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La petite Mu qui plume
amour
21 août 2012

Le Cercle fermé

Et voilà, j'en ai fini avec ce diptyque. 

Deux impressions se partagent dans ma tête en ce qui concerne ce deuxième tome : 
- d'un point de vue narratif, c'est (presque) encore mieux que le premier, si c'est possible. Les boucles se referment, les coïncidences s'accumulent et sont toujours exploitées de manière intéressante, et le livre prend même des airs de roman policier avec l'histoire de Miriam - car, sans vouloir en dévoiler trop, il faut savoir que Claire n'en restera pas là où elle était arrivée à la fin du premier tome. Une critique lue sur le Net parlait d'un détail infime, sans doute oublié - ou peut-être même pas vu - par le lecteur dans Bienvenue au club, qui revient ici et offre un rebondissement digne des meilleurs polars.  On peut trouver que tout cela est trop facile, trop mécanique : je trouve, moi, que Coe est un excellent romancier et qu'il sait embarquer son lecteur jusqu'à la fin d'une histoire. 
- en revanche, en ce qui concerne les personnages et leur évolution psychologique, j'ai parfois souffert d'un manque de cohérence. Certes, les gens changent, mais ces changements manquent parfois de finesse et de nuances. Benjamin est un peu trop caricatural : je sais bien que ça fait partie du personnage, justement, mais cela déséquilibre parfois le récit, sans pour autant provoquer chez le lecteur la même hilarité que Sam et "Plume-dans-le-cul", par exemple, dans le tome précédent. Mais la palme de l'incohérence revient, pour moi, à Paul. Que la méchanceté et l'absence de compassion pour le genre humain persistent chez ce personnage à l'âge adulte, rien d'étonnant. Mais comment est-on passé de ce gamin surdoué, brillant, plein d'ironie et de sarcasme, à cet adulte justement dépourvu d'ironie, totalement naïf, qui ne comprend rien au monde qui l'entoure ? Il y a là pour moi une réelle faille, je m'étonne d'être la seule à en avoir été perturbée (aucune remarque là-dessus dans les critiques que j'ai pu lire ici et là). 

Je ne commenterai pas la réflexion politique qui s'amplifie dans cet opus, pour la simple raison que je ne suis pas assez connaisseuse de l'histoire de l'Angleterre pour mettre mon grain de sel. La seule chose que je peux dire, peut-être, c'est que les liens entre l'histoire personnelle des personnages et l'Histoire nationale, voire mondiale (les évènements du 11 septembre ont eu lieu, il est question d'aller faire la guerre à l'Irak) sont cette fois-ci un peu tirés par les cheveux. Cela fait sourire, mais n'apporte pas forcément beaucoup à la réflexion dans laquelle Coe s'engage assez profondément. 

Je reste donc davantage marquée par le premier volume, qui m'a séduit surtout par sa fraîcheur, son humour, et le mélange des générations (alors qu'ici, on reste surtout entre quadragénaires). Ce qui ne m'empêchera certes pas de continuer ma découverte de Coe, car j'ai surtout découvert un brillant narrateur, qui, j'en suis sûre, saura me passionner encore avec Testament à l'anglaise - à ajouter à ma liste de lectures. 

 

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18 août 2012

Bienvenue au club

Comme j’ai eu raison d’approfondir ma relation avec cet auteur britannique ! Je crois que j’ai découvert un nouveau filon qui devrait me tenir en haleine, autant que je l’ai été avec McEwan, ou même avec les Chroniques de San Francisco.

 

Les « seuils », chez Coe, ne sont pas ce que je préfère. Mais la force de ses romans en est d’autant plus forte, puisque, malgré ces débuts ou fins peu convaincants, ils parviennent à m’attirer en eux d’une manière quasi irrésistible – demandez à mon homme ou à ma mère, le mal qu’ils ont eu à me tirer de ma lecture...

 

Une ouverture un peu décevante, donc : les enfants qui se retrouvent pour raconter l'histoire de leurs parents, mouais. M'est avis qu'on aura pu se passer de cette entrée en matière. 

