Comme les doigts de la main
: une partie du corps en catégorie littérature jeunesse
Il s'agit d'un beau récit de deux adolescents qui se retrouvent à l'hôpital pour une nuit, pour des problèmes plus ou moins impressionnants, sans enjeu vital néanmoins : "Chloé a une hanche qui se bloque à cause d'un petit bout d'os mort. Antoine a un doigt retourné, plié en deux pendant un cours de tennis." (je reprends la quatrième de couverture) Et ils partageront la même chambre cette nuit-là.
Evidemment, ce sera une histoire d'amour. Du genre très court, très intense, puisqu'aucun des deux personnages ne sait ce qui se passera le lendemain matin, s'ils se reverront, s'il y aura un après. Mais cela ne les empêche pas de partager des mots, des confidences, notamment autour de la mort de leur père (car ils ont ceci en commun), et des émotions, pendant une échappée nocturne au bord d'un fleuve.
La grande force de cette histoire d'amour, outre cette intensité obligatoire (vivre vite, carpe diem, et toutes ces choses-là), c'est qu'elle est indissociable d'une peur de la mort. Et on sait bien qu'en littérature, l'amour et la mort, ça va souvent ensemble. Cet extrait en est la preuve :
"- Mon père est mort comme ça, a dit Chloé.
Et sa voix a résonné longtemps après ça. Je l'ai embrassée pour que ça s'arrête de tourner dans nos crânes à tous les deux. Sa bouche, c'était d'une telle douceur, et son corps abandonné entre mes bras, pareil."
Dans cet extrait, on peut lire le besoin de combler le manque par l'amour, réparer un abandon par une aventure, mais toujours montré avec beaucoup d'optimisme, d'envie, d'enthousiasme. C'est l'amour comme moyen de surmonter ses peurs ou ses traumatismes.
J'ai trouvé l'idée très belle, mais j'ai malheureusement été comme noyée dans une histoire peut-être trop longuement racontée. Le choix d'alterner la voix de Chloé avec celle d'Antoine oblige forcément à des redondances (volontaires, sinon Olivier Adam aurait choisi une autre forme narrative), et, pour moi, l'intérêt de l'histoire a été dilué. Je suis certainement passée à côté de la force du récit, c'est pourquoi je conseillerais tout de même la lecture de ce roman qui trouvera sans doute un écho, tant les thèmes qu'il aborde sont universels.