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La petite Mu qui plume

17 mars 2020

Hugo Clément : Comment j'ai arrêté de manger les animaux

Comment j'ai arrêté de manger les animaux

Confinement, jour 1. Heureusement, il y a du soleil. Et j'ai passé un peu de temps avec un jeune homme plutôt intéressant. 

Je termine aujourd'hui une lecture entamée il y a quelques semaines, sans grande conviction. Cadeau de mon mari qui, depuis quelques temps, prend des coups de sang à l'idée qu'on mange trop de viande et qu'il faut arrêter. Moi, jusqu'à présent, je n'avais même pas tellement envie de me poser la question. Hugo Clément part d'ailleurs de ce postulat : la plupart des personnes qui mangent de la viande ou du poisson choisissent de ne pas se poser trop de questions et de ne pas trop s'informer, car ils savent que la connaissance entraînera la culpabilisation. Et il faut le reconnaître : il n'a pas tort. 

Je ne compte pas résumer ici les propos du journaliste devenu écrivain avec cet ouvrage : son livre étant justement un résumé des analyses de diverses provenances (ouvrages scientifiques, rapports d'associations ou d'ONG, témoignages oraux...), le résumer encore reviendrait à le vider de sa substance. Je vais seulement partager son plan, à savoir les différents arguments qu'Hugo Clément énonce en faveur de sa thèse : cesser de manger de la viande, du poisson, ou tout produit d'origine animale. 

Argument 1 : les animaux d'élevage sont des êtres sensibles et intelligents, qui éprouvent la douleur et la souffrance psychologique. 
A l'appui de cet argument, des comptes-rendus d'expériences menées sur les bovins, les moutons, les poulets, les cochons et les poissons, démontrant leur intelligence et leur réaction aux différentes formes d'agressions. 

Argument 2 : la majorité des élevages ne respectent pas le bien-être de l'animal ; la quasi-totalité des abattoirs le dénient également. 
A l'appui de cet argument, des témoignages directs et indirects de la vie dans un élevage ou un abattoir et des actes cruels - y compris légaux - qui s'y déroulent. 

Argument 3 : l'élevage est responsable d'une très grande partie des problèmes environnementaux. 
A l'appui de cet argument, des statistiques qui contredisent parfois l'opinion commune. 

Argument 4 : l'être humain n'a pas besoin de protéines animales pour sa santé, son développement ni son bien-être. 
A l'appui de cet argument, le cas personnel du jeune trentenaire ayant cessé assez récemment de consommer des produits animaux, et des propos de médecins et scientifiques. 

Ces arguments sembleront une évidence pour certains d'entre vous. Cependant, le propos d'Hugo Clément, c'est de faire remarquer qu'entre nos pensées et nos actes, il y a souvent un fossé. En fait, il ne suffit pas de lire les arguments résumés en une phrase. Ce qu'il faut pour se convaincre d'arrêter de manger de la viande ou du poisson, ce sont des détails. C'est ce dont cet ouvrage abonde : des chiffres, rapportés sous toutes les formes possibles afin de les rendre compréhensibles, je dirais "appréhensibles" par tous (par exemple, pour moi, c'est plus parlant de savoir combien de bêtes sont tuées à la minute, par exemple, que d'avoir le chiffre total), mais aussi des récits. J'allais dire "des récits de vie", et c'est finalement bien de cela qu'il s'agit : la vie de tous ces animaux d'élevage consommés au quotidien dans notre pays, et, en second plan, la vie de quelques humains marqués par ces pratiques, comme Mauricio Garcia-Pereira, interviewé par Hugo Clément car il a travaillé plusieurs longues années dans un abattoir, avant d'en partir définivement. 

Ces détails fonctionnent. De même que certaines subtilités, dès le titre : Hugo Clément n'explique pas "pourquoi" il a cessé de manger de la viande et du poisson, mais "comment". Son livre s'adresse à des lecteurs déjà convaincus par la théorie, mais qui ont besoin d'un exemple pour passer à l'acte à leur tour. De même, il a arrêté de manger "les animaux", et non pas "des animaux". Cette utilisation généralisée de l'article indéfini pour parler des bêtes que l'on mange, "du poulet", "de l'agneau", est l'une des preuves que les carnivores préfèrent dénier aux animaux leur individualité, car c'est ce qui leur permet de les manger tranquillement sans penser à eux comme des individus. 

Ajoutons enfin que, du début jusqu'à la fin, Hugo Clément précise qu'il ne veut pointer du doigt personne, ni tenir un discours culpabilisant. Il revient plusieurs fois sur ses propres contradictions morales ou environnementales, et raconte en amont qu'il a longtemps mangé viande et poisson sans se poser de questions. 

J'ai trouvé cet ouvrage diablement efficace. L'ayant fini il y a quelques heures, c'est trop tôt pour vous dire s'il sera le déclencheur d'un changement radical de mon alimentation, moi qui mange des produits animaux depuis trente-trois ans. Mais c'est le premier discours que je lis sur le sujet à provoquer en moi autant de réflexions. 