Mais la suite... un festival de sentiments mélangés.
Le rire, beaucoup. Certaines pages sur l'étrange trio amoureux constitué par Sam, sa femme Barbara, et l'amant de cette dernière, Mr Plumb, alias "Plume-dans-le-cul", sont tout simplement irrésistibles. 
La surprise, parfois. A trop s'attacher aux personnages, on finit par croire qu'ils sont invulnérables, et que rien ne peut leur arriver. Et on se trompe...
Mais les larmes, jamais. Car, comme dans Monsieur Sim, tout est fait pour tirer personnages et lecteur hors du marasme, de la déprime dans lesquels ils pourraient très facilement tomber, vu les faits évoqués. 

Sans être follement originale, la réflexion proposée sur le contexte politique et social de cette Angleterre des années 70 est intéressante, parlante. Je retrouve ainsi l'entremêlement histoire/Histoire que j'aime chez McEwan, notamment. En moins subtil, peut-être, mais plus didactique aussi. 

Là encore, je suis donc très impatiente de lire d'autres pages... et, ô joie ! Il y a une suite ! Il va sans dire qu'elle sera dévorée dans les jours qui viennent... 

 

 

 

18 août 2012

La vie très privée de monsieur Sim

Rendons à César ce qui est à ma mère : sans elle, je n'aurais peut-être jamais lu ce livre, ni connu cet auteur. Ce qui aurait été fort, fort dommage. 

J'ai adoré ce labyrinthe narratif qui a l'air sans fin - et, d'une certaine manière, c'est le cas - et qui nous fait rebondir de personnage en personnage, d'époque en époque, de récit en récit, sans pour autant réussir à nous perdre, ni à nous dégoûter. Le narrateur aura beau faire, pratiquer l'auto-dénigrement, on aura quand même envie de savoir si Maxwell Sim, oui ou non, connaîtra une forme de bonheur. 

J'ai adoré le mélange des genres et des humeurs. Il y aurait de quoi sombrer dans la déprime, avec tout ce que Max nous raconte, mais non, l'ensemble est empreint d'un indéfectible optimisme. Certaines pages font franchement sourire, l'humour fait mouche. 

J'ai adoré, enfin, la diversité des thèmes abordés (l'adultère, l'homosexualité, la dépression, la folie... et la tromperie, thème récurrent). Le principe des récits enchâssés est un moyen habile d'aborder tous ces thèmes sans que cela sonne faux, "trop pour un seul homme". 

Malgré la fin qui sent un peu trop l'exercice de style (ou le manque d'inspiration...?), je n'ai plus qu'une envie : dévorer d'autres pages de cet auteur qui a, c'est sûr, quelque chose dans la plume. La suite au prochain épisode ! 

18 août 2012

Amsterdam

Ian McEwan - Amsterdam.

Encore un titre "single word" de mon auteur fétiche du moment - qui est peut-être en train d'être supplanté par un autre, mais vous découvrirez cela dans de futures critiques. Avec lui, j'ai fait le tour des parutions les plus récentes (si l'on peut dire : Amsterdam date de 1998) de McEwan. Me restera à découvrir ses premiers récits, ceux d'avant Amsterdam, justement. 

Dans mon message d'il y a quelques jours, j'ai gratifié ce roman de deux étoiles. De fait, j'ai retrouvé les qualités habituelles de l'auteur : un récit prenant, qui me capte au bout d'une dizaine de pages - toujours ces débuts qui me font penser que je ne vais pas aimer, mais comme j'ai l'habitude, je ne m'inquiète plus, et je poursuis sagement - et des personnages attachants malgré tout. Même si, parfois, franchement bizarres. Si l'histoire m'a un peu moins emportée que dans certains autres (je pense en particulier à Expiation ou Samedi), j'ai quand même été tout à fait amusée, et saisie, par la fin, à laquelle je ne m'attendais pas du tout, même si elle était préparée depuis longtemps. Un bel exemple d'humour noir que certains diraient "british". 

Pas trois étoiles, cependant. Je reste davantage marquée par d'autres titres de l'auteur. 

16 juillet 2012

Je n'ai plus dix ans

Comme pour Je ne suis pas comme toi, d'Isabelle Rossignol (voir article précédemment), j'ai été surprise, en lisant le début du récit, du choix de le publier chez Neuf. Le narrateur dit avoir seize ans, je m'imagine une histoire "pour les grands", dans laquelle des lycéens se retrouveront davantage que les jeunes lecteurs de la collection Neuf. Mais ce début est un trompe-l'oeil : au bout de trois pages, l'histoire revient en arrière, à l'époque où Kaï avait bel et bien dix ans, et y reste jusqu'aux dernières pages. On peut, comme Lionel Labosse, s'interroger sur l'utilité du début : pourquoi le narrateur comemnce-t-il son récit en pleine année de première, si c'est pour ne jamais revenir sur cette période-là ? J'ai bien une idée, confortée par le titre, une idée triste mais tout à fait vraisemblable, mais je ne la livrerai pas ici. 

