
Ensuite, il y a le problème de la difficulté. Pour ma part, je pars du principe que, comme je vais pouvoir guider les élèves dans leur lecture tout au long du chapitre, je peux me permettre de choisir des oeuvres un peu complexes, "résistantes", comme disent les formateurs. Et, surtout, je choisis parmi les oeuvres du patrimoine, les "classiques" ; car, si on ne les aborde pas à cette occasion, quand les fait-on lire aux élèves ? Mais, bien sûr, je raisonne aussi avec réalisme, et j'essaie d'être, au maximum, en adéquation avec le niveau général de la classe. 
Dernier problème, bêtement matériel, mais à prendre en compte tout de même, celui de la possibilité - ou non - d'acquérir l'ouvrage. Dans un collège pauvre en ressources CDI-esques (et en ressources tout court), avec beaucoup de famille aux revenus très modestes, exit les oeuvres disponibles dans une seule édition, comme par hasard ultra chère. Priorité aux rares séries disponibles aux CDI (parfois pas le titre qu'on aurait préféré, parfois dans un état lamentable, mais il faut faire avec), ou bien aux oeuvres que les élèves pourront acheter à un prix modéré.

Parfois, même avec tous ces critères, le choix s'impose de lui-même. Et parfois, comme cela l'a été pour moi avec les oeuvres du niveau 3e, c'est un véritable casse-tête. 

Un peu de concret, à présent : voici la liste des oeuvres que j'utilise ou ai utilisées (ou prévois d'utiliser), pour les quatre niveaux du collège, avec quelques précisions sur les avantages et inconvénients de chaque, et l'édition que j'ai choisie. 

En 6e : 

- Le Magicien d'Oz, de Franck L. Baum, en collection Librio (2€)
Passe très bien avec les élèves, reste une des rares histoires merveilleuses qu'ils ne connaissent pas encore, est parfaite pour étudier la dimension initiatique du parcours de l'héroïne, pour travailler sur le registre merveilleux... En Librio, la traduction est tout à fait potable, et ça permet de se garder une réserve de budget pour les autres oeuvres. Pas mal d'exploitation à faire autour de l'image : le film de 1939, le dernier sorti en 2013 (mais qui ne raconte pas la même histoire, attention)... 

- Le Médecin malgré lui, de Molière, en collection Classiques et cie, chez Hatier (2€95)

Un choix par défaut (malgré moi, haha) parce qu'on avait la série au CDI, mais que j'ai appris à aimer. Les élèves comprennent bien l'histoire, pour peu qu'on travaille un peu sur le vocabulaire, et qu'on fasse beaucoup de lecture en classe. Possibilité d'utiliser des mises en scène, ou bien des lectures par des comédiens (il en existe par Fernandel, je crois), ou encore cette bande dessinée, qui reprend le texte même de Molière. J'aime bien la collection Classiques et cie pour deux raisons : la présentation des personnages sous forme de rapides portraits avec images, au début, et le petit dossier à la fin (ici, sur le thème de la médecine au XVIIe siècle : pratique et intéressant). Et elle reste très peu chère. 
(Mais je pique beaucoup d'activités à la fin de l'édition GF Flammarion, idem pour Le Magicien d'Oz, d'ailleurs)

- L'Odyssée, en collection Classiques abrégés, chez l'Ecole des Loisirs (5€10)

Un incontournable du programme, que les élèves continuent d'aimer, et qui offre évidemment de multiples possibilités d'activités de lecture, d'écriture... Attention, l'édition Ecole des Loisirs n'est pas la plus accessible : traduction de Leconte de Lisle, langue soignée. Mais elle reste plébiscitée par les puristes, et je les comprends. J'aime bien aussi les éditions qui regroupent le texte en trois grandes parties, ce qui permet aux élèves de mieux sentir le flash-back (quand Ulysse raconte sa propre histoire à Alkinoos), mais ces éditions présentent d'autres défauts (par exemple, traduction au présent pour Folio Junior : pas mal pour des classes en difficulté, mais dommage pour les autres). 

Cette année, j'ai aussi tenté :
- Les Contes de ma mère l'Oye, de Charles Perrault, en collection Librio (2€)
TB avec une bonne classe. Les grandes lignes de mon chapitre : deux contes sont étudiés en classe ("Les fées" et "Le petit Poucet"), les autres contes en prose sont lus par les élèves, chez eux, avec contrôle de lecture à la clé. Les contes en vers sont laissés de côté. Je fais une séance transversale sur les personnages et objets caractéristiques du merveilleux, une séance autour du "Petit Chaperon rouge" en utilisant d'autres versions (celle des frères Grimm, une version populaire, l'album de Sarah Moon), quelques lectures d'image avec les gravures de Gustave Doré...
MAIS : trèèèèèès difficile pour des classes faibles. Erreur que je ne referai pas. Avec ce genre de classes, se contenter d'un seul conte ("Le petit Poucet" passe bien), mais la langue du XVIIe siècle, la complexité narrative de certaines histoires posent bien trop de problèmes. 
Collection Librio : choix peu judicieux. Avantage du prix, mais présentation déplorable (dialogues intégrés dans le texte sans aucune marque de ponctuation, pas de guillemets, de retour à la ligne, etc...), aucune note de vocabulaire... Note pour plus tard : chercher une meilleure édition pour l'avenir ! 