Merci donc, cher Hugo Clément, de m'avoir proposé cette lecture certes difficile à bien des égards, mais moultement intéressante

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16 mars 2020

Courage, les mots sont toujours là

Poème Zéno Bianu

Parce que cette semaine, mes élèves devaient offrir de la poésie au sein du collège, parce que la poésie est un virus contagieux mais éminemment bénéfique, parce que les mots sont toujours là pour nous permettre d'échanger, de partager, d'exulter, de s'exalter, parce qu'il faudra à bien d'entre nous, bien d'entre vous, du courage dans les temps à venir, parce que poésie rime avec vie et que nous avons tous besoin d'un élan de vie, la petite Mu tente d'agrandir encore le chant du courage. 

Courage, la vie continue. La poésie aussi. 

9 mars 2020

Un album, deux lectures : Panda a un problème, de Deborah Underwood et Hannah Marks

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IMG_20200302_180717J'ai évoqué cet album récemment dans ce post car, oui, l'une des raisons qui m'a poussée à acheter cet album, c'est le petit panda mignon qu'on voit sur la couverture. Mais, mignon, vraiment ? Quand j'ai feuilleté les premières pages, je me suis vite rendue compte que la raison d'être de l'animal n'était pas sa cute attitude, mais le fil à retordre qu'il donne à son narrateur ! 

 

 

 

 

 

Voici en effet le concept de l'histoire :     

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Voilà. Le personnage principal, ce panda tout mignon, se rebelle contre son narrateur. Ou plutôt, contre le traditionnel schéma de narration imposé aux protagonistes. Une histoire, c'est un personnage principal qui a un problème, parce qu'il doit le résoudre. Sans problème, pas d'histoire. C'est d'ailleurs une phrase que je répète souvent à mes élèves qui rejouent le match pour tous les textes qu'on étudie : "Mais, madame, pourquoi Ulysse n'est pas rentré directement chez lui ?", "Mais, madame, pourquoi elle a décidé de se marier avec Barbe-Bleue alors qu'il paraissait quand même super louche ?". Parce que vous n'auriez pas eu le plaisir d'avoir une séance de cours sur ce texte, mes trésors ! 

Démarre alors un dialogue entre Panda et son narrateur. Une mise en page explicite mais efficace met en évidence les deux voix : polices de caractère différentes, phylactères pour le panda mais pas pour le narrateur. 

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Ce panda est décidément bien récalcitrant. On n'a pas idée d'être satisfait ainsi de sa vie ! Dans la suite de l'album, que je ne vous dévoilerai pas pour vous laisser le plaisir de la découverte (il y a 46 pages à savourer encore, avec de petits détails discrets dans les illustrations ou les textes, ma rapide présentation est donc loin d'avoir défloré l'oeuvre), un et même plusieurs problème(s) vont bel et bien survenir, et une histoire va finir par se créer. Même si ce n'était pas celle que le narrateur, ni le lecteur, ni même Panda, attendaient ! 

Première lecture : à partir de 2 ans, puis 4 ans

Sur le site de l'éditeur (Circonflexe, que je ne connaissais pas jusqu'alors mais que je me promets d'apprendre à connaître, car un rapide tour sur leur site m'a donné plein d'envies), l'album est donné pour les 4-6 ans. C'est en effet certainement à cet âge-là que l'histoire et son humour pourront être appréciés. A 4 ans, les enfants ont pour la plupart goûté depuis longtemps au plaisir de la lecture, et cela pourra les étonner, et les amuser, de voir l'envers du décor.

Cependant, je me permets d'abaisser la limite d'âge en raison des illustrations : le parti pris de pages épurées, avec des formes faciles à identifier (sauf peut-être les aliens !), rend cet album agréable à feuilleter avec de tout-petits, s'ils sont capables de suivre une lecture assez longue (plus de 40 pages comme je le disais plus haut). Avec Minimu, j'ai testé à tout hasard, en me disant que je pourrais toujours le garder pour plus tard, mais elle a maintenu sa concentration jusqu'au bout, et elle aime bien les pages de la fin, avec les bonbons et les bambous. 

Deuxième lecture : en cycle 3

C'est en effet dans ce cycle d'apprentissage (du CM1 à la 6e depuis la réforme de 2015, pour les non-initiés) que l'on travaille la narration, à la fois dans les activités de lecture et d'écriture - les deux étant évidemment liés. 

Pour être honnête et précis, la notion de narration, et encore moins celles de schéma narratif et schéma actanciel, ont disparu des programmes. Mais il semble évident que pour développer les compétences de lecture et d'écriture demandées (lire des récits, écrire des textes d'une page ou deux), il faut comprendre comment fonctionne une histoire : quel est son point de départ, comment elle évolue, comment la terminer. 

Dans cet objectif, faire lire à des élèves de cycle 3 les premières pages de cet album peut être un déclencheur intéressant pour une séance d'écriture ou de littérature. Pour les plus jeunes du cycle, ce sera peut-être une découverte. Pour des 6e, une rapide piqûre de rappel pour démarrer l'année scolaire. Après avoir pris connaissance de ces quelques pages, on fait le tour à l'oral des caractéristiques d'un récit, et on construit avec les élèves une fiche-bilan. Pas la peine d'appeler cela "schéma narratif" ou "schéma actanciel", de parler d'élément déclencheur ou de résolution si l'on n'en pas envie - mais pas non plus besoin de se l'interdire si on a toujours travaillé avec ces termes -, pourvu que les élèves en retiennent l'essentiel. Pour faire une histoire, il faut :

- présenter un personnage ;
- lui attribuer un problème, qu'il lui soit inhérent (un défaut, un manque) ou extérieur (le fameux "élément perturbateur") ;
- imaginer plusieurs étapes lui permettant de résoudre ce problème ;
- conclure l'histoire en indiquant clairement si le problème a été résolu, et comment. 