Pour revenir à cette histoire de lectorat, le style adopté par la suite est finalement tout à fait adapté à de jeunes lecteurs. On est bien dans la tête d'un enfant, avec une écriture un peu hachée, qui saute du coq à l'âne, parce que le jeune Kaï n'est pas encore capable de faire lui-même les transitions qui s'imposent entre ses idées et ses ressentis. 
Il s'agit d'un récit un peu touche-à-tout, qui aborde plusieurs sujets, graves ou légers. Peut-être un peu trop d'ailleurs, mais en fait, l'ensemble sonne juste, car il n'est pas rare que ces divers sujets se rencontrent au cours d'une vie. Et pas toujours à l'âge qu'on voudrait. 

Alors, oui, on aimerait savoir comment tout ce vécu a influencé les années suivantes du narrateur, ce qu'il en a retiré, et on ne le saura pas. Tout comme le livre d'Isabelle Rossignol, ce récit pose des questions sans y répondre. Mais avec un peu plus de chair, de consistance. J'ai plutôt aimé cette fin, la conversation avec Fred et Tom qui révèle des secrets de manière très simple. En allant plus loin, je me rends d'ailleurs compte que, dans ce roman, ce sont les choses les plus banales - l'historiette avec "l'autre Sidonie" - qui sont les plus dramatisées, alors que des sujets plus graves sont traités de manière très légère. Parce que c'est comme ça qu'un enfant de 10 ans verrait les choses. Et nous autres, "les grands", le ressentons autrement : la suite de l'histoire s'écrit dans notre tête. 

 

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10 juillet 2012

Simple

      Bon, après cinq mois déjà passés dans ma nouvelle ville, je me suis enfin décidée à pousser la porte (ah non, c'est une porte automatique, raté) de la belle et grande médiathèque. En cinq minutes (bon... disons plutôt dix, mais ça reste correct !), ma carte de lectrice est prête. La gentille bibliothécaire m'explique le fonctionnement de la carte, me montre les différents rayons, "alors, là, ce sont les romans policiers, ici, les romans en gros caractères, au fond vous avez les documentaires, attention, deux seulement à chaque fois, ah, on a aussi des partitions si ça vous intéresse..." Heu, sinon, le rayon jeunesse, il est où ? Ah oui, parce que, vous ne savez peut-être pas, mais du haut de mes vingt-cinq printemps, je lis toujours des livres pour les petits... Me sentant obligée de me justifier, je précise que je suis prof. Ouf, l'honneur est sauf ^^. J'apprends donc que le rayon jeunesse est en haut (ils font du sport, les petits, chez nous). 

   Arrivée en haut, je prends immédiatement la direction des romans, lettre M. Pourquoi M ? Parce qu'à M, il y a Morpugo, Mourlevat, Morgenstern, Moka... Pêle-mêle, un résumé de mes amours enfantines, adolescentes, et adultes aussi, du coup. 
    Et puis, surtout, surtout, à M, il y a Murail. Marie-Aude de son prénom (car il y a aussi Lorris, son frère, mais je connais moins.) Mon auteur jeunesse préférée, et de loin. (Comme déjà dit dans un autre post, je suis loin d'être la seule, c'est une auteur très plébiscitée, pour ceux qui n'y connaîtraient rien en littérature jeunesse). 
    Le dernier roman que j'avais lu d'elle était Oh, boy ! qui restera l'un des livres les plus marquants de mon histoire de lectrice. J'ai commencé à combler mes lacunes cette année avec Le tueur à la cravate (voir la critique sur ce blog, mois de janvier). Mais Marie-Aude étant une machine à écrire, mes lacunes sont encore bien grandes. Après avoir hésité, je me décide à emprunter Simple, dont j'avais entendu parler, en bien. 