Edit du 23 septembre 2014 : 

Voici l'heureuse élue :

Contes, de Charles Perrault, en collection Classicocollège, chez Belin-Gallimard (2€95)
Agréable à feuilleter, avec des gravures de Gustave Doré comme illustrations, ainsi qu'un petit cahier photos en couleur incluant des illustrations d'autres artistes, des questionnaires et activités plutôt intéressants et pratiques à utiliser, et un texte présenté clairement, avec suffisamment de notes de vocabulaire. Vous avez dit parfaite ? 

 

En 5e : 

- Tristan et Iseut, en collection Classiques et cie, chez Hatier (3€25)
Il s'agit d'une adaptation à partir des versions de Thomas et de Béroul, et inspirée de deux traductions modernes, Joseph Bédier et A. (?) Maryl. Les puristes diront : quel pot pourri ! Mais ça donne un texte facile à lire, agréable, et court : argument non négligeable auprès des élèves. J'aime bien, en OI, travailler sur des oeuvres peu copieuses, ça laisse plus de temps à l'analyse et il y a moins de risques de perdre les élèves en cours de lecture. La collection permet de proposer aux élèves de petits questionnaires sur chaque étape du récit. Le dossier sur l'amour courtois, en fin d'ouvrage, n'est pas mal du tout. Le chapitre fonctionne donc bien avec les élèves, qui découvrent souvent cette histoire et l'apprécient. 

- Les Fourberies de Scapin, de Molière, pas de collection de prédilection
Un classique, évidemment : loin d'être évident, cependant, pour les élèves de cinquième. On se rend compte que Molière, ce n'est plus si facile à travailler. Mais, en choisissant bien les passages étudiés, en proposant des questionnaires hyper détaillés, en s'aidant de la captation d'une mise en scène, en faisant jouer les élèves la fameuse scène de "la galère", on s'en sort. Les élèves aiment bien le théâtre, heureusement, ce qui permet de faire passer ce genre d'oeuvres. 

- Vendredi ou la vie sauvage, de Michel Tournier, en collection Folio Junior, chez Gallimard Jeunesse (5€50)
Chapitre fait en fin d'année avec l'une de mes classes, et qui a bien marché, pourtant. Je me suis pas mal aidée de ce dossier pédagogique pour préparer mon chapitre (et j'aurais même aimé m'en servir davantage, mais j'ai manqué de temps). J'ai également fait réaliser un travail pas évident, mais qui a été plutôt réussi : réaliser le journal de bord de Robinson (pas sur le texte entier, seulement les chapitres 7 et 8), en intégrant images et texte. Une bonne manière d'allier travail de lecture, de recherche documentaire et plaisir de création. J'ai de très belles choses dans le placard de ma salle : je penserai, à l'occasion, à en mettre une photo par ici. 

 

En 4e : 

- L'Avare, de Molière, pas de collection de prédilection 
Même remarque que pour Scapin : attention, pour les élèves, ça reste quelque chose de costaud. Même mes bons élèves décrochaient de temps en temps sur certaines scènes. Leur montrer une version filmée reste à mon avis indispensable (et j'aime bien celle avec De Funès, et les élèves aiment bien aussi). J'ai fait apprendre la scène 3 de l'acte I, avec Harpagon et La Flèche, ainsi que le monologue d'Harpagon à la fin de l'acte IV. J'ai même essayé de le faire jouer à deux : les élèves devaient réfléchir à la répartition du texte et à une mise en scène à la fois originale et cohérente. Certains ont très bien su mettre en valeur le double registre (pathétique et comique) de la scène, ainsi que la quasi-schizophrénie du personnage. Je profite aussi de cette oeuvre pour faire du travail de vocabulaire : les noms communs issus de noms propres, l'onomastique (= fabrication de noms de personnages, d'après leur trait de caractère par exemple). 
Cela dit, je ne suis pas du tout sûre, si j'ai de nouveau des quatrièmes, de faire cette pièce de nouveau : je compte essayer Cyrano de Bergerac, que je préfère (de loin !). 