Par ailleurs, le texte de l'album peut fournir nombre d'idées d'exercices d'écriture, à utiliser en rituel de semaine, de début de cours, en jogging d'écriture, ou en entraînement avant un travail d'écriture plus développé. 

Par exemple : 
- choisir l'un des problèmes désespérément suggérés par le narrateur (voir l'image plus haut) et écrire une histoire à partir de là : Panda a peur des araignées, il veut un ami...
- partir du problème décrit aux pages 35 et 36 (scan disponible sur demande) et raconter la suite ;
- inventer toute une histoire à partir de l'illustration sur la double page 31 et 32, sans texte ;
- voire, pourquoi pas, réécrire l'album en remplaçant le panda par un autre animal. 

L'album est sorti en septembre 2019 pour l'édition française : je ne sais pas si certains professeurs du premier degré ont déjà fait entrer cet album dans leurs salles de classe, pour un travail construit ou une simple lecture offerte. Si tel est le cas, je suis impatiente de savoir comment ils s'y sont pris, et si les élèves ont aimé. En attendant de voir, peut-être, des séquences pédagogiques apparaître sur Internet, je vous laisse donc avec mes bribes d'idées : n'hésitez pas à me faire part de vos réflexions à ce sujet ! 

Pour finir, le petit booktrailer réalisé par Penguin Kids : 

Panda a un problème
Auteure : Deborah Underwood
Illustratrice : Hannah Marks
Editions Circonflexe
Sortie automne 2019 pour l'édition française
13€50

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8 mars 2020

Journée de la femme, petite et grande !

De plus en plus d'articles de blogs fleurissent avec pour intitulé : "livres féministes pour enfants", "littérature jeunesse anti-sexiste", et c'est génial ! Je n'ai donc nulle vocation à dire quelque chose de neuf à ce sujet. Un prochain article fera néanmoins le point sur certains lectures plus ou moins anciennes que je souhaite remettre à l'honneur pour l'occasion. Vous pouvez donc plutôt prendre la plumerie d'aujourd'hui pour un tour d'horizon des meilleures présentations des meilleurs livres mettant à l'honneur les femmes, la lutte contre le sexisme, et la réflexion sur les préjugés liés au genre

Des idées de lectures anti-stéréotypes 

Le blog qui à mon sens fait référence en la matière, c'est celui-ci : 

2020-03-02

Fille d'albums, le titre annonce la couleur. D'après l'auteure, bibliothécaire en section jeunesse à Paris, "le blog tire son nom du passionnant livre de Nelly Chabrol-Gagne, Filles d’albums, les représentations du féminin dans l’album". Il promet de devenir mon nouvel outil de référence en matière de littérature jeunesse, car il foisonne de liens, de bibliographies, d'études développées... Le fait d'être spécialisé dans "une littérature jeunesse antisexiste" n'en appauvrit nullement le contenu, car il s'agit tout simplement de proposer une littérature de qualité et de réfléchir sur le sujet. La question des représentations du genre dans les livres pour enfants est tellement féconde qu'elle permet de parler de beaucoup d'auteurs, d'illustrateurs, d'éditeurs ou de médias. 

Tout le blog est une mine pour proposer des livres engagés et engageants à nos enfants, mais il faut aller dans Livres si vous souhaitez une liste précise. J'ajoute aussi un lien vers le blog de "Maman, rodarde !" et tout particulièrement son article sur le vernis et les garçons, car c'est là qu'elle partage généreusement ses petits dépliants anti-préjugés destinés aux enfants... comme aux adultes. 

 

Des sélections de littérature jeunesse sur l'égalité garçon-fille et la lutte contre les préjugés de genre, voici également où l'on en trouve : 

 Sur le site Parisianavores,

 Parisianavores – Blog Lifestyle / Food / Voyage / Kids

 Sur le site du collectif "Je suis féministe", évidemment : 

Logo

 

Sur le blog Un invincible été, dont l'auteure est membre du Club de lecture féministe des Antigones : 

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Sans oublier Télérama qui ne manque pas de jolies sélections : 

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Ce qui vous fait déjà une bonne petite pile à lire ! 

 

"La littérature genrée, en 2020, ça n'existe plus !..."

Et côté obscur, qu'est-ce que ça donne ? (Car malheureusement, l'exclamation ci-dessus est fausse...)