    Eh bien... wouahou. Non seulement c'est un livre excellent, mais je l'ai trouvé en outre parfaitement adapté à mes attentes de lectrice adulte. Si le sujet, les personnages, la construction, rappellent ceux de Oh, boy !, j'ai senti une sorte de maturité dans l'écriture, dans l'histoire, et je n'ai pas eu l'impression de lire un "roman pour ados", comme c'est tout de même le cas dans la majorité des ouvrages que j'ai découverts dernièrement. 
   Peut-être tout simplement parce que les personnages sont plus vieux : le narrateur a dix-sept ans (presque dix-huit), mais l'obligation qu'il a de s'occuper de son frère déficient mental (non, "i-di-ot" !) le fait paraître plus vieux que son âge. D'ailleurs, ses activités et préoccupations ne sont pas très différentes de ses colocataires, étudiants d'une vingtaine d'années. 
    Tout ce petit monde est extrêmement attachant, les personnalités sont pleines de nuance, comme toujours dans les romans de Murail. L'histoire est banale et pleine de gravité tout à la fois. Et l'humour ravageur fait toujours effet sur moi : j'ai vraiment éclaté de rire à certaines pages. Ce que Murail a surtout, par rapport à d'autres auteurs, c'est un art du dialogue, très percutant. Rien de spécialement réaliste dans ces paroles échangées du tac au tac (les personnages ne sont jamais à court de réparties), mais ça fonctionne très, très bien. 

     Ce fut donc une lecture jouissive, dont je suis sortie rayonnante, même si tout n'est pas rose dans l'histoire qui nous est racontée. Des romans comme ça, je voudrais en lire tous les jours. Assurément un grand livre dans l'oeuvre d'une grande écrivaine. 

 

 

9 juillet 2012

La vie à reculons

Bon, alors, là, il s'agit d'une confirmation sans appel de ce que je pressentais déjà depuis plusieurs années : je n'aime pas Gudule. Je l'avais un peu ressenti avec L'amour en chaussettes (dans le même genre, histoire d'adolescents confrontés à des problèmes graves et banals en même temps), mais j'étais jeune, ça pouvait passer. Idem pour J'ai 14 ans et je suis détestable (j'avais déjà un peu plus tiqué : qu'est-ce que c'est que cette histoire de fantôme à la sauce adolescente ?). Je croyais avoir attrapé le pompom avec La bibliothécaire, pourtant encensé par de nombreux enseignants comme étant LE bouquin qui va réconcilier les ados avec la lecture : non, mais, ils croient vraiment que c'est en faisant parler les personnages comme des ados demeurés d'il y a quinze ans, en les bourrant de tics caricaturaux, en parsemant un peu d'action, un peu d'amour, un peu de sexe (mais attention, soft quand même, hein, c'est pour les petits !), et une pluie de bons sentiments, que ça va donner envie de lire ? Misère...

Et cette Vie à reculons enfonce le clou ! Qu'ai-je à lui reprocher ? Des personnages irréalistes au possible : des ados en carton-pâte, des adultes tellement ouverts d'esprit que c'en est louche, des descriptions inutiles, une histoire stéréotypée... Pour ma part, je n'y ai pas cru une seconde. Je demanderai donc à mon amie-qui-a-réussi-son-mémoire (elle se reconnaîtra ^^) de me conseiller d'autres titres sur la question du SIDA, car, là, j'ai un mauvais goût dans les yeux. Beurk ! 

 

27 juin 2012

Quatre soeurs

Ca y est, voilà l'été... Le moment de reprendre enfin ma plume. 

Je connais Malika Ferdjoukh depuis longtemps : j'avais beaucoup aimé les atmosphères mystérieuses et teintées d'humour de Fais-moi peur et Sombres citrouilles

C'est donc avec une certaine confiance que je me suis lancée dans ces longues aventures de quatre soeurs qui ne sont pas quatre - d'autant plus que j'avais déjà entendu de bonnes critiques sur ce roman. 

Tant qu'à faire, j'ai acheté les quatre volumes d'un seul coup, réunis en un seul. 

J'ai aimé, pas forcément adoré.
Ce qui m'a plu, c'est cet univers un peu décalé : certains détails nous confirment que l'histoire (enfin, les histoires) se passe(nt) bel et bien de nos jours, mais bien d'autres sonnent "à l'ancienne", à commencer par les prénoms, délicieusement surannés - Enid, Bethsabée... On s'attache aux personnages, bien sûr, comme dans toute série de ce genre. 
Mais le tout manque un peu de cohérence à mon goût. La focalisation sur un personnage par volume n'est pas menée de manière très claire : pour moi, il y a un personnage qui est mis en avant à chaque tome, c'est Bettina. Les autres passent un peu derrière. 