- Les Contes du jour et de la nuit, de Maupassant, en collection Classiques de Poche, chez Le Livre de Poche (3€60)
Un recueil que j'affectionne tout particulièrement, pour avoir fait mon mémoire dessus... Le pari était de choisir en oeuvre intégrale un véritable recueil fait par Maupassant, et non une "sélection" de nouvelles, faite par un éditeur, pour un public scolaire. Du coup, j'ai dû, tout de même, laisser quelques nouvelles de côté (je ne sais plus lesquelles exactement, je pourrais les retrouver si ça vous intéresse). J'ai travaillé de la manière suivante : plusieurs nouvelles que les élèves devaient lire seuls, avec contrôle de lecture en début de chapitre ; travail approfondi sur La parure (pour le volet "peinture de la bourgeoisie") et Coco ("peinture de la vie rurale") ; quelques séances transversales sur les structures des nouvelles, les thèmes principaux... J'ai tenté un exercice qui me tenait à coeur depuis mon mémoire : faire transformer une nouvelle en fait divers. Sous condition de ne sélectionner que quelques nouvelles qui se prêtaient bien à l'exercice, on peut avoir des choses réussies (et cela permet de travailler sur la voix passive, les compléments de temps et de lieu...). Les élèves ont sans doute été moins emballés par l'oeuvre que moi, donc je réfléchirai, à l'avenir, à travailler tout de même sur un autre recueil, plus court, et plus "cohérent" en terme de thématiques.
A noter que la nouvelle "La Main" a été utilisée en toute fin de chapitre, pour faire la transition avec l'objet d'étude suivant : le fantastique. *

- Dracula, de Bram Stoker, en collection Etonnants Classiques, chez GF Flammarion,  (2€90)
C'était aussi quelque chose que je voulais tenter. J'ai dû, évidemment, choisir une version adaptée (des extraits encadrés par des résumés), si je voulais que toute la classe suive. Ce roman est très intéressant pour sa structure : il s'agit d'un roman épistolaire (donc on peut réviser les notions vues dans le chapitre sur la lettre, au programme de 4e), le point de vue change régulièrement. C'est assez complexe et ça nécessite d'accompagner les élèves dans leur lecture, mais ça permet de traiter la question du fantastique de manière approfondie. Le travail sur la figure du vampire (ce que les élèves en savent, ce qu'ils en découvrent dans ce roman fondateur du personnage de Dracula) est aussi plaisant à mener. On peut se permettre (si on est en confiance avec la classe) de travailler sur la question de la sexualité, très présente (entre les lignes) dans l'histoire. A la fin, il y a "de l'action", ce qui plaît à certains élèves. Maintenant, il faut savoir que cela reste une oeuvre assez lourde à étudier si on veut que les élèves en retiennent vraiment quelque chose, et ne s'arrêtent pas aux apparences. 
Je ne le retenterai pas à l'avenir, pour la seule raison que c'est un roman étranger, et que cela m'ennuie un peu de délaisser le patrimoine français, si riche au XIXe siècle. 

 

En 3e : 

- Vipère au poing, d'Hervé Bazin, en collection Le livre de Poche (4€60)
Le test de septembre 2014 : je suis donc en plein dedans, et pour l'instant... eh bien, ça marche plutôt bien ! Bon, un (très) grand nombre d'élèves me dit, au bout de chaque séance de lecture (seul ou à la maison) : "Madame, j'ai RIEN compris !". Mais jusqu'à présent, toutes mes études de texte se sont très bien passées, moyennant des explications lexicales (qui m'obligent d'ailleurs souvent à ouvrir moi-même le dictionnaire...), des activités de lecture très précises, le visionnage de certains extraits du film de 2004... J'en suis donc très contente pour l'instant et pense réitérer l'expérience lors de mes prochaines années avec des 3e. 

- Des souris et des hommes, de John Steinbeck, en collection Classicocollège, chez Belin-Gallimard (5€95)
Le texte est court : premier avantage. Il ne pose pas de problème majeur de compréhension immédiate et littérale : deuxième avantage. Il est richissime d'interprétations, de pistes de réflexion, et aborde des questions humaines incontournables (l'amitié, la différence, la cruauté) : énième avantage. J'ai déjà parlé dans cet article de l'oeuvre, que je trouve bouleversante. Je peux maintenant ajouter que c'est une oeuvre qui accroche bien les élèves, et permet des séances d'écriture intéressantes. 