 

Livres de filles

 

Pas besoin d'aller très loin, car ce cher Google me propose pour les mots-clés "livres féministes pour petites filles" le lien suivant : Livres filles de 8 à 12 ans - Romans que les filles adorent, renvoyant à une page du site Lisez.com, "le site d'actualité des maisons d'éditions du groupe Editis" (comprenant Nathan, Pocket, Syros...) Un beau concentré de rose et de chick lit déclinée pour les plus jaunes ! Alors, oui, si j'enlève "pour petites filles" en le remplaçant par "littérature jeunesse" dans ma recherche, je ne trouve plus ce lien. Mais voici tout de même ce que Google  : du Sophie Kinsella, des collections nommées "Cupcake girls", "Les princesses magiques" ou encore "20, allée de la danse". Donc les filles aiment la pâtisserie, font de la danse et rêvent d'être des princesses. A peine trouve-t-on deux Peter Härtling, un Hélène Montardre et un Susie Morgenstern. 
Je me suis amusée à chercher d'où venait cette sélection. En fouillant un peu sur le site, je me suis tout simplement rendue compte qu'il s'agissait d'une catégorie de recherches dans la partie "Roman enfant 8-12 ans". Déjà que cette différence de catégories m'horripile sur les sites de vêtements bébé (on ne peut plus chercher un body ou un pyjama sans être obligé de spécifier si l'on cherche pour un garçon ou pour une fille), mais alors pour des livres ! Quand j'aurai le temps, je ferai un tour des différents sites d'éditeurs pour voir s'il s'agit d'une pratique courante, ou d'un cas isolé. 
Tant que j'y suis, une rapide analyse supplémentaire : dans la catégorie "Roman Fille 8-12 ans", on compte 62 titres. Dans la catégorie "Roman Garçon"... 3 seulement. Encore un stéréotype ? A 8 ans, les garçons ne lisent plus, enfin... 

 

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Et pour finir, je ne finirai jamais d'être choquée par la fameuse collection chez Fleurus, "P'tit garçon" et "P'tite fille". Comment un éditeur peut-il encore, en 2019, poursuivre une telle collection ? Le pire, c'est qu'il y a des choses très bien chez Fleurus. J'aime assez la série sur les émotions par exemple : j'ai failli acheter Petite colère il y a peu. 
Je m'attarde un peu sur les pages du site pour faire de nouveau quelques statistiques. Le nombre de titres est à l'opposé du lien dont je parlais précédemment : ici, 38 livres "P'tit garçon" contre... 9 pour les filles ! Alors, oui, si l'on regarde en détail, parmi les 38 titres des garçons, certains sont des rééditions avec des contenus supplémentaires. Le résultat reste le même : la collection ne s'agrandit pas autant pour les filles. 
Poursuivons l'analyse : dans la collection "P'tite fille", on imite. Voici les titres : Lisa joue à la maîtresse, Zoé joue à la marchande, Rose joue à la princesse... En plus d'être cantonnées à leurs rôles, les filles ne semblent avoir de raison d'être que de reproduire une vie d'adulte, sans désir propre. Du côté des garçons, on n'est pas, on possède, et que des gros engins, évidemment : Le camion de Léon, Le tractopelle d'Axel, Le canadair d'Albert, L'avion de chasse d'Elias... Les auteurs de la collection rivalisent d'imagination pour parfaire le vocabulaire des véhicules tout en leur associant les prénoms d'hier et aujourd'hui. 

Je lance une alerte ! Fleurus, si vous m'entendez, arrêtez au plus vite cette collection et remplacez-la par d'autres titres réussis comme vous savez le faire ! Je vous assure que les enfants seront ravis... et les parents aussi ! 

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5 mars 2020

Les petits cartonnés de Claude Ponti

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Claude Ponti, on connaît. (Si ce n'est pas le cas, pas d'inquiétude, on passe tous à côté de quelque chose dans notre vie. Si vous y remédiez dans les heures qui viennent, ça ira :-).) Mais, si je connaissais bien les albums parfaits pour premiers lecteurs, tels que Pétronille, Okilélé, ou autres L'arbre sans fin, avec leurs illustrations archi-foisonnantes, je n'imaginais pas les mettre tout de suite entre les mains de ma poupette de même pas deux ans.
Et là, en cherchant de petits albums cartonnés, je découvre cette série originale, et néanmoins caractéristique de cet auteur atypique .
Un visuel accrocheur
Le premier côté très sympa de ces petits livres, c'est leur format mini associé à une découpe de la forme de ce dont ils parlent : une main, une pomme, un lit... Hyper faciles à prendre en main par les plus petits, presque à taille réelle pour certains titres (ma poupette a de petites mains, mais je suis sûre qu'un enfant de deux ans un peu plus grand qu'elle peut faire coïncider ses doigts avec ceux du livre ; quant à la pomme, elle a la taille d'un beau fruit).
 

Dans ma main couverture

Dans ma main intérieur

 
De la vie quotidienne au monde des rêves
A l'intérieur, le concept est très réussi. Pour reprendre la pomme et le gant, les premières pages montrent des scènes tout à fait réalistes : on découvre l'intérieur d'une pomme, puis un trognon, on voit une main toute propre, puis pleine de taches de peinture. Et d'autres pages, plus loin, font basculer d'un coup dans cet univers tellement particulier des livres de Claude Ponti : sur les doigts, il y a "des guignols", autant de petits personnages qui rappellent des personnages de contes pour enfants ou des créatures récurrentes chez l'illustrateur. Dans la pomme, "si on ne la mange pas", eh bien on trouve deux vers de terre qui ont construit leur maison, tranquille : ils regardent la télé et font la cuisine comme si de rien n'était.
D'autres titres, comme Dans le lit, ont des scènes bien remplies dès les premières pages : le lit est un bateau pour voyager, puis une scène de bataille, tous les jouets et les doudous devenant autant de compagnons d'aventure. Et à la dernière page, c'est la nuit : on peut aussi dormir, dans le lit.
 