Une lecture agréable mais pas inoubliable. 

 

26 janvier 2012

Park life

Je me lance à nouveau dans un mode de lecture que j'aime assez : l'association de romans. Je l'avais déjà pratiqué, par exemple, avec la lecture d'une série de romans tournant autour du colonialisme : Trois femmes puissantes, Un don, Les monstres de Templeton. Sans doute une habitude prise à la fac, notamment en préparant l'épreuve de littérature comparée de l'agrégation : j'aime réfléchir à des associations thématiques, comparer des récits entre eux, étudier la diversité des variations possibles sur un même thème. 

Ici, il s'agira d'une lecture par binôme : deux récits appartenant à la littérature nippone, tous deux liés par le thème de la course à pied. Je laisse aux amateurs de devinettes le soin de trouver le deuxième titre (assez facile à trouver d'après les indices que je viens de donner). Le premier, quant à lui, a donc été Park Life. 

Un titre apparemment source d'inspiration : c'est aussi le nom d'un album de Blur, et d'un festival de musique australien. C'est finalement un titre assez passe-partout, pour un récit qui, lui, ne l'est certainement pas. 

Dans les quelques pages qui composent ce roman très court, on croise le chemin d'un employé qui travaille dans une entreprise fabriquant des bains moussants et dont le lieu de villégiature se trouve être un parc situé en pleine ville. La quatrième de couverture me promet une bouffée d'oxygène dans notre univers très urbain du XXIe siècle. Mouais. Pas convaincue. Le style est très particulier : pas de réelle transition entre les phrases, entre les idées. Mais pas non plus avec la maîtrise que peut avoir une Virginia Woolf (ou un Ian McEwan) du stream of consciousness, le flux de pensée qui suit les dérives intérieures d'un personnage. Non, ici, je n'ai pas eu l'impression d'une réelle maîtrise. Peut-être est-ce volontaire ; peut-être est-ce simplement que je ne suis pas habituée à l'écriture japonaise ; peut-être est-ce encore plus simplement un problème de traduction. 

Bref, je suis restée sur ma faim. Souhaitons que le deuxième volume de mon association me procure un peu plus de plaisir. 

26 janvier 2012

Uglies

Mais comment en viens-je, en ce moment, à lire des romans dont la couverture me déplaît tellement ?... Petite explication pour cet ouvrage-là.

Depuis ma découverte de Jenna Fox, je suis à la recherche de bons romans d'anticipation pour ados, du genre que je pourrais placer dans une liste de lectures à donner à mes 4e au dernier trimestre. Mes critères sont assez simples, et pourtant exigeants : un roman d'anticipation (voire de SF, pas forcément dans le futur) qui critique un aspect de notre société actuelle, et qui soit bien écrit. Le roman de Mary E. Pearson m'avait particulièrement plu pour son style elliptique, incisif, avec un vocabulaire bien choisi. 

Je commence à connaître par coeur le rayon jeunesse de la Fnac de la gare Part-Dieu. Je tombe sur une tranche trop tapageuse à mon goût, mais le titre m'interpelle : Uglies. A côté, il y a aussi un Pretties, puis un Specials, et d'autres.  Je regarde la couverture, et cette phrase d'accroche semble me tirer par le bras : "Dans le monde de l'extrême beauté, les gens normaux sont en danger". 

Que dit la quatrième de couverture ? Nous sommes dans un monde où tous les adolescents atteignant leur seize ans subissent une opération qui les rend parfaitement beaux, selon des critères soigneusement étudiés par les gens hauts placés dans cette société futurise. Ils deviennent des Pretties. Les autres, les "moches", tel est le mot utilisé dans la traduction, sont les fameux Uglies. Ce thème n'est pas courant dans la littérature de science-fiction : je décide de tenter le coup. 

J'ai du mal à rentrer dans le récit, avec un long début, plutôt laborieux, sorte de prétexte pour nous présenter toutes les particularités du monde dans lequel vit Tally, l'héroïne. Mais c'est le principe de tout roman de SF, ou presque : il faut bien nous présenter l'univers du récit. Ce n'est que quand l'histoire commence vraiment, lorsque Tally rencontre des rebelles (c'est-à-dire des personnes qui ont refusé l'Opération, préférant rester des "moches"), que je me laisse emporter. 