- Antigone, d'Anouilh, chez La Table Ronde (pas le choix !) (5€90)
Testé, validé, sans grande surprise, car je me doutais bien que cette oeuvre éternellement étudiée en 3e avait des atouts objectifs. Comme pour Steinbeck, un texte facile à comprendre pour ce qui est du sens littéral, court comme beaucoup de pièces de théâtre, avec des personnages forts, et une véritable mine pour le sujet de réflexion ou l'épreuve d'histoire des arts. Mes élèves, l'an dernier, ont notamment pu mettre le personnage d'Antigone avec celui de Marjane dans Persepolis, et aborder de nouveau les thèmes de la violence et du pouvoir, de la révolte et de la résistance, de l'adolescence et des sentiments associés à cette période... 

 

 

23 septembre 2014

John Irving : A moi seul bien des personnages

C'est ma première rencontre avec Irving, et ce fut un échec. Je n'ai pas accroché du tout avec l'écriture, et je me suis traînée le roman comme un boulet (je déteste ne pas finir un livre). Je me suis même demandé, plusieurs fois, si ce n'était pas un bête problème de traduction. Seule la fréquentation d'autres romans de cet écrivain pourtant fameux me le dira. Je ne compte pas renoncer définitivement. 

J'ai trouvé le contenu très ambitieux : non pas tellement à cause des thèmes abordés (la différence sexuelle et son acceptation dans les différents milieux sociaux à différentes époques, les conflits familiaux...), mais surtout sur le fait que tous ces thèmes soient concentrés sur un seul et même personnage. Alors, oui, ça explique le titre. (Ce dont je viens tout juste de me rendre compte - shame on me.) Mais ça a constitué pour moi un handicap à la fluidité du récit, et un réel blocage. Il arrive trop de choses au héros, et à d'autres personnages aussi d'ailleurs, pour que je réussisse vraiment à m'y attacher. Je me suis toujours sentie hors du récit. 

Bref, un échec, mais j'ai eu ce que je voulais : je sais ce que veut dire le mot "intercrural" :-)

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23 septembre 2014

Mes aventures pédagogiques : épisode 3

LE CLUB JEUX

Ca y est, le nom a été trouvé, et on a lancé la promo : petit tour dans les classes, affiches dans les couloirs. 

Première séance lundi prochain : on a hâte ! 

affiche club jeux

18 septembre 2014

Mes aventures pédagogiques : épisode 2

LE CLUB JEUX

Ma mission : trouver un jeu pour la toute première séance du club, qui devrait se tenir d'ici une semaine ou deux. L'idéal étant un jeu sur un thème simple, avec des règles et un contenu accessibles pour tout élève de la 6e à la 3e, et avec un support (un plateau, des cartes, un dé...) pour rendre le tout plus fun. Il faudrait vraiment que, dès la première séance, les élèves puissent se dire : "Ah ! Ca va être chouette, ce club !". 

Me voici donc en quête d'idées sur Internet, et là, et là, je tombe sur LE site qu'il me fallait : le blog d'Orphys, visiblement instit (uteur ? utrice ?), qui fourmille de supports prêts à l'emploi (c'est-à-dire joints en PDF et destinés à être imprimés). Des plateaux de jeux et des cartes en re-veux-tu en re-voilà, sur le vocabulaire, la conjugaison, le dictionnaire, les accods... Ca donne presque le tournis ! 

Ni une, ni deux, j'ai téléchargé tous les jeux qui me semblaient utiles pour des élèves de collège (car il n'est jamais trop tard pour travailler ses conjugaisons), et je vous ai mis en lien ce blog richissime, dans la catégorie "Des gens, des lieux". 

Il me reste encore à trancher : quel jeu vais-je proposer en tout premier ? (Sachant que ma collègue en maths en proposera aussi un, et qu'on fera jouer les élèves aux deux jeux successivement). J'hésite entre deux : 

- le Dobble lecture : des cartes rondes, à l'image du jeu du commerce, de chez Asmodee, avec toutes sortes de mots qu'il faut visualiser, mémoriser, et retrouver le plus vite possible sur d'autres cartes. Un jeu d'observation et de rapidité, qui peut mettre dans l'ambiance tout de suite. 

Toutes les infos et les documents à imprimer ici : DOBBLE

- le Verborapido : de la conjugaison toute simple, avec des cases de couleur sur le plateau pour le temps verbal, et un dé à six faces pour le choix du pronom personnel. Facile, qui peut durer autant de temps qu'on veut. 

Toutes les infos et les documents à imprimer ici : VERBORAPIDO

 

Amusez-vous bien !!!

17 septembre 2014

Mes aventures pédagogiques : épisode 1

Nouvelle année, nouvelle rubrique : voici le premier épisode des aventures pédagogiques de la petite Mu !!

Le principe ? Il est simple : partager avec vous les petites ou grandes aventures dans lesquelles je me lance avec mes élèves, qu'il s'agisse de lecture, d'écriture, d'apprentissage de la langue, de jeux, de loisirs créatifs... 