 

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Plusieurs titres
Si on inventorie les titres, voici ce qu'on trouve : 
Dans le gant, Dans la pomme, Derrière la poussette, Dans le loup, Sur le lit.
Trois autres titres évoquent le même concept : Au fond du jardin, Dans la voiture et Sur la branche, mais ils n'ont pas cette fameuse découpe originale.
 
Pour ma part, j'ai choisi de les acquérir en commençant par ce qui me paraissait le plus proche de la vie quotidienne de ma puce : les petites mains lui plaisent beaucoup, surtout la dernière page avec des cœurs et des bisous ! Puis la pomme, même si pour l'instant elle n'en mange pas encore en les croquant. Et le lit, mais pas sûre qu'elle s'y reconnaisse beaucoup, car elle dort toujours dans un lit à barreaux.
Je dirais qu'elle s'intéresse plus aux pages réalistes qu'à celles plus fantaisistes, pour le moment. Mais c'est l'avantage de ces titres : idéaux pour être manipulés par les plus petits, ils pourront ensuite être relus et constituer un joli pont avec les grands classiques de l'auteur, que je compte bien lire le plus tôt possible avec ma princesse !
Dans le gant et autres albums cartonnés 
Claude Ponti
L'école des Loisirs
Entre 6€60 et 7€50
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3 mars 2020

Un album, deux lectures : Clac la tortue et l'accord du participe passé

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La déformation professionnelle, vous connaissez ? Pour une enseignante, c'est par exemple lire un album à sa fille de deux ans (et même avant) et se dire "tiens, ca, ça pourrait me servir avec mes élèves !" Lesquels élèves ont, en ce qui me concerne, au moins neuf ans de plus que ma Minimu. 

Alors, me demanderez-vous, comment se peut-il qu'un livre pour tout petits ait une fonction pour des collégiens ? Il faut pas mal d'imagination, une dose d'expérience professionnelle et un soupçon d'intuition !

Cette nouvelle série d'articles n'a pas vocation à être réellement pédagogique, mais plutôt à vous faire entrer dans le cerveau de Professeure Mu, dans ces fameux moments de déformation professionnelle. 

Par exemple, prenons ce titre de la collection "La p'tite étincelle" de chez Frimousse, que j'aime beaucoup parce qu'elle décline sur un principe simple et avec des illustrations graphiques et rigolotes toute une panoplie d'animaux, parmi lesquels chaque parent trouvera forcément l'animal favori de son enfant ! 

Eh bien, quand Professeure Mu lit les quelques pages de Clac la tortue, la première chose qui lui saute aux yeux, c'est la foultitude de participes passés utilisés dans le récit! On dirait un manuel de grammaire tant tous les cas sont représentés : avec l'auxiliaire être, avec l'auxiliaire avoir, avec ou sans COD placé devant le verbe, avec des verbes pronominaux, sans oublier les participes utilisés comme adjectif. 

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Une idée malveillante germe alors dans l'esprit de Professeure Mu, celle de faire de ce texte une leçon de grammaire adressée aux collégiens, ou, pourquoi pas, une dictée d'entraînement ! Certes, je me heurte à un certain écueil, à savoir que les accords complexes du participe sont étudiés en 4e ou 3e : des adolescents si grands seront-ils enclins à travailler sur un texte si infantile? Le pari est cependant lancé, et peut-être que j'en rendrai compte un de ces jours chez la petite Mu !

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20 février 2020

Michel Van Zeveren : Il est où chat ?

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Vous connaissez le petit chat et le petit enfant trop craquants de Michel Van Zeveren ? On les avait découverts dans C'est qui chat ? que je n'avais pas eu le temps de plumer ici.

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J'avais beaucoup aimé ces pages très épurées avec ces petits personnages aussi choupinous l'un que l'autre, dessinés avec des traits si ronds et si doux qu'on a envie de les caresser rien qu'à les regarder ! Quant au texte, rien de plus simple : de petites questions ou de courtes exclamations, des jeux de mots avec "chat", et une histoire d'amitié, de famille et d'apprivoisement. Qui apprivoise vraiment l'autre, d'ailleurs ? L'originalité de ce livre c'est qu'on ne sait pas toujours qui parle : l'enfant ou le chat ? Qui est arrivé avant l'autre ? C'est un livre qui parlera à tous les parents revenus d'un refuge avec un animal à présenter à leur enfant... ou rentrés de la maternité avec un bébé à présenter à leur animal ! 

 

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Eh bien, les deux compères reviennent en 2020 : ils ont l'air de s'être suffisamment apprivoisés pour dormir ensemble au fond du jardin... ou même faire des farces à Maman. De vrais complices ! 