J'ai aimé l'histoire à partir de ce moment-là, ainsi que la complexité des personnages, dont on ne se doute pas au début. Les forts apparaissent finalement assez superficiels et peu résistants, alors que Tally, qui paraît être une ado banale et sans grande personnalité, prend de l'épaisseur au fil des pages. J'ai aimé le dilemme qui règne du début à la fin de ce roman : accepter l'Opération ou refuser d'entrer dans le monde des Pretties ? Et quelles véritables raisons peuvent bien motiver cette décision ? Car la fin nous réserve une surprise : la décision prise ne sera pas vraiment celle que l'on croit. 

Ce roman m'a donné envie de lire la suite, ou plutôt devrais-je dire les suites. Il reste cependant quelques défauts : un style peu convaincant (avec des essais de métaphores poétiques qui tombent plus ou moins à plat, un manque de liaison entre certaines phrases qui rend parfois leur logique difficile à suivre), une volonté de trop en faire (la critique se fait un peu fourre-tout : critique de la pollution, du gaspillage, de l'anorexie...). Une bonne lecture, mais qui ne méritera pas de figurer dans ma liste "scolaire". 

2 janvier 2012

Dear George Clooney, tu veux pas épouser ma mère ?

J'avais repéré ce titre dans plusieurs librairies différentes, je voulais me faire une opinion. 

Soyons clairs, cela n'a rien d'une lecture inoubliable. Le style est assez décevant. J'ai lu nombre de récits jeunesse plus piquants que cela. Le thème non plus n'a rien d'original : une adolescente essayant de gérer le divorce de ses parents, c'est une histoire qu'on a lue et archi-lue. Ce n'est donc pas une grande découverte, et cela ne fera pas partie du top 10 de mes lectures jeunesse préférées. 

Cela dit, on s'attache quand même aux personnages, on cherche à savoir comment va se finir l'histoire, qui est finalement assez bien menée, avec tous les ingrédients nécessaires. 

Il faudra que je teste ce livre sur mes cobayesélèves de 4e... C'est peut-être un livre à ne réserver qu'aux ados...

25 octobre 2011

Tobie Lolness : La vie suspendue et Les yeux d'Elisha

        

Et voilà, comme je suis très obéissante, sitôt entendu ce conseil d'une élève de 4e ("Madame, vous connaissez Tobie Lolness ? C'est trop bien !"), je me suis achetée le premier tome. Et sitôt terminé ce tome 1, je me suis achetée le tome 2. Et sitôt terminé ce tome 2... ah non, zut, c'est fini, pas de tome 3.

L'objectif a été parfaitement atteint avec ce roman en diptyque (d'ailleurs, ce n'est qu'en copiant-collant les deux couvertures côte à côte que je me suis rendue compte de la symétrie entre les deux... les deux personnages qui accourrent l'un vers l'autre... les saisons les séparent mais ils se retrouveront quand même... que c'est beau !!) : plonger le lecteur dans un univers qu'il n'a pas envie de quitter si vite. 
Comme toute "saga" (je ne sais pas si l'on peut parler de saga quand il n'y a que deux volumes), il y a beaucoup de personnages, avec des noms qui se ressemblent (Maï, Maïa, Ilaïa...), j'ai parfois été tentée de prendre une feuille et un stylo et de refaire l'arbre généalogique pour m'y retrouver... Peut-être d'ailleurs une volonté de l'auteur, un clin d'oeil à ce personnage principal, si l'on peut dire : l'arbre, le grand chêne, l'équivalent, pour ces êtres minuscules, de notre planète Terre. Enfin, si les ados arrivent à s'y retrouver, il n'y a pas de raison que je m'y perde, hein ? Alors on s'accroche un peu et on continue. 
C'est beau, c'est plein de rebondissements, il y a des secrets à découvrir, des personnages à deux visages... Ca fait pleurer à la fin, mais sourire en même temps. C'est aussi rempli de belles trouvailles stylistiques, des images plutôt bien vues. Quelques traits d'humour aussi. Une vraie bonne lecture, que j'aurais bien continuée si j'avais pu.
Et, pour finir, cette question qui me turlupine, et pour laquelle j'en appelle à des avis extérieurs : référence à Aragon ou  non ? Le deuxième tome s'appelle Les yeux d'Elisha, et j'ai croisé, à un moment, l'expression "il était fou d'Elisha"... Peut-être pas suffisant, comme preuves, mais quand même. Qu'en dites-vous ?

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Le royaume de Kensuké

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