 

Pour commencer, petit flash-back sur le mois de juin 2014 : 

 

MYTHOLOGIE PLANETE 

mythomag

 

Le magazine de la mythologie, créé (pour le contenu) à partir de fiches de lecture et de petits travaux de recherche de mes élèves de 6e, et mis en page en grande partie par moi-même... car c'est finalement le plus chronophage dans ce genre de projets. (Il faut dire aussi que je suis un peu psycho-rigide en terme de mise en page. Genre, s'il y a deux millimètres de trop entre une image et sa légende, ça va pas.)

 

DES CHANSONS GRAMMATICALES

                                                                                                     diapo classes grammaticales

Mon petit délire de fin d'année : des chansons pour apprendre la grammaire, testées avec une classe de 6e et un groupe mélangé 5e/6e, lors des toutes dernières heures de cours de l'année. Deux singles, pour le moment : "Les classes grammaticales", sur Happy de Pharell Williams, et "Les fonctions grammaticales", sur Papaoutai de Stromae. 
Plus de détails sur demande. En apéritif (car, je l'espère, j'arriverai à finaliser une vidéo correcte d'ici la fin de l'année... scolaire...), petit extrait des paroles de la chanson n°1 : 

Couplet 1 : 

En français il faut faire attention

La grammaire entraîne des confusions

Pour ce problème une seule solution

Il faut bien apprendre ses leçons 

Refrain :

Nom commun, nom propre, verbe et adjectif

Et déterminant et pronom

(x 4)

 

 

Et place à l'année 2014-2015 : 

 

DES CHIFFRES ET DES LETTRES

 

                                                  

 

 

Alors là, vous êtes tous invités à chercher avec moi un nom plus glamour (et pertinent quand même) pour le club jeux, que l'on va tester cette année avec ma collègue de maths. Le but : accueillir pendant une heure, du temps de midi, des élèves de tout niveau, de la 6e à la 3e, autour de différents jeux de calcul, de géométrie, de logique, d'orthographe, d'écriture, etc... Vous connaissez le Mathopoly ? Le petit bac grammatical ? Mélicado ? Non ? Dans ce cas vous êtes faits pour notre club !! 

 

COMEDIE MUSICALE : LES HEROS D'HIER A AUJOURD'HUI

 

                                                                                              

Et ça, c'est ZE projet : un spectacle de fin d'année avec costumes, douches de lumière, arbres qui descendent sur scène, chorale dans le public... Tout ça avec une petite bande de profs ultra motivés, beaucoup (on espère...) d'élèves aux qualités diverses, et autour d'un thème : le héros à travers les époques. 
Au programme : du théâtre (petites saynètes, transitions entre les différents tableaux par un narrateur), de la musique (chants solos ou duos, chorale de 6e, quelques instrumentistes) et du step. Une bonne partie des textes, chansons, musiques et chorégraphies seront créées par les profs themselves, mais on compte quand même piquer quelques chansons toutes prêtes. 

On attaque seulement la création du premier tableau, autour du personnage d'Ulysse : ouverture musicale par la chorale des élèves de 6e sur la chanson de Ridan, Ulysse, introduction par un élève narrateur, petit dialogue théâtral entre Ulysse et Circé, et rencontre entre Ulysse et les Sirènes, chorégraphiée sur Dark Horse de Katy Perry et dansée par les élèves du step. 

 

Feuilleton pédagogique à suivre tout au long de l'année scolaire, et, je l'espère, les années suivantes également ! 

25 août 2014

Murielle Szac : Le feuilleton d'Hermès

Tiens, j'ai ce brouillon d'article depuis le 22 avril et j'avais oublié de le terminer ! 

Une lecture tout à fait pédagogique sous un format original, conseillée par une amie instit qui se reconnaîtra ;-) Je connaissais jusqu'alors la mythologie sous forme de romans plus ou moins courts, centrés sur un mythe en particulier et même, souvent, sur un personnage (comme c'est le cas de la collection Histoires noires de la mythologie chez Nathan ou des récits illustrés de Nicolas Cauchy). Je connaissais aussi les recueils, les "contes et légendes", "histoires" qui ont le mérite de présenter rapidement plusieurs héros et plusieurs épisodes célèbres de la mythologie. Enfin, je connaissais les documentaires plus ou moins narrativisés, tels que le fameux Les dieux s'amusent de Denis Lindon. 