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Ici, on avait relégué le premier tome car notre petit pépère à poils nous a quittés récemment, ce qui rendait la lecture un peu trop douloureuse pour le moment... Mais je me suis fait une joie d'acheter le deuxième volume sitôt repéré à la librairie pour l'offrir à des amis pour qui la cohabitation chat-bébé reste encore à parfaire !... Pour la cohabitation, je ne sais pas, mais on m'a glissé dans l'oreillette que ce tome deux marche du tonnerre, encore mieux que le premier ! 

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15 février 2020

Pandas en folie

Pandas en folie

Nos bambins ont très souvent un animal fétiche. On ne sait pas toujours pourquoi, d'où ça vient. Mais pour Minimu, l'histoire est simple à raconter. Tout est parti avec l'un de ces beaux albums à toucher de chez Nathan : Regarde, c'est maman ! A force de lire ce titre et de l'associer au panda présent sur les illustrations, Minimu a vite fait le raccourci : Panda, c'est Maman. A partir de là, tous les pandas ont été des "Doda Maman". Et comme la place toute particulière de la maman chez le jeune enfant n'est plus à démontrer, Doda Maman est devenue la star de la maison. 

Il faut dire que le point de départ était vraiment chouette. Je suis très fan de l'album d'Emiri Hayashi avec son cadre ouvertement japonisant (plus discret dans les autres titres : Papa, la nuit, le ciel, la neige...). Beaucoup de vert (j'adore le vert), un peu de rose (un joli rose), de l'argenté, du noir tout doux, du blanc. Et une kyrielle de petits animaux qui changent un peu des animaux de la forêt qu'on connaît bien ici. 
Dans la même collection : Regarde, c'est papa !, Regarde dans la neige, Regarde dans la nuit, Regarde dans la mer, Regarde dans la forêt, Regarde dans le ciel et Regarde autour du monde .
Editions Nathan, collection "Petit Nathan"
13€95

Doda Maman s'est incarnée tout en fourrure et douceur suite à une escapade chez le géant suédois... Ce n'était pas vraiment prévu, mais force est de constater que, sans "Doda Maman grande", la maison serait bancale. Si, si. 

Une fois la suprématie de Doda Maman bien installée, on a ressorti un autre livre à toucher, des "Tout-doux" d'Usborne : Où est mon panda ? Je les aime bien aussi, ceux-là, avec leurs jolies matières à toucher, leur vocabulaire ambitieux (ses pattes sont "rêches", son dos est "crépu", son nez est "bosselé"...), et le plaisir de s'écrier à la dernière page : "C'est mon panda !!!" 
Dans la même collection : il y en a trop ! Entre autres, mon chaton, mon chien, mon lapin, mon éléphant, mais aussi mon tracteur, mon ange, mon prince, mon Père Noël... 
Editions Usborne, collection "Les tout doux"
7€95

Puis s'est ajouté Toc le panda, de la collection "La p'tite étincelle" chez Frimousse. Minimu aimait déjà beaucoup Clac la tortue (et moi aussi, comme outil parfait de travail sur l'accord du participe passé avec les élèves, mais c'est une autre histoire) et Tic-tic la girafe. Et on aime bien Toc le panda ! Surtout qu'il permet d'aborder les chiffres, puisque le problème de Toc le panda, c'est de ne pas savoir compter après sept. Alors une spécialiste du 8 lui colle un 8 sur les yeux. Un livre deux-en-un qui a donc bien marché chez nous. 
Dans la même collection : beaucoup ! Zou la vache, Schlouff le crocodile... Le petit dernier s'appelle Bim le renard (octobre 2019). 
Editions Frimousse, collection "La p'tite étincelle"
6€60

A Noël, j'ai craqué sur un mini-livre de cuisine avec trois emporte-pièces permettant de faire des sablés en forme de pandas. Les sablés, c'est la première expérience de pâtisserie qu'on peut faire avec des enfants : on malaxe la boule de pâte, on presse les emporte-pièces... (Et surtout on mange !) Alors, sans glaçage ou décoration, ça donne plutôt des sablés ours. Mais même sans être la reine du glaçage au sucre, Minimu a quand même reconnu que j'avais fait des pandas et ça, ça n'a pas de prix. En plus, le format mini du livre a beaucoup plu à ma puce qui l'a ajouté tel quel dans sa bibliothèque. 

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Dans la même collection : des chats, des chiens, des licornes, et des Monsieurs et Madames.
"La fabrique à biscuits", Les petits coffrets à cuisiner de chez Marabout
5€95

Minimu a aussi eu un chouette cadeau de sa tata : comme j'avais reçu un coussin chauffant à mettre sur les épaules pour se relaxer, Minimu en a aussi eu un en plus petit... et avec des dodas, évidemment ! 

Récemment, Doda Kiki a rejoint la bande. Parce que le Kiki (enfin, en vrai, j'ai découvert que ça s'écrivait Monchicchi), c'est quand même mythique et ça traverse les âges. Alors un Chicchi avec sweat à capuche Doda... je ne pouvais pas assez à côté. (Notez que la petite Mu se trouve facilement des excuses pour ses pulsions acheteuses). 