L'originalité du Feuilleton d'Hermès réside en deux points. La forme du feuilleton, tout d'abord : prêts à l'emploi dans des classes du CP au collège, chaque récit ne fait qu'une page et demie, deux pages au maximum. Faciles à lire, idéal pour un rituel de classe, ou pour répondre aux innnnnombrables questions (avec cinq -n-, oui oui) des élèves : "Qui c'est ce dieu ? Et il a fait quoi ? Et pourquoi il a ce pouvoir ?" Etc etc. Deuxième originalité : le choix du narrateur. Ici, c'est Hermès qui nous raconte les grands récits de la mythologie : la naissance des dieux, les amours de Zeus, la création des hommes... Hermès, un dieu assez méconnu, dont l'importance est pourtant capitale : c'est le messager des dieux, le facteur aux sandales ailées. Il sait tout, voit tout, se promène à son gré sur l'Olympe, sur la Terre, et même aux Enfers : quel merveilleux choix pour un conteur ! Et le plus inattendu est qu'il s'agit de Hermès enfant. Une astuce pour présenter toutes les aventures humaines et divines avec un oeil curieux, naïf, proche de celui des lecteurs. Bon, on faisait déjà ça avec les contes philosophiques de Voltaire, ça n'a rien de révolutionnaire. Mais c'est assez rare dans les récits de mythologie pour la jeunesse, ça mérite donc d'être souligné.

Voilà donc une lecture - et même une acquisition - fortement conseillée, à garder sous la main ou à poser dans sa salle de classe (si on a la chance d'en avoir une).

13 août 2014

Disney/Pixar : Rebelle

Un article très mal classé, me direz-vous, et qui ne devrait même pas avoir sa place sur le blog. C'est vrai, "Du livre au film", c'est mal choisi, car ce dessin animé-là est justement l'un des rares Disney à être créé à partir d'une histoire originale. Pas la peine, donc, de chercher un conte de fées, un mythe, un quelconque récit légendaire nommé Rebelle, ni même Brave, le titre anglais. Mais il serait faux, à mon sens, de dire que ce film d'animation n'a aucune source littéraire. Cela dit, si je plume à son sujet, c'est pour deux raisons principales : la première, c'est que le personnage de Mérida devrait normalement avoir sa place dans une comédie musicale que je co-monte à la rentrée avec quelques collègues de mon établissement (spectacle sur le thème du héros au fil du temps) ; la deuxième, c'est que l'histoire parle d'ours. Et, comme vous le savez si vous avez lu mon article précédent, les ours, c'est mon nouveau kif. Particulièrement si ce sont des ours-hommes, ou des enfants-ours, ou des femmes-ourses, ou quelque chose de ce style. 

Commençons par un rapide avis sur ce film : bien mais pas top. Je suis d'accord avec la plupart des critiques ciné qu'on trouve ici et là : des images somptueuses, un graphisme irréprochable, mais un scénario plat. Pas un chef-d'oeuvre qu'on retiendrait au même titre qu'un film de Michel Ocelot, d'Hayao Miyazaki, ou tout simplement d'un Pixar comme Wall-E

Et c'est d'autant plus frustrant qu'il y avait une idée, une vraie, une belle ; en tout cas, une idée qui m'enthousiasme mais dont la mise en oeuvre me déçoit. 

Cette idée, c'était de faire un dessin animé sur la crise d'ado, se déroulant au Moyen Âge. Une idée qui paraît tout à fait anachronique mais tout à fait réjouissante. Et qu'on retrouve un peu dans le résultat final : par exemple, j'ai trouvé très naturels et réalistes les "Mamaaaan !" répétés d'une Mérida excédée, qu'on imagine très bien dans la bouche de n'importe quelle fille de dix à seize ans. Mais les producteurs et scénaristes ont surtout voulu mettre le paquet sur le côté "princesse atypique", réflexion sur la place de la fille, notamment dans le milieu seigneurial de l'époque. Sauf que, ça, pour moi, ça n'a rien d'original. Des héroïnes qui prennent le pouvoir sur les héros, on en trouve à la pelle, et ce n'est pas parce que celle-ci a des cheveux roux que ça change radicalement la donne : pour moi, Mérida ressemble à des tas d'autres héroïnes de dessins animés ou de films pour enfants. 

Donc le début du film, malgré les paysages magnifiques et la technique impeccable utilisée pour faire danser la chevelure de feu de notre jeune rebelle, m'a laissée de marbre. Mais - attention, spoiler - la suite m'a séduite. Ce que je ne savais pas, parce qu'aucune critique n'en parle (pour ne pas spoiler, justement), c'est que, pour tenter de faire changer d'avis sa mère sur le mariage forcé, Mérida demande un sortilège à une sorcière ; mais ce sortilège possède un effet secondaire, qui n'est rien moins que la métamorphose de la mère en ourse. Donc, oui, elle a changé, mais pas comme ce que Mérida attendait ! La mère et la fille doivent s'enfuir du château, pour échapper au roi et à ses compagnons, car l'ours est un animal redouté et chassé, et pour tenter de retrouver la sorcière et d'annuler le sort. Bien sûr, cela est plus long que prévu. Fille et mère doivent donc cohabiter dans la nature, en pleine forêt. C'est donc la fille, qui a toujours aimé la nature et dont le côté sauvage a toujours déplu à la reine, qui va donc [ça fait beaucoup de "donc", non ?...] apprendre la survie à sa mère, fervente adepte des bonnes manières et des comportements civilisés. Il y a des moments plutôt drôles où le personnage de la mère-ourse semble ne pas savoir sur quel pied danser : elle se sent encore reine dans sa tête mais des réflexes bestiaux la prennent quand elle s'y attend le moins... Et il y a aussi des moments plus dramatiques, où ces réflexes bestiaux lui font oublier qui elle est et menacent la vie de sa propre fille. Mais, évidemment, ces pulsions seront finalement utilisées dans la bonne direction, par exemple pour protéger Mérida d'un autre ours vraiment sauvage qui rôde dans la forêt.

A la fin, la reine retrouve apparence humaine, et accepte que sa fille n'épouse un homme que quand elle y sera elle-même fermement décidée. Donc la reine a bel et bien changé : sa vie animale lui a fait comprendre tout un pan de la personnalité de Mérida, auquel elle ne voulait pas s'intéresser auparavant. En outre, Mérida a compris à quel point l'égoïsme et les coups de sang d'une adolescente pouvaient nuire à son entourage, du genre transformer sa mère en ourse. 

La belle idée dont je parlais, c'était donc d'utiliser un univers très riche en images et en symboles (on est dans une Ecosse médiévale où l'on peut trouver des ours, des sorcières, des pierres sacrées, des feux follets...) pour traiter d'un double thème : le premier, résolument moderne, celui de la relation entre mère et adolescente, et le second, intemporel, des interactions entre sauvage et civilisation dans la vie de l'homme. 

Ce que je trouve dommage, c'est d'avoir "gâché" cette belle idée, qui était certainement beaucoup trop riche pour ce que les studios voulaient en faire. On pourrait, je pense, en faire un très bon roman jeunesse, les images de synthèse en moins. J'invente donc une catégorie "Du film au livre" et propose aux écrivains de passage sur ce blog de relever le défi !...

Pour le plaisir des yeux, quelques images, quand même, parce que ça reste beau : 

 

Disney/Pixar "REBELLE" Clip "Fergus Shares A Legend" - VF - French Dubbed Version

 

 

13 août 2014

Michel Pastoureau : L'ours. Histoire d'un roi déchu

Une lecture inattendue ; l'envie m'en est venue après avoir fini Noir, deuxième opus en poche de l'histoire des couleurs de Michel Pastoureau. D'abord, j'ai voulu retrouver l'écriture pointue et efficace de ce médiéviste spécialiste de l'histoire des symboles. Ce genre d'Histoire-là m'intéresse fortement, sans que je m'y connaisse plus que ça : or ses ouvrages sont truffés d'anecdotes et de références qui permettent d'en savoir beaucoup plus en très peu de temps. Michel Pastoureau est l'auteur d'un nombre important d'essais facilement disponibles en librairie ou en médiathèque : j'ai de la lecture devant moi. Mais pourquoi l'ours ? Parce que les quelques lignes que j'ai pu lire sur la place de l'ours brun dans la société médiévale et sur les légendes narrant des relations sexuelles entre ours et humains m'ont accrochée, et m'ont fourni un nouveau thème de prédilection, qui s'avère bien plus vaste que je ne le pensais. 

Bon ; ça, c'est pour moi. Mais pour Michel Pastoureau, la question est la même : pourquoi l'ours ? Il faut savoir que sa thèse a porté sur le bestiaire héraldique du Moyen Âge. Il a donc nécessairement été amené à réfléchir sur les symboles véhiculés par les animaux que l'on connaît à l'époque, et surtout sur l'évolution du regard porté sur ces animaux. Et le cas de l'ours se révèle exemplaire.