Et dernier arrivé dans la bande, un album assez coup de coeur, je dois dire, que je viens de découvrir dans ma librairie : Panda a un problème
Les dessins sont suffisamment parlants pour que Minimu (qui n'a que deux et demi) s'y intéresse ; mais le texte s'apprécie surtout quand on sait lire, et surtout qu'on a compris ce qu'était un livre et une histoire. En effet, dans cet album, un narrateur se bat avec son personnage principal pour qu'il le laisse composer une histoire comme il en a l'habitude... Une histoire, c'est un personnage principal qui a un problème, et qui montre tout au long du livre comment il va le résoudre. Mais problème, Panda n'a pas de problème ! Tout va pour le mieux dans sa vie. Le panda va rendre chèvre son narrateur en faisant débarquer dans l'album des bonbons, des pingouins, un banjo, et même des aliens. (Si, les aliens existent.) Le jeu de narrations, avec des typographies différentes, est vraiment intéressant et bien mené. L'histoire ne tourne pas trop en rond, le dénouement arrive au bon moment. Je pense que ce livre sera lu et relu dans les années futures ! 
Panda a un problème, Deborah Underwood et Hannah Marks
Editions Circonflexe
13€50

En espérant que vous trouverez votre bonheur dans toute cette bambouseraie... Vivent les Dodas ! 

14 février 2020

Brigades d'Intervention Poétique, mise à jour

Résultat de recherche d'images pour "printemps des poètes le courage"

Le 22e Printemps des Poètes arrive à grands pas ! 

Et quel thème idéal pour les Brigades que celui de cette année... le courage ! 

Courage de se lancer dans cette expérience particulière, réciter un poème devant une classe qui n'est pas la nôtre, courage de pousser (voire d'enfoncer) la porte et de se retrouver devant un public qu'on ne fréquente pas, et de faire vivre la poésie dans ce cadre un peu différent. 

Vous retrouverez les étapes de préparation de cette activité pédagogique dans mon précédent article. 

J'ajoute ici, en pièce jointe, des corpus possibles (je propose toujours 4 poèmes différents, et je laisse les groupes choisir, en imposant parfois le poème le plus long aux groupes plus à l'aise). 

Corpus_BIP_2020

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Et que vive la poésie ! 

9 octobre 2019

Axl Cendres n'écrira plus

Voilà, j'ai découvert cette nouvelle absolument par hasard, me tenant peu au courant de l'actualité en ce moment. Axl Cendres, auteure phare des éditions Sarbacane en littérature adolescente, est décédée il y a une semaine. Il n'y aura plus de prochain roman. 

Pour une présentation détaillée de l'auteure, je vous renvoie à la présentation du site des éditions Sarbacane ; pour un article d'hommage après sa mort, lisez Le Monde

Pour ma part, je n'ai lu qu'un seul roman de cette écrivaine, mais, wahou, quel roman ! 

P1030126 (2)

Il s'agissait de Dysfonctionnelle, un roman sur la famille, sur l'amour, et sur bien d'autres choses, avec des personnages hauts en couleur voire franchement déjantés. J'en ai parlé ici il y a quelques années

Cet article n'a pas d'autre but que d'attirer votre attention sur l'oeuvre, hélas trop courte, de cette auteure, et d'ajouter une toute petite pierre à l'édifice des hommages qui ne manquent pas de fleurir ici et là, entre blogs, pages culturelles des magazines et réseaux sociaux. De mon côté, ces hommages m'ont permis de découvrir les titres les plus récents, dont Coeur battant, une oeuvre... sur la mort, mais qui, je n'en doute pas, doit contenir cet élan de vie qui caractérise l'écriture d'Axl Cendres. 

7 octobre 2019

Mes aventures pédagogiques, épisode 6

Deuxième activité lancée l'année dernière : les Brigades d'Intervention Poétique ! 

Action très répandue pendant la quinzaine du Printemps des Poètes, je l'avais vue en tant que spectatrice mais ne m'étais encore pas lancée avec mes élèves. C'est chose faite, et ce sera chose refaite cette année, sinon tous les ans, car l'investissement est minime et le plaisir des élèves, souvent maximal !

Pour ceux qui découvrent les B.I.P., en voici le principe : on envoie des élèves réciter un texte poétique dans une autre classe que la leur, voire dans n'importe quel lieu de l'établissement (self, secrétariat, bureau de la direction...). 

En amont, on sélectionne quelques poèmes (4 par exemple), pas trop connus ni trop difficiles, éventuellement en rapport avec le thème du Printemps des Poètes si l'on souhaite s'inscrire dans l'événement, mais ce n'est pas une nécessité. On présente les textes aux élèves ; au choix, on en fait une véritable étude si l'on en est justement à la séquence sur la poésie, sinon on se contente d'une explication générale, pour s'assurer de la compréhension globale des textes par les élèves, et on élucide tout vocabulaire difficile (y compris sa prononciation). On met les élèves par binôme ou trinôme, et on attribue un poème à chaque groupe. (Plusieurs groupes récitent donc le même poème.) Pour ma part, j'ai laissé une grande liberté aux élèves, qui pouvaient choisir leurs partenaires ainsi que leur poème, mais on peut aussi être plus directif si l'on pense que les élèves auront du mal à s'associer ou qu'ils risquent de prendre tous le même poème (le plus court). 

On peut consacrer quelques séances à l'entraînement. J'ai choisi (sur les conseils d'une amie) de faire réciter deux ou trois groupes à chaque début de séance pendant deux semaines, et de refaire passer les groupes les plus fragiles. 