Je ne tracerai ici que les grandes lignes de ce qu'on retrouve dans l'ouvrage de l'historien. Si l'on devait n'en retenir qu'une chose, c'est le titre qui ne peut pas être plus clair : l'ours fut bel et bien, à une certaine époque, le "roi des animaux", et n'a été détrôné par le lion qu'au tournant des XIIe et XIIIe siècles de notre ère. La prédominance de l'ours comme héros, roi, quasi dieu, vient du Nord : de nombreuses légendes scandinaves, germaniques, mais aussi celtes, donnent à cet animal un rôle central. Et d'ailleurs, saviez-vous qu'Arthur lui-même doit son nom au moyen gallois arth, qui signifie "ours" ? Mais, à mesure que la religion chrétienne se développe, que certains éléments associés à l'ours (comme sa couleur noire) perdent de leur valeur positive, et, surtout, que l'on découvre à quel point, scientifiquement, l'ours est proche de l'homme, l'animal autrefois admiré, respecté, voire vénéré, devient méprisé, ridiculisé, diabolisé. C'est ainsi qu'on le retrouve, aux Temps Modernes, en bête de foire et qu'il disparaît peu à peu des forêts françaises. Il faudra une anecdote surprenante, qui met en scène un ancien président des Etats-Unis (je n'en dis pas plus pour maintenir le suspense...), pour que le regard de l'homme porté sur l'ours change à nouveau, et permette notamment aux enfants de dormir aux côtés de leur Teddybear, l'ours en peluche...

Dans tout ça, ce qui m'a le plus passionnée, ce sont toutes les réflexions sur la fascination autour de la sexualité de l'ours. Ce serait un animal dominé par des pulsions qui l'entraîneraient vers des humaines, jusqu'au rapt, au viol, et même à la procréation. J'ai ainsi découvert l'existence d'un conte pyrénéen (mais qui existe dans de nombreuses autres régions du monde), Jean de l'Ours, dont le héros est un enfant-ours, né de l'accouplement d'une humaine capturée par un ours. Tous les récits, qu'ils soient imaginaires ou réels, portant sur la notion d'hybride, de mélange entre deux mondes, entre deux natures, m'attirent immédiatement. Me voici donc plongée dans une chasse aux mots (ou à toute source d'information) sur un animal qui, jusqu'à cette dernière lecture, ne suscitait pas particulièrement d'intérêt chez moi. 

Toute proposition de lecture, qu'elle soit théorique ou littéraire, sur ce thème-là est donc la bienvenue, même si la bibliographie que donne Michel Pastoureau en fin d'ouvrage est loin d'être mince...

4 août 2014

La bande-annonce de livre (book-trailer)

Vous connaissiez les bandes-annonces au cinéma, qu'on regarde désormais aussi (et beaucoup) sur Internet ? Celles qui vous racontent toute l'histoire vous montrent les meilleurs moments à l'avance vous donnent envie d'aller voir le film en choisissant soigneusement images, sons et texte ? Depuis quelques temps, les éditeurs commencent à proposer la même chose pour les livres. Sans doute une tentative (je n'ose dire ultime) pour relancer le marché du livre en l'inscrivant dans le domaine du multimédia, de l'image et du web. 

Quelques exemples ici et  là : 

Damnes - Le livre, chez Bayard Jeunesse

 

Book Trailer - Paper Town, de John Green

 

De Cape et de Crocs - Bande Annonce :

 

Un repas chez les lapins de Pâques, album de Carine Foulon, dont vous trouverez le lien du blog dans mes colonnes de droite : 

la bande annonce

et le blog de l'auteur

 

Et d'autres encore à regarder ici, sur un site intitulé Bandes-annonces de livres

 

 Bref, je m'étais dit que c'était une bonne idée à proposer aux élèves en guise de fiche de lecture (cette fameuse "fiche de lecture" sur laquelle je travaille depuis mes débuts, comme je vous l'explique ici et )

Bon. Cela reste pour l'instant à l'état de projet avorté, car, pour le mener à bien correctement sans faire quelque de ridicule, il faut du temps, du matériel, une bonne dose d'énergie pour canaliser les élèves en question : autant de choses dont je ne disposais pas l'an dernier, et dont je ne disposerai peut-être pas avant un bon moment ! (en particulier le matériel) Même sans vouloir se lancer dans un projet pharaonique, il faut pouvoir emmener les élèves en salle info, avec un logiciel permettant de travailler texte, images et sons de manière simple (je vais briser une idée reçue : non, nos élèves ne sont pas des cracks de l'informatique ; très peu savent se servir des logiciels même les plus basiques qu'on trouve sur un PC lambda), en insistant à la fois sur la qualité et l'intérêt de leur texte, l'utilisation des images (droits d'exploitation, utilité artistique et narrative), l'importance de la mise en forme... C'est en fait, à mon avis, un projet qui convient beaucoup plus à un club lecture - que je ne vais monter de sitôt dans mon établissement actuel, pour diverses raisons. 

 

Je soumets toutefois l'idée à des enseignants ou documentalistes qui souhaiteraient tenter l'expérience : je serais ravie de lire vos retours et divers témoignages, tant sur les avantages que les inconvénients ou les obstacles. 

Quelques pistes de réflexion ici :  Le book-trailer, un outil de promotion de la lecture à exploiter en classe ? 

 

 Retrouvez la petite Mu sur son nouveau blog ! Cliquez ici

 

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