En parallèle, le travail du professeur organisateur :

1°) Demander l'accord de son chef d'établissement (dans la mesure où des élèves sont amenés à circuler dans les couloirs) ;
2°) En parler aux collègues et faire la liste de tous ceux qui acceptent de recevoir des élèves dans l'une de leurs classes ;
3°) (Le plus ingrat) Se procurer l'emploi du temps de tous ces collègues et répartir les groupes (en tenant compte de certaines contraintes, pas d'élèves trop timides dans des classes un peu agitées par exemple). 

Une fois cette répartition faite, on annonce aux élèves quel jour et avec quel professeur ils passeront (mais le plus tard possible pour qu'ils ne focalisent pas sur cela au lieu de préparer correctement leur récitation). En effet, toujours sur les conseils de mon amie, je n'ai pas fait passer tous mes élèves le même jour : déjà, pour qu'il y ait moins d'agitation, ensuite pour que les prestations s'étalent sur une semaine et que cela fasse vivre davantage l'événement poétique dans le collège. Chaque jour où mes élèves avaient cours avec moi, deux ou trois groupes d'élèves partaient en début de cours faire leur récitation, puis revenaient. Le tout durait souvent moins de cinq minutes, si le poème était court et la destination pas trop loin. Au maximum, les élèves sont amenés à s'absenter du cours dix minutes. 

Bilan de l'activité : un bon succès, à la fois du côté de mes élèves et de celui des professeurs qui les ont vus. 

A revoir cependant : j'aurais dû consacrer un peu plus de temps à l'analyse, du moins l'explication des poèmes. Je l'ai fait, mais visiblement pas assez pour certains élèves qui ont eu du mal à trouver le ton juste, adapté au contenu et à l'esprit du poème. Cette année, je ferai donc coïncider ce projet avec ma séquence sur la poésie, et les textes récités auront donc été travaillés en classe entière.  

5 octobre 2019

En route vers la propreté !

P1040621

Je n'aime pas tellement cette expression, "apprendre la propreté" (ma fille a beau porter des couches, elle est très propre, elle s'essuie les mains si elle a un millimètre carré de yaourt sur les doigts), mais j'ai compris que les livres portant sur le sujet deviennent incontournables à un certain moment. Ici, on en est à peine à l'explication de ce qu'est un pot. Pourquoi pas découvrir par la lecture, comme souvent avec les enfants ! 

Il existe tellement de titres sur le sujet que je me suis lancée un peu au hasard. Le premier, Qu'y a-t-il dans ta couche ? , a été repéré sur le site de Décitre. Le deuxième, Et mon caca ?, aperçu sur les rayonnages des livres cartonnés dans la librairie du coin. Coup de coeur pour le deuxième, petite déception pour le premier. 

La déception est d'abord une erreur liée au fait d'avoir commandé le livre sans l'avoir en main. Il est plus grand et plus fragile que je ne le pensais (pourtant, j'avais lu la mention "avec des rabats" sur la couverture, mais j'avais dû zapper l'information). Du coup, je ne suis pas sûre de pouvoir le mettre tout de suite entre les mains de ma fille (expérience déjà tentée avec d'autres livres non cartonnés et avec des rabats : elle a beau être délicate, un instant de vivacité est fatal pour le livre). Sinon, il est assez rigolo, avec cette petite souris curieuse qui demande à regarder dans la couche de tous les animaux qu'elle croise : 

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A la fin (attention, spoiler), quand tous les animaux réunis demandent à leur tour à la souris ce qu'il y a dans sa couche, surprise ! Il n'y a rien... parce qu'elle, elle fait ses besoins sur un pot, bien sûr ! Et la ribambelle d'animaux de la ferme de s'asseoir chacun sur un pot : image plutôt cocasse et (j'espère) incitative, pour l'enfant, à reproduire la scène. 

Ce qui m'a déçue là-dedans, c'est en fait que l'histoire ressemblait trop à l'autre album, Et mon caca ?, que j'avais acheté et montré à la poupette en premier, mais avec un texte moins travaillé (trop de mots, un mélange de ton entre des mots de bébé, "beurk", "caca", et des expressions qu'on utilise peu ou pas avec un enfant, comme "faire ses besoins"). 

Et mon caca ?, lui, associe défécations et poésie, et c'est très réussi ! Je vous laisse découvrir par vous-même : 

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P1040623

 

Vous avez compris l'idée. Les dessins ne sont pas dans le style que je préfère, mais l'association avec ce texte tout en mélodie m'a bien plu. Et ce premier livre sur le caca de notre bibliothèque plaît également beaucoup à ma fille. C'est drôle car j'ai l'impression que, jusqu'à présent, elle n'associait pas vraiment le mot "caca" à une image (en même temps, on ne lui a jamais mis une de ses couches sous les yeux pour lui montrer ce que c'était). Là, cela lui permet de le faire, et en même temps de s'amuser avec les différents animaux. 

Le livre se termine comme il se doit par une petite fille et son pot. On est donc bien dans la thématique de la propreté. 

Et vous, quels sont vos coups de coeur "pipi/caca/pot" ?

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Le royaume de Kensuké